La domination masculine est toujours un des piliers monstrueux du fléau de la civilisation :
La civilisation : une masculinité toxique (par Ana Minski)
"Il est couramment admis que la civilisation a vu le jour en Mésopotamie, au IVe millénaire avant notre ère, dans l’actuel territoire de l’Irak. Là, des villages primitifs se sont agrégés pour former une cité, la ville d’Uruk. Cette « haute civilisation urbaine, complexe et originale […] inventa l’écriture, l’État, la religion » et le patriarcat... [...]
Quoi qu’il en soit, les civilisations constituent une forme d’organisation économique, sociale et idéologique particulièrement violente envers les femmes et les enfants : traite humaine en vue de l’exploitation sexuelle, prostitution, pornographie, maintien dans la pauvreté, exploitation dans les mines, dans les usines textiles, culture du viol, contrôle des naissances, meurtres de petites filles, reproduction de la hiérarchie, contrôle des corps en vue de répondre à des critères de beauté définis par et pour la sexualité des hommes ; violente aussi vis-à-vis du vivant dans son ensemble, zoos, expérimentation sur animaux, destructions des zones sauvages, etc., la liste est longue. L’envie de dominer les lois biologiques et la haine de l’utérus sont au cœur même de la folie qui s’est emparée de l’être humain mâle il y a plus de cinq millénaires. Seule une remise en question de la peur irrationnelle qui sous-tend la quête d’immortalité et la haine de l’utérus pourra mettre fin à l’extermination actuelle du vivant, au mépris que les « grands hommes » ressentent pour la vie sur Terre.
- Cette civilisation s’est bâtie sur la domination masculine
- La masculinité toxique est une des sources de la civilisation
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Le plus souvent, les documents nous permettant d’étudier la domination masculine dans la plupart des périodes historiques sont des discours et des regards d’hommes, concernant surtout les femmes des classes supérieures, celles-ci ayant été les premières à subir les préjugés androcentriques et les conceptions biologisantes de la féminité. Les tâches des femmes n’étaient pas identiques au sein des différentes classes sociales. Comme aujourd’hui, les femmes des classes inférieures exerçaient des activités de travail en dehors de la maison.La violente domination masculine dont sont victimes les femmes et les enfants se perpétue grâce à différentes formes d’oppressions toutes liées les unes aux autres : androcentrisme, patriarcat, prostitution, mariage, idéalisation de la maternité, asymétrie des genres, misogynie, biogynophobie. La mise à disposition du corps des femmes à des fins sexuelles, ménagères et reproductives est un des piliers, et non des moindres, de ce fléau qu’est la civilisation, du cauchemar actuel.
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