COP 26, un résumé lapidaire - Si la COP réussissait ce serait une catastrophe de plus

Demander à des criminels écocidaires de bien vouloir résoudre les problèmes posés par leurs crimes ?!

vendredi 5 novembre 2021, par Colibri mutant.

En résumé, les conférences mondiales des parties pour le climat COP c’est :

  • Des décisions non contraignantes prises entre les principaux responsables des désastres
  • Des promesses en deçà de ce que les autorités experts disent qu’il faudrait soi-disant faire pour rester sous les 1.5° ou 2° d’élévation de température globale
  • Des promesses jamais tenues et toujours reportées
  • De nouvelles promesses qui s’ajoutent aux anciennes promesses non tenues
  • Une manipulation des foules (qui sont souvent trop consentantes hélas) pour leur faire demander des choses (de simples réformes et ajouts de nouvelles énergies dites « vertes ») qui vont en réalité contre leur intérêt et contre les intérêts de la biosphère en général. Les foules deviennent ainsi les ardentes soutiens du système techno-industriel productiviste en demandant aux gouvernements d’agir dans le sens façonné par les défenseurs de la civilisation industrielle patentés, qu’ils se présentent comme pseudo-écologistes ou comme industriels/politiciens
  • Des promesses qui s’inscrivent totalement dans le cadre matériel et idéologique du système qui démolit le climat et détruit le vivant
  • Des promesses qui veulent à tout prix perpétuer le système techno-industriel productiviste qui démolit le climat, les peuples indigènes et détruit le vivant
  • Et donc des promesses qui, même si par miracle elles étaient réalisées/réalisables un jour, ne feraient de toute façon que perpétuer le système écocidaire mondialisé en place, et donc l’aggraver
  • De plus, ces promesses ne pourraient même pas mettre fin aux énergies fossiles ni même « décarboner » à temps la production industrielle capitaliste. Car les machines qui carburent aux fossiles ne se remplacent pas comme ça, les capitalistes veulent rentabiliser au maximum les machines déjà en place, le capitalisme et les structures étatiques réclament toujours plus d’énergies et de matières premières, l’énergie économisée d’un côté est dépensée de l’autre, etc.
  • Accueillir le multi-milliardaire d’Amazon Bezos en grande pompe au lieu de le virer à coup de pompes au cul.
  • Des préoccupations surtout centrées sur le climat et l’humanité, moins sur les écosystèmes et les autres vivants qui les peuplent
  • Un dispositif criminel visant surtout à noyer le poisson

Bref, à bas les COP, vive l’insurrection générale pour l’émancipation sociale et l’écologie radicale.

- Quelques évidences et rappels historiques bienvenus : L’art de vendre des promesses - En juillet dernier, alors que le Canada était en feu et que l’on entrait dans le mois le plus chaud jamais enregistré depuis 1800, Terrestres était invitée par Politis à rédiger un édito dans sa rubrique « écologie ». A l’occasion de la COP-26 à Glasgow, nous reprenons ce court texte l’illustrant d’une série d’articles publiés lors des trois dernières années dans notre revue.

(...) Depuis cinquante ans, sur la question du réchauffement climatique, et depuis au moins le XVIIIe siècle pour les enjeux écologiques, les principales institutions et puissances économiques ont mené, directement ou indirectement, une politique de guerre anti-écologique. Divers lobbys, industriels et think tank ont utilisé une large palette d’outils pour disqualifier et paralyser les voix de scientifiques qui démontraient le lien entre utilisation des énergies fossiles et réchauffement climatique 3. Par l’organisation du déni, la domestication des critiques et l’avalanche de promesses illusoires (autorégulation du marché, innovations, marché carbone, etc.), elles ont acheté du temps pour maintenir leur domination. Même lorsque l’évidence de la catastrophe devient indéniable et que l’idéologie de la croissance frappe le mur des limites biophysiques de la planète, la reformulation des enjeux dans des termes assimilables par le capital entravent l’action politique.

Gagner du temps, obtenir un délai, procrastiner pour continuer à accomplir méfaits et forfaits. Gagner des profits, conserver les pouvoirs, se maintenir en tant que puissances économiques et géopolitiques : les raisons sont plurielles, mais toutes conduisent, dans les faits, à chercher à différer le moment d’une réappropriation politique et égalitaire de nos vies. La relance d’une dynamique d’émancipation nécessite un réexamen de l’héritage philosophique et politique moderne, afin d’identifier dans les différentes traditions à gauche ce qui fait obstacle à des perspectives et des pratiques écologiques.

