Crest : Mariton va « démissionner » pour tenter de faire perdurer son système

Les rumeurs de démission du seigneur de Crest Hervé Mariton se sont confirmées samedi 6 janvier.
Il a régné sans partage sur la mairie pendant 29 ans, enkysté au trône depuis 1995 !
Bon débarras !
Il annonce, apparemment pour des motifs de basse stratégie électoraliste (et non de santé), démissionner à l’été 2024 au profit de sa première adjointe Stéphanie Karcher.

De nombreuses personnes, de tout bord, à Crest et dans les environs, en ont plus qu’assez des méthodes, projets, actions et politiques du tyran local.
Sur les marchés et dans les chaumières, la possibilité de sa démission était évoquée ses derniers temps, on n’osait y croire, et voilà que c’est confirmé. Un très (trop) long cauchemar s’achève ?
Voilà au moins une (petite) bonne nouvelle pour 2024 !

 Hervé Mariton est connu pour être un ulltra-libéral extrémiste, violemment allergique à tout ce qui peut ressembler à la gauche ou à l’écologie, un archaïque revendiqué et fier de l’être (adepte du capitalisme le plus radical et de l’autoritarisme crasse, contre le mariage homo...), un méprisant sexiste qui s’étendait souvent en logorrhées interminables et délirantes, un dominateur avide de pouvoir qui utilisait sans limites les institutions non-démocratiques existantes pour imposer ses vues d’un autre âge. Ses « qui est pour - qui est contre - qui s’abstient » expéditifs, avec vote systématique de tous ses diktats par ses sbires au conseil municipal, sont restés défavorablement célèbres.
Le futur ex-maire Hervé Mariton est toujours membre de LR, ce parti de droite extrême qui semble à présent vouloir fusionner avec l’extrême droite. Hervé Mariton est lui-même très proche des idées d’extrême-droite sur de nombreux points depuis longtemps.

Hervé Mariton avait été ré-élu maire de Crest de justesse en 2020 à l’aide de diverses tricheries que n’avaient pas voulu sanctionner finalement les tribunaux.

Crest : Mariton va « démissionner » pour tenter de faire perdurer son système

L’annonce de la prochaine démission de Hervé Mariton est-elle pour autant une bonne nouvelle ?

Après un premier élan de joie, quand on regarde de plus près l’annonce de « démission » on déchante un peu.
Car si le tyran Mariton devrait quitter officiellement le rôle de maire durant l’été 2024, il ne quittera ni le conseil munipal ni le pouvoir officieux.
Les projets, budgets et choix politiques ont déjà été largement décidés par lui, et on voit mal Stéphanie Karcher, si elle désire se présenter aux municipales de 2026 avec le soutien de Mariton et de son réseau (une mafia disaient certains élus d’opposition), désobéir au seigneur qui la parraine ou renier ses choix antérieurs.

En réalité, il s’agit pour Mariton et son clan de tout faire pour essayer de garder le pouvoir aux prochaines élections municipales en 2026. En propulsant Stéphanie Karcher maire, ça permet de la mettre en lumière et de la faire connaître pendant presque deux ans, avec l’espoir que les électeurs suivent, acceptent « l’héritière » et votent pour elle.
Mariton pourra dire : « voyez comme elle est efficace et compétente, comme elle assure en maire », plus facilement que si elle restait « simple » 1^re adjointe.

Ca ressemble à la magouille du dictateur Poutine en 2008, où Dmitri Medvedev jouait le rôle de marionnette pour que Poutine puisse contourner la législation électorale et conserver le pouvoir.

Lors de l’annonce de sa « démission », Hervé Mariton s’auto-flatte comme d’habitude, et fait comme si le rôle de maire était dévolu naturellement à son clan, comme quand les rois d’antan transmettaient la couronne de père en fils. Il parle de transmission, de passation, comme si le seul sujet était à qui IL accorderait le pouvoir et l’extrême onction, comme si l’élection lui était acquise, comme si elle n’existait pas.

Avec Stéphanie Karcher en maire et Hervé Mariton en éminence grise, il n’y aura aucun changement à Crest, ni sur le fond ni sur la forme. La démocratie réelle n’est toujours pas en vue.

Loin de ces minables stratégies électoralistes de Mariton, les habitants de Crest vont-ils vouloir prendre en main eux-mêmes la politique locale et faire vivre une forme de démocratie directe au lieu de se décharger intégralement sur les élus ? Vont-ils vouloir créer les conditions favorables à leur participation réelle aux décisions politiques locales ? Pour aller vers un bien vivre pour toustes, loin des intérêts privés de telle bourgeoisie ou possédants, loin des petits calculs électoraux.
Quelles vont être les stratégies et projets des listes qui veulent autre chose que la reconduite désastreuse du même ?
A voir, à suivre, d’ici 2026.

Une chose est sûre, la bataille des élections municipales à Crest a commencé pour de bon ce 06 janvier 2024.