Ce sont les Etats et le capitalisme qui sont en guerre contre les peuples et le vivant

NOUS NE SOMMES PAS EN GUERRE contre le virus, mais d’abord contre les institutions qui provoquent notre mort - Achevons-les !

mercredi 18 mars 2020, par Camille Pierrette.

Nous sommes en guerre contre quoi en fait ?

Oui, lutter contre ce virus et ces effets sur la santé est très difficile, mais nous ne sommes pas en guerre contre un virus, les mots sont mal choisis.
Macron utilise cette rhétorique guerrière pour se donner de l’importance, pour faire oublier ses atermoiements, les manques coupables de son gouvernement (voir par exemple le manque criant de masques, et les révélations scandaleuses de l’ex ministre de la santé Buzyn), pour enrôler les gens comme une armée obéissante prête à accepter davantage d’autoritarisme policier, et plus généralement les logiques assumées et destructives de sa politique capitaliste anti-sociale et anti-écologique. Une politique désastreuse qui entre autre a favorisé l’expansion du virus et limiter les moyens de soins et de prévention.

Macron ressort les grands mots de « nous sommes en guerre » et de « l’unité nationale » pour enfumer les gens naïfs et/ou à mémoire courte.

Le macronisme, comme les gouvernements précédents, défend par la force et les lois des institutions anti-démocratiques un système inégalitaire qui détruit le vivant, le climat, les écosystèmes, nos moyens de subsistances, les services publics...
Ces oligarchies et ces puissants défendent à tout prix cette économie et ce mode de gouvernance autoritaire qui maintiennent et accentuent les classes sociales, les guerres de tous contre tous dans le grand marché concurrentiel de l’emploi et de la marchandisation de tout.

Et là, en temps de crise qui gêne leurs profits et leurs affaires, voilà qu’il nous demande l’unité nationale ! C’est reparti comme en 14, comme en 40.
HALLUCINANT : le système qui nous crache à la gueule à longueur d’année, nous piétine, nous mutile, nous met en taule à la moindre révolte, nous méprise et veut à tout prix nous laisser impuissants sur les plans économiques et politiques voudraient à présent qu’on l’aide, qu’on soit tous unis pour le sauver !
Ok pour s’entraider afin de sauver des vies, aider les plus vulnérables et les personnes en première ligne, mais son unité nationale et son air martial pas question !
La seule unité que l’on formera ce sera pour les dégager tous (oligarques, éditorialistes de cour, grands patrons, boursicoteurs rapaces, banquiers, ultra-riches...), pour qu’il n’en reste aucun.

Au lieu de sauver les marchés financiers, les banques, les multinationales, les entreprises capitalistes et leurs actionnaires, unissons-nous pour les achever, pour les contraindre à remettre le pouvoir de décision aux peuples via des instances collectives d’auto-organisation à inventer.
Au lieu de renflouer l’économie capitaliste, profitons de cette crise et de son affaiblissement relatif pour l’achever pour de bon, afin d’exproprier les grands propriétaires, de virer les patrons et les actionnaires, afin de pouvoir reprendre nos vies en main, afin de nous donner un avenir vivable, solidaire et fraternel, afin de diminuer le temps de travail et la production, afin de stopper toutes les activités nuisibles, afin de produire de manière soutenable selon nos vrais besoin, afin de distribuer dans la justice sociale pour que tout le monde ait une vie digne.

Au lieu de faire de l’unité nationale avec un gouvernement de barbares, de cyniques et d’extrémistes, achevons-le, virons TOUS les oligarques, afin de construire des formes de démocraties directes et populaires à inventer.

Au lieu de s’embourber encore dans les machins conceptuels de patrie et de démocratie républicaine, profitons-en pour réduire fortement la force et l’omniprésence de l’Etat et ses organes de pouvoir, afin de construire des formes d’auto-organisation promouvant l’autonomie plutôt que la soumission servile à des régimes autoritaires bureaucratiques, inhumains et centralisés.

Oui nous sommes en guerre, en guerre contre le capitalisme et les Etats qui mènent une guerre sans merci et permanente contre les peuples et le vivant.
Nous sommes en guerre contre des institutions autoritaires et totalitaires qui utilisent même les fléaux dont elles sont totalement ou en partie responsables pour se renforcer et pour nous asservir davantage.

- NOTE : C’est en lisant cet article ci que j’ai eu envie d’écrire le mien : NOUS NE SOMMES PAS EN GUERRE - et n’avons pas à l’être... - Par Sophie Mainguy, médecin urgentiste

Non, nous ne sommes pas en guerre !
Ce sont les Etats et le capitalisme qui sont en guerre contre les peuples et le vivant

Forum de l’article

|

  • Ce sont les Etats et le capitalisme qui sont en guerre contre les peuples et le vivant Le 25 mars 2020 à 11:58, par Camille Pierrette

    Dans la même veine : Lettre d’un soignant à ceux qui nous gouvernent

    Vos politiques néolibérales, telles que vous les poursuivez depuis plusieurs années, ont abouti à cela (pour ne parler que du secteur médical). Avant le coronavirus déjà, et bien plus avec lui, il faudra que nous parvenions un jour à estimer le nombre de morts qui vous est dû. Vous pourrez alors vous préparer à en payer le prix, celui des criminels. Car votre monde est un crime organisé : le travail casse et tue, les patrons encaissent, les flics jouent les hommes de main, les politiques entérinent ça en droit. Et, tout en écrasant le secteur de la santé (coupes budgétaires, gestion managériale, objectifs de rentabilité, suppressions de poste et de matériel), vous nous confiez la précieuse mission d’agir en recycleur du capitalisme : assurer la reproduction de la force de travail en réparant les corps broyés pour les remettre à votre disposition sur le marché du travail.

