Atrocité climatique structurelle sur le long terme, avec crimes de masse commis par la civilisation industrielle - Un planétocide

La destruction du climat est globale, irréversible et structurelle. On n’a pas de mot pour exprimer une telle violence

vendredi 17 octobre 2025, par Les Indiens du Futur.

Avec la civilisation industrielle, pas besoin de l’étoile de la mort de Star Wars pour détruire la biosphère, pour commettre une sorte de planétocide avec de multiples atrocités et crimes de masse, les machines et usines ordinaires, les technologies, l’argent, les voitures et les camions, le béton et les puces électroniques, le capitalisme, les pragmatiques croissantistes, les Etats, les entreprises et leurs marchandises, le libre marché, les élus attentistes et réformistes, le tourisme de masse, les croisières... y parviennent très bien. Et ils le font sciemment depuis au moins les années 70.

Notre gigantesque étoile noire à nous étend ses griffes sur toute la planète, elle est déjà en pleine activité, et ne cesse de monter en puissance en ajoutant sans cesse à sa panoplie meurtrière de nouvelles armes de destruction massive. Notre étoile de la mort n’est pas située dans l’espace, construite pas des extra-terrestres belliqueux, elle est ici et partout, elle présente bien, elle est justifiée institutionnellement et économiquement, elle est irriguée H24 par des flux de matières, d’informations et d’énergies, elle a des noms et des adresses. Pas besoin d’un vaisseau spatial de combat pour l’atteindre.

Une résistance conséquente va-t-elle se lever dans de nombreux pays industrialisés pour la mettre hors d’état de nuire ? (voir en fin d’article une piste possible)
Car là on est dans le gigantesque et l’impensable, cessons de nous voiler la face ou de compter sur les impossibles fausses solutions portées cyniquement par la civilisation industrielle.
Par rapport au nombre de personnes humaines et non humaines impactées et tuées, par rapport à son ampleur et son côté « irréversible », l’atrocité climatique en cours est bien pire encore que l’abominable et inimaginable génocide mené à Gaza par l’état israélien et son armée.
Seules les pires dystopies de (science-)fiction peuvent peut-être arriver à nous faire toucher un peu du doigt ce qui est en cours...

Atrocité climatique structurelle sur le long terme, avec crimes de masse commis par la civilisation industrielle - Un planétocide

- Note : le terme "planétocide" est bien sûr inadapté si on veut rester rigoureux, puisque la planète continuera de tourner même si elle ne porte plus guère de vie et que son climat est durablement HS, mais il est parlant. Peut-être lui préférer "biosphèrocide" ?

« Il faut parler d’atrocité climatique car la destruction en cours est globale et irréversible »

- « Il faut parler d’atrocité climatique car la destruction en cours est globale et irréversible » - Pour appréhender l’ampleur de la destruction du climat, le chercheur Gaspard Lemaire plaide pour l’utilisation du concept d’« atrocité climatique ». Un terme qui permettrait de mieux pointer les responsabilités des États.

Les gaz à effet de serre émis par notre civilisation ne provoquent pas un simple changement climatique, mais une destruction massive et mortelle des écosystèmes et des sociétés. Une telle violence relève de l’atrocité de masse
(...)

La transformation du climat tue déjà des millions de personnes aujourd’hui. Plus de 3 milliards d’humains sont vulnérables et, d’après le Giec, on pourrait compter plus de 9 millions de morts supplémentaires par an en fin de siècle dans un scénario d’émissions élevées de gaz à effet de serre.

Il s’agit d’une violence extrême. Celle-ci n’est pas exprimée par les termes descriptifs « changement climatique » ou « réchauffement climatique ». Parler « d’inaction climatique » cache également le fait que nos émissions sont le résultat de politiques très concrètes, pas juste d’inactions.

Les mots « urgence » ou « crise » soulignent, quant à eux, le besoin d’agir vite mais font croire à un problème temporaire alors que les transformations climatiques en cours vont s’étaler sur des siècles, voire des millénaires. L’expression « catastrophe climatique » est aussi très ambigüe. Elle renvoie à des évènements ponctuels, comme une inondation. Mais elle ne correspond pas à la destruction globale en cours.
(...)

Oui mais l’écocide se concentre sur la destruction d’écosystèmes. Les destructions climatiques vont certes conduire à la disparition de nombreux écosystèmes mais elles vont beaucoup plus loin. Lorsqu’un pont s’effondre à cause d’un ouragan, ce n’est pas un écocide. La destruction du climat est globale, irréversible et structurelle. On n’a pas de mot pour exprimer une telle violence.
(...)

Pour le politologue Scott Straus, il y a atrocité lorsqu’il y a une violence à grande échelle, infligée de manière systématique et en connaissance de cause à des populations civiles. Il est frappant de voir à quel point la violence climatique répond à cette définition.
(...)
Cette atrocité climatique possède quatre traits remarquables.
(...)

Avec ces quatre niveaux, spatial, temporel, diversité des destructions et universalité des victimes, on change d’échelle. On pourrait parler d’atrocité totale.
(...)
Les principaux responsables d’atrocité climatique seraient quoi qu’il en soit les États et les principales entreprises émettrices, notamment les entreprises fossiles et les banques qui les financent.
(...)
aujourd’hui, les principaux émetteurs de gaz à effet de serre sont les principales puissances du monde. Vous avez raison de souligner qu’ils n’ont aucun intérêt à se désigner eux-mêmes comme responsables d’une atrocité…
(...)

entendre qu’il y a une atrocité en cours, ce n’est pas du tout pareil que de simplement dire que le climat change. Il y a une responsabilité individuelle à savoir ce que l’on fait de cette information, en tant que citoyens d’États aux émissions élevées. Chacun agira avec sa conscience.

Il y a ensuite un intérêt politique. Pour tous les acteurs et groupes déjà en lutte sur cette question, ce terme peut être une arme rhétorique supplémentaire. Pour mieux expliquer et légitimer les efforts et les actions menées
(...)

Un grand nombre de penseurs cherche à comprendre les dynamiques sociales qui rendent possibles ces atrocités de masse. La violence, en cas d’atrocité, est toujours légitimée institutionnellement, contrairement aux violences ordinaires, et suppose soit l’adhésion soit l’indifférence de la majorité de la population.

Appliqué à la violence climatique, on voit comment le productivisme et l’extractivisme sont légitimés et présentés comme inéluctables, pour occulter la violence climatique engendrée ou mettre à distance les victimes, souvent dans des pays lointains. La dissolution de la responsabilité, le conformisme, le déni… Mieux expliquer tout cela permet de mieux lutter.
(...)
Comme le terme de génocide, celui d’atrocité climatique a le mérite de désigner à la fois les États coupables et les populations qui en sont les victimes. En l’état, ce terme semble impossible à faire adopter. Mais plus les violences climatiques vont s’intensifier, plus le terme semblera évident.

- article complet : https://reporterre.net/Il-faut-parler-d-atrocite-climatique-car-la-destruction-en-cours-est-globale-et

NOTES

- Ce genre de texte sur l’atrocité climatique devrait être lu et débattu, pris en compte et soupesé, dans toutes les couches de la population, dans les écoles, les mairies, les associations...

Plusieurs problèmes structurels empêchent de faire ce qu’il faut, de stopper et démanteler la civilisation industrielle :

  • Les puissants qui en profitent bien ne le veulent à aucun prix
  • La civilisation industrielle est donc défendue par tous les moyens en possession des classes dominantes : éducation, médias, lois pour faciliter/justifier la fuite en avant, lois de répression judiciaire, discours politique, répression policière et militaire, dérivatifs, mensonges, faux espoirs...
  • Toute la population civilisée est devenue dépendante et accroc à la civilisation industrielle
  • Idéologiquement, les concepts de progrès, de développement économique infini, d’améliorations sociales par les innovations technologiques, la domination de la nature et la croissance de la production et de la consommation, de supériorité de l’espèce humaine sur les autres vivants et sur la planète... perdurent largement parmi les civilisés
  • La civilisation industrielle a besoin de toujours plus d’énergies et de matières premières pour maintenir ses infrastructures gigantesques, pour produire toujours plus afin de maintenir les taux de profits dans un système âprement concurrentiel qui fait baisser les prix, pour accompagner le développement économique et l’industrialisation des régions pas ou peu industrialisées. L’effet rebond se chargeant de neutraliser l’efficacité énergétique et les économies d’énergies par l’augmentation des usages et la Croissance.
  • Le fait que les atrocités sont pour l’instant le plus souvent « diluées » (non continues) à l’échelle mondiale et surviennent après l’action des organisations sociales (émission de gaz à effet de serre, écocides, pollutions...). La plupart des civilisés ne semblent pas vraiment capables d’agir sérieusement face à une menace extrême qui accablera et tuera leurs descendants ou eux mêmes des années ou des dizaines d’années plus tard.

