La guerre a des objectifs et motivations divers, souvent entremêlées, comme : maintenir le capitalisme, relancer la Croissance, l’impérialisme, le colonialisme, le racisme, la contre-révolution...
Mais il s’agit toujours de guerres contre les peuples, la guerre étant partie intégrante du système de contrôle global. Contrôle des populations intérieures et contrôle des populations colonisées se prolongent et se renforcent mutuellement.
La guerre est permanente dans la civilisation techno-industrielle, elle tue à petit feu à tour de bras, et parfois, souvent, elle passe au déchiquetage méthodique et direct des corps. Une opération sanglante qui se fait de plus en plus "à distance", à l’aide de machines, de drones et d’IA.
La guerre globale contre les peuples
« Bienvenue dans la machine sécuritaire. Voici une carte des rouages et un plan d’évasion. »
Dans la foulée du documentaire Nous sommes des champs de bataille (disponible prix libre ici, Mathieu Rigouste publie ce 18 avril La guerre globale contre les peuples. Mécanique impériale de l’ordre sécuritaire aux éditions La Fabrique.
Lorsque l’on entend le mot « guerre », nous imaginons une situation exceptionnelle qui viendrait suspendre le temps normal de la paix ; on se représente des tranchées, des mortiers et une ligne de front autour de laquelle au moins deux États projettent les hommes à leur solde. Quand on habite en occident, cette guerre est à peu près toujours lointaine, géographiquement ou dans le temps.
Dans son livre, qui est d’abord une enquête, Mathieu Rigouste rebat tout cela et nous démontre que la guerre, ses logiques et ses profits, traverse le temps et l’espace et accompagne depuis toujours l’extension et l’évolution du capitalisme. Surtout, il analyse comment la ligne de front s’est dilatée, comment la guerre ne vise in fine jamais un ennemi mais les populations ; ce qu’il décrit comme le continuum entre guerre et contrôle. Ou comment les mécaniques de la guerre impériale et de l’ordre sécuritaire intérieur se complètent, se brouillent et font système.
Dès lors, toutes les distinctions à partir desquelles nous avons pour habitude de lire le monde deviennent désuètes : guerre et paix, fascisme et démocratie, sécurité et population. Ce livre propose quelques nouveaux outils pour s’orienter, « une carte des rouages et un plan d’évasion ».
00:00 Intro
1:18 Présentation de « Nous sommes des champs de Bataille » le film et « La guerre globale contre les peuples » le livre
5:10 Comment les formes de la guerre épousent les formes du capitalisme (et vice-versa)
7:41 Le continuum entre guerres extérieures et contrôle des populations
13:13 « La normalité du système c’est l’écrasement de la vie » : biopouvoir, thanatopouvoir, nécropouvoir
18:20 Qu’est-ce que la mécanique impériale de l’ordre sécuritaire ?
23:55 Enquêter sur les penseurs et entrepreneurs de la contre-insurrection
32:25 Conquérir les cœurs et les esprits : les différentes tendances de la contre-insurrection
36:28 La population comme champ de bataille
39:38 Comment se construit le désir de sécurité ?
48:33 La mécanique impériale est-elle toujours logique, rationnelle et profitable ?
57:10 L’internationalisation des soulèvements ET des techniques répressives
1:01:32 La fascisation de l’ordre sécuritaire
1:05:18 « L’IA constitue le support techno-industriel du néo-fascisme sécuritaire »
1:10:35 « Par-delà les frontières de l’apartheid global, Palestine devient plus que jamais le nom d’une détermination des opprimés à résister pour exister et à s’unir pour se libérer. »