Contrôle intrusif accru des chômeurs par Pôle Emploi !

Moins il y a d’emplois, plus l’Etat traque les chômeurs...

samedi 19 décembre 2020, par Auteurs divers.

LE PARLEMENT AUTORISELE EMPLOI À CONTRÔLER LES RELEVÉS TÉLÉPHONIQUES DES CHÔMEURS

Selon le site d’actualité du droit Dalloz, la loi de finance pour 2021, examinée cet automne, a été votée avec plusieurs ajouts passés inaperçus, réalisés par les députés et sénateurs via des amendements.
Parmi ceux-ci, l’article 73 bis donne le droit aux agents de Pôle Emploi d’obtenir des banques et entreprises des informations sur les bénéficiaires d’allocations chômage, notamment leurs relevés bancaires et leurs relevés téléphoniques. Une nouvelle arme de plus pour fliquer les chômeurs, guidé par ce présupposé lamentable selon laquelle le chômage compte surtout des fraudeurs en puissance.

Plus de 35 000 postes ont été supprimés depuis septembre. Les plans de licenciements et les fermetures se succèdent. Les premiers touchés ont été les intérimaires et les contrats précaires. Ces gens qui enchaînent travail et chômage sont la cible privilégiée de Pôle Emploi, qui n’a de cesse de vérifier leurs déclarations.
Pôle Emploi ferait mieux de s’occuper de l’accueil et de l’accompagnement de ces nouveaux entrants plutôt que de traquer d’éventuels fraudeurs
. Le jeu n’en vaut de toute façon pas la chandelle : si les députés et sénateurs veulent récupérer de l’argent issue de la fraude, qu’ils donnent des moyens à la traque de la fraude sociale (les patrons qui ne payent pas leurs cotisations) et de la fraude fiscale. Respectivement 20 milliards et 100 milliards d’euros par an.
Pour faire taire les fantasmes sur les abus des chômeurs, rappelons que le montant moyen de l’indemnisation chômage en France est de 1058€. 50% des allocataires perçoivent moins de 970€. La moitié des chômeurs ne bénéficient plus des allocations chômages.

Une fois encore, députés et sénateurs, qui sont pourtant de grands assistés (plus de 5000€ dans la poche puis des indemnités de logement, des frais de représentations et les transports gratuits) viennent criminaliser les chômeurs depuis leurs palais dorés.

Cette mesure, attentatoire à la vie privée (pourquoi Pôle Emploi consulterait les relevés téléphoniques des chômeurs ?!) est particulièrement indécente à une période où la combination d’un droit du travail affaibli et de mesures sanitaires très strictes entraînent une catastrophe social dont les citoyens de ce pays les plus précaires ne se relèveront pas.
Honte aux parlementaires.

post de Frustration Magazine

Contrôle intrusif accru des chômeurs !

- Voir aussi :

Bientot la fusion de Pôle emploi avec les services de police ?

En réalité, on ne s’en sortira pas en améliorant les droits au chômage et en augmentant la création d’emploi via la Croissance et le productivisme.
Il faudrait plutôt envisager sérieusement la fin du capitalisme et du marché de l’emploi.
Vaste projet utopique à l’heure où les structures de la civilisation industrielle s’étendent partout, y compris dans les consciences, et où pratiquement tout le monde ne jure que par la « valeur travail », la compétivité, l’attractivité des territoires et la création d’emploi...
Il suffit qu’un élu ou un entrepreneur prononce le sésame « création d’emploi » pour que (sauf exceptions qui confirment la règle) toutes les portes s’ouvrent, les tapis rouge se déroulent, les subventions pleuvent, AMEN. Et celleux qui oseront critiquer ou faire des remarques seront crucifiés, traités d’idéologues anti-tout, de rétrogrades et mysanthropes.
Les questions écologiques, climatiques, les questions des réels besoins individuels et collectifs, le sujet d’une prise en main réellement démocratique des décisions et orientations de sociétés passeront bien après.

Dans le système en place, on n’a pas le choix, on doit effectivement continuer les mêmes logiques destructrices et gérer autoritairement leurs conséquences, mais il reste possible de choisir d’autres formes de sociétés.


Forum de l’article

  • Contrôle intrusif accru des chômeurs par Pôle Emploi ! Le 13 janvier 2021 à 13:17, par Camille Pierrette

    - Contrôle renforcé des chômeurs : « Une méthode pour faire disparaître la contestation sociale » - Des articles de la loi de finances 2021 donnent accès aux agents de Pôle emploi à encore plus de données personnelles des demandeurs d’emploi. Objectif : vérifier, encore et toujours, qu’ils ne sont pas des « fraudeurs ».

