Basculement de la démocratie libérale vers le néo-fascisme ni de droite ni de gauche

Le fascisme prospère sur les décombres des conquis sociaux et la victoire de l’ultracapitalisme - Quel antifascisme ? Quelles résistances ?

dimanche 11 octobre 2020, par Auteurs divers.

Une analyse éclairante, lucide et pertinente, à partager absolument dans toutes les chaumières :

- Fascisme. Fascisation. Antifascisme. par Ugo Palheta
Partout dans le monde, des États-Unis au Brésil en passant par l’Inde, l’Italie ou la Hongrie, la question du fascisme est revenue au premier plan. Non pas simplement en raison de la progression – ou des victoires électorales – d’organisations d’extrême droite, mais aussi du fait d’indéniables poussées autoritaires et d’une accélération des politiques de destruction des droits des travailleurs·ses, couplées à la montée des nationalismes identitaires et à des processus de radicalisation/légitimation du racisme.

Cette dynamique est particulièrement visible en France depuis quelques années : qu’on pense au durcissement de la répression policière et judiciaire (contre les migrant·e·s, les quartiers d’immigration et les mobilisations sociales), au caractère systématique (et systématiquement impuni) des violences policières et à l’impossibilité même pour le pouvoir de reconnaître leur existence, ou encore à la banalisation médiatique et politique de l’islamophobie, jusqu’au plus haut sommet de l’État comme on l’observe avec l’actuel pseudo-débat sur le « séparatisme ».

Auteur de La Possibilité du fascisme (La Découverte, 2018), Ugo Palheta propose dans cet article des éléments de réflexion sur le fascisme (d’hier et d’aujourd’hui), sur les processus de fascisation et sur l’antifascisme nécessaire, en espérant que cela puisse contribuer à une compréhension commune des batailles présentes et à venir.

- voir aussi (et les liens indiqués) :
Les idées d’extrême droite s’épanouissent au gouvernement avec Darmanin et Macron - D’autres voies collectives vont-elles naître ?

Le fascisme se veut ni de droite ni de gauche - Basculement de la démocratie libérale au néo-fascisme
Fascisation en cours de la France sous régime macroniste

- Extraits très éclairants de cet article essentiel de Ugo Palheta :

Dans le cas du fascisme de notre temps (néofascisme), il est évident que ce sont les effets cumulés des politiques menées depuis les années 1980 dans le cadre du « néolibéralisme », cette réponse des bourgeoisies occidentales à la poussée révolutionnaire des années 1968, qui ont abouti partout – à des rythmes inégaux selon les pays – à des formes plus ou moins aiguës de crise politique (taux d’abstention croissants, effritement progressif ou effondrement brutal des partis de pouvoir, etc.), créant les conditions d’une dynamique fasciste.

En lançant une offensive contre le mouvement ouvrier organisé, en brisant méthodiquement tous les fondements du « compromis social » d’après-guerre, qui dépendait d’un certain rapport entre les classes (une bourgeoisie relativement affaiblie et une classe ouvrière organisée et mobilisée), la classe dominante s’est rendue progressivement incapable de bâtir un bloc social composite et hégémonique. À cela doit être ajouté la très forte instabilité de l’économie mondiale et les difficultés rencontrées par les économies nationales, qui affaiblissent profondément et durablement le crédit que les populations peuvent accorder aux classes dirigeantes et leur confiance dans le système économique.

Basculement de la démocratie libérale vers le néo-fascisme ni de droite ni de gauche
Les nuages noirs de la fascisation s’accumulent en France

Contrairement à une idée reçue (dans une partie de la gauche), le fascisme n’est pas une simple réponse désespérée de la bourgeoisie à une menace révolutionnaire imminente mais l’expression d’une crise de l’alternative à l’ordre existant et d’une mise en échec des forces contre-hégémoniques. S’il est vrai que les fascistes mobilisent la peur (réelle ou non) de la gauche et des mouvements sociaux, c’est bien l’incapacité de la classe exploitée (prolétariat) et des groupes opprimés à se constituer en sujet politique révolutionnaire, et à engager une expérience de transformation sociale (même limitée), qui permet à l’extrême droite d’apparaître comme une alternative politique et de gagner l’adhésion de groupes sociaux très divers.

Dans la situation présente, comme durant l’entre-deux-guerres, affronter le danger fasciste suppose non seulement de mener des luttes défensives contre le durcissement autoritaire, les politiques anti-migratoires, le développement des idées racistes, etc., mais aussi (et plus profondément) que les subalternes – exploité·es et opprimé·es – parviennent à s’unifier politiquement autour d’un projet de rupture avec l’ordre social et à se saisir de l’opportunité que constitue la crise d’hégémonie.

La banqueroute de la droite et les trahisons de la gauche donnent du crédit à l’idéal fasciste d’une dissolution des clivages politiques et des antagonismes sociaux dans une « Nation » enfin « régénérée » parce qu’unifiée politiquement (en réalité mise sous la coupe des fascistes), unanime idéologiquement (c’est-à-dire privée de tout moyen d’exprimer publiquement une quelconque forme de contestation) et « purifiée » ethno-racialement (autrement dit débarrassée des groupes considérés comme intrinsèquement « allogènes » et « inassimilables », « inférieurs » mais « dangereux »).

En faisant de la « Nation » la solution face à des méfaits – crise économique, chômage, « insécurité », etc. – invariablement attribués à ce qui lui est réputé étranger (en particulier tout ce qui touche – de près ou de très loin – à l’immigration), le fascisme prétend s’ériger en force « anti-système » et constituer une « troisième voie » : ni droite ni gauche, ni capitalisme ni socialisme. La banqueroute de la droite et les trahisons de la gauche donnent du crédit à l’idéal fasciste d’une dissolution des clivages politiques et des antagonismes sociaux dans une « Nation » enfin « régénérée » parce qu’unifiée politiquement (en réalité mise sous la coupe des fascistes), unanime idéologiquement (c’est-à-dire privée de tout moyen d’exprimer publiquement une quelconque forme de contestation) et « purifiée » ethno-racialement (autrement dit débarrassée des groupes considérés comme intrinsèquement « allogènes » et « inassimilables », « inférieurs » mais « dangereux »).

Reste que, dans un second temps, passé ce qu’on pourrait nommer son moment « plébéien » ou « anti-bourgeois » (caractère auquel le fascisme ne renonce jamais totalement, au moins en discours, ce qui fait l’une de ses spécificités), les dirigeants fascistes aspirent à nouer une alliance avec des représentants de la bourgeoisie – généralement par la médiation de partis ou de dirigeants politiques bourgeois – pour sceller leur accès au pouvoir, utiliser l’État à leur profit (pour des buts politiques mais aussi à des fins d’enrichissement personnel, comme l’ont montré toutes les expériences fascistes et comme l’illustrent régulièrement les condamnations judiciaires de représentants d’extrême droite pour détournement de fonds publics), tout en promettant au capital l’anéantissement de toute opposition. Des prétentions initiales à une « troisième voie » ne reste rien, le fascisme ne proposant pas autre chose que de faire fonctionner le capitalisme sous le régime de la tyrannie.

Basculement de la démocratie libérale vers le néo-fascisme ni de droite ni de gauche
Au coeur de la tempête fascisante, où se mélangent droite extrême, macronistes, bloc bourgeois et extrême droite

La crise de l’ordre social se présente aussi comme crise des rapports d’oppression, dimension particulièrement aigüe dans le cas du fascisme contemporain (néofascisme). La perpétuation de la domination blanche et de l’oppression des femmes comme des minorités de genre se trouve en effet déstabilisée voire mise en péril par la montée, à l’échelle mondiale (quoique très inégale selon les pays), des mouvements antiracistes, féministes et LGBTQI. En s’organisant collectivement, en se révoltant respectivement contre l’ordre raciste et hétéro-patriarcal, en parlant d’une voix propre, les non-Blanc·he·s, les femmes et les minorités de genre se constituent toujours davantage en sujets politiques autonomes (ce qui n’empêche nullement les divisions, en particulier si manque une force politique capable d’unifier les groupes subalternes).

Ce processus ne peut manquer, en réaction, de susciter des radicalisations raciste et masculiniste, qui se déploient sous des formes et dans des directions variées mais trouvent leur pleine cohérence politique dans le projet fasciste. Celui-ci articule en effet la représentation délirante d’un retournement en cours ou déjà advenu des rapports de domination (avec ces mythologies variées que constituent la « domination juive », le « grand remplacement », la « colonisation à l’envers », le « racisme anti-blancs », la « féminisation de la société », etc.) à la volonté fanatique des groupes oppresseurs de maintenir, quoi qu’il en coûte, leur domination.

La crise de l’ordre existant n’est pas simplement économique, sociale et politique. Elle se présente également, notamment du fait du basculement climatique en cours, comme crise environnementale.

Le néofascisme apparaît pour le moment divisé par les phénomènes morbides associés au capitalocène. Une grande partie des mouvements, idéologues et dirigeants néofascistes minimisent notamment le réchauffement climatique (voire le nient purement et simplement), plaidant pour une intensification de l’extractivisme (carbo-fascisme). À l’inverse, certains courants que l’on peut qualifier d’éco-fascistes prétendent constituer une réponse à la crise environnementale mais ne font guère que raviver et maquiller en « écologie » les vieilles idéologies réactionnaires de l’ordre naturel, toujours associées aux idées de rôles et de hiérarchies traditionnels (de genre notamment), mais aussi de communautés organiques fermées (au nom de la « pureté de la race » ou au prétexte de l’« incompatibilité des cultures »). De même utilisent-ils bien souvent l’urgence du désastre pour en appeler à des solutions ultra-autoritaires (éco-dictatures) et racistes (leur néo-malthusianisme justifiant presque toujours pour eux une répression accrue des migrant·es et un empêchement quasi-total des migrations).