    Car la vérité, c’est que votre monde est une contradiction dans les termes. Il crée les catastrophes, en assure la croissance et se prive de tout moyen pour se prémunir de leurs conséquences. Comme tout le porte à croire, l’épidémie est née de l’altération des habitats naturels, colonisés par le cycle incessant de la course à la production. Pour ne pas entraver la bonne marche du capital, vous en avez assuré la diffusion, de peur que la crise économique vienne se surajouter à la crise sanitaire

    Nous sommes en guerre, ça, nous le savions déjà. Les gilets jaunes qui y ont laissé une main, un œil ou la vie le savent. Les femmes de la nuit du 8 mars dernier le savent. Les familles entières en centre de rétention le savent. Les cheminots qui n’ont vu pour seule réponse à leur grève historique qu’un 49.3 le savent. La jeunesse prolétaire, contrôlée, frappée et enfermée depuis des décennies le sait. À dire vrai, cela fait maintenant 3 ans que nous sommes en guerre contre vous, 4 décennies que nous sommes en guerre contre le néolibéralisme, et près de 2 siècles que nous sommes en guerre contre le capitalisme. Nous sommes en guerre, et vous êtes nos ennemis. Vous qui n’avez jamais hésité à nous porter des coups fatals, il faudra bien un jour que nous venions vraiment vous chercher, une bonne fois pour toutes.

    Répondre à ce message

  • Ce sont les Etats et le capitalisme qui sont en guerre contre les peuples et le vivant Le 23 mars 2020 à 02:00, par Jarrousse

    Bravo et merci pour ce message. Et non nous je sommes pas en guerre, parce que jius coulons la paix. ❤️

    Répondre à ce message

  • Ce sont les Etats et le capitalisme qui sont en guerre contre les peuples et le vivant Le 22 mars 2020 à 00:20, par Camille Pierrette

    Dans la même veine : 🔴 LA GUERRE AUUR, LA PEUR AU CORPS, LAPRESSION ENCORE.

    « L’épidémie, un jour, disparaîtra. Demain, le masque tombera. Il ne faudra alors pas hésiterune seconde à reprendre la rue, à se lever contre l’autorité qui elle, nous contaminent depuis trop longtemps. »

    Répondre à ce message

  • Ce sont les Etats et le capitalisme qui sont en guerre contre les peuples et le vivant Le 22 mars 2020 à 00:06, par Etienne

    Comme Mme de Mainguy, je suis choqué par l’idée de « guerre » contre un virus. Ce virus est une partie du vivant, au même titre qu’un leucocyte ou un blastomère. S’il y a guerre, c’est bien d’une fraction délétère de l’humanité - ses « élites » - contre le vivant dans son entier et contre la fraction la plus conséquente de l’humanité, les plus pauvres, qui le sont pour comprendre toute la médiocrité et puérilité qu’il y a à rechercher le profit. Vous êtes « les hommes qui se sont trompés » disaient les Taruhamaras à Antonin Artaud, paroles que certainement approuveraient les Kogis à la mode dans la vallée de la Drôme. Erreur très ancienne, vielle comme Prométhée (mais à peine plus de dix mille ans) que confirmera le christianisme, qui fait l’homme l’égal de Dieu. Dieu doit donc être bien bête. S’il y a guerre, c’est celle que la civilisation industrielle mène contre la nature, et que motive la haine que l’humain bouffi d’orgueil nourrit pour ses propres limites. Ce qui du coup me rapproche de Camille Pierrette, qui ne trahit pas je crois la pensée de Mme de Mainguy : « Les formes de vie qui ne servent pas nos intérêts (et qui peut le dire ?) ne sont pas nos ennemis » ou encore « Ce n’est pas une guerre, c’est une éducation, celle de l’humilité, de l’interrelation et de la solidarité » ; ou encore « Il s’agit d’une énième occasion de réaliser que l’humain n’est pas la seule force de cette planète et qu’il doit - ô combien- parfois faire de la place aux autres.
    Il n’y a aucun intérêt à le vivre sur un mode conflictuel ou concurrentiel ». Camille Pierrette a veillé à séparer clairement son commentaire des paroles de Mme de Mainguy, de sorte qu’il ne parle pas en son nom, mais commente de son chef : est-ce interdit ?

    Répondre à ce message

|

Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Partagez la page

Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft