Le Monde et d’autres médias s’inquiètent des incendies géants et autres destructions du vivant qui affectent gravement plusieurs régions du monde (Amazonie, Côte ouest des USA, Afrique...), et laisse entendre que des lois protectrices des zones humides ou des forêts pourrait stopper ou ralentir le désastre.
Or c’est faux, ça ne marche pas, pas plus là-bas qu’ici en France.
Soit les autorités donnent à tour de bras de dérogations, des autorisations à détruire (les espèces protégées, les forêts, les zones humides...), au nom de la très sainte économie, de la nécessité vitale pour le saint capitalisme de toujours croître, de se développer sans fin, c’est à dire de détruire le vivant pour le remplacer par des marchandises mortes, du béton, des hangars, de brûler jusqu’au bout toutes les énergies fossiles que les compagnies comme Total iront chercher jusqu’au tréfond des mers ou des terres australes.
Soit les destructions se font illégalement par les lobbies intéressés, ou par des gens dépossédés et alliénés qui essaient dramatiquement de survivre dans un système fou et inégalitaire. Les seconds pouvant être utilisés par les premiers.
Des lois plus contraignantes n’y changeront pas grand chose, et ajouteront surtout une couche de répression envers les plus pauvres qui essaient comme ils peuvent (et comme le système leur a appris) de survivre.
Le Monde et les autres médias du Pouvoir ou des milliardaires sont totalement inconséquents dans cette histoire.
Ils déplorent d’un côté les désastres, mais de l’autre ils défendent et promeuvent le système qui les produit en cascade (voir exemple de la 5G). C’est de l’hypocrisie coupable, de l’auto-aveuglement, de la manipulation , du cynisme ?
Peut-être ces médias pensent-ils surtout à se faire du fric sur des titres chocs, et à se faire une petite bonne conscience en parlant un peu des carnages ? En tout cas, on les voit peu critiquer radicalement le capitalisme et la civilisation industrielle...
- De nouvelles lois de protection du vivant ne stopperont pas les désastres
- Car, pour survivre, le capitalisme DOIT continuer à tout détruire quoi qu’il en coûte
Dans le capitalisme, la destruction du vivant est à la fois un effet inévitable, un dégât collatéral obligé, et un moteur structurel de croissance.
On le constate partout, l’exploitation industrielle, la pollution, l’accaparement privé, l’extractivisme, la volonté de puissance, la croissance des biens, des services numérique et du nombre d’humains sont inhérents à la civilisation capitaliste, à son mode de production basé sur le profit et la concurrence où le Capital s’accumule en quelques mains de plus en plus restreintes et de plus en plus riches.
La destruction programmée et méthodique du vivant, de nos moyens de subsistance et d’autonomie, est du pain béni en or pour le capitalisme. Car les populations sont affaiblies, disloquées, et obligées d’acheter des marchandises industrielles (issues de la destruction et de l’exploitation de la planète) pour remplacer les biens et services autrefois obtenus gratuitement ou disponibles localement de manière écologiquement et socialement soutenable.
Pour ces deux raisons, le capitalisme est irréformable, il ne s’arrêtera pas de détruire.
Comme il veut survivre, comme Etats et riches ne veulent rien lâcher de leurs privilèges et pouvoirs, comme une part importante des populations s’est incorporée corps et âme à la folie de la civilisation industrielle, le monde capitaliste ne s’arrêtera pas tout seul.
C’est au peuple en lutte, ici et partout, de l’abattre et de le remplacer avant que comme un vampire il ait achevé de sucer le sang de la Terre jusqu’à l’os, ce qui causera bien sûr ensuite son effondrement total, mais trop tard et dans des affres cataclysmiques.
☠️ CHRONIQUE DE LA FIN DU MONDE
Des nouvelles qui dépassent l’entendement tombent plusieurs fois par jour, dans une indifférence quasi-générale, et avec un sentiment d’amnésie entretenue par l’abondance d’informations :
➡️Les incendies qui frappent les Etats-Unis ont déjà dévasté entre 1 et 2 millions d’hectares, et tué des dizaines de personnes. Un bilan inédit, alors que la saison des feux de forêts est loin d’être terminée. A titre de comparaison, la surface entière d’un département comme la Loire-Atlantique représente autour de 600 000 hectares.
➡️ Les incendies de l’Amazonie l’an dernier avaient suscités une émotion mondiale mais cosmétique. La situation cette année est bien pire. Dans le Pantanal, une immense zone humide, de forêts et de savanes partiellement inondées au Brésil, les flammes font aussi des ravages. Petit à petit, des pans entiers de cette immense zone humide se transforment en un désert de poussière et de fumé. Du jamais vu.
➡️ En France, nous vivons des journées caniculaires en plein mois de septembre. Jusqu’à 35 à 40°, un record jamais vu, 15 à 20° au dessus des normales saisonnières.
➡️ En Louisiane, au sud-est des USA, les ouragans, qui se multiplient à cause du réchauffement climatique, ont permis la prolifération d’essaims de « moustiques tueurs », tellement nombreux qu’il tuent le bétail et la faune sauvage : les animaux meurent d’épuisement tellement ils sont piqués.
➡️ Dans la région du Sahel, en Afrique, des inondation provoquent des centaines de morts et des centaines de milliers de déplacés. L’état d’urgence a été décrété.
➡️ Un chiffre qui donne le vertige : depuis les années 1970, près de 70% des vertébrés ont disparu de la planète. L’immense majorité des animaux qui nous entourent sont en train de s’éteindre. Un effondrement du vivant sans équivalent dans l’histoire de la terre par sa rapidité. Dans certaines régions, cette extinction monte jusqu’à 90% des vertébrés. L’homo œconomicus sera bientôt seul.
Nous sommes en train de vivre la fin du monde. Ou en tout cas la fin d’un monde, d’une civilisation. Si le capitalisme n’est pas détruit le plus vite possible, il nous entraîne avec lui. Mais pendant que tout brule, les dirigeants du monde préfèrent attiser les racismes et militariser leurs polices.
(post et visuel de Nantes Révoltée)
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