- Pour espérer enclencher un jour un véritable mouvement de rupture et donc les nécessaires les luttes radicales et révolutionnaires à grande échelle pour stopper et démanteler la civilisation industrielle cause des atrocités climatiques (et de tant d’autres !), il faut donc arriver d’une manière ou d’une autre à lever des freins ancrés, en commençant par l’adhésion idéologique de la plupart des civilisés à la civilisation industrielle. Ce qui semble très très difficile vu le degré de dépendance à la mégamachine et vu qu’on baigne dans la culture de la civilisation industrielle depuis la naissance, et que cette idéologie est assénée constamment à tous les niveaux.
Il faudrait remonter aux racines des désastres et les sectionner au lieu d’essayer en vain, comme les shadoks, d’endiguer certaines des conséquences de la mégamachine.
Resterait quoi comme moteur de rupture ? La peur de sa mort prématurée et de celle de ses descendants, l’instinct de survie ? ?? ??
On voit que l’amour de la nature devient minoritaire, tant les civilisés baignent dans « l’artificiel » et les technologies, et avec l’IA ça ne va pas s’arranger.
Quand à l’amour de la liberté, il est le plus souvent remplacé par la servitude volontaire, la quête de la délivrance par les machines et le déchargement de la vie politique sur des professionnels, l’amour des technologies, des loisirs consuméristes et de l’argent, avec l’Etat et le capitalisme totalitaires pour maintenir dès que necessaire les rangs par la force, la terreur et la propagande.
Néanmoins, on sait les êtres humains capables de sursaut de révolte inattendus et improbables. Et puis la civilisation industrielle pourrait révéler plus franchement son irréductible nocivité et son irréformabilité structurelle.

Atrocité climatique structurelle sur le long terme, avec crimes de masse commis par la civilisation industrielle - Un planétocide

« Au diable l’environnement, donnez‑moi l’abondance ! » : pourquoi le backlash est structurel

Et si ce que nous appelons backlash écologique n’était que la manifestation brutale d’un mouvement plus profond ? C’est la thèse défendue par l’historien Jean-Baptiste Fressoz dans ce court texte : ce qui nous revient en boomerang, c’est l’incompatibilité structurelle entre l’organisation matérielle de nos sociétés et toute perspective écologique.

- source : https://www.terrestres.org/2025/10/09/backlash-structurel-fressoz/

(...)
Dès 1970, le journal Science prévoyait que la crise énergétique allait engloutir les préoccupations environnementales : « quand l’air conditionné et les télévisions s’arrêteront le public se dira “au diable l’environnement donnez‑moi l’abondance” ». En 1980, l’élection de Ronald Reagan et plus encore le score de Barry Commoner à la même élection (0,25 %) confirmeraient ce sombre pronostic. À l’époque, comme aujourd’hui, l’idée de « backlash écologique » est trop optimiste. Elle suggère une réaction temporaire, une résistance agressive, mais passagère, émanant des franges conservatrices de la société face à un mouvement d’écologisation et de transition. Les reculs observés ne seraient que tactiques : des contretemps fâcheux sur la voie du progrès. Le problème est qu’en matière écologique, le backlash est structurel, il reflète des intérêts liés à la totalité ou presque du monde productif. La lutte contre la pollution touche au fondement de l’activité économique, au volume et à la nature de la production, à la rentabilité des investissements, à la compétitivité des entreprises et des nations et à la place de l’État dans la régulation de l’économie. La nature structurelle du backlash est particulièrement visible pour le cas des États‑Unis et du réchauffement climatique sur lequel se limite ce texte.

À la fin de la décennie 1970 (...) Les experts soulignaient le rôle central du carbone dans le système productif mondial et l’énorme difficulté qu’aurait l’humanité à sortir des fossiles à temps pour éviter un réchauffement de 3 °C avant 2100. En 1979, le météorologue américain Jule Charney parlait du réchauffement comme du « problème environnemental ultime » : il fallait agir immédiatement, avant même sa détection, pour espérer limiter les dégâts à la fin du XXIe siècle.
(...)
Très vite, la résignation l’emporta. En 1979, la Chine annonçait aux pays du G7 ses prévisions de production de charbon : 2 milliards de tonnes par an d’ici l’an 2000, soit les deux tiers de la production mondiale à l’époque. Si on ajoute à cela l’échec de l’énergie nucléaire — lié à ses risques et ses surcoûts —, l’urbanisation et l’électrification du monde pauvre, la poursuite du consumérisme dans le monde riche et la montée du néolibéralisme, on comprend pourquoi l’idée de stopper le réchauffement fut promptement abandonnée.
(...)
En 1983 (...) On pourrait certes ralentir le phénomène, en introduisant une taxe carbone, mais, concluait le rapport, l’expérience des chocs pétroliers récents dissuaderait n’importe quel gouvernement d’opter pour un renchérissement volontaire des prix de l’énergie. Il faudrait donc s’adapter à un climat plus chaud, ce qui, au dire des agronomes, des forestiers et des ingénieurs consultés sur ce sujet était tout à fait envisageable pour un pays comme les États‑Unis. Quant aux pays pauvres, leur meilleure option était encore de brûler les fossiles nécessaires à leur développement et donc à l’augmentation de leur « résilience ». Il y aurait bien sûr des perdants — le Bangladesh est souvent cité à l’époque — mais imaginer que les pays industriels ou ceux qui aspiraient à le devenir puissent sacrifier leur économie pour le bien‑être des plus pauvres était une illusion. Au pire, il resterait la possibilité de déménager des zones entières de la planète.
(...)
À l’échelle internationale, les grandes conférences commencèrent à se succéder, mais sans modifier les bases économiques et géostratégiques du problème
(...)
Transitionisme et climatoscepticisme sont loin d’être contradictoires. En 2002, un mémo de Franz Luntz qui est alors le principal communiquant au service du Parti républicain montre comment ces deux tactiques dilatoires peuvent fonctionner en tandem.
(...)

La baisse de l’intensité carbone de l’économie mondiale cache le rôle presque inexpugnable des énergies fossiles dans la fabrication d’à peu près tous les objets, un rôle qu’elles remplissent, il est vrai, de manière plus efficace. Depuis les années 1980, l’agriculture mondiale a accru sa dépendance au pétrole et au gaz naturel (ingrédient essentiel des engrais azotés) avec les progrès de la mécanisation et l’usage croissant d’intrants chimiques. L’extraction minière et la métallurgie deviennent plus gourmandes en énergie. L’urbanisation du monde pauvre a conduit à remplacer des matières peu émettrices comme le pisé ou le bambou par du ciment. L’extension des chaînes de valeur, la sous‑traitance et la globalisation accroissent les kilomètres parcourus par chaque marchandise ou composant de marchandise et donc le rôle du pétrole dans la bonne marche de l’économie. Tous ces phénomènes sont masqués par l’efficacité croissante des machines et le poids des services dans le PIB mondial (d’où l’impression de découplage), mais ils n’en sont pas moins des obstacles essentiels sur le chemin de la décarbonation.
(...)
Car la « transition énergétique » présentée comme la solution au réchauffement concerne surtout l’électricité, soit 40 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour l’aviation, le transport maritime, l’acier, le ciment, les plastiques, les engrais, l’agriculture, le bâtiment ou encore l’armement, les perspectives de décarbonation restent encore assez fantomatiques. Le déploiement des renouvelables va alimenter en électricité décarbonée une économie dont la constitution matérielle dépendra encore longtemps des fossiles. D’où la nécessité de quantités colossales « d’émissions négatives » après 2050 sous forme de BECCS, pour « bioénergie couplée à la capture et au stockage de carbone ». C’est sur cette promesse technologique sans fondement que reposait l’Accord de Paris.
(...)
lutter contre le réchauffement et la destruction des écosystèmes nécessite une transformation extraordinairement profonde du monde matériel et donc de notre société. Cela requiert non seulement le déploiement de nouvelles techniques, mais aussi et surtout le démantèlement accéléré de secteurs entiers de l’économie qui dépendent et dépendront longtemps des fossiles. Il s’agit bien d’une rupture avec le capitalisme industriel fondé sur la propriété privée des moyens de production.
(...)
L’idée de backlash a ceci de confortable qu’elle tend à naturaliser l’écologisation des sociétés. Elle donne l’impression que les revers actuels ne sont que temporaires. La transition serait en marche, il suffirait de l’accélérer. En fait, les ennemis de l’écologie — qu’ils soient populistes ou néolibéraux — ne sont que la face visible et grimaçante d’une force colossale, celle qui se trouve derrière l’anthropocène : non seulement le capitalisme, mais tout le monde matériel tel qu’il s’est constitué depuis deux siècles.

