QUI SONT LES VRAIS SEPARATISTES ?
Nous vivons sous le règne de la barbarie capitaliste. Jamais l’histoire de la marchandise et de l’accumulation de la valeur n’a été un conte de fées. C’est depuis des milliers d’années un processus de contrainte, de vol et de prédation toujours mieux organisé par des Etats de plus en plus puissants. Le capitalisme est le plus grand producteur de chaos et ce sont les forces de répression de l’Etat qui, usant d’une violence supplémentaire à l’égard des populations, veillent à ce que les travailleurs-euses ne puissent s’opposer à ce chaos et s’organiser sur les bases de la coopération, de la gratuité et de l’autogestion, non plus sous le joug du travail productif mais pour la satisfaction des besoins d’individus libres.
Aujourd’hui, le système est en bout de course et tente de sauver son modèle en le durcissant encore. Car le capitalisme se heurte à deux limites, deux bornes. Une borne interne puisque dans ce système seul le travail humain donne de la valeur à une marchandise et que ce travail disparaît, remplacé par l’activité des machines, des robots, des ordinateurs. Pour extraire de la valeur, il faut alors presser plus encore les travailleurs-euses restants. Une borne externe puisque produire de la marchandise c’est utiliser de l’énergie et des matériaux. Or le système a dépassé les capacités de renouvellement des ressources de la planète et chaque année il appauvrit les stocks. Cela conduit à dégrader notre environnement, à éliminer la bio-diversité, à tuer le vivant, à nous tuer.
Fuyant les maigres possibilités d’extraire encore de la valeur dans l’économie réelle, les capitalistes, devenus financiers, détournent tout ce qu’ils peuvent vers le casino boursier, privant les populations des moyens d’assurer leurs besoins en santé, en éducation, en nourriture parfois ! Là-bas, s’échangent des milliers de milliards qui n’existent pas, qui n’ont aucune contrepartie productive, qui sont le résultat d’un jeu algorithmique. C’est essentiellement de l’argent qui n’existe pas, qu’il est impossible de convertir en biens.
C’est pour cela qu’il n’y aura jamais de taxe Tobin sur les transactions financières. Vous ne croyez pas qu’ils vont payer du « vrai argent » sur des tours de passe-passe informatiques même si ceux-ci leur donnent pouvoir politique et influence ? Mais cette machine a pourtant besoin de « vrai argent » pour tourner et justifier son existence. Il faut bien que le jeu permette à un moment bien choisi, souvent grâce à un délit d’initié, de se payer un troisième yacht !
Et cet argent les financiers le trouvent en privant les populations des fruits de leur travail. Aujourd’hui les capitalistes captent 60% de la richesse créée, il y a trente ans, c’était 40%. Nous nous faisons littéralement tondre !
Pour trouver et voler encore de la valeur, le système doit aussi et sans cesse trouver et inventer de nouveaux marchés.
C’est cela qui justifie l’extractivisme et la destruction du vivant. C’est cela qui justifie le développement de la 5G ou des véhicules électriques au nom de l’« écologie ». C’est pour cela que les énergies renouvelables ne remplacent pas les énergies fossiles mais viennent s’y ajouter !
Et c’est aussi pour cela que la surveillance et le contrôle des populations se renforcent. Ils savent que nous ne voulons pas les suivre et qu’il faut nous contraindre, nous faire violence. Nous ne reverrons pas un fascisme comme celui des années 1920 à 1940. Non, nous sommes dès à présent confrontés à un autre genre de totalitarisme, le totalitarisme technocratique. Mais le but est le même : assurer notre servilité !
La crise est au coeur du système capitaliste qui doit toujours se réinventer pour poursuivre son oeuvre de pillage et de destruction. Mais la crise que nous vivons est la pire car ce sont les conditions de vie elles-mêmes qui sont menacées par les inconséquents guidés par la folie du pouvoir, par les cyniques nantis, par les technocrates dont la pensée tient dans un tableur Excel.
Contre la société, ce sont l’État et le capitalisme qui sont les vrais séparatistes, ce sont eux qui sont en sécession permanente contre le vivre-ensemble, ce sont eux qui sont guidés par le fétichisme de la marchandise et qui ravalent leurs semblables au rang d’objets ou de bétail à asservir.
C’est la structure de production de la marchandise, qui pour exister doit s’appuyer sur une force d’entretien et reproduction des travailleurs-euses, qui produit et justifie la domination patriarcale. Cette culture de violence contre les femmes trouve tout son carburant dans l’organisation des rapports de domination économique. Ainsi, le couple Capital-Etat sépare la société en deux sous-espèces définies selon des objectifs de production.
Nous ne devons plus vivre comme des esclaves, comme des lapins apeurés, nous devons protéger notre environnement, nous devons priver de tout pouvoir cette mafia du racket et du vol organisé et nous devons détruire les structures de l’Etat et du capital au sein desquelles chaque homme et chaque femme n’est qu’un pillard destructeur à la tête haute et aux mains propres.
C’est des organisations autogérées que nous serons capables de créer que dépend notre avenir.
C’est de notre capacité à entraver le fonctionnement du système Etat-Capital que dépendent notre survie et notre liberté.
Forum de l’article