Budget de l’Etat : austérité maxi pour les pauvres et classes moyennes, et maintien des privilèges pour les riches et l’armée

L’ennemi n’est pas les RSA, les chômeurs ou les immigrés, mais les nantis du bloc bourgeois

samedi 19 avril 2025

L’ennemi c’est au fond le capitalisme et l’étatisme, le patriarcat et le productivisme, mais c’est le bloc bourgeois, en bonne partie rallié à l’extrême droite ou prêt à le faire, qui incarne et pratique la politique immonde d’amplification des privilèges des grands possédants.
Si « cure d’austérité » il doit y avoir, c’est eux qu’il faut ponctionner sévèrement, avant de les exproprier et de leur ôter tout pouvoir.

Ensuite ou en même temps, on pourra sereinement envisager d’en fnir avec le totalitarisme économique de l’économie de marché et avec la tyrannie de l’Etat et des gouvernements.

Quand les parts de gâteau se réduisent, les plus riches savent s’allier avec l’extrême droite, et vice versa, pour se gaver de ce qui reste et mater brutalement tous ceux qui protestent, y compris ceux qui ont commis l’erreur funeste de les soutenir au début.
A nous de virer tous ses pique assiettes, pour chercher à assurer notre subsistance autrement qu’avec un gâteau empoisonné (nous travaillons et produisons trop, c’est notre poison, contrairement aux délires du despote Bayrou) et à faire de la démocratie directe ensemble.

Budget de l’Etat : austérité maxi pour les pauvres et classes moyennes, et maintien des privilèges pour les riches et l’armée

Un plan d’austérité XXL sans taxer les riches et en augmentant les dépenses militaires

Ils ressemblent à Laurel et Hardy, mais en beaucoup moins drôle. Le petit enflé, François Bayrou, est un Premier Ministre illégitime qui a couvert des actes pédocriminels et qui gouverne par 49.3. Le grand maigre, c’est Eric Lombard, le Ministre de l’Économie, qui fait des annonces sinistres avec une allure de croque mort.

- Accélérer l’austérité

Le 13 avril, Eric Lombard a annoncé que l’État devait trouver de toute urgence « 40 à 50 milliards d’euros » pour freiner le déficit public. Ce mardi 15 avril, François Bayrou a enfoncé le clou : dans une conférence de presse brouillonne, il a dénoncé les « pathologies budgétaires » françaises et une situation économique « intenable » pour justifier un plan d’austérité extrême.

Le Premier Ministre parle de plus de 40 milliards d’euros de coupes budgétaires en 2026, après avoir raboté 50 milliards sur le budget 2025, avec le soutien du Parti Socialiste et du RN. Le projet est de diminuer les dépenses publiques d’une centaine de milliards d’euros d’ici 2029, essentiellement en tapant dans la Sécurité Sociale.

François Bayrou a donc enterré son « conclave » sur les retraites, humiliant au passage les partis et syndicats qui faisaient mine d’y croire, et lance désormais un régime de choc austéritaire. Il y a quelques semaines, il promettait de discuter de revenir à des retraites à 62 ans, aujourd’hui il déclare que les français ne « travaillent pas assez ».

Dans son discours, le Premier Ministre a enfilé une série de perles ultra-libérales : culpabilisant les français qui devraient travailler plus – alors que les retraites et le droit au chômage ont été rognés –, tapant sur une prétendue « hausse incontrôlée des arrêts maladie » – un mensonge, par exemple les fonctionnaires se sont absentés en moyenne 12 jours en 2023 pour raison de santé, contre 14,5 jours en 2022 –, dénonçant « la gratuité » des services publics « qui déresponsabilise » les français – alors que les services publics sont financés par les taxes et impôts, ils ne sont pas gratuits – ou encore « l’enchevêtrement des responsabilités, des réseaux et des acteurs publics » – alors que Macron a délégué un tas de services publics à des cabinets privés hors de prix et inefficaces. Bref, c’était un grand chelem de la manipulation capitaliste.

- Thérapie de choc

La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, est allée encore plus loin, déclarant que la somme à raboter se situerait plutôt entre 40 et 50 milliards d’euros. C’est un plan d’austérité comme la France n’en a pas connu depuis la Libération qui se met en place, de la part d’un gouvernement non élu.

Le Monde explique qu’une « circulaire a été envoyée le 3 avril aux ministères fixant un cadre très strict pour le futur budget : réduction générale des crédits ministériels, fin de toutes les aides créées face au Covid-19, diminution des effectifs… » Et les réductions de dépenses vont concerner en priorité le budget de la sécurité sociale. Un rapport de la Cour des comptes préconise d’en retirer
entre 19,4 et 21,4 milliards d’euros à l’horizon 2029.

