Les crans sécuritaires de la corde à cliquet étatico-capitaliste se resserrent de plus en plus autour de nos cous, de nos vies quotidiennes et militantes.
Au moment de la suffocation, il sera un peu tard pour se révolter et desserer l’étau.
Il serait bon de se ressaisir avant de n’avoir pas d’autre alternative que le gigotage réflexe au bout de la corde tendue ?
On aurait sans doute autre chose à viser que de demander gentiment aux bourreaux de meilleures cordes/carottes (une meilleure gestion sanitaire, de meilleurs salaires, davantage de gardes chiourme, un changement de personnel politique...) ou de tout accepter pour l’espoir d’un impossible retour à l’étouffoir standard de "la-normale" ?
PENDANT QUE LA FRANCE S’ENFONCE, L’ESPAGNE S’APPRÊTE À SORTIR DU DÉLIRE SÉCURITAIRE
– Alors que le parlement français vient d’adopter cette nuit le Pass Vaccinal hautement liberticide, nos voisins s’orientent vers une sortie de l’état d’urgence sanitaire
De très grand complotistes comme l’Agence Européenne des Médicaments estiment ces derniers jours que le COVID évolue « en une maladie endémique avec laquelle l’humanité [peut] apprendre à vivre ». La même institution européenne explique que « des vaccinations répétées à intervalles rapprochés ne [représentent] pas une stratégie durable à long terme ».
Son président, Marco Cavaleri détaille : « Si nous avons une stratégie dans laquelle nous donnons des rappels, disons tous les quatre mois environ, nous finirons par avoir des problèmes avec la réponse immunitaire, et la réponse immunitaire pourrait ne pas être aussi bonne que nous le voudrions. Donc nous devons faire attention à ne pas surcharger le système immunitaire avec des vaccinations répétées ».
Au même moment, une « responsable des situations d’urgence à l’OMS », Catherine Smallwood, dénonçait « le choix des pays qui optent pour des doses multiples de rappel des vaccins ». La France fait partie de ces pays obscurantistes.
Pendant ce temps, des pays s’apprêtent à sortir progressivement de la psychose sécuritaire autour du COVID. Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez évoque un « nouveau système de surveillance du Sars-CoV-2, plus proche de celui mis en place pour les maladies virales comme la grippe », avec la « fin du système comptabilisant le nombre de cas » et des tests automatiques. Du même coup, nos voisins sortiraient progressivement de l’état d’exception sanitaire. Un état d’urgence moins strict qu’en France, puisque le Pass Sanitaire n’a été appliqué que dans certaines régions.
Un médecin travaillant en Espagne, le docteur Emanuely, révélait hier sur LCI qu’une étude parue dans la presse espagnole évoquait une circulation virale inférieure de 10 points dans les communautés autonomes qui n’ont pas appliqué le Pass Sanitaire. En d’autres termes, il y aurait moins de propagation du virus à Madrid – sans Pass – qu’à Barcelone – où il est appliqué. Une mesure autoritaire, inefficace et même contre-productive donc.
NOTE postérieure : suite au message de forum plus bas, il est important d’apporter ici un correctif. En fait, d’après l’article de LCI indiqué, il semble que la présence ou pas de pass sanitaire en Espagne ne démontre pas plus ou moins de contaminations. Les taux d’incidences semblent indépendants du pass sanitaire. En moyenne, dans les régions sans pass, il n’y a pas moins d’incidence de covid-19. Néanmoins, peut-être que la comparaison Madrid/Barcelone reste juste ?
En France, le professeur Caumes, infectiologue médiatique et ardent promoteur du vaccin depuis le début, s’oppose fermement au Pass Vaccinal qui est, selon lui, « une erreur d’un point de vue épidémiologiste, de santé publique et médical ». Il ajoute que « à l’époque d’Omicron, c’est inconcevable parce que le vaccin n’empêche pas la circulation en population générale », « le vaccin est efficace pour éviter de rentrer à l’hôpital, mais n’est pas efficace pour éviter la circulation du virus. C’est pour cela que le Pass Vaccinal n’a pas beaucoup de sens ».
Selon lui, « on a fait une erreur stratégique : on aurait dû se concentrer sur les personnes qui sont vraiment à risque, c’est-à-dire les plus de 60 ans et les plus fragiles », au lieu de mettre en place des mesures hautement liberticides pour vacciner à marche forcée dès 12 ans. Le même professeur admet que ces pass sont avant tout politiques : « on est dans la campagne électorale. L’affaire des anti-vax aussi, c’est pareil. Ce n’est ni de la médecine, ni de la santé publique ».
Un pass autoritaire, inefficace, instrumentalisé par des dirigeants cyniques et ouvrant la voie au complotisme plus qu’à une gestion collective et raisonnée de la santé publique : c’est ce que des millions de personnes répètent depuis des mois. Preuve que tout est rapport de force, le Sénat va voter un dispositif qui va différer l’application du Pass Vaccinal aux Antilles et en Guyane. Là où les mobilisations ont été les plus fortes.
Pour résumer : alors que le gouvernement français fonce vers un « pass policier » toujours plus fou et un contrôle toujours plus total de la population, différentes institutions médicales et nos voisins espagnols sortent au contraire de la fuite en avant. Nos gouvernants sont très dangereux. Arrêtons-les !
