Aux pieds de ces tours que l’on érige,
les enfants de la misère s’échouent,
débris d’une société qui fustige,
victimes anonymes de ces financières nous gardant à genoux.
Une épave dans la course,
une entrave à la marche des illusions,
un numéro perdu sur les comptes sanglant de la bourse,
le visage d’une banale indifférence sur les trottoirs de la modernisation.
La mort semblerait douce pour ces chances que l’on détruit,
mais le sort préfère torturer l’innocence jusqu’à l’agonie,
tristes charognes exposées sous les miradors de l’injustice,
tous ces lambeaux d’espoir que l’on voit partir,
autant de sang qu’il n’en faut pour remplir leur calice,
dans les temples d’un dieu argent dominant son empire.