- De l’argent, il y en a

Pourtant, de l’argent, il y en a dans les poches des riches et de l’armée. Mais les macronistes refusent d’y toucher. Dans le discours de Bayrou ce 15 avril : rien sur les cadeaux aux entreprises, rien sur l’évasion fiscale, ni sur une augmentation des impôts des riches, ni sur le budget militaro-policier dévorant. Walou. « Penser que si l’État n’a plus assez d’argent dans ses caisses, il lui suffit d’augmenter les prélèvements est un raisonnement qui paraît simple, mais qui est intenable » a lancé le Premier Ministre.

Ah bon ? Rappelons qu’en 2024, l’impôt sur le revenu a augmenté pour tout le monde, sauf pour les plus aisés selon le journal Le Monde. « Alors que l’impôt net payé en moyenne par les 40% de foyers situés au milieu de la courbe des revenus a progressé à un rythme annuel compris entre 5% et 10%, selon les déciles, celui des 10% les plus aisés a reculé de 0,1% » expliquant que les ultra-riches « ont bénéficié de davantage d’abattements et de crédits d’impôt » sous Macron. Depuis l’élection de Macron, 60 milliards d’euros ont été reversés en cadeaux aux ultra-riches alors que les classes moyennes paient l’austérité plein pot.

Pire, les aides aux entreprises représentent un budget colossal. En France chaque année, l’État verse sous forme « d’aides » entre 150 et 200 milliards d’euros aux patrons. Ce chiffre est tellement énorme qu’il est compliqué à comprendre. C’est plus que l’intégralité du budget de l’éducation en France, le plus gros ministère, qui emploie plus d’un million de fonctionnaires.

Depuis 20 ans, ces aides augmentent de 7% chaque année. Et le plus fou, c’est que cet argent public est dilapidé de façon non évaluée et non conditionnée. Autrement dit, on ne demande aucune garantie aux patrons contre cet argent : c’est cadeau, tout bénef. Parmi ces dispositifs scandaleux, le Parti Socialiste avait voté en 2013 le « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi », le CICE. C’était une réduction d’impôts massive, soi-disant pour « aider à la création d’emplois ». Mais sans aucun contrôle. Et des emplois, les patrons n’en ont évidemment pas créés ! Ils ont mis cet argent dans leurs poches et dans celles de leurs actionnaires.

Prenons l’exemple d’Auchan, qui supprime 2389 postes cette année. Pourtant, la firme de grande distribution a touché 500 millions d’euros de CICE ! La famille Mulliez qui possède le groupe Auchan, est la 6e fortune de France avec une richesse évaluée à 26 milliards d’euros. Et Auchan a distribué 1 milliard d’euros à ses actionnaires en 2023. Autre boîte : Michelin, qui va détruire 250 postes. Pourtant l’entreprise a empoché 55 millions de subventions publiques. Pourquoi ne pas toucher à ces rivières d’argent pour financer la Sécurité sociale, les hôpitaux, les allocations chômage et les écoles ? C’est un choix idéologique.

- L’armée évite la saignée

Enfin, Macron a annoncé de façon fracassante un grand « réarmement », avec une augmentation des dépenses militaires à 5% du PIB. Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, milite pour porter le budget de l’armée entre 90 et 100 milliards d’euros par an. En 2023, le gouvernement avait déjà débloqué plus de 400 milliards d’euros sur 5 ans pour l’armée.

L’armée évite donc la saignée. La cure d’austérité que le gouvernement veut imposer repose sur de fausses croyances, un dogme libéral auquel plus personne ne croit mais qui se pratique encore par habitude bureaucratique et par populisme. Exactement comme les médecins qui, jusqu’au 18e siècle, pratiquaient la saignée sur leurs patients et en affaiblissait la résistance aux maladies au lieu de soigner. Sauf qu’ici les « médecins » savent très bien ce qu’ils font, et l’Histoire les jugera plus durement encore.

En résumé, ce sera une cure d’austérité maximale pour les travailleurs et travailleuses, pour les pauvres, les précaires, les chômeurs et chômeuses, et le maintien des privilèges pour les riches, les possédants et les uniformes. Un État néolibéral et militarisé, sauf si la rue y fait obstacle.

- source et liens : https://contre-attaque.net/2025/04/16/un-plan-dausterite-xxl-sans-taxer-les-riches-et-en-augmentant-les-depenses-militaires/


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