Ce n’est pas la pandémie qui accroit la précarité et la misère, c’est l’économie de marché

Les problèmes de revenus, de subsistance et d’emploi sont dus à CE système économique, pas au coronavirus

mercredi 20 janvier 2021, par Camille Pierrette.

Le covid-19 ne crée pas une crise économique et de la pauvreté, c’est la crise capitaliste permanente qui crée des problèmes économiques et matériels (notamment pour les plus pauvres, précaires, petits commerces...) dès qu’elle est plus chaotique que d’habitude.
Pour contrecarrer la propagand
e permanente de l’Etat, du capitalisme et de leurs médias, on doit sans arrêt procéder à des réajustements mentaux et conceptuels, ne serait-ce que pour échapper à leur novlangue qui inverse les réalités comme dans le roman 1984.
Au début c’est fatiguant, mais à force ça ce fait tout seul et ça peut devenir un jeu (moyennement) distrayant.

Ce n’est pas la pandémie qui accroit la précarité et la misère, c’est l’économie de marché
Les problèmes de revenus, de subsistance et d’emploi sont dus à CE système économique, pas au coronavirus

Je prends ici comme exemple les idées propagées partout comme quoi le chômage, la misère, la précarité, l’accentuation de la pauvreté seraient dus à la pandémie mondiale de coronavirus.
A un niveau superficiel, ça parait vrai, la pandémie aggrave les inégalités abyssales déjà surprésentes et touche d’abord les plus pauvres et les moins conformes à la compétition économico-sociale généralisée (ceux qu’on nomme « les plus fragiles »).

Mais si on regarde de plus près, ce n’est pas la pandémie, le fait qu’un virus virulent circule partout, qui crée les problèmes sociaux et de revenus pour les masses, c’est plutôt le fait du mode de fonctionnement du système en place, appelons-le par son nom, la civilisation industrielle.
C’est le fait qu’on dépende d’un salaire, d’un revenu lié au fonctionnement de la machine économique, qu’on doive payer des loyers..., que tout soit payant qui pose problème.

Dans une toute autre société, fondée par exemple sur la sobriété, sur la gratuité, le don, la coopération et le partage,sur l’abondance de convivialité et de solidarité gratuite, une pandémie ne créerait aucune misère ni précarité (situations déjà inexistantes en temps « normal »). Les gens décideraient collectivement d’arrêter les activités qui favorisent trop les contagions, et instaureraient si besoin des mesures sanitaires pour que les activités vitales ou choisies comme essentielles puissent continuer sans danger (notamment la production alimentaire).

Pendant la pandémie, personne ne souffrirait de manques, d’isolement mortel, ou de problèmes de fin de mois puisque tous les biens et services indispensables resteraient disponibles à qui en a besoin, comme le reste du temps.

Une fois la pandémie terminée, idem, chacun retounerait tranquillement à ses activités, sans dettes, sans loyers impayés, sans faillites, sans crises d’angoisses ou de suicides, et il y aurait zéro problème au niveau social ou productif.
Les seuls problèmes à traiter seraient les mesures sanitaires et l’adaptation des productions et services à la situation pandémique.

Ce n’est pas la pandémie qui accroit la précarité et la misère, c’est uniquement l’économie de marché
Des heures de queue pour se nourrir à Genève (source bluewin.ch)

Tandis que dans le système actuel, les problèmes économiques inextricables, les revenus des uns et des autres, la situation des entreprises, les caisses de l’Etat, la pression des lobbies, les loyers pour les propriétaires, les stocks des commerçants, les intérêts des riches créent d’innombrables imbroglios insolubles, qui viennent perturber fortement les décisions sur les mesures sanitaires utiles et justes à prendre ou pas, et donc qui aggravent les problèmes déjà subis par les plus exclus et les plus exploités.
Quand une pandémie perturbe l’économie de marché, les capitalistes restructurent et contractent leurs activités, et les déjà pauvres/précaires perdent dramatiquement leurs ressources.
Dans le cadre capitaliste, vouloir « interdire les licenciements » est un peu difficile vu que le libre Marché pousse toujours à réduire les coûts pour rester compétitif et engranger les profits maximum. Pour pouvoir extorquer une plus value alimentant les cycles du Capital, extraire de la valeur grâce au travail et à l’exploitation de la planète, les capitalistes doivent, par définition, réduire au maximum leur main d’oeuvre et la payer la moins possible.
Ce serait plus cohérent de vouloir « interdire le capitalisme » si on veut que tout le monde puisse vivre dignement et sans flinguer les restes du vivant.

