Depuis Pétain la police nationale est la honte du pays

De Vichy au macronisme, une continuité dans l’abjection répressive

vendredi 16 août 2024, par Chronique du régime policier.

Depuis qu’elle a été créée par le Régime de Vichy, la Police Nationale est l’instrument des violences d’Etat, au service des tyrannies anti-démocratiques et des oligarchies capitalistes.
Avec le macronisme, les moyens de répression se sont démultipliés et un certain vichysme est remis au goût du jour. Tandis que les flics penchent toujours autant vers l’extrême droite.
Tradition tradition.
L’ordre l’ordre l’ordre.

Depuis Pétain la police nationale est la honte du pays

C’EST L’ANNIVERSAIRE DE LA POLICE NATIONALE

– Histoire : le 14 août 1941, le Régime de Vichy créait la Police Nationale –

Il y a 83 ans jour pour jour, la Police Nationale naissait sous le Régime de Vichy, par un décret du Maréchal Pétain. Jusqu’ici, il n’y avait pas de force de police unifiée en France, mais des polices municipales. La Direction générale de la Police Française est crée et rattachée au ministère de l’intérieur.

La police est divisée en 3 catégories : Police Judiciaire, Renseignements généraux et Sécurité publique. C’est aussi la création des GMR, les Groupes mobiles de réserve, spécialement chargés de la répression et du maintien de l’ordre. Ils seront renommés CRS à la Libération.
Le 19 avril 1942, c’est le collaborationniste et antisémite forcené René Bousquet qui est nommé secrétaire général de la police. Les moyens alloués à cette nouvelle police Française sont exceptionnels. Les salaires sont revalorisés, les uniformes sont inspirés de ceux portés par les SS, des écoles de police sont créées dans chaque région.
Il faut noter que René Bousquet organise aussi un gigantesque système de fichage, qui comprend notamment le « Fichier S » pour « sûreté de l’État », l’ancêtre de l’actuelle « Fiche S », désormais célèbre puisqu’elle sert toujours à surveiller les opposants politiques mais aussi à les salir dans les médias, comme ça a récemment été le cas avec Raphaël Arnault. La police moderne comme le fichage sont ainsi structurés par des sympathisants nazis, sous Pétain.

Les 16 et 17 juillet 1942, des milliers de policiers français raflent plus de 13.000 juifs, hommes, femmes et enfants, pour les charger dans des trains en direction des camps de la mort. L’objectif est de faire plaisir aux nazis. Moins d’une centaine d’adultes en reviendront, et aucun enfant.

Les Groupes Mobiles de Réserve sont utilisés pour pour constituer des pelotons d’exécution de résistant-es, ou pour attaquer les maquis. Ils sont déployés contre le maquis du plateau des Glières : 3000 gardes, GMR et miliciens, contre 500 résistant-es. L’opération est un échec. D’autres attaques auront lieu, notamment dans le Limousin.

Après-guerre, il n’y aura pas vraiment d’épuration même si, évidemment, les missions ne sont officiellement plus les mêmes. D’ailleurs, la structure de la Police Nationale ne changera pas et reste aujourd’hui encore presque identique. Ce seront les mêmes hauts responsables qui donneront l’ordre d’écraser les grèves d’après-guerre ou de terroriser les algérien-nes indépendantistes, notamment lors du massacre du 17 octobre 1961 : des centaines de manifestant-es sont jeté-es dans la Seine. À la préfecture de Paris, le donneur d’ordre se nomme Maurice Papon, ancien collaborateur avec les nazis qui n’a jamais été puni. Le 8 février 1962, le même préfet fait massacrer 8 personnes lors d’une manifestation antifasciste pour la paix en Algérie.

L’arsenal répressif a bien évolué depuis 1941
. Même si les CRS tiraient parfois à balles réelles dans l’après-guerre, ils étaient mal protégés et peu équipés : un bouclier rond, une petite matraque et un imperméable. Il n’était pas rare que des groupes de grévistes bien équipés et déterminés les mettent en déroute, et parfois les dépouillent. En 1947, en 1955 ou en 1968, les manifestant-es mènent vraiment la vie dure aux CRS, bien plus qu’aujourd’hui. Le rapport de force était bien moins déséquilibré et il n’y avait pas de vidéosurveillance.

Désormais, les forces de l’ordre ont des protections quasiment militaires et des moyens de surveillance infiniment plus puissants. Depuis les années 1990, la police utilise de nouvelles gammes d’armes prétendument non-létales : balles en caoutchouc, armes électriques, grenades de désencerclement, qui causent de nombreuses mutilations et des décès. Leur objectif est de terroriser. Depuis 2017, une loi leur donne le permis de tirer à balles réelles pour "refus d’obtempérer", ce qui a entrainé une explosion de l’usage des armes à feu et des morts. Avec Macron, l’arsenal législatif et matériel n’a cessé de se renforcer sur tous les plans.

En 2024, il est avéré que la grande majorité des agents de la police nationale votent pour l’extrême droite. En 2020, une manifestation policière a encerclé l’Assemblée Nationale aux cris de « le problème de la police, c’est la justice ». Des scandales éclatent régulièrement à propos de paroles racistes voire néo-nazies tenues par des policiers. L’été dernier, après l’exécution de Nahel, les syndicats policiers réclamaient ouvertement les pleins pouvoirs, le permis de tuer, et menaçaient le gouvernement. On trouvait dans leur communiqué ces mots effrayants : « L’heure est au combat contre les nuisibles », « Les policiers sont au combat car nous sommes en guerre », « Face aux hordes sauvages, demander le calme ne suffit plus, il faut l’imposer ».

« Même mes collègues en ont marre des raclures, des nuisibles, des jeunes d’origine étrangère dans les quartiers populaires […] qui font chier et qui ne sont jamais sanctionnés » déclarait il y a quelques semaines le chef du syndicat Alliance, le premier syndicat policier de France, auprès de Médiapart. Ces propos factieux viennent d’agents systématiquement protégés par leur hiérarchie, et de plus en plus armés, détenant le pouvoir réel. Macron, président détesté, illégitime et lui-même largement inspiré par le pétainisme, ne se maintient au pouvoir que par l’appareil répressif. Pourtant, par un fantastique travail de retournement du réel, critiquer la police est considéré comme étant « anti-républicain ».

Plus de 80 ans après la création de l’institution par les collaborationnistes, les leçons de l’histoire ont-elles été tirées ?

(post de Contre Attaque)

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