Plus profondément, le projet fasciste consiste à intensifier ces rapports (d’oppression) de manière à produire un corps social extrêmement hiérarchisé (du point de vue de la classe et du genre), normalisé (du point de vue des sexualités et des identités de genre) et homogénéisé (du point de vue ethno-racial). L’enfermement et le crime de masse (génocide) n’est donc nullement une conséquence fortuite mais une potentialité inhérente au fascisme.

Pour autant, le fascisme se situe dans un rapport ambivalent vis-à-vis des mouvements sociaux. Dans la mesure où son succès dépend de sa capacité à apparaître comme une force « anti-système », il ne peut se contenter d’une opposition frontale aux mouvements de contestation et aux gauches. Ainsi les fascismes – « classiques » ou actuels – ne cessent-t-il d’emprunter une partie de leur rhétorique à ces mouvements pour façonner une synthèse politique et culturelle puissante.

Les régimes libéral et fasciste ne s’opposent pas comme s’opposeraient la démocratie et la domination. Dans les deux cas est obtenue la soumission des prolétaires, des femmes et des minorités ; dans les deux cas se déploient et se perpétuent des rapports imbriqués d’exploitation et de domination, et toute une série de violences associées inévitablement et structurellement à ces rapports ; dans les deux cas se maintient la dictature du capital sur l’ensemble de la société. Il s’agit en réalité de deux formes distinctes prises par la domination politique bourgeoise, autrement dit de deux méthodes différentes à travers lesquelles on parvient à soumettre les groupes subalternes et à les empêcher d’engager une action de transformation révolutionnaire.

Le passage aux méthodes fascistes est toujours précédé par un ensemble de renoncements, par la classe dominante elle-même, à certaines dimensions fondamentales de la démocratie libérale. Les arènes parlementaires sont de plus en plus marginalisées et contournées, à mesure que le pouvoir législatif est accaparé par l’exécutif et que les méthodes de gouvernement deviennent de plus en plus autoritaires (décrets-lois, ordonnances, etc.). Mais cette phase de transition entre démocratie libérale et fascisme passe surtout par la limitation croissante des libertés d’organisation, de réunion et d’expression, ou encore du droit de grève.

C’est sans grande proclamation que s’opère le durcissement autoritaire, qui fait reposer de plus en plus le pouvoir politique sur le soutien et la loyauté des appareils répressifs d’État, l’entraînant dans une spirale anti-démocratique : quadrillage sécuritaire de plus en plus serré des quartiers populaires et d’immigration ; manifestations interdites, empêchées ou durement réprimées ; arrestations préventives et arbitraires ; jugements expéditifs de manifestant·es et usage croissant des peines de prison ; licenciements de plus en plus fréquents de grévistes ; réduction du périmètre et des possibilités de l’action syndicale, etc.

Le fascisme procède spécifiquement par l’écrasement de toute forme de contestation, que celle-ci soit révolutionnaire ou réformiste, radicale ou modérée, globale ou partielle. Partout où le fascisme devient pratique de pouvoir, c’est-à-dire régime politique, il ne reste plus rien ou presque au bout de quelques années, et parfois de quelques mois, de la gauche politique, du mouvement syndical ou encore des formes d’organisation des minorités, c’est-à-dire de toute forme stable, durable et cristallisée de résistance.

Là où le régime libéral tend à tromper les subalternes en cooptant une partie de ses représentants, en incorporant certaines de leurs organisations dans le cadre de coalitions (en tant que partenaire mineur, n’ayant pas voix au chapitre) ou de négociations (prétendu « dialogue social » dans lequel les syndicats ou associations jouent le rôle de faire-valoir), voire en intégrant certaines de leurs revendications, le fascisme aspire à détruire toute forme d’organisation inassimilable dans l’État fasciste et à déraciner jusqu’à l’aspiration même à s’organiser collectivement hors des cadres organisationnels fascistes ou fascisés. Le fascisme se présente en ce sens comme la forme politique que prend la destruction presque complète de la capacité d’auto-défense des subalternes – ou sa réduction à des formes de résistance moléculaires, passives ou bien clandestines.

Il faut noter toutefois que, dans cette œuvre de destruction, le fascisme ne peut s’assurer la passivité d’une grande partie du corps social par des moyens uniquement répressifs ou par des discours ciblant tel ou tel bouc-émissaire : il ne parvient à stabiliser sa domination qu’en satisfaisant réellement les intérêts matériels immédiats de certains groupes (travailleurs privés d’emploi, petits indépendants appauvris, fonctionnaires, etc.), du moins ceux qui, au sein de ces groupes, sont reconnus par les fascistes comme de « vrais nationaux ». (...)

Si le fascisme fait donc effectivement appel aux masses, ce n’est donc nullement pour stimuler leur action autonome à partir d’intérêts spécifiques (politique de classe), en favorisant par exemple des formes de démocratie directe où l’on discuterait et agirait collectivement, mais afin d’appuyer les chefs fascistes et de leur donner un argument de poids dans les négociations avec la bourgeoisie pour l’accès au pouvoir. La participation populaire aux mouvements fascistes – et encore davantage aux régimes – est pour l’essentiel commandée d’en haut, dans ses objectifs comme dans ses formes, et elle suppose la déférence la plus absolue à l’égard de ceux qui seraient voués par nature à commander.

Le fascisme constitue une contre-révolution « posthume et préventive »[6]. Posthume dans la mesure où il se nourrit de l’échec de la gauche politique et des mouvements sociaux à se hisser à la hauteur de la situation historique, à se constituer en solution à la crise politique et à engager une expérience de transformation révolutionnaire. Préventive parce qu’il vise à détruire par avance tout ce qui pourrait nourrir et préparer une expérience révolutionnaire à venir : organisations explicitement révolutionnaires mais aussi résistances syndicales, mouvements antiraciste, féministe et LGBTQI, lieux de vie autogérés, journalisme indépendant, etc., autant dire la moindre forme de contestation de l’ordre des choses.

Dimension la plus visible du fascisme classique, les milices extra-étatiques sont en réalité un élément subordonné à la stratégie des directions fascistes, qui en usent tactiquement en fonction des exigences imposées par le développement de leurs organisations et la conquête légale du pouvoir politique (qui suppose dès l’entre-deux-guerres, et encore davantage aujourd’hui, d’apparaître un tant soit peu respectable, donc de mettre à distance les formes les plus visibles de violence). La force des mouvements fascistes ou néofascistes se mesure alors à leur capacité à manier – selon la conjoncture historique – tactique légale et tactique violente, « guerre de position » et « guerre de mouvement » (pour reprendre les catégories de Gramsci).

La victoire du fascisme est le produit conjoint d’une radicalisation de pans entiers de la classe dominante, par peur que la situation politique leur échappe, et d’un enracinement social du mouvement, des idées et des affects fascistes. Contrairement à une représentation commune, bien faite pour absoudre les classes dominantes et les démocraties libérales de leurs responsabilités dans l’ascension des fascistes vers le pouvoir, les mouvements fascistes ne conquièrent pas le pouvoir politique comme une force armée s’empare d’une citadelle, par une action purement extérieure de prise (un assaut militaire). S’ils parviennent généralement à obtenir le pouvoir par voie légale, ce qui ne veut pas dire sans effusion de sang, c’est que cette conquête est préparée par toute une période historique que l’on peut désigner par l’expression de fascisation.

C’est seulement au terme de ce processus de fascisation que le fascisme peut apparaître – évidemment aujourd’hui sans dire son nom, et en maquillant son projet, étant donné l’opprobre universelle qui entoure les mots « fascisme » et « fasciste » depuis 1945 – à la fois comme une alternative (fausse) pour des secteurs divers de la population et comme une solution (réelle) pour une classe dominante politiquement aux abois. C’est alors que, de mouvement essentiellement petit-bourgeois, il peut devenir un véritable mouvement de masse, interclassiste, même si son cœur sociologique, qui lui fournit ses cadres, demeure la petite bourgeoisie : petits indépendants, professions libérales, cadres moyens.

La fascisation s’exprime de multiples manières, à travers une grande variété de « symptômes morbides » (pour reprendre là encore l’expression de Gramsci), mais deux vecteurs principaux peuvent néanmoins être soulignés : le durcissement autoritaire de l’État et la montée du racisme.

Si le premier a évidemment pour principal terrain d’expression les appareils répressifs d’État (avec cet acteur spécifique de la fascisation que constituent les syndicats policiers), il ne faut pas oublier la responsabilité première des dirigeants politiques, dans le cas français de Sarkozy et Hortefeux à Macron et Castaner en passant par Hollande et Valls. Et si les violences policières s’inscrivent dans l’histoire longue de l’État et de la police, c’est bien la crise d’hégémonie, c’est-à-dire l’affaiblissement politique de la bourgeoisie, qui rend celle-ci de plus en plus dépendante de sa police et qui accroît la force, mais aussi l’autonomie, de cette dernière[7] : le ministre de l’Intérieur n’a plus tendanciellement pour fonction de diriger (et de contrôler) la police mais de défendre celle-ci coûte que coûte, d’en accroître les moyens, etc.

