Un peu d’actu internationale abstente des médias dominants, où de nombreuses femmes sont en 1re ligne.
Au Bangladesh, les ouvriers et ouvrières de l’industrie textile mondialisée qui alimente les magasins européens en vêtements Gap, Walmart, H&M, Zara, Levi’s, Marks and Spencer, Primark... se révoltent depuis 3 semaines.
Au Pakistan, la révolte populaire contre les talibans et le gouvernement continue.
- Au Bangladesh et Pakistan : des luttes populaires d’ampleur ignorées des médias dominants : Bangladesh
UN SILENCE LOURD de SENS
21e JOUR DE GREVE DES OUVRIERES DU TEXTILE AU BANGLADESH ET 10e JOUR DE BLOCAGE TOTAL DU PAYS POUR FAIRE TOMBER LE GOUVERNEMENT DANS LE SILENCE TOTAL DES MÉDIAS ET L’INDIFFÉRENCE GÉNÉRALE
Dans l’indifférence générale des syndicalistes et des féministes d’ici et d’ailleurs, une grève pour obtenir un salaire de 200 euros (contre 70 aujourd’hui).. qui dure depuis 21 jours, touche 650 usines avec un caractère insurrectionnel, menée par des femmes travailleuses qui doivent faire face aux violences de la police et de l’armée qui quadrille les rues des quartiers ouvriers de la capitale Dakha en tuant (5 ouvriers morts) et blessant (des centaines de blessés) en même temps qu’un mouvement de grève et blocage de masse paralyse le pays pour faire tomber le gouvernement et en est à son 10e jour depuis le 29/10 occasionnant plus de 15 morts et plus de 13 000 arrestations.
Nous n’avons vu aucun soutien des féministes à ces femmes dont plusieurs ont été tués par l’armée... C’est que ce sont des femmes, certes, mais des travailleuses, de simples ouvrières !
Nous aurions aimé que les pétitionnaires féministes qui dénoncent un « féminicide de masse » le 7 octobre en Israël, fassent des manifestations de soutien devant les grandes marques Zara, Levi’s, H&M, etc.... Mais non... Ce ne sont que des ouvrières ! La fashion week et les défilés de haute couture semblent « prioritaires ».
Il en va de même pour bien des syndicalistes et des militants qui oublient les centaines de milliers de femmes travailleuses qui, là-bas, luttent au prix de leur sang ! Peut-être-ce aussi parce que les directions syndicales du pays soutiennent le gouvernement de centre gauche et laissent tomber les femmes en lutte. Alors que ce sont justement ces femmes travailleuses qui peuvent empêcher que la droite qui tente de prendre la tête du mouvement de blocage du pays, n’y arrive.
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19e JOUR DE SOULÈVEMENT DES OUVRIERS DU TEXTILE AU BANGLADESH, LE MOUVEMENT S’INTENSIFIE
25 000 OUVRIERS QUI TRAVAILLENT POUR ZARA, H&M, GAP, LEVI’S... ONT AFFRONTÉ JEUDI LA POLICE ET L’ARMÉE DANS DES COMBATS DE RUE DANS LA CAPITALE
Les ouvriers, qui fabriquent des vêtements accrochés aux étagères de Gap, Walmart, H&M, Zara, Levi’s, Marks and Spencer, Primark et d’autres grands noms de la mode, gagnent actuellement environ 70 euros par mois. Leur revendication actuelle est d’un salaire minimum de 205 euros par mois. Le comité du salaire minimum du secteur textile a proposé cette semaine une augmentation de 56,25% du salaire mensuel de base des quatre millions d’ouvriers du secteur, le portant à 12 500 takas (104 euros), soit + 56%, un montant jugé « ridicule » et aussitôt rejeté alors qu’il est estimé que le minimum pour vivre est de 19 à 26 000 suivant les régions.
Les ouvriers du vêtement doivent travailler quotidiennement 12 ou 14 heures, 7 jours sur 7 dans de très mauvaises conditions de travail...80 % des travailleuses de l’habillement au Bangladesh ont été victimes ou témoins de violences sexuelles et de harcèlement au travail. Les femmes ne reçoivent pas une alimentation suffisante, elles ont faim. ...
Même leurs enfants n’ont pas de nourriture adéquate ni d’éducation adéquate. Leur croissance mentale et physique est mise à rude épreuve. Le loyer des maisons est très élevé
A ce jour, 4 ouvriers ont été tué par la police secondée par l’armée qui quadrille les quartiers populaires de Dakha, des centaines blessés, plus de 70 arrêtés. Une usine a été incendiée, plusieurs dizaines saccagées, 600 ont été arrêtées par la grève. Plusieurs véhicule de police ont été brûlés
Jeudi les affrontements avec la police ont été particulièrement violents et ont continué vendredi.
Aujourd’hui samedi 11/11, les patrons auraient fermé 150 usines préventivement de peur qu’elles ne soient saccagées par les grévistes.
Parallèlement, le 9/11, un mouvement de grève et blocage général du pays appelé par l’ensemble des partis d’opposition (droite et gauche) en était à son 8e jour de blocage total du pays depuis le 29/10/2023 pour faire tomber le gouvernement (centre gauche) dans la sillage d’un vaste mouvement de protestation contre la hausse des prix qui dure depuis plus d’un an. La répression a déjà fait 13 morts, plusieurs milliers de blessés et 13 000 arrestations.
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LE POUVOIR PAKISTANAIS PROFITE DU DRAME DE GAZA POUR CAMOUFLER UNE CRAPULERIE DE GRANDE AMPLEUR CONTRE LES AFGHANS ANTI-TALIBANS, NOTAMMENT LES FEMMES, RÉFUGIÉS AU PAKISTAN
Alors que le gouvernement pakistanais a accueilli Ben Laden, les dirigeants talibans, les a financés et armés, il a décidé d’expulser 1,7 millions d’afghans actuellement réfugiés au Pakistan dont au moins 600 000, dont de nombreuses femmes, qui ont fuit les exactions des talibans.
Il utilise la guerre en Palestine et les violences faites aux arabes pour dissimuler et accomplir son forfait, profitant du silence complice des États musulmans comme de celui des puissances occidentales, qui pur cs derniers savent pleurer sur le sort des femmes afghanes, mais qui sont avant tout solidaires du gouvernement pakistanais.
Le gouvernement pakistanais avait prévu le 1er novembre comme date limite de l’expulsion avant de l’utilisation de la violence. Il vient de repousser de 6 mois cette date, du fait de la mobilisation des femmes pakistanaises et afghanes ensemble et surtout des pachtounes pakistanais (le même peuple qui forme la majorité de la population en Afghanistan) du PTM, organisation pachtoune dont la majorité se réclame du marxisme qui mène une campagne de masse quotidienne depuis plus d’un an - dans le silence des pays musulmans et occidentaux - contre les talibans d’Afghanistan et la complicité du pouvoir pakistanais et qui a mobilisé fortement contre ces expulsions.
Le meeting tenu aujourd’hui 13/11 à Chaman (photo ci-dessous), ville frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan dans le Baloutchistan pakistanais par Ali Wazir, un des leaders marxiste du PTM, comme d’autres meetings et manifestations avant celui-là, a pour but d’empêcher la livraison des réfugiés afghans aux mains des talibans.
Les femmes afghanes et pakistanaises luttent seules, tout comme le PTM : nous devons tout faire pour faire connaître leur lutte et empêcher le drame qui se profile dans 6 mois.
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RIPOSTE POPULAIRE CONTRE LES ATTAQUES VISANT LES AFGHANS ANTI-TALIBANS
Manifestation massive à Quetta au Pakistan appelée par le PTM contre l’expulsion de 500 000 afghans réfugiés au Pakistan qui ont fui les talibans
Le pouvoir pakistanais essaie de détourner la colère montante des classes populaires qui a déjà fait tomber deux gouvernements en à peine plus d’un an et qui ne cesse pas, en prétendant qu’il n’est plus possible de nourrir les réfugiés afghans alors que c’est lui qui est responsable de leur fuite, en ayant aidé militairement, financièrement et politiquement les talibans à arriver au pouvoir en Afghanistan
Sa démagogie ne marchera pas parce que la majeure partie ds habitants de l’ouest pakistanais sont des pachtounes tout comme les afghans, qu’une frontière absurde tracée par les britanniques à l’époque coloniale sépare aujourd’hui, mais qui sont restés en esprit le même peuple. Ça ne marchera pas parce que cela fait plus d’un an que les pachtounes pakistanais avec leurs frères afghans réfugiés manifestent massivement pour dénoncer, les rackets, le gangstérisme et les violences des talibans pakistanais que le pouvoir laisse faire et protège.
Cela ne fera que relancer une nouvelle campagne contre les talibans et leurs alliés au gouvernement pakistanais comme en témoigne la manifestation d’aujourd’hui à Quetta
Espérons que cette fois, la presse française ne restera pas silencieuse, comme elle l’a été tout au long de l’année passée lorsque des manifestations de masse quasi quotidiennes traversaient le Pakistan pour dénoncer le terrorisme ds talibans et la complicité de l’Etat pakistanais !
(posts de J Chastaing)