Comme prévu, la machine climatique s’emballe dans le cercle arctique

Moins on en fait aujourd’hui (individuellement ET collectivement), plus il faudra en faire demain, et plus vite

mardi 11 août 2020, par Camille Pierrette.

- Réchauffement climatique : comme prévu il y a trente ans, la machine s’emballe dans le cercle arctique - Températures records, incendies, fonte de la banquise et du pergélisol... Les nouvelles de Sibérie sont alarmantes cet été. Elles correspondent pourtant aux prévisions des scientifiques qui avaient anticipé un réchauffement accéléré du pôle Nord. Analyse avec le climatologue Christophe Cassou.

- extrait :

« En tant que climatologue qui travaille sur ce sujet depuis vingt ans, ce n’est pas une surprise ! En effet, nos projections anticipaient une émergence plus évidente de l’empreinte humaine sur le climat, un point d’inflexion, à partir des années 2020 et 2030. La région Arctique se réchauffe deux à trois plus vite que le reste de la planète mais mes collègues et moi sommes quand même impressionnés par ces records qui sont battus un peu partout et par la persistance de ces anomalies chaudes : je suis triste de le dire mais nous sommes en train de vivre ce que nous avions prévu. D’un point de vue scientifique, c’est rassurant car nos projections étaient correctes et cela signifie que nous avons compris les grandes lignes du fonctionnement du système climatique, les grands équilibres d’énergie… Mais nous aurions préféré nous tromper ! La situation est alarmante et on ne pourra pas dire que l’on ne savait pas. »

Comme prévu, la machine climatique s’emballe dans le cercle arctique

Personne ne pourra dire qu’il ou elle ne savait pas

Personne ne pourra dire qu’il ou elle ne savait pas. Chacun d’entre nous porte une part de responsabilité. Et les gens qui agissent déjà avec lucidité et pragmatisme se doivent d’aller encore plus loin.
Chaque année qui passe sans que notre trajectoire soit modifiée nous contraint à davantage de radicalité dans la conduite à tenir face aux tenants du pouvoir. En d’autres mots, moins on en fait aujourd’hui (individuellement ET collectivement), plus il faudra en faire demain, et plus vite, « quoi qu’il en coûte » comme dirait l’autre. Pour éviter le pire, si c’est encore possible.
Nos fantasmes démocrates et pacifistes ne doivent pas être un frein à l’action, qui se doit d’être efficace avant tout, pour mettre un terme au saccage organisé de notre monde.
L’urgence est absolue et l’enjeu est rien de moins que la survie de l’humanité (et plus généralement de la vie sur Terre telle qu’on la connaît).

En priorité :
- Ce ne sont pas des pistes cyclables qu’il faut construire, mais les modes de transport individuels et polluants qu’il faut bannir.
- Ce ne sont pas les grandes industries qu’il faut adapter pour les rendre compatibles avec le mensonge de la croissance verte, mais la société de consommation, la propriété privée et les modes de gouvernance centralisés qu’il faut abattre.
- Ce ne sont pas des ennemis, traîtres à l’intérêt collectif et manipulateurs professionnels qu’il faut élire président ou député.e.s, mais des outils de gouvernance équitable qu’il faut mettre en place au sein de toutes les communautés locales, et relier celles-ci dans l’esprit du concept d’archipellisation.
- Ce ne sont pas des ingénieurs, des experts et des managers d’un côté, et des bon.ne.s à tout faire pour un salaire de misère de l’autre, qu’il faut produire via des écoles-usines, mais des gens responsables, bienveillants et avec assez d’esprit critique et de bon sens qu’il nous faut toutes et tous devenir pour prendre en main notre destin.
- Ce n’est pas une Nième manifestation pacifique qu’il faut organiser pour se faire taper dessus par des gros boeufs décérébrés et dire qu’on n’est pas d’accord avec la politique menée d’une main de fer dans un gant clouté par le mec que moins d’un votant potentiel sur cinq a choisi...mais une prise et une redistribution du pouvoir à laquelle nous devons procéder. En faisant sécession à l’échelle locale, par exemple...
- En attendant que tout cela soit possible, nous pouvons, à très petite échelle (il suffit d’être deux ou trois pour commencer), agir (...), faire sécession à petite échelle en boycottant les outils et méthodes du système que nous combattons.
- En reconnaissant l’échec des très nombreuses tentatives de conciliation qui se sont succédées au fil des décennies...sans parvenir à changer quoi que ce soit de fondamental. Quand le dialogue n’est plus possible, a fortiori lorsque le temps est compté, le conflit est inévitable.
- etc

(extrait d’un post de Nicolas Peillet)


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