A la pandémie s’ajoutent quantités d’autres problèmes, qui eux n’auraient pas lieu d’être dans une société réellement démocratique et vivable, donc très éloignée de la civilisation industrielle, de son étatisme-capitalisme.

- Par ailleurs, dans une telle société considérée à tort comme trop utopique et impossible, les pandémies seraient nettement moins fréquentes et moins étendues.

Si la société actuelle visait réellement à protéger tout le monde, elle puiserait par exemple sans limite et sans hésitation dans les réserves des paradis fiscaux, dans les poches des plus riches, pour que les fractions les plus pauvres vivent sans encombre, la force publique mettrait au pas les grosses multinationales et autres entreprises ricchissimes au lieu de leur filer des milliards et de les laisser licencier et engranger des plus value.

En France on a encore des restes d’aides sociales que le macronisme et tous les libéraux de droite ou de gauche n’ont pas réussit à détruire complètement (mais ils s’y emploient avec entrain), alors la survie matérielle est moins pire que dans pas mal de pays.
En même temps, contrairement à des pays encore peuplés de nombreux petits paysans autonomes, on dépend ici des prébendes étatiques pour survivre, ce qui est un peu « risqué » étant donné la nature autoritaire, totalitaire et au service du productivisme de l’Etat (il nous fera « payer » ensuite les aides économiques par l’austérité et les privatisations accrues), ce qui renforce son hégémonie et notre dépendance.
Ici on galère moins au niveau matériel pour l’instant, mais on subit un autoritarisme sécuritaire, débordant de répression, de lois libercitides, de surveillance.

Ce n’est pas la pandémie qui accroit la précarité et la misère, c’est uniquement l’économie de marché
Les faillites et les petits commerces coulés découlent du fonctionnement de l’économie capitaliste

N’incriminons pas le coronavirus SARS-CoV2

N’incriminons pas le coronavirus SARS-CoV2 pour les précarités, les solitudes, la déprime, les fin de mois stressantes, les mesures liberticides autoritaires..., le minuscule coronavirus n’y est pour rien. La réponsabilité en revient entièrement aux macrosystèmes intégrés de la mégamachine issue de la civilisation.

Comme toujours, au lieu de nous plaindre de certaines conséquences de CE système et de demander des « solutions » merdiques aux pyromanes criminels (l’Etat, le marché capitaliste, les technologies complexes), remontons au cause, éteignons nous-même l’incendie avec nos méthodes décidées par nous, éliminons tout ce qui est ultra-inflammable (Capital, autoritarisme, propriété privée, productivisme, inégalités sociales, hétéronomie, technocratie...) et écartons les sociopathes qui jouent avec des allumettes géantes entre leurs doigts d’acier.
Quand on regarde les choses de plus près, on comprend vite que, par quelque bout qu’on prenne les choses, pour vivre mieux, pour garder des libertés et l’altérité fondementale des mondes naturels peuplés d’autres être vivants, il nous faudra en finir avec la civilisation industrielle, et donc avec son son étatisme-capitalisme.

Contrôler mieux la finance, taxer les multinationales, verdir les machines à produire de la haute-technologie toxique, durabiliser les usines à empiler les objets de consommation, fabriquer les machins jetables de masse en carton recyclable, rendre l’économie de marché plus solidaire, mutliplier les parcs écoliens ou photovoltaïques industriels... n’est que de la poudre aux yeux, une poudre de perlinpimpin, une drogue dure à illusions pratiques pour ne pas traiter les vrais problèmes et, de fait, faire durer la civilisation industrielle et donc toutes ses nuisances.
Il faudra aussi brûler en nous toutes ces poudres aux alouettes, même si ça fait mal, même si on a la forte impression qu’il n’y a plus d’espoir et qu’on est un peu perdu aveugle dans le brouillard.
D’autres boussoles peuvent surgir, et on peut avancer quand bien même on ne sait pas si on arrivera quelque part.
Et parfois des éclaircies surgissent entre deux langues de brume acide.


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