Des Gilets Jaunes des environs de Crest (Crest, Saillans, Valence, Villages autour) se sont rassemblés pour faire leur yelloween le 31 octobre au rond point de la Croix de Romans.
Comme d’autres, habillés en zombis, tentent de conjurer la mort ce soir là, nous, gilets jaunes, armés de nos masques de Macron, conjurions à notre manière l’horreur du système dans lequel nous vivons et dont le président est l’incarnation.
C’est donc déguisés et joyeux que nous avons abordés les automobilistes, très nombreux entre 17h et 19h, qui ralentissaient à l’approche du rond point. Des bonbons ont été offerts, des tracts distribués appelant à tous sortir dans la rue les 16 et 17 novembre prochains pour les un an du mouvement, parlant de la grève générale à venir du 5 décembre. Les retours étaient très positifs, avec ceux qui baissaient leur vitre du moins, à savoir la grande majorité. Il y eu beaucoup d’encouragements, et nous avons aussi pu constater les réactions de rejet face à nos masques de Macron.
L’horreur du système capitaliste néo-libéral actuel, allez voir le dernier film de Ken Loach « Sorry we missed you », et vous la verrez. Les films de Ken Loach sont appréciés pour leur engagement, c’est entendu. Pour ma part, je n’en avais pas vu récemment, pas même « I Daniel Blake ». J’avais bien sûre connaissance des thèmes traités par les critiques entendues.
Mais en allant voir ‘Sorry we missed you » ce 1er novembre je ne pensais toutefois pas aller voir un film d’horreur. Le mot n’est pas trop fort pour moi car j’ai vraiment ressenti un sentiment d’horreur et d’effroi. Et alors que la violence est invoquée à tout bout de champs pour discréditer les revendications et le combat de ceux qui luttent pour la justice sociale, il est bon de se rappeler où est la violence, chose que ce film fait admirablement.
Violence qui envahit insidieusement les relations de couple : les tensions, l’épuisement qui atteint les relations intimes…
Violence dans les relations entre les générations : l’absence des parents ayant des horaires impossibles, l’incompréhension face à ce qu’acceptent les parents et que les enfants trouvent à raison inacceptable…
Violence envers les plus jeunes générations qui observent d’un regard effrayé ce qui les attend et ont une réaction de rejet mortifère
Violence dans les corps : l’épuisement, le stress et les accidents qu’ils provoquent dans le travail et en dehors…
Violence des plus pauvres entre eux : vol, agressivité
Violence envers les personnes âgées et handicapées pour lesquelles aucune structure à visage humain n’est mise en place et qui sont laissées à leur solitude et isolement
Violence dans la marchandisation de tous les aspects des relations humaines
Et surtout, thème de départ du film, la violence qui conduit à toutes les autres, celle que l’on fait subir aux travailleurs ‘indépendants uberisés’, que l’on traite comme des esclaves modernes, à la merci des sociétés qui leur fournissent du travail, qui les réduisent à une précarité que l’on ne pensait plus possible dans nos pays et à l’insécurité à perpétuité...
La violence du néo-libéralisme dans toute son horreur !
Vidéo du Yelloween au rond point sur FB
- Yelloween à Crest le 31 Octobre 2019 au rond point