Crest jeudi 9 mars : lycée Armorin bloqué, ...et nouveau blocage prévu vendredi 10 !

Journée historique à Crest, le lycée Armorin a été bloqué dès 7h du mat par des lycéen.es sur-motivé.es, soutenu.es par quelques profs, quelques parents et des personnes d’horizons divers (syndiqués, gilets jaunes...).
Palettes, grillages, ficelles, pancartes, banderoles... étaient mobilisés pour bloquer les portes de l’entrée principale (côté médiathèque) et celles côté parc.

Récit et photos de l’événement :

Au fil des heures, le groupe a grossi, et des pancartes et autocollants sont venus enjoliver la « barricade ».
Les deux petites caméras de surveillance de l’entrée ont été miraculeusement obturées par de jolis autocollants volants.

Reconduction du blocage Armorin vendredi 10 mars dès 7h !

Les lycéenEs d’Armorin appellent au soutien pour le blocage de leur établissement demain, vendredi 10 mars à partir de 7H.
Venez nombreux et nombreuses !

Bravo, et vive la jeunesse rebelle, de 7 à 77 ans !

Un manifestant piéton (adulte, on vous « rassure »), à qui une voiture n’a pas cédé la priorité sur un passage cloûté devant le Lycée n’a pas été soutenu par un gendarme présent, qui ne s’en est pas ému un poil ni n’a sorti sa caméra ou son bâton, alors que dans les manifs de gauche les flics sont beaucoup plus vifs à la moindre supposée incartade.
Pour la flicaille, un bon manifestant (de gauche) est un manifestant mort ou accidenté ?
Elle protège, mais seulement ceux qui se tiennent sage, et quelle idée saugrenue d’utiliser un passage piéton, de marcher, et quel sacrilège encore plus grand de contester l’ordre en place !

 Quelques gendarmes étaient là pour observer et filmer/ficher les plus actifs (un Etat policier doit systématiquement ficher et surveiller tout ce qui bouge et pourrait contester l’ordre mortifère établi).
C’est abject, mais beaucoup s’y habituent trop facilement.

« Police partout, justice nulle part »
renvoyait l’écho du préau.

Mais enfin, diable, il y aurait des jeunes qui n’auraient pas assimilés correctement qu’on était en démocratie et que la flicaille (pardon, les forces de l’ordre, feu les gardiens de la paix) était là que pour nous protéger ?! Au cachot ! En classe plutôt, au SNU bientôt ! Qu’on leur réexplique mieux ce qu’ils doivent penser droit !
Faut dire que les éborgnés, tués et mutilés par la police sont difficilement escamotables, même les médias mainstream ont du en parler un peu.

« M’enfin, vous osez critiquer l’éducation nationale, cette institution vénérable qui apprend la pensée, l’esprit critique et l’émancipation aux jeunes !, remplie de profs dévoués toujours prêts à protester vigoureusement contre l’ordre établi qui détruit tout avenir vivable ! »
LOL MDR
Moi aussi j’y suis passé par l’éduc nat, et y a pas si longtemps, alors on ne me la fait pas.
(okkk, y a certaines universités qui sont plutôt biens sans doute)

Les lycée.nes présent.es invitaient ensuite les automobilistes non-bloqueurs et enfermés dans leur sarcophage d’acier à klaxonner, puis ils ont entonné :

« Macron t’es foutu, la jeunesse est dans la rue »

Au début du blocage, il paraît qu’un type âgé venu du café en face de la gare s’est énervé parce que des grillages métalliques n’étaient pas à leur place, les pôvres, du coup, il aurait éructé des propos à tendance homophobe (envers un adulte, on vous « rassure »).
Tout doit rester en place, bien sagement, jusqu’aux crashs, aux cataclysmes, les vrais, les climatiques, sociaux et écologiques, pas les fadaises débitées par Véran le forcené illuminé.
Le changement, OUI, mais à vitesse microscopique, et à condition qu’aucun secteur du système ne soit dérangé et empêché de gagner du pèze.
La contestation OUI, mais à condition de ne déranger personne, de ne rien casser (la propriété et les objets sont si précieux, bien plus que les vies détruites par le système en place quotidiennement) et d’avoir des objectifs modestes, réformistes et raisonnables voyons, comme se consentrer uniquement sur le retrait de la réforme retraites. La fin du capitalisme ou du gouvernement, vous n’y pensez pas !

