Cette civilisation s’est bâtie sur la domination masculine

Il est temps d’en finir avec le patriarcat - La masculinité toxique ne peut s’épanouir sans l’exploitation et la dégradation constante du féminin

samedi 16 janvier 2021, par Auteurs divers.

La domination masculine est toujours un des piliers monstrueux du fléau de la civilisation :

- La civilisation : une masculinité toxique (par Ana Minski)

"Il est couramment admis que la civilisation a vu le jour en Mésopotamie, au IVe millénaire avant notre ère, dans l’actuel territoire de l’Irak. Là, des villages primitifs se sont agrégés pour former une cité, la ville d’Uruk. Cette « haute civilisation urbaine, complexe et originale […] inventa l’écriture, l’État, la religion » et le patriarcat... [...]
Quoi qu’il en soit, les civilisations constituent une forme d’organisation économique, sociale et idéologique particulièrement violente envers les femmes et les enfants : traite humaine en vue de l’exploitation sexuelle, prostitution, pornographie, maintien dans la pauvreté, exploitation dans les mines, dans les usines textiles, culture du viol, contrôle des naissances, meurtres de petites filles, reproduction de la hiérarchie, contrôle des corps en vue de répondre à des critères de beauté définis par et pour la sexualité des hommes ; violente aussi vis-à-vis du vivant dans son ensemble, zoos, expérimentation sur animaux, destructions des zones sauvages, etc., la liste est longue. L’envie de dominer les lois biologiques et la haine de l’utérus sont au cœur même de la folie qui s’est emparée de l’être humain mâle il y a plus de cinq millénaires. Seule une remise en question de la peur irrationnelle qui sous-tend la quête d’immortalité et la haine de l’utérus pourra mettre fin à l’extermination actuelle du vivant, au mépris que les « grands hommes » ressentent pour la vie sur Terre.

Cette civilisation s’est bâtie sur la domination masculine
La masculinité toxique est une des sources de la civilisation

[...]
Le plus souvent, les documents nous permettant d’étudier la domination masculine dans la plupart des périodes historiques sont des discours et des regards d’hommes, concernant surtout les femmes des classes supérieures, celles-ci ayant été les premières à subir les préjugés androcentriques et les conceptions biologisantes de la féminité. Les tâches des femmes n’étaient pas identiques au sein des différentes classes sociales. Comme aujourd’hui, les femmes des classes inférieures exerçaient des activités de travail en dehors de la maison.

La violente domination masculine dont sont victimes les femmes et les enfants se perpétue grâce à différentes formes d’oppressions toutes liées les unes aux autres : androcentrisme, patriarcat, prostitution, mariage, idéalisation de la maternité, asymétrie des genres, misogynie, biogynophobie. La mise à disposition du corps des femmes à des fins sexuelles, ménagères et reproductives est un des piliers, et non des moindres, de ce fléau qu’est la civilisation, du cauchemar actuel.

Clip féministe : Héro Écho - Amazones
par [Héro Echo->https://www.youtube.com/channel/UCxS-bgG8T7fb38jgEf96U1A]
https://youtu.be/nFe2ir36hV0

Forum de l’article

  • Cette civilisation s’est bâtie sur la domination masculine Le 19 janvier 2021 à 12:06, par Olivia

    - Marylène Patou-Mathis : « Les hommes préhistoriques étaient aussi des femmes », par Sciences Critiques

    Marylène Patou-Mathis est préhistorienne et directrice de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). S’appuyant sur les dernières découvertes de sa discipline et l’analyse des idées reçues que véhicule, encore aujourd’hui, la littérature savante, la chercheuse pose les bases d’une autre histoire des femmes à travers le temps, plus proche de la réalité car débarrassée des préjugés sexistes. Trois questions à l’autrice de L’Homme préhistorique est aussi une femme. Une histoire de l’invisibilité des femmes (Editions Allary, 2020).

    « Le patriarcat n’est ni originel, ni naturel. » Sciences Critiques
    a rencontré Marylène Patou-Mathis, préhistorienne et directrice de recherche au CNRS, pour comprendre pourquoi et comment les premiers préhistoriens, à la fin du XIXe siècle, ont forgé des représentations stéréotypées et sexistes des femmes préhistoriques. Des présupposés qui perdurent encore aujourd’hui.
    « Il faut faire attention aux biais liés au contexte historique, en n’éludant aucune hypothèse. C’est en s’ouvrant l’esprit que l’on pourra améliorer nos connaissances. Si les femmes sont quasi invisibles dans la Préhistoire, mais aussi dans l’Histoire, c’est qu’elles en ont été minorées, voire effacées. Or, les femmes ne sont génétiquement ni inférieures ni programmées pour n’effectuer que certaines activités, mise à part évidemment la procréation. Le patriarcat n’est ni originel, ni naturel. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, car cela sous-entend que les choses peuvent changer ! »

    « Cette idée du rôle mineur des femmes dans l’évolution culturelle de l’humanité est très présente dans les écrits des préhistoriens du XIXe et du début du XXe siècle. Souvent de manière inconsciente, mais c’est bien cette vision qui prédomine et qui biaise leur perception du rôle et de la place des femmes dans les sociétés préhistoriques. Ces présupposés vont perdurer durant la seconde partie du XXe siècle, renforcés par les études ethnographiques. Un grand nombre d’entre elles révèle que chez les peuples de chasseurs-cueilleurs, il existe une division sexuée du travail : les hommes à la chasse, les femmes à la cueillette. »

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