Chronique de la Technopolice : les millions d’argent public pleuvent pour la vidéo-surveillance biométrique et algorithmique automatisée

Mafia de l’Etat-capitalisme, complicité totale public-privé pour la puissance et gloire de l’Argent

mercredi 5 avril 2023, par Chronique du régime policier.

Technopolice hightech et brutalités policières moyennâgeuses à la grenade/matraque, c’est la politique volontariste et fusionnelle des gouvernements et des lobbys capitalistes.

"la vidéosurveillance automatisée, c’est la surveillance policière massive de l’espace public pour détecter des comportements réputés « anormaux » ; c’est le suivi algorithmique d’individus « suspects » dans la rue ; c’est l’intelligence artificielle pour faire la chasse aux illégalismes populaires ; c’est, à terme, l’identification par reconnaissance faciale en temps réel et la massification de la vidéoverbalisation ; ce sont des dizaines de millions d’euros d’argent public pour des technologies dangereuses déployées sans aucun débat digne de ce nom"

Avec la vidéosurveillance automatisée, l’espace public n’existe plus, il ne reste qu’un espace commercial, une zone « sécurisée », une vaste prison à ciel ouvert.

Entre gros business et répression féroce, l’Etat-capitalisme est prêt à tout pour se maintenir et conserver son hégémonie autoritaire.
La mégamachine poursuit implacablement sa logique destructrice et totalitaire. Ce modèle de « société » ne peut « fonctionner » autrement qu’en essayant d’écraser et de rendre impossible toute forme de contestation qui sortirait des clous des protestations inoffensives agréées qui ne peuvent rien changer d’autre que la couleur de nos chaînes.

Au delà de Macron et de ses complices, le système en place est fondamentalement néfaste, bien au-delà des réformes de merde type « retraites » imposées non-stop par la force et les manipulations légales et permises par les institutions anti-démocratiques qu’adorent les puissants et leurs laquets.

Chronique de la Technopolice : les millions d’argent public pleuvent pour la vidéo-surveillance biométrique et algorithmique automatisée
Détection automatique d’un mouvement de foule « inhabituel » par logiciel

Vidéosurveillance automatisée de l’espace public avec IA et algorithmes

- Mobilisation générale contre la légalisation de la vidéosurveillance automatisée !
En catimini pendant les fêtes, le gouvernement a déposé le projet de loi concernant les jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Comme on l’attendait, ce texte prévoit d’ouvrir la voie à la légalisation de la vidéosurveillance automatisée (ou algorithmique, abrégée « VSA »), le tout sous un vernis théorique d’expérimentation limitée dans le temps. Et ce alors que partout sur le territoire, ces technologies sont déjà employées dans l’illégalité et l’impunité la plus totale. Prenant pour prétexte l’organisation prochaine des grandes compétitions sportives, le gouvernement et nombre de parlementaires se posent en défenseurs de l’industrie française en lui permettant de s’étendre durablement sur le marché de la vidéosurveillance.

Pour rappel : la vidéosurveillance automatisée, c’est la surveillance policière massive de l’espace public pour détecter des comportements réputés « anormaux » ; c’est le suivi algorithmique d’individus « suspects » dans la rue ; c’est l’intelligence artificielle pour faire la chasse aux illégalismes populaires ; c’est, à terme, l’identification par reconnaissance faciale en temps réel et la massification de la vidéoverbalisation ; ce sont des dizaines de millions d’euros d’argent public pour des technologies dangereuses déployées sans aucun débat digne de ce nom.

Si nous voulons tenir en échec ce projet de société, il nous faut obtenir coûte que coûte le rejet de ces dispositions. Tenez-vous prêt·es pour la mobilisation !

Cela fait plus de trois ans que nous documentons l’expérimentation illégale de la vidéosurveillance automatisée dans les villes et les villages français, que nous saisissons les tribunaux, dans des grandes villes comme à Marseille ou de petits villages comme à Moirans (Isère), pour dénoncer l’illégalité de ces technologies de surveillance dopées à l’intelligence artificielle. Trois années que, de leur côté, le gouvernement et les industriels se savent dans l’illégalité et qu’ils cherchent à changer la loi pour sécuriser ces déploiements sur le plan juridique. En 2020 déjà, la loi Sécurité Globale avait failli servir de canal législatif. Par peur des oppositions, le gouvernement avait alors préféré temporiser. Mais cette fois, nous y sommes…
(...)

(Ces dispositions anti-sociales sont passées comme une lettre à la poste en plein milieu de la révolte contre la "réforme" des retraites du gouvernement)

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Détection automatique de nombreux comportements définis comme suspects

Vidéosurveillance biométrique : derrière l’adoption du texte, la victoire d’un lobby

- Vidéosurveillance biométrique : derrière l’adoption du texte, la victoire d’un lobby - Derrière l’adoption la semaine dernière par l’Assemblée nationale du projet de loi sur les Jeux olympiques et son article 7 sur la vidéosurveillance biométrique, il y a aussi la victoire d’un lobby. Mêlant multinationales de la sécurité, start-up de l’intelligence artificielle et décideurs publics adeptes de la répression, ce lobby avance ses pions pour récupérer les parts d’un marché estimé à plusieurs milliards d’euros, bien loin de toute notion de transparence et de débat public.
(...)