À travers leur matrice chrétienne, l’Occident, le capitalisme et l’idéologie du progrès sont liés à une conception optimiste du temps et de l’histoire qui a posé l’avenir comme rédempteur. Au lieu de faire du politique le lieu d’expression des antagonismes et des conflits,les modernisateurs prêtent au futur la capacité de réguler et de corriger les contradictions du capitalisme industriel – foi dans la science, solutionnisme technologique, gouvernement des experts et des normes. Les discours sur l’avenir ont pour fonction centrale de pacifier le présent en étouffant nos désirs de nouveaux départs.

Ce consensus industriel, productiviste et progressiste est alors hégémonique et largement transpartisan. (...)

Véritables hochets du pouvoir, la neutralité carbone et la transition écologique constituent une des principales digues idéologiques contre une réappropriation dès maintenant de notre temps politique. Devant les périls, le discours médiatique et politique dominant promet de colossaux investissements « verts » sans jamais interroger le paradigme sur lequel il repose. (...)

La COP 26 en résumé : si la COP réussissait ce serait une catastrophe de plus
COP : des promesses non tenues en dessous des attentes officielles, qui de toute façon visent à faire durer la civilisation industrielle (visuel Nantes Révoltée)

🤡COP 26 EN ÉCOSSE : FARCES ET ATTRAPE

Il est présenté comme LE sommet crucial pour sauver le climat : la grande réunion des puissants du monde à Glasgow, en Ecosse, pour réduire la pollution. Un sommet de l’hypocrisie. Pourquoi s’agit-il d’une sinistre farce ?

➡️ 400 jets privés. Des centaines d’avions privés se sont posés en Ecosse pour permettre aux chefs d’Etat du monde entier d’expliquer à quel point le futur de la planète est important. Les jets privés sont le moyen de transport le plus émetteur de CO2 au monde. Ils étaient tellement nombreux qu’ils ont provoqué un embouteillage sur le tarmac, et certains avions ont dû parcourir 50 km, à vide, pour trouver une place de stationnement ailleurs.

➡️Amazon invité d’honneur : la multinationale de la vente en ligne, possédée par Jeff Bezos, a émis 56 millions de tonnes de CO2 en 2018 soit l’équivalent du Portugal. L’entreprise est ce qui se fait de pire en matière d’écologie : c’est l’opposé des circuits courts, avec des livraisons en avion de produits fabriqués par des esclaves à l’autre bout de la planète. Amazon veut envoyer des touristes dans l’espace, et son patron s’est fait plaisir récemment en brulant des tonnes de carburant pour un petit saut médiatisé dans la stratosphère. En pleine pandémie, le patron s’est massivement enrichi grâce au désastre. Et c’est cet homme, Jeff Bezos, qui est invité à la COP 26.

➡️Mise en scène Macroniste. Comme tous les sommets, il s’agit avant tout de théatre, dans lequel les chefs d’Etat se mettent en scène. Macron a pu jouer le justicier, appelant les « plus gros émetteurs à rehausser leurs ambitions », comme si la France ne venait pas d’être condamnée par un tribunal administratif pour carences fautives dans la lutte contre le changement climatique. Comme si elle n’était pas le seul pays européen du G20 à avoir augmenté ses financements fossiles depuis l’accord de Paris. Comme si 10 % des entreprises les plus polluantes du monde n’étaient pas françaises. Comme si l’Etat français ne réprimait pas dans le sang les luttes écologistes.

Face à ce spectacle insupportable, 5 ans après la COP 21 de Paris qui n’a évidemment rien changé en dehors d’une répression accrue contre des militants écolos, il est évident que c’est le système capitaliste qu’il faut démanteler pour protéger ce qu’il reste du vivant.

(post Nantes Révoltée)

COP 26, un résumé lapidaire - Si la COP réussissait ce serait une catastrophe de plus
Le convoi de la COP 26 est passé, l’ornière s’est encore creusée....

- Voir aussi :


Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Partagez la page

Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft