Cette société de contrainte techno-totalitaire avance : Portefeuille européen d’identité numérique, crédit social numérique, pass...

En attendant les puces électroniques : Identité numérique : prouve que tu existes

mercredi 18 mai 2022, par Chronique du régime policier.

Pour administrer les désastres provovoqués par le système techno-industriel, pour gérer rationellement les flux d’humains/marchandises, pour contrôler, exclure et réprimer, pour faire tourner à bloc la machine à produire, pour engranger toujours plus d’argent, pour se conformer aux exigences de la mégamachine... le système et ses serviteurs doivent généraliser l’identification numérique, les pass, la reconnaissance faciale et le crédit social...

Cette société de contrainte techno-totalitaire avance : Portefeuille européen d’identité numérique, crédit social numérique, pass...
La dystopie c’est maintenant, adaptez-vous au monde Machine requis pas la société de masse industrielle

- Identité numérique : prouve que tu existes
- Extraits de cet articles de PMO :
La Commission européenne prépare son « portefeuille européen d’identité numérique ». Rome et Bologne adoptent le « crédit social numérique » à la chinoise. La digitalisation de l’État et son corollaire, l’identification numérique, progressent dans l’indifférence des Smartiens, à la faveur des phases aigües de la Crise (épidémie, guerre, effondrement écologique). Il aura fallu moins de vingt ans pour que se réalisent nos pires anticipations sur la société de contrainte. Pour les nouveaux venus et les nostalgiques, on a ressorti quelques archives. Te souviens-tu de Libertys ?
L’été sera sec. Les nappes sont au plus bas, les températures au plus haut. On s’habitue, c’est pire chaque année. Comme on s’habitue au traitement technocratique de la catastrophe, celui-là même que nous avons tâché d’anticiper et de décrire concrètement depuis vingt ans : société de contrainte] ; techno-totalitarisme ; tri entre « bons » et « mauvais citoyens » (le nouvel ennemi). Aussi ne s’étonne-t-on guère des nouvelles venues d’Italie en ce printemps 2022.
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N’ayant jamais demandé à « devenir sensible à la réalité numérique » ni à « faire partie d’un réseau », nous y sommes contraints par la technocratie. Pour le pouvoir et ses ingénieurs, un cheptel humain connecté à la Machinerie centrale — pris dans ses filets électroniques — est plus simple à contrôler, surveiller, contraindre : à piloter.
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Les Bolognais sont invités à télécharger l’application afin que celle-ci enregistre leurs habitudes : usage des transports en commun, consommation d’énergie, tri des déchets, fréquence des amendes à payer, etc. Combien de temps faudra-t-il avant qu’ils n’y soient contraints ? Le système attribue aux « bons comportements » des points qui donnent droit à des ristournes dans les transports ou les activités culturelles. Comme des récompenses à des rats de laboratoire. Ce que nos amis bergamasques nomment une « administration automatisée des comportements ». Et nous, l’incarcération des hommes-machines (Smartiens) dans le monde-machine (smart city).
Telle est la contrainte électronique : façonner les comportements individuels et collectifs selon les besoins de la Machine et l’état des ressources, par le pilotage des réseaux cybernétiques. Sans doute bien des lecteurs ont pensé que nous exagérions, il y a vingt ans. Ceux qui nous disaient « on n’en est pas là », n’ont peut-être pas fait le lien avec le passe vaccinal de 2021 et son QR code distinguant entre les bons et les mauvais citoyens. Son adoption sans émotion par la majorité de la population a préparé les cervelles à son extension. Dans un état d’urgence permanent, les outils testés durant la crise ont vocation à s’installer. Déjà, les touristes de Marseille téléchargent leur QR code en prévision d’une sortie à la calanque de Sugiton cet été.
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Mais pas de sinophobie. Plus près de nous, un pays est fort avancé en matière de machinisation de ses citoyens, avec une application lancée en 2020, réunissant documents d’identité, carnet de vaccination, assurances, prestations sociales, et l’accès numérique à de nombreux services publics. Celle-ci s’ouvre au « crédit social » durant la pandémie de Covid, avec un programme « argent contre vaccin » : deux injections = 30 €. Ou plutôt, 1000 hryvnia, puisque nous sommes en Ukraine.
Comme le virus, la guerre accélère la gestion numérique de l’ordre public. L’appli (nommée Diia) s’enrichit d’une fonctionnalité « E‑enemy » qui permet à chaque citoyen de renseigner l’armée sur l’avancée et les exactions des troupes russes. Pratique. Dans le même élan, le ministère ukrainien de la Défense utilise le logiciel de reconnaissance faciale de Clearview AI, boîte américaine financée par le transhumaniste américain Peter Thiel, pour l’identification des réfugiés, des morts, de soldats russes. Clearview AI collecte des photos sur tous les réseaux pour alimenter sa gigantesque base de données et ainsi « identifier tout le monde ». Les charognards n’ont pas raté l’occasion d’une bonne guerre pour étendre leurs filets numériques. Les Russes font probablement pareil. — La reconnaissance faciale c’est comme tout, hein, tout dépend des usages.
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On se souvient du rapport sur « les crises sanitaires et les outils numériques » que la délégation à la prospective du Sénat français a publié en juin 2021, et de ses propositions innovantes : : « Plus la menace sera grande, plus les sociétés seront prêtes à accepter des technologies intrusives, et des restrictions plus fortes à leurs libertés individuelles – et c’est logique. […] Dans les situations de crise les plus extrêmes, les outils numériques pourraient permettre d’exercer un contrôle effectif, exhaustif et en temps réel du respect des restrictions par la population, assorti le cas échéant de sanctions dissuasives, et fondé sur une exploitation des données personnelles encore plus dérogatoire. […] Reste encore à franchir le pas décisif, celui d’une identité numérique universelle et obligatoire […]. »
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L’idée circule, des multinationales aux cabinets de consulting et à l’Union européenne. Oubliez l’hôpital public et ses équipes médicales au chevet des patients, place aux algorithmes du Health Data Hub. Cette plateforme française comme son nom l’indique, collecte en masse toutes les données de santé numérisées (d’où l’Espace numérique de Santé) pour gaver ses « intelligences » artificielles et automatiser les soins.
Idem pour l’administration, réduite à des services en ligne et à « FranceConnect », l’application d’authentification des usagers internautes. Si vous avez fait une carte grise ou déclaré vos impôts récemment, vous voyez de quoi on parle. Nul humain pour vous renseigner, vous conseiller, vous engueuler, vous plaisanter. Entrez votre identifiant. Ça ne va pas s’arranger avec « FranceConnect+ », qui s’élargit aux services bancaires ou au dossier médical partagé. Les procédures ne sont pas plus simples — génie administratif français oblige — elles sont plus compliquées et déshumanisées.
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On cause, on cause, et les technocrates agissent. La Commission européenne prépare son « portefeuille européen d’identité numérique ». Celui-ci permettra d’utiliser les services publics, d’ouvrir un compte bancaire, de remplir ses déclarations fiscales, de s’inscrire dans une université, d’enregistrer ses prescriptions médicales, de prouver son âge, de louer une voiture avec un permis de conduire numérique, de s’enregistrer à l’arrivée dans un hôtel, etc.
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Te souviens-tu, lecteur, du Gixel et de son Livre bleu de 2004 sur l’avenir de la filière ? Pour le plaisir, et pour les moins de 20 ans, rappelons l’extrait le plus fameux du document :
« La sécurité est très souvent vécue dans nos sociétés démocratiques comme une atteinte aux libertés individuelles. Il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées et parmi celles-ci la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles.
Plusieurs méthodes devront être développées par les pouvoirs publics et les industriels pour faire accepter la biométrie. Elles devront être accompagnées d’un effort de convivialité par une reconnaissance de la personne et par l’apport de fonctionnalités attrayantes :
Éducation dès l’école maternelle, les enfants utilisent cette technologie pour rentrer dans l’école, en sortir, déjeuner à la cantine, et les parents ou leurs représentants s’identifieront pour aller chercher les enfants.
Introduction dans des biens de consommation, de confort ou des jeux : téléphone portable, ordinateur, voiture, domotique, jeux vidéo.
Développer les services “cardless” à la banque, au supermarché, dans les transports, pour l’accès Internet…
La même approche ne peut pas être prise pour faire accepter les technologies de surveillance et de contrôle, il faudra probablement recourir à la persuasion et à la réglementation en démontrant l’apport de ces technologies à la sérénité des populations et en minimisant la gêne occasionnée. Là encore, l’électronique et l’informatique peuvent contribuer largement à cette tâche.
 »
(...)
La semaine dernière, nous étions dans un lycée savoyard pour une causerie-débat avec des élèves de Terminale. Nous discutons de l’emprise des technologies sur nos vies, de leur part à la destruction des liens humains et de la nature, et de la dépendance des Smartiens au règne machinal. Une lycéenne nous interpelle : « C’est de la nostalgie, de penser que c’était mieux avant, quand on était jeunes ». Il y a peut-être du vrai dans ce cliché. Mais l’essentiel est ailleurs : quand on est né l’année de Libertys, dans la Machine programmée par Thalès, le Gixel et leurs semblables, on ne sait comment vivre sans smartphone ni connexion. Ce savoir s’est perdu. On ne souffre pas d’être dépendant du règne machinal et de troquer son autonomie contre l’assistance numérique. On ne voit pas pourquoi s’inquiéter, ni ce qu’il faudrait regretter. Ce qu’on ignore ne fait pas mal.
Il revient aux vieux et aux nostalgiques de préserver la mémoire de ce qui faisait des vies libres et humaines. Pour aujourd’hui, disons-le ainsi : la prise en charge machinique, ce totalitarisme confortable, n’attaque pas seulement la liberté civile ou politique, ainsi que le dénoncent les quelques opposants à « la société de contrôle » ou à la « surveillance généralisée ». Elle détruit une autre liberté, intime, fondamentale : celle de se sentir responsable de soi-même et d’éprouver ainsi le sentiment d’exister.

- Voir aussi sur Reporterre : Bientôt le « portefeuille d’identité numérique », un cauchemar totalitaire - Envie de partager votre vie entière avec un groupe privé, partenaire du gouvernement ? C’est l’idée du « portefeuille d’identité numérique », sur les rails en Europe. Selon notre chroniqueuse, avec ce contrôle étouffant, la liberté disparaît.

Adaptons-nous au monde Machine et à une planète invivable, soyons résilients

Vous, nous, les simples rouages, le cheptel humain, les êtres machinisés, n’avons pour choix que de fermer nos gueules et de nous réjouir de ses géniales innovations conçues bien sûr UNIQUEMENT pour notre bien être et notre autonomie.
Adaptons-nous sagement au déferlement techno-numérique totalitaire, comme on s’adapte gentiment aux canicules meurtrières, aux ouragans dévastateurs, aux innondations catastrophiques, aux pandémies tueuses, aux famines, aux guerres éclairs, aux animaux éradiqués, etc.

Adaptons-nous sans rechigner au merveilleux monde Machine qui tranforme la Terre en zone inhabitable et les humains en résidus subsituables de machines, soyons résilients, acceptons de crever sans trop de bruits pour que pleuvent par milliards les billets de banque, les applis et les algorithmes, pour que les plus riches puissent jouir quelques instants de plus de l’abondance (décarbonée) d’objets et de loisirs.

La plupart des jeunes, chambrés dès le berceau, adorent, ils sont prêts à se dissoudre dans le Métavers, pourquoi pas nous ???!!!!

Le monde dystopique totalitaire est déjà là, il n’est pas dans 1984, Black Mirror ou dans le futur, la dystopie c’est ici et maintenant.

Inutile d’attendre et de s’effaroucher du pire à venir, car le pire du futur se construit à partir du pire du présent.

Cette société de masse techno-industrielle a besoin de l’automatisation numérique pour gérer efficacement les flux continus de ses sujets (déplacements, données diverses...), il lui faut considérer son cheptel humain exactement comme des marchandises en transit. L’écologie atrophiée, le confort et « la-sécurité » serviront à justifier toutes ses saletés techno-totalitaires.
La civilisation industrielle c’est un package complet, all inclusive, tout est relié, vous ne pouvez pas refuser un aspect qui vous révulse plus que les autres sans refuser en bloc tout l’ensemble.

Tous CLODO ?

P.-S.

CLODO : des précurseurs critiques de l’informatique du début des années 80

- Machines en flammes
Autour du Comité pour la Liquidation ou le Détournement des Ordinateurs (CLODO) et des sabotages de fibre optique
Après une longue absence, la rubrique cyber-philo-technique revient sur lundimatin à l’occasion des sabotages de fibre optique du 27 avril dernier et de la projection à venir du film Machines in flammes par la librairie Michèle Firk sur les actions du CLODO (Comité pour la Liquidation ou le Détournement des Ordinateurs) aux alentours de Toulouse dans les années 80. L’article relie quelques fils pour tisser une compréhension de la numérisation du monde qui inclut les sabotages auxquels elle se confronte en permanence au cours de son histoire.
(...)
Les oppositions à l’informatique pointent bien souvent les mêmes risques de contrôle et de fichage aujourd’hui comme hier. Un auto-entretien du CLODO paraît en 1983 dans le magazine Terminal, espace de réflexion sur l’informatique créé suite aux rencontres intitulées L’informatisation contre la société ? en décembre 1979, à l’appel de revues politiques, féministes et écologistes. Pendant ces rencontres, l’informatique est perçue comme logique de remodelage des modes de vie, une « gadgétisation de la vie quotidienne » et une standardisation culturelle
(...)
Calculer, automatiser, modéliser, les ordinateurs sont à l’origine inventés et perçus comme étant essentiellement des machines à calculer, et puisque le calcul sert avant tout à l’armée et l’État…. Tous les premiers ordinateurs viennent par exemple s’inscrire et renforcer la longue tradition des calculs balistiques militaires.
(...)
Après la guerre, l’entreprise se vanta de ses capacités de calculs informatiques : « UNIVAC Scientific assure la difficile mission qui consiste à calculer et analyser les énormes données produites par chaque missile tiré avec assez de rapidité pour pouvoir ajuster le tir suivant ». Sperry Univac a fait partie des entreprises qui multiplièrent les machines de guerre. À l’aide d’ordinateurs, l’armée pouvait exercer la violence de la guerre à distance. La violence a été informatisée, permettant ainsi de l’exercer dans l’indifférence la plus totale. (extrait du film Machines en flammes)
(...)
En positionnant les utilisateurs comme des partenaires intimes de l’ordinateur, le partage du temps a associé les utilisateurs à une économie politique qui les a rendus synonymes de leur utilisation et leur a permis (ou à leurs sponsors publicitaires) d’être suivis, loués ou facturés à chaque tic-tac de l’horloge.
(...)


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