Comme l’a rappelé La Quadrature du Net, cet article entérine un changement d’échelle sans précédent dans les capacités de surveillance et de répression de l’État et de sa police. La vidéosurveillance automatisée (VSA) est un outil de surveillance biométrique qui, à travers des algorithmes couplés aux caméras de surveillance, détecte, analyse et classe nos corps et comportements dans l’espace public pour alerter les services de police et faciliter le suivi des personnes.
Après le déploiement ininterrompu des caméras de vidéosurveillance (dont le nombre exact n’est toujours pas connu), il s’agit d’une nouvelle étape dans la surveillance du territoire. Alors que la VSA est expérimentée depuis plusieurs années en toute illégalité, ce projet de loi sur les Jeux Olympiques vient la légaliser et donner le champ libre aux industriels pour perfectionner et installer dans la durée leurs outils d’algorithmisation de l’espace public.
(...)
L’argent attirant l’argent, les grands groupes et les start-up du secteur enchaînent les levées de fonds, aussi bien auprès des acteurs publics que privés. Dernier exemple en date, la start-up XXII qui a levé il y a quelques semaines 22 millions d’euros pour sa solution de surveillance automatisée auprès de Bpifrance. En 2018, c’était Thales qui avait levé 18 millions d’euros pour sa solution de « Safe City » à Nice et à La Défense. Notons aussi Sensivic, qui développe de l’audiosurveillance automatisée, et qui a levé 1,6 million en juin dernier.
N’oublions pas les financements publics directs qui affluent dans le secteur de la vidéosurveillance et qui motivent d’autant plus les entreprises à se positionner sur le marché pour récolter le pactole. En 2022, ce sont 80 millions d’euros du fonds de prévention contre la délinquance qui ont été alloués principalement à la bien mal nommée vidéoprotection (une augmentation de 10 millions par rapport à l’année précédente).
(...)
A tout cela, il faut encore ajouter la couche des responsables publics qui influencent l’appareil étatique de l’intérieur. Les entreprises n’ont pas toujours besoin de dépenser beaucoup d’énergie pour convaincre des décideurs qui semblent eux-mêmes déjà persuadés de la nécessité de transformer nos villes en un fantasme sécuritaire. La liste serait longue à faire mais on peut évoquer les principaux.
(...)
La stratégie d’influence des industriels est d’autant plus efficace qu’il ne s’agit pas de deux mondes, privé et public, distincts, mais d’un seul système où les uns et les autres s’échangent les postes et responsabilités.
(...)
Les acteurs du lobby ont en commun le même entremelêment d’expériences dans l’administration, dans le privé, au Parlement qui tendent à en faire une force compacte, qui partage les mêmes réseaux, le même carnet d’adresses – et qui multiplie les possibilités d’échanges occasionnels, discrets, loin des regards du public.
(...)

Les rendez-vous avec les responsables publics se font souvent très discrètement, ce mélange entre public et privé empêchant une réelle publicité des liens entre industries de la sécurité et pouvoirs publics.
Ainsi, malgré l’obligation de les produire chaque année au registre de la HATVP, les déclarations d’activités de lobbying restent sommaires et imprécises, ne permettant pas de rendre compte de l’ampleur et de la portée de ces rencontres, d’autant qu’elles sont soumises au bon vouloir des entreprises.
(...)
Le plus choquant reste les rencontres privilégiées dont ont pu profiter les entreprises à l’occasion de l’élaboration de ce rapport. La mission d’information a organisé plusieurs déplacements de délégués entre février et avril 2022 pour participer à des événements professionnels dédiés à la promotion de la vidéosurveillance ou pour des démonstrations offertes par les industriels
(...)
Au cours de ses 5 jours de déplacements entre la France et Londres, la délégation n’a en revanche assisté à aucun événement critique de la VSA. Une simple comparaison entre le temps passé à absorber les élements de langage des industriels de la sécurité et celui à écouter les critiques de la vidéosurveillance suffit à comprendre le caractère absurdement biaisé de cette mission parlementaire.
(...)

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La France suit les traces techno-totalitaires de la Chine

NOTES COMPLEMENTAIRES :

Dans la civivilisation industrielle et son techno-capitalisme, tout ce qui permet de générer des milliards est sanctifié, subventionné, adulé, et défendu sans pitié par la force armée des milices policières.
Sur les plans climatiques, écologiqes et sociaux, que ces pompes à milliards soient utiles ou pas, néfastes ou pas, souhaitables ou pas, importe peu, du moment que le tas d’argent augmente, le système et ses valets sont TOUJOURS à fond pour.

Bien plus et bien pire qu’un lobby avide de profits comme le présente la Quadrature du net dans son article, il s’agit ici comme ailleurs tout simplement du fonctionnement standard de l’Etat-capitalisme, de ses élus et de ses entreprises.
Le capitalisme et l’Etat, c’est la mafia en grand, avec de multiples bandes organisées plus ou moins occultes où le mélange moisi public/privé est la règle, la norme et l’objectif.
L’appareil d’Etat ne risque pas de s’opposer aux appétits du capitalisme, puisqu’il a fusionné avec lui et ses intérêts. L’Etat-capitalisme ce sont deux faces du même monstre.

Arrêtons de nous étonner et d’attendre autre chose que ce genre de saloperies institutionnalisées de la part de l’Etat-capitalisme, et organisons nous pour démanteler ce système à la base afin de pouvoir faire tout autre chose.

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DIVERS

  • Surveillance algorithmique des examens : TestWe ne passera pas l’hiver - Il y a deux semaines, nous relayions le recours d’étudiant·es contre l’usage par l’institut d’études à distance de l’Université Paris 8 du logiciel de surveillance algorithmique des examens « TestWe », recours au soutien duquel La Quadrature est intervenue. Hier, dans une ordonnance particulièrement intéressante, le tribunal administratif de Montreuil a suspendu l’usage de ce logiciel.
  • Notation des allocataires : fébrile, la CAF s’enferme dans l’opacité - Alors que la contestation monte (voir ici, ici, ici ou ici) concernant son algorithme de notation des allocataires à des fins de contrôle social, la CAF choisit de se réfugier dans l’opacité tout en adaptant, maladroitement, sa politique de communication. Suite à son refus de communiquer le code source de son algorithme, nous avons saisi la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA).
  • Voitures polluantes : des caméras de contrôle plein les villes ? - Pour faire respecter l’interdiction massive des véhicules polluants dans les zones à faible émission, l’État promeut de nouveaux outils de surveillance.
  • Surveillance sonore : Orléans baratine la justice - Il y a plus d’un an, La Quadrature du Net a déposé un recours contre un contrat passé par la ville d’Orléans qui autorise l’expérimentation de capteurs sonores dans l’espace public. L’été dernier, la commune défendait sa surveillance privée en adoptant la stratégie du baratin : raconter le plus de bêtises possibles pour embrouiller le tribunal administratif. Nous venons de lui répliquer.
  • Sainte-Soline : les autorités pistent les manifestants grâce à un produit invisible - Après la manifestation de Sainte-Soline, pour la première fois, deux personnes ont été interpellées sur la base de « produits de marquage codé », invisibles à l’œil nu et persistants sur la peau et les vêtements. (...) « C’est leur nouveau joujou, ils ne vont pas vous lâcher » (...) Dans le cadre du maintien de l’ordre, chaque tir étant codé différemment, il doit permettre de pouvoir établir que tel manifestant a été marqué à telle heure, à tel endroit. « L’idée est de marquer à distance des individus auteurs d’infractions lorsqu’ils ne peuvent faire l’objet d’une interpellation immédiate, […]. La traçabilité permettrait de mieux identifier les auteurs de troubles à l’ordre public et d’infractions » (...) Cela permettrait ainsi de contourner les stratégies des « casseurs » pour échapper à la police qui sont « cagoulés, mettent des gants », relevait le ministre de l’Intérieur
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LA POLICE DE LOS ANGELES PRÉSENTE SON NOUVEAU JOUET POUR 2023

« Check out or newest recruits ! »

C’est le message qu’a tweeté le département de Police de Los Angeles fier d’exhiber ses nouvelles « recrues ».
On en sait pas plus, si ce n’est que le « check-out » donc la phase de dernière vérification vient donc de se clore.
Reste à voir à quoi vont ils servir et ça n’a de toute façon rien de rassurant peu importe les possibilités : suivre, filmer , tracer, porter des armes ou les utiliser.
La banalisation des robots tueurs aura donc lieu plus tôt que prévu.
Popularisé notamment à travers la série Black Mirror, on a encore du mal à imaginer les robots faire parti intégrante de notre quotidien et pourtant il faudra probablement s’y faire.

Il y a un peu plus d’un an, durant la convention de l’Association de l’Armée Américaine, l’entreprise Ghost Robotics présentait le premier chien-robot armé d’un fusil d’Assaut de type MK-17 Mod fourni par l’armurier Sword International. Baptisé, SPUR (Special Purpose Unnmanned Rifle),
La Californie est décidément comme toujours à la pointe.
À San Francisco, il y a trois semaines, la municipalité a voté pour l’usage d’un autre type de robot- tueur monté sur des roulettes.

Son utilisation censée prévenir les alertes à la bombe et évaluer les risques de déplacements sur un lien quelque peu évolué.
Il pourra dorénavant transporter une petite bombe pour détruire une barricade, ou encore "neutraliser » un suspect (c’est à dire le tuer).
Toujours dans la baie, à Oakland cette fois-ci les robots sont équipés de bombes au poivre.

Ces derniers étaient initialement prévus pour être équipés de fusils d’assaut, avant de se résorber face à un mouvement de protestation (France Info).

Le futur est un film de cyberpunk dont notre imagination dépassera probablement et largement la fiction.

- Vidéo de l’armée robot : https://fb.watch/hLV0Hvh-_I/

(post de Cerveaux non Disponibles)

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Bientôt la généralisation de la reconnaissance faciale automatisée

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