Un entrepreneur local du bâtiment, qui maltraiterait copieusement ses employés selon des râgots forcément infondés, est venu pour tenter de récupérer ces fameuses barrières métalliques égarées. Sécurité, travail, sécurité, sécurité, propriété...
Après avoir pris celles côté restauration, il est venu devant le lycée pour les autres, en menaçant de porter plainte, mais les jeunes ne sont pas laissés faire et ont parlementé, il n’a pu en prendre qu’une.

 Le proviseur Sylvain BACHE est lui aussi allé parler avec ses amis et partenaires privilégiés de la gendarmerie, entre cerbères on se comprend. Photo exclusive :

Près de l’entrée Ouest, le proviseur Sylvain BACHE donnaient des injonctions sèches aux lycée.nes bloqueureuses, comme à la caserne. Il fallait vite vite mettre les pauvres petits collégiens et collégiennes sans défense à l’abri des hauts murs de la caserne scolaire. Sécurité, règlement, sécurité, sécurité...
Dehors, ils pourraient se prendre vite fait une météorite sur la tronche (un cataclysme dirait Véran le guignol), ou pire être contaminés précocement par la subversion, la politique, le goût de la liberté, et ainsi être un peu trop immunisé.es contre la propagande conforme dévervée par les médias dominants et par le système vicieux de l’éducation nationale (bientôt le SNU pour mater toute cette chienlit en germe !). Horreur, malheur, en rang et en classe avec un boulet au pied !
Avec Parcours Sup et le fichage numérique, plus besoin de boulets physiques, c’est génial, c’est propre, et ça ne défonce plus le parquet.

Les petits et grands tyrans aiment la jeunesse, qui se tient sage et marche au pas

Les petits chefs autoritaires, qu’ils soient directeurs d’établissement, président du régime étatique, préfet ou maire d’une ville drômoise de plus de 8000 habitants ont toujours eu une peur bleue de la jeunesse, qu’ils savent idéaliste, utopiste, indomptable, potentiellement insurgée et souvent imprévisible. Tout ce qu’ils détestent.
C’’est pourquoi la flicaille, aux ordres du régime, s’applique toujours à réprimer brutalement le plus vite possible les mouvements de jeunesse pour éviter qu’ils ne s’enflamment, comme on avait pu le voir par exemple en 2018-2019 au début du soulèvement des gilets jaunes.
C’est pourquoi le système scolaire s’efforce de les mettre au pas dès le plus jeune âge en leur inculquant l’obéissance et la soumission, le rythme de l’usine, la compétition, la doctrine du libre marché et de « la-démocratie » (mais vraie tyrannie).
Les fanatiques macronistes veulent d’ailleurs en ajouter une couche, après Parcours Sup et la numérisation à marche forcée, en imposant aux jeunes le SNU et son endoctrinement étatico-militaire.

Les petite et grands tyrans aiment la jeunesse, mais qui se tient bien sage, prête à servir de chair à patrons ou de chair à canons, suivant les désirs et besoins du système étatico-capitaliste et de ses serviteurs en chef.

Génial, on crèvera comme des mouches dans l’apocalypse généré par l’Etat-capitalisme et le techno-productivisme qui va avec, mais en toute sécurité, bien gardés par des flics affables en combinaisons jaunes et par des caméras ultra-HD avec surveillance algorithmique automatisée.

A moins que...
...les jeunes (de 7 à 77 ans) ne soient pas tous des zombies, ou qu’on assiste un jour proche à un grand réveil.
Le plus tôt sera le mieux.