Autres articles en rapport

- Points de bascule climatiques : la planète au bord d’un gouffre imprévisible - L’humanité a trop déstabilisé le climat, au point de l’avoir rapproché de « points de bascule » au potentiel cataclysmique, alertent 160 scientifiques dans un nouveau rapport. (...) Le monde vient d’entrer « dans une nouvelle réalité ». Celle où de nombreuses composantes du système climatique menacent de basculer à tout moment vers un nouvel état qui ferait encourir « des risques catastrophiques à des milliards de personnes ». (...) Ces chercheurs figurent parmi les plus grands spécialistes au monde dans l’étude de ce que l’on appelle les points de bascule climatiques. Le terme désigne le seuil critique au-delà duquel un élément clé du climat terrestre (calottes polaires, courants océaniques, forêts tropicales, etc.) peut basculer dans un nouvel état, de manière souvent irréversible.
Le système peut relativement bien résister à un certain degré de déstabilisation (le réchauffement global, la déforestation, etc.), jusqu’à ce qu’un petit changement de trop le fasse basculer. Le point de bascule est en quelque sorte la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Or, le seuil de 1,5 °C de réchauffement planétaire pourrait bien s’avérer être cette goutte de trop. (...) On peut expliquer les points de bascule avec l’image d’une bille roulant sur un terrain accidenté. L’altitude de la bille symbolise l’état d’un système : il reste relativement stable même en s’approchant d’un trou. Mais si la bille fait le mouvement de trop, elle franchit le point de bascule, ce qui enclenche sa chute inéluctable dans le trou, d’où il sera bien plus difficile de sortir que d’entrer…
(...) Première mauvaise nouvelle : les points de bascule concernant la biosphère « se rapprochent plus vite qu’on ne le pensait »
(...) Lorsqu’un élément franchit un point de bascule, il est souvent susceptible d’avoir des effets, la plupart du temps déstabilisateurs, sur d’autres composantes du système climatique, menaçant de leur faire à leur tour franchir un point de bascule.
(...) La majorité de ces points de bascule aurait, en outre, un effet aggravant sur le réchauffement global, alimentant encore la réaction en cascade
(...) « Les dégâts causés par les points de bascule seront très différents des dégâts classiques du changement climatique. Nous ne sommes pas prêts pour ça ! Nos décideurs ne comprennent pas ce que signifient les points de bascule »
(...) « Les points de bascule sont un sujet extrêmement important, mais on n’est pas sûr de savoir où sont les seuils. Il y a des estimations sur la bascule de l’Amazonie, mais ça peut advenir à 1,5 °C comme à 3 °C, on n’a pas de certitude »
(...) « C’est une question de gestion des risques : est-ce qu’il faut s’adapter en urgence aux risques davantage certains, présentés dans les rapports du Giec, ou bien anticiper les risques potentiellement encore bien plus graves mais plus incertains ? Personnellement, je pense qu’il faut tout faire à la fois »
(...) une caractéristique essentielle de ces phénomènes irréversibles : une fois franchis, il sera trop tard pour agir.
(...) Que l’on cible les points de bascule ou les effets plus classiques du changement climatique, les changements structurels et radicaux auxquels appellent les climatologues restent les mêmes

- Le budget carbone de la planète sera épuisé dans 3 ans : l’alerte des scientifiques - Le seuil de 1,5 °C de réchauffement planétaire sera dépassé sur plusieurs années, alerte un consortium international de scientifiques. Problème : le budget carbone pour le limiter sera bientôt épuisé. « C’est désormais inéluctable. » À contre-courant de l’habituelle nuance des scientifiques, Pierre Friedlingstein, directeur de recherche CNRS à l’École normale supérieure, l’assure à Reporterre : le seuil crucial de 1,5 °C de réchauffement sera à coup sûr dépassé sur plusieurs années. (...) Toujours en hausse, les émissions de gaz à effet de serre ont atteint un niveau record, en franchissant la barre des 55 milliards de tonnes d’équivalent CO2 en 2023. Une année exceptionnelle ? Non. Les données préliminaires trahissent déjà une poursuite de cette augmentation en 2024. D’après les auteurs, l’utilisation toujours croissante des énergies fossiles dans le monde entier et la déforestation sont à l’origine de ces chiffres peu réjouissants. (...) Aussi alarmants soient ces résultats, les auteurs de l’étude assurent qu’il n’y a rien de surprenant : « Ce tableau d’ensemble est tout à fait conforme aux projections faites par la communauté scientifique depuis plusieurs décennies » (...) Le méthane a notamment continué d’augmenter. Autrement dit, il reste moins de trois ans

Puisque la civilisation industrielle ne veut pas s’effacer et continue partout ses ravages, pourquoi en effet financer des recherches sur les abeilles alors que le système en place se fout de leur disparition ? Faire des recherches sur des espèces dont la civilisation industrielle a acté la destruction est absurde, autant mettre l’argent de la recherche dans l’IA ou la prospection de nouveaux gisements de pétrole, c’est d’ailleurs ce qui se passe...

Un remède possible :

- [Livre] Libération totale. Perspectives révolutionnaires dans un monde mortifère


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