Ce mercredi 22 mars, un message circulait ici et là : rendez-vous le soir à 18h00 à Valence Sud pour une action.
L’heure venue, un groupe de 80 personnes se met en route pour la barrière de péage de Valence Sud. En haut du talus, derrière la rambarde en béton, quelques gendarmes attendent déjà. Iels s’activent, nous accélérons et les dépassons en nombre. Iels tentent de nous contenir, mais sont rapidement obligés de lâcher l’affaire.
Plein de joie, chantant à tue-tête pour accroître notre force et notre détermination, le groupe arrive auprès des barrières de péage. À deux ou trois, des personnes les soulèvent pendant que d’autres collent des affiches à l’entrer du péage pour visibiliser l’action.
- Au péage de Valence Sud, une levée de barrière victorieuse : « c’est Macron qui paie ».
Les premières voitures arrivent, les gendarmes tentent de les dévier sur d’autres voies. Pour les suivre, nous glissons à notre tour d’une voie à l’autre. Chat et sourie. Barrière levée ici, barrière baissée là-bas. Après quelques minutes iels abandonnent et nous pouvons plus sereinement laisser passer chaque voiture sur trois à quatre voies.
Les cris de « C’est Macron qui paie » s’élèvent. Les automobilistes répondent par des sourires, des klaxons, des poings levés et des applaudissements. Approbation générale, on entend même un "on va gagner". Les caméras qui pourraient encore filmer les plaques d’immatriculation pour envoyer la facture sont masquées par des sacs poubelles. Le péage est bien gratuit. Au lieu de venir gaver des automates, quelques pièces et billets sont déposés dans les caisses de grèves. L’ambiance est là, la détermination tout autant. À chaque voiture arrêtée, un tract pour appeler à la manif du lendemain sur Valence. Ca continue de rigoler, de passer d’une barrière à l’autre.
Après une petite demi-heure, face aux renforts de la BAC qui arrivent, le groupe décide de se retirer – peut-être un peu trop tôt. C’était court, mais victorieux. Sur le retour, le constat fait est limpide. Les opérations de péage gratuit sont définitivement des actions stratégiques : rassembler des personnes, faire profiter tout à chacun d’un péage gratuit, retirer aux concessionnaires d’autoroute – qui se gaaaaaavent – quelques bénéfices, profiter du moment pour tracter, discuter et recevoir des dons pour les caisses de grève.
Ce court récit succint pour se rappeler que la lutte continue, que tous les matins et tous les soirs des gens se bougent pour s’opposer à cette réforme, et qu’il y a des petits moments de victoire comme cette levée de barrière.
« Macron passe en force, nous aussi » // « Sans télépéage, barrière levée pour tou·te·s ».