    (...) Murielle Wolfers, du comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires, se souvient aussi qu’« avant, on considérait qu’il pouvait y avoir des erreurs dans les déclarations. Aujourd’hui, on fait passer ça pour des déclarations volontairement fausses ». Pour elle, « ce contrôle renforcé est une méthode pour faire disparaître la contestation sociale, en générant l’insécurité financière permanente ». Chantal Rublon voit, dans ces nouvelles menaces d’amendes qui pèsent sur les chômeurs, la volonté de maintenir les plus précaires dans la peur : « La peur permanente du contrôle, mais aussi de ne pas avoir ses allocations. C’est très pervers comme système. »

    - voir aussi : Réforme libérale de l’Assurance-chômage : baisse drastique des indemnités - Les mesures antisociales et ultralibérales s’empilent et écrasent chômeurs et travailleurs - SUITE À LEUR PRÉCARISATION CONTINUE, LES CHÔMEURS, ÉTERNELS BOUCS ÉMISSAIRES, VONT-ILS REJOINDRE/AMPLIFIER LAVOLTE ?

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  • Contrôle intrusif accru des chômeurs par Pôle Emploi ! Le 21 décembre 2020 à 20:40, par Sonia Gilet Jaune Nord-Ardèche

    Quand on voit combien touchent les parlementaires (les plus assistés ne sont pas nécessairement ceux que l’on croit...) qui ont validé ces dispositions de loi, il y a effectivement de quoi vomir...

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  • Contrôle intrusif accru des chômeurs par Pôle Emploi ! Le 21 décembre 2020 à 12:18, par Auteur Divers

    COMMENT L’ETAT TRANSFORME LES BÉNÉFICIAIRES DU RSA EN SOUS-CITOYENS :

    Les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) doivent toujours, sous peine de menaces de suspension de leur allocation, faire acte de recherche d’emploi, ne pas oublier la moindre pièce dans leur dossier ou se rendre à des rendez-vous nullement nécessaires. Un dispositif de flicage qui a toujours été injuste des plus pauvres mais qui ne connaît aucune trêve en période pandémique et de crise économique et sociale.

    Pour une simple feuille d’imposition oubliée dans son dossier annuel, Christine, âgée de 60 ans, a vu son RSA et ses APL suspendus (environ 700 euros au total) début octobre, et réactivés seulement le 24 novembre. Pendant tout ce temps, qui a vu s’enchaîner couvre-feu et deuxième confinement, elle a dû solliciter l’aide de son entourage pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses deux enfants : internet, quasiment tout étant numérisé aujourd’hui, nourriture, soins divers… Épidémie, confinement, ou hausse du taux de pauvreté en France, peu importe : on a toujours injustement fliqué les plus pauvres. Alors, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
    Au regard du contexte social et économique désastreux en France cette année, le nombre de foyers bénéficiaires comme celui de Christine, devrait augmenter de 164 000 cette année (une croissance de 9 %, contre 0,4 % l’an dernier). Davantage en 2021, car de nombreuses personnes, nouvellement au chômage ou qui le sont encore, termineront leurs droits à l’allocation. S’ils ne retrouvent pas de travail, ils devront ainsi solliciter leur droit au RSA, géré par les Caisses d’Allocation Familiales (CAF) à l’échelle départementale. Le 16 octobre dernier, on apprend par Matignon que seuls les bénéficiaires du RSA et de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) toucheront une infime aide d’urgence de 150 euros, pour surmonter la crise économique et sociale en cours dans le pays… Et dans le plan de relance de 100 mds, seulement 0,8 ont été attribués à l’aide aux plus démunis.

    Le revenu de solidarité active assure aux personnes sans ressources d’au moins 25 ans un niveau minimum de revenu, en fonction de la composition du foyer, qui représente environ 564 € pour une personne seule. Dans certaines situations, la loi oblige le ou la bénéficiaire du RSA à “rechercher un emploi, entreprendre les démarches nécessaires à la création de sa propre activité ou entreprendre les actions nécessaires à une meilleure insertion sociale ou professionnelle”, indique le ministère des Solidarités et de la Santé sur son site. En temps normal, cette forme de flicage permanent des plus pauvres responsables de leurs maux, est déjà en soi un problème qui mérite d’être soulevé, connu et combattu. Mais alors que les bénéficiaires sont déjà très en dessous du seuil de pauvreté et que le marché du travail reste caduque en cette période pandémique, si ce n’est complètement bouché, l’indécence est ici maximale. “Certains départements demandent à être chaque mois inscrit. Si tu es désinscrit, parfois, cela peut passer et tu ne reçois pas de lettre de menace, mais dans d’autres départements, ce n’est pas le cas…”, complète un membre de la CGT précaires.

    LIRE LA SUITE : 👇👇👇👇
    - Menaces et suspension du RSA par l’Etat : la chasse aux gueux continue de plus belle pendant l’épidémie

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