Climat, politique, conditions sociales, écologie, les indicateurs sont au rouge écarlate clignotant, et alors ?

Que proposent les deux candidats du système au 2e tour ? Jeter davantage d’essence sur l’incendie - Et nous ?

samedi 23 avril 2022, par Camille Pierrette.

Alors que le système techno-industriel et étatico-capitaliste, ainsi que ses nombreux représentants et candidats, ne pensent qu’à jeter davantage d’huile (verte éventuellement) sur l’incendie géant, c’est à nous de prendre la mesure des choses, et de dresser des contre-feux, de pratiquer l’autodéfense, la désobéissance et autres moyens adéquats.
Finis l’attentisme et les simples ajustements des modalités de l’incendie géant ?

- Un exemple de clignotant rouge parmi d’autres : Tous les indicateurs sont au rouge : le climat se dérègle en Europe - Été le plus chaud, inondations record... L’Europe a été marquée par les extrêmes climatiques en 2021, selon le rapport annuel sur l’état du climat de Copernicus.
(...)
« 2021 a été une année d’extrêmes, avec l’été le plus chaud d’Europe, des vagues de chaleur en Méditerranée, des inondations et des sécheresses dues au vent en Europe occidentale »
(...)
Après un printemps frais, marqué par des épisodes de gels tardifs, l’Europe a connu l’été le plus chaud jamais enregistré. Les températures annuelles à la surface des mers Baltique et Méditerranée ont été les plus élevées depuis au moins 1993 ; dans certaines parties de la Baltique, l’eau a été 5 °C plus chaude que la moyenne

Climat, politique, conditions sociales, écologie, les indicateurs sont au rouge écarlate clignotant, et alors ?
Au fond du trou, la lave prête à jaillir ou le cerceuil et l’enterrement ?

Et nous ?

Inutile de tout récapituler : les élections de merde encastrée dans un système de merde, la précarité croissante, les pollutions, les vies insensées et dépossédées, les destructions écoloqiques..., l’ensemble des problèmes sont bien suffisamment connus et visibles, depuis longtemps. Tous les jours ça nous saute à la gueule.

On ne sait même plus sur quel sujet alarmant alarmer car chaque jour des faits choquants s’ajoutent aux faits révoltants de la veille.
On ne sait plus quoi ajouter de plus à la réalité criante beaucoup plus démonstrative, pour qui veut voir, que tous les développements critiques et mises en perspective chiadés et agencés pour faire réagir, agir, s’engager.
Même si on ne sait pas tout ou qu’on ne comprend pas tout on sait bien au fond qu’on est grave dans la merde jusqu’au menton et au-delà.
Même si tout ça est gigantesque et paraît aussi inamovible qu’un massif montagneux, on sait bien que ce n’est pas inéluctable, que c’est le fruit d’une construction culturelle humaine.
Mais vite, il y a une nouvelle distraction fun à saisir, un nouveau gadget pour faire l’autruche en toute bonne conscience, et puis on a tant à faire pour gagner sa croûte dans ce monde de merde.

Tout le monde le sait, mais peu s’engagent pour de bon. S’engager dans quoi, et comment ?
Le confort intellectuel, moral et matériel est tellement bon, ...pour celleux qui y ont accès.
Les autres recherchent souvent le même pseudo-confort devenue la norme, le paradis à atteindre, cette délivrance des charges de l’existence humaine, de la liberté et de la politique fournie par la techno-industrie et les experts qui dirigent tout à notre place et en notre nom afin qu’on se consacre « librement » à faire tourner la machine qui broie tout et à se distraire avec leurs produits industriels issus du pillage.
D’autres deviennent alliénés aussi, et ils se « révoltent » pour le même pseudo-confort individualisé au lieu de rechercher comment se libérer ensemble de toutes les dominations pour vivre bien en assumant leur subistance, en assumant la réalité de la vie terrestre, en assumant personnellement la nécessité d’une vie politique quotidienne, avec ses conflits, ses joies et ses peines.

Alors oui on est fatigué ? Mais de quoi au juste ? D’être impuissant ? De ne pas rechercher la puissance collective et résistante ? De vivre ? De ne pas vivre ? De ne pas savoir comment vivre ? De ne pas être capable de créer une communauté de vie et de résistance ? De ne pas en avoir envie ? De n’avoir envie de rien d’autre que d’être balloté d’une envie à une autre ?

Il y a ceux qui s’engagent avec les tenants de la civilisation industrielle, les riches et les puissants, pour profiter jusqu’au bout cyniquement de leurs positions avantageuses ou pour espérer monter dans la hiérarchie. Peu leur importe les destructions de vies et les vies à mater par la force.
Et d’autres qui luttent, ou pas, qui luttent pour des miettes ou de simples ajustements, pour des choses accessibles qui permettent vaguement de tenir, pour des illusions sans issue, de simples reconfigurations du désastre, des relookages pour que les dévastations durent plus longtemps ou retardent un peu le naufrage, d’autres qui veulent juste survivre.
D’autres qui sont écrasés, qui ne croient plus en rien, ou qui font passer l’acceptation pour la pure sagesse.

Et d’autres qui se battent comme ils peuvent pour ne pas devenir fous, pour rester debout, pour renverser la table et bâtir des horizons vivables, souvent un peu seuls et décriés par la plupart des autres, même les dominés, car le changement fait peur, la violence du combat fait peur, l’inconnu c’est dangereux, et les représentants du système ne manquent pas d’appuyer la dessus pour dissuader et attiser ces peurs là.

- Tant qu’il n’existe pas une minorité suffisamment nombreuse, utilisant des moyens adaptés pour viser des objectifs radicaux (parce que des millions de modérés visant l’amélioration de la techno-industrie ça ne nous avancera pas), on ne fera que du replâtrage temporaire, du balayage de quelques saloperies, de l’empêchement de quelques projets pourris, mais on restera bien incapables d’arrêter la marche macabre de la civilisation industrielle.

Mieux vaut la continuité mortifère, le connu des cimetières, l’abîme cartographié et les carnages certains que l’incertitude vivante des révoltes ?
Mais de quoi a-t-on le plus peur ?
N’y aurait-il pas d’autres ressorts que la peur ?
La colère, le dégoût, l’élan vital, la compassion, la rage, l’amour...?
Ou alors une vraie peur, viscérale, qui vient du tréfond, qui ranime les autres ressorts ?
Tous les ressorts sont bons du moment qu’ils mènent à la révolte sans répis contre les racines de la civilisation industrielle.

Climat, politique, conditions sociales, écologie, les indicateurs sont au rouge écarlate clignotant, et alors ?
Stop ou encore ?

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