La montée du racisme combine également l’histoire longue de l’État français, vieille puissance impériale dans laquelle l’oppression coloniale et raciale a occupé – et ne cesse pas d’occuper – une place centrale, et l’histoire courte du champ politique. Face à la crise d’hégémonie, l’extrême droite et des secteurs de la droite – étant entendu que ces forces politiques représentent des fractions de classe distinctes – ont pour projet de solidifier un bloc blanc, capable de porter une forme de compromis social sur une base ethno-raciale, par une politique d’éviction systématique des non-Blanc·he·s ou autrement dit de préférence raciale. En outre, en faisant sans cesse valoir le danger que représenteraient les migrant·es et les musulman·es pour l’ordre public mais aussi pour l’intégrité culturelle de la « Nation », ces forces justifient la licence donnée aux forces de police dans les quartiers d’immigration et contre les migrant·es, l’accroissement de la répression des mouvements sociaux, en un mot l’autoritarisme d’État.

Pour le dire simplement, la fascisation de la police ne s’exprime et ne s’explique pas principalement par la présence de militants fascistes en son sein, ou par le fait que les policiers votent massivement pour l’extrême droite (en France et ailleurs), mais par son renforcement et son autonomisation (notamment des secteurs préposés aux tâches les plus brutales de maintien de l’ordre, dans les quartiers d’immigration, contre les migrant·es et secondairement dans les mobilisations). Autrement dit, la police s’émancipe de plus en plus du pouvoir politique et du droit, c’est-à-dire de toute forme de contrôle externe (sans même parler d’un introuvable contrôle populaire).

La police ne se fascise donc pas dans son fonctionnement parce qu’elle serait progressivement grignotée par les organisations fascistes. Au contraire, c’est parce que tout son fonctionnement se fascise – évidemment à des degrés inégaux selon les secteurs – qu’il est si facile pour l’extrême droite de diffuser ses idées en son sein et de s’implanter. Cela est particulièrement visible à travers le fait que l’on n’a pas assisté ces dernières années à une progression dans la police du syndicat lié directement à l’extrême droite organisée (France Police-Policiers en colère) mais à un double processus : la montée de mobilisations factieuses venant de la base (mais couverte par le sommet, au sens où elles n’ont fait l’objet d’aucune sanctions administratives) ; et la radicalisation droitière des principaux syndicats policiers (Alliance et Unité SGP Police-FO).

Basculement de la démocratie libérale vers le néo-fascisme ni de droite ni de gauche
Un jour, une éclaircie, grâce à l’antifascisme et aux forces émancipatrices anticapitalistes pro-démocratie directe ?

Dans la mesure où il dérive en premier lieu de la crise d’hégémonie et du durcissement des affrontements sociaux, le processus de fascisation s’avère éminemment contradictoire et, par-là, hautement instable. Il ne s’agit en aucune manière d’une voie royale pour le mouvement fasciste.

La classe dominante peut en effet parvenir dans certaines circonstances historiques à faire émerger de nouveaux représentants politiques, à intégrer certaines demandes provenant des subalternes et à bâtir ainsi les conditions d’un nouveau compromis social (qui lui permettent de ne pas avoir à céder le pouvoir politique aux fascistes pour conserver son pouvoir économique)[8] ; il est néanmoins peu probable que les classes dominantes soient amenées, dans le contexte présent, à accepter de nouveaux compromis sociaux sans une séquence de lutte de haute intensité imposant un nouveau rapport de force moins défavorable aux classes populaires.

Si le processus de fascisation n’aboutit pas nécessairement au fascisme, c’est aussi qu’au mouvement fasciste comme aux classes dominantes font face la gauche politique et les mouvements sociaux. Le succès des fascistes dépend en dernier ressort de la capacité – ou au contraire de l’impuissance – des subalternes à investir victorieusement tous les terrains de lutte politique, à se constituer en sujet politique autonome et à imposer une alternative révolutionnaire.

L’affaire est complexe car il ne suffit pas pour l’antifascisme d’affirmer son féminisme ou son antiracisme, de faire la critique du néolibéralisme ou d’appeler à défendre « la laïcité » pour faire apparaître le caractère réactionnaire du néofascisme. Dans la mesure où l’extrême droite a repris à son compte une partie au moins du discours anti-néolibéral, tend de plus en plus à adopter une rhétorique de défense des droits des femmes, use d’un pseudo-antiracisme de défense des « blancs » et s’érige en protecteur de la laïcité, l’antifascisme ne peut se contenter de formules vagues en la matière. Il doit impérativement préciser le contenu politique de son féminisme et de son antiracisme, ou encore expliquer ce qu’il faudrait entendre par « laïcité », sous peine de laisser subsister des angle-morts dans lesquelles ne manquent jamais de s’engouffrer les néofascistes (« fémonationalisme », dénonciation du « racisme anti-blancs » ou falsification/instrumentalisation de la laïcité), mais aussi sous peine de se mettre à la remorque des néolibéraux (qui ont leur propre « féminisme », celui des 1%, et leur « antiracisme moral », généralement sous la forme d’un appel à la tolérance mutuelle). De même doit-il préciser l’horizon politique de son opposition au néolibéralisme ou de sa critique de l’Union européenne, qui ne peut être celui d’un « bon » capitalisme national enfin régulé.

On voit à quel point le défi, pour l’antifascisme, n’est pas simplement de nouer des alliances avec les militant·es d’autres causes, qui laisseraient chaque partenaire inchangé, mais de redéfinir et d’enrichir l’antifascisme à partir des perspectives qui émergent au sein des luttes syndicales, anticapitaliste, antiraciste, féministe ou écologiste, tout en nourrissant ces dernières de perspectives antifascistes. C’est à cette condition que pourra se renouveler et progresser l’antifascisme, non comme un combat sectoriel, une méthode particulière de lutte ou une idéologie abstraite, mais comme sens commun imprégnant et impliquant l’ensemble des mouvements d’émancipation.

- En complément, voir aussi cet article qui élargit et approfondit le propos :
- La civilisation, l’Etat, le libéralisme, le système technicien mènent au fascisme, aux systèmes totalitaires - Avec le macronisme, l’ultracapitalisme triomphant et le régime policier en vigueur, le totalitarisme s’accroît


Forum de l’article

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  • Basculement de la démocratie libérale vers le néo-fascisme ni de droite ni de gauche Le 30 novembre 2020 à 13:31, par Auteur Divers

    Il est minuit moins deux, dans le siècle !
    Carnets de réclusion #5 - Jean-Marc Royer

    Indéniablement, ça frappe à la porte,
    Depuis un moment.
    Ça cogne même de plus en plus fort,
    À la porte de l’Histoire

    (...)
    Malgré les temps de crise pendant lesquelles
    Les vieilles recettes font encore leurs preuves,
    « La gouvernance et le management » des foules
    Ont dirigé les mutants vers leurs mutations.
    Je ne parle pas « Pour dans dix siècles »
    Comme disait le vieux Ferré.
    Accoupler l’informatique à d’autres tectoniques,
    Numériser l’écrit, l’image et le son,
    Étendre le domaine des algorithmes
    Et celui des réseaux sociaux :
    Dans quelles intentions ?
    Cette fulgurance technologique
    A peu à peu constitué
    Des dispositifs de capture,
    D’addiction et d’aliénation,
    Les plus puissants, les plus invasifs
    Que l’Humanité ait jamais inventés.
    Et il n’y aura jamais plus de Luddites
    Pour briser ces machines,
    Je vous laisse imaginer pourquoi…

    Force est d’admettre aujourd’hui qu’il est minuit moins une, dans le siècle.

    Une des difficultés qui guettent,
    Consiste à reconnaître
    Les heures sombres qui nous attendent.
    Il est profondément humain
    De les mettre à distance,
    De les regarder de loin.
    Mais entre cette prise de distance,
    Par le biais de l’action ou de la réflexion,
    Et la dénégation, il y a une marge
    Dans laquelle se nichent confort et cynisme.
    C’est avec ceux qui résistent également
    Que nous trouverons liberté, autonomie,
    Et renouvèlerons des liens sociaux
    Qui nous permettront de supporter tout ça,
    Et peut-être même d’en sortir plus humains,
    A condition de tout changer.

    Répondre à ce message

  • Basculement de la démocratie libérale vers le néo-fascisme ni de droite ni de gauche Le 29 novembre 2020 à 11:22, par Auteur Divers

    🔴PARIS : UN JOURNALISTE SYRIEN TABASSÉ PAR LA POLICE

    - « Bachar el-Assad est une idée qui existe partout » -

    Sur cette photo, Ameer Al Halbi, photographe syrien qui a quitté son pays pour fuir la guerre en 2016.
    Hier, à Paris, ce sont les coups des forces de l’ordre françaises qu’il a subi. Il a été frappé alors qu’il couvrait la manifestation contre la loi scélérate de « sécurité globale ». Alors que les médias tournent en boucle sur les prétendus « casseurs » pour culpabiliser et diviser celles et ceux qui résistent, qui parlera d’Ameer ?

    Mohammed Badra, un ami et collègue du journaliste blessé, syrien lui aussi, réagit en ces termes :

    « Bachar el-Assad est une idée qui existe partout ».

    Rien à ajouter.

    (post de Nantes Révoltée)

    « Il a dit qu’il ne comprenait pas pourquoi c’était mal de faire des photos »

    "Il s’appelle Ameer Al Halbi. C’est un photographe syrien qui a fui la guerre en Syrie en 2016. La police a refusé de le laisser sortir aux accès les plus proches. Il a dû marcher dans cet état plusieurs minutes avec l’aide des médics avant de pouvoir sortir du dispositif." Ces mots et ces photos sont de notre collaboratrice photographe Anne Paq, à la fin des Marches des Libertés hier à Paris.
    Ameer Al Halbi, désormais collaborateur de l’AFP et qui couvrait la manifestation à Bastille, se fait ici traiter par les medic après été matraqué à la tête par les forces de l’ordre lors d’une charge. La dernière photo de Ameer a été prise sur son lit d’’hôpital par la photographe Gabrielle Cezard. « Il a dit qu’il ne comprenait pas pourquoi c’était mal de faire des photos » lui a t-il confié.