(post de Nantes Révoltée)
- De la société disciplinaire à la société de contrôle total : la France à la pointe ...des mesures « sanitaires » autoritaires et inadaptées
- L’Etat français, champion du centralisme autoritaire, est à la pointe de la société de contrôle avec ses « pass » à QR code
Le passe sanitaire à la lueur de Naomi Klein et Deleuze : stratégie du choc et société du contrôle -En tant qu’anarchiste, il est normal de s’opposer à (l’État certes) toute mesure autoritaire. Le passe sanitaire avec QR code intégré est bien une mesure autoritaire puisqu’il empêche ou contraint grandement l’accès aux soins, aux transports ou à la culture d’une partie de la population. La question n’est même pas de savoir si oui ou si non le vaccin est une bonne stratégie ou encore de connaître la composition sociologique des personnes non vaccinées pour les excuser de « leur faible bagage intellectuel ». Le propos ici est d’examiner la situation sanitaire actuelle à la lumière de concepts tels que la stratégie du choc de Naomi Klein et les sociétés de contrôle de Gilles Deleuze.
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Les sociétés disciplinaires (XVIIIe - XXe) – avec différents milieux d’enfermement telles l’école, l’usine, la prison, la famille – ont pour but de concentrer, répartir dans l’espace, ordonner dans le temps et composer dans l’espace-temps une force productive dont l’effet doit être supérieur à la somme des forces élémentaires. Les individus circulent alors d’un milieu clos à un autre. Mais comme le disait Deleuze en 1990 : « nous sommes aujourd’hui dans une crise généralisée de tous les milieux d’enfermement : prison, hôpital, usine, école, famille, réformer l’école, réformer l’industrie, l’hôpital, l’armée, la prison. Mais chacun sait que ces institutions sont finies, il s’agit seulement de gérer leur agonie et d’occuper les gens jusqu’à l’installation de nouvelles forces qui frappent à la porte. Ce sont les sociétés de contrôle qui sont en train de remplacer les sociétés disciplinaires. »
Dans une société de contrôle, on ne passe plus d’un milieu clos à un autre. On est dans le flux permanent. On est plus dans le productivisme de l’usine qui contraint très clairement l’individu pour maximiser la production. Dans la société de contrôle, l’entreprise a remplacé l’usine et essaye de rendre heureux l’individu, de créer du désir, l’individu doit être non seulement compétitif mais content d’être compétitif. La société disciplinaire assigne une signature (pour reconnaître l’individu) et un matricule (pour le reconnaître dans la masse). La société de contrôle, quant à elle, a besoin d’avoir une grande quantité de données sur l’individu et l’individu sait que des données s’accumulent sur lui. Se savoir surveiller amène à auto-réguler son comportement, d’après Michel Foucault dans Surveiller et punir [7], c’est-à-dire à se comporter d’une certaine manière plutôt qu’une autre sous le poids de cette surveillance diffuse mais bien présente. L’idéal de la société du contrôle est la surveillance de tou.te.s par tou.te.s. La gestion autoritaire de l’épidémie a d’ailleurs entraîné beaucoup de délations… jusqu’à 70% des appels reçus par la police à Strasbourg pendant le confinement !
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« Nos dirigeants sont fascinés par le modèle chinois et son approche technosécuritaire où tout est numérisé et où les autorités distribuent des permis de citoyenneté. C’est exactement l’esprit de ce passe prétendument « sanitaire ». Un nouveau mode de gouvernement est ici testé. Les autorités détournent les questions sanitaires pour instaurer une société de contrôle extrêmement invasive dans laquelle la démocratie est suspendue à l’aide des outils numériques et d’un discours permanent sur l’urgence. »
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On nous habitue petit à petit à trouver normal le fait d’être tracé.e, de donner plein d’informations personnelles à chaque fois qu’on commande un truc en ligne, quand on prend une carte de fidélité… On sait qu’à partir du moment où on a un smartphone, on est déjà la proie d’une surveillance diffuse ou pointue (selon nos activités). Aujourd’hui, avec le passe sanitaire, on met un pied de plus dans la surveillance de notre santé qui avait d’ailleurs déjà commencé avec le carnet de santé – dont les données sont plus difficiles à collecter, évidemment ! Et en plus, le peu de révoltes et d’organisation contre ce passe sanitaire montre au gouvernement qu’on est globalement d’accord d’être pistée, scannée…
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NOTE perso : en réalité, si la "démocratie" peut être aussi facilement suspendue, c’est, par définition, parce qu’il n’y en a pas.
Une démocratie réelle, vivante, et vigilante, ne permettrait pas une telle "société" de contrôle, d’infantilisation, de gestion policière.
🍾« ALORS T’AS LE CHAMPAGNE AU FRAIS ? »
– LREM boit du champagne sur la fin des libertés –
La scène est tellement surréaliste qu’on n’y croirait pas si elle figurait dans une parodie. La nuit dernière, lors des « débats » pour voter le Pass vaccinal, le député En Marche Sylvain Waserman présidait le parlement. En plein vote, il se retourne, et demande en pleine séance à un assesseur « alors, t’as le champagne au frais ».
Cet épisode est scandaleux à tous les niveaux :
Le député fait rejeter de plusieurs amendements en quelques secondes sans même lever les yeux pour compter les votes
L’une des lois les plus liberticides est imposée de façon aussi accélérée que grotesque
Ces immondes personnes trinquent, littéralement, avec du champagne payé par l’argent public, à l’extinction des libertés.
Si vous êtes pris d’une envie d’insulte ou de violence en regardant une flaque de boue flottant dans un costard réclamer du champagne pour fêter le contrôle de la population, c’est normal. Ces quelques secondes résument la décadence du régime actuel.
(post de Nantes Révoltée)
NOTE perso : le régime actuel ne me semble pas "décadent", il obéit juste à sa manière (provocatrice et cynique) aux impératifs de gestion réclamés par l’Etat et le capitalisme.
Fondamentalement, il n’est pas non plus "imcompétent", puisqu’il remplit parfaitement son rôle : maintenir en état de fonctionnement l’Etat et le capitalisme (selon les rapports de force en vigueur en france, en fonction de l’histoire et la culture dominante de ce pays).
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