    (post de Basta, média indépendant)

    🛑BASTILLE SOUS HAUTE TENSION 🛑

    Quelques images des heures d’affrontements d’hier autour de Bastille. Si le pouvoir a tenté de donner l’image d’une police en retrait, sur la défensive, on a tout de même vu à de nombreuses reprises son vrai visage. Et face à un dialogue social totalement inexistant et une police en roue libre, couverte par sa hiérarchie et le gouvernement, des milliers de personnes ont décidé de riposter, et de combattre vraiment le fascisme. Ceux qui s’étonnent du niveau de violence devraient se démander ce qui amène autant de gens à risquer leur vie face à une police qu’on sait ultra violente et un pouvoir de plus en plus autoritaire.

    Images Lucas Léger, Amar Taoualit, Marx Olivier Chataigner, Yazid Bouziar

    (post et VIDEO de Cerveaux non disponibles)

    MACRON EST BIEN EN GUERRE

    Ameer a couvert la guerre à Syrie, notamment dans sa ville d’Alep. Il a reçu des prix internationaux pour ses photos. Mais c’est à Paris hier, sous la France de Macron, qu’il se retrouve le visage ensanglanté, le nez cassé suite à des coups de matraque de la police. Selon Annton Rouget (Médiapart), présent au moment des faits, il a été pris en charge par des street medics, qui ont été bloqués plusieurs fois par des CRS au moment de l’amener à l’hôpital. Une autre journaliste témoigne :« J’ai perdu de vue Ameer puis je l’ai retrouvé entouré de gens, le visage tout ensanglanté et enveloppé de pansements. Il était psychologiquement très touché, il a pleuré, et a dit qu’il ne comprenait pas "pourquoi c’était mal de faire des photos". »

    🔴Un homme policier assène un coup de pied à... une personne inanimée (traînée au sol par un autre policier)
    Si la préfecture ouvre une enquête c’est uniquement parce que "ça" a été a filmé et diffusé sur une grande chaîne d’infos...

    #StopLoiSecuriteGlobale #ViolencesPolicières

    (post et vidéo sur Le Média DéCaLé)

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  • Basculement de la démocratie libérale vers le néo-fascisme ni de droite ni de gauche Le 19 novembre 2020 à 06:44, par Joe-Hell

    ...tout doucement d’une démocratie libérale on se dirige vers une démocratie autoritaire. ..et Luc Ferry devrait peut-être relire l’évangile de Jean son livre de chevet...\./

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  • Basculement de la démocratie libérale vers le néo-fascisme ni de droite ni de gauche Le 24 octobre 2020 à 20:20, par Authoor Divers

    « De l’Etat de droit à l’Etat de sécurité »

    « Il faut avant tout démentir le propos des femmes et hommes politiques irresponsables, selon lesquels l’état d’urgence serait un bouclier pour la démocratie.

    Les historiens savent parfaitement que c’est le contraire qui est vrai. L’état d’urgence est justement le dispositif par lequel les pouvoirs totalitaires se sont installés en Europe. Ainsi, dans les années qui ont précédé la prise du pouvoir par Hitler, les gouvernements sociaux-démocrates de Weimar avaient eu si souvent recours à l’état d’urgence (état d’exception, comme on le nomme en allemand), qu’on a pu dire que l’Allemagne avait déjà cessé, avant 1933, d’être une démocratie parlementaire.

    Or le premier acte d’Hitler, après sa nomination, a été de proclamer un état d’urgence, qui n’a jamais été révoqué. Lorsqu’on s’étonne des crimes qui ont pu être commis impunément en Allemagne par les nazis, on oublie que ces actes étaient parfaitement légaux, car le pays était soumis à l’état d’exception et que les libertés individuelles étaient suspendues.

    On ne voit pas pourquoi un pareil scénario ne pourrait pas se répéter en France : on imagine sans difficulté un gouvernement d’extrême droite se servir à ses fins d’un état d’urgence auquel les gouvernements ont désormais habitué les citoyens. Dans un pays qui vit dans un état d’urgence prolongé, et dans lequel les opérations de police se substituent progressivement au pouvoir judiciaire, il faut s’attendre à une dégradation rapide et irréversible des institutions publiques.

    Entretenir la peur

    Cela est d’autant plus vrai que l’état d’urgence s’inscrit, aujourd’hui, dans le processus qui est en train de faire évoluer les démocraties occidentales vers quelque chose qu’il faut, d’ores et déjà, appeler Etat de sécurité (« Security State », comme disent les politologues américains). Le mot « sécurité » est tellement entré dans le discours politique que l’on peut dire, sans crainte de se tromper, que les « raisons de sécurité » ont pris la place de ce qu’on appelait, autrefois, la « raison d’Etat ». Une analyse de cette nouvelle forme de gouvernement fait, cependant, défaut. Comme l’Etat de sécurité ne relève ni de l’Etat de droit ni de ce que Michel Foucault appelait les « sociétés de discipline », il convient de poser ici quelques jalons en vue d’une possible définition.
    […]
    Dans un pays qui vit dans un état d’urgence prolongé, et dans lequel les opérations de police se substituent progressivement au pouvoir judiciaire, il faut s’attendre à une dégradation rapide et irréversible des institutions publiques
    Un deuxième point, qu’il est important de saisir, est le changement du statut politique des citoyens et du peuple, qui était censé être le titulaire de la souveraineté. Dans l’Etat de sécurité, on voit se produire une tendance irrépressible vers ce qu’il faut bien appeler une dépolitisation progressive des citoyens, dont la participation à la vie politique se réduit aux sondages électoraux. Cette tendance est d’autant plus inquiétante qu’elle avait été théorisée par les juristes nazis, qui définissent le peuple comme un élément essentiellement impolitique, dont l’Etat doit assurer la protection et la croissance.
    [...]
    Alors qu’il est entendu dans un Etat de droit qu’un crime ne peut être certifié que par une enquête judiciaire, sous le paradigme sécuritaire, on doit se contenter de ce qu’en disent la police et les médias qui en dépendent – c’est-à-dire deux instances qui ont toujours été considérées comme peu fiables. D’où le vague incroyable et les contradictions patentes dans les reconstructions hâtives des événements, qui éludent sciemment toute possibilité de vérification et de falsification et qui ressemblent davantage à des commérages qu’à des enquêtes. Cela signifie que l’Etat de sécurité a intérêt à ce que les citoyens – dont il doit assurer la protection – restent dans l’incertitude sur ce qui les menace, car l’incertitude et la terreur vont de pair.
    Maintien d’un état de peur généralisé, dépolitisation des citoyens, renoncement à toute certitude du droit : voilà trois caractères de l’Etat de sécurité, qui ont de quoi troubler les esprits. Car cela signifie, d’une part, que l’Etat de sécurité dans lequel nous sommes en train de glisser fait le contraire de ce qu’il promet, puisque – si sécurité veut dire absence de souci (sine cura) – il entretient, en revanche, la peur et la terreur. L’Etat de sécurité est, d’autre part, un Etat policier, car, par l’éclipse du pouvoir judiciaire, il généralise la marge discrétionnaire de la police qui, dans un état d’urgence devenu normal, agit de plus en plus en souverain. »

    Giorgio Agamben

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  • Basculement de la démocratie libérale vers le néo-fascisme ni de droite ni de gauche Le 22 octobre 2020 à 11:30, par Authoor Divers

    🔴UNE FRANCE RACISTE 🔴

    Dimanche, près de la tour Eiffel, des femmes portant le voile ont été poignardées aux cris de « sales arabes » par deux autres femmes, pour une banale histoire de chiens. Dans le climat délétère que nous connaissons, l’information n’avait que très peu filtré. Et la plupart de ceux qui en parlaient insistaient sur le côté fait divers sans lien avec le racisme. Pourtant, le parquet vient d’ouvrir une instruction et retient bien le caractère RACISTE.

    Le journaliste Taha Bouhafs a retrouvé les victimes qui ont accepté de témoigner.
    Reportage complet ici : https://bit.ly/3m9GAqN

    ➡️Hanane est l’une des femmes victimes de l’agression raciste. Elle a été traitée de sale arabe, alors que sa cousine et sa sœuront été poignardées. Elle se souvient qu’on lui a crié : « on est chez nous », « rentre dans ton pays », et précise que l’une des agresseuses a arraché le voile de sa cousine.

    ➡️Kenza 18ans a reçu 3 coups de couteau. Elle déplore que le caractère criminel lui non. Les suspects ont été interpellés et le parquet a ouvert une instruction en retenant le caractère raciste de l’attaque.

    ➡️Une troisième femme, Amel, a reçu 6 coups de couteaux et se trouve toujours à l’hôpital avec le poumon perforé et une côte cassée. Hanane nous confie : elles étaient à deux sur elles à s’acharner avec haine, elles voulaient la tuer.

    ➡️« Il est indéniable qu’il y a un lien avec l’atmosphère entretenue par la classe politique [...] contre les musulmans, depuis l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Il est à craindre que d’autres actes de ce type interviennent » s’alarme l’avocat des plaignantes.

    🎥 : Taha Bouhafs : https://youtu.be/_n5OiYiGG5c

    Post de Cerveaux non disponibles

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