Arrêter de craindre le danger fasciste, craindre le danger Macron

Riposter contre Macron de la même manière que nous le ferions sous un gouvernement labellisé d’extrême droite

vendredi 12 mai 2023, par Auteurs divers.

On s’effraie souvent davantage du pire à venir, laissant se développer le pire déjà là.
Macron et sa bande versent en réalité dans l’extrême droite variante « libérale ».
Et puis les droites LR et LREM sont prêtes à s’allier avec l’extrême droite « historique ».
Combattons-les et virons-les comme il faudrait le faire concernant l’extrême droite « historique » (type RN).

Par exemple, des syndicats de gauche responsables auraient du refuser de se remettre à « discuter » avec un tel gouvernement.

Arrêter de craindre le danger fasciste, craindre le danger Macron

- Arrêter de craindre le danger fasciste, craindre le danger Macron - Le barrage n’est pas simplement l’action (faiblement) politique de voter Emmanuel Macron face à Marine Le Pen une fois tous les cinq ans, c’est désormais une analyse et une pensée politique, une véritable ligne stratégique : on le voit puisqu’elle est mobilisée par avance, et pendant des années, par les médias, les partis politiques et les militants, y compris hors contexte d’élections et dans des moments mobilisateurs pour notre camp social.

Nous avons donc tendance à nous vautrer dans cette peur panique qui empêche de penser, piégés que nous sommes par un de nos points faibles : les signes extérieurs de vertu qu’aiment à afficher la gauche morale, c’est-à-dire la gauche bourgeoise.
Analyse de ce discours qui masque deux réalités : d’une part la politique de Macron est aujourd’hui plus brutale, plus autoritaire, aussi xénophobe, que les gouvernements d’extrême droite actuellement au pouvoir en Europe, d’autre part le macronisme et le reste de la droite s’allieront à terme avec le RN.
(...)
Or l’équivalent (en pire à bien des égards) d’un Orban ou d’une Meloni en France n’est pas Le Pen mais bien, dores et déjà, Macron.
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Ces gouvernements d’extrême droite européens n’ont donc pas pu arriver au pouvoir seuls, ils ont dû faire des coalitions. C’est pareil ici : pour faire une majorité, Le Pen devrait composer avec les macronistes et le LR. C’est toute l’opération idéologique du « barrage anti-Nupes » que de nous préparer à ces alliances pour qu’elles ne paraissent plus « contre-nature ». Et cela va devenir également vrai à l’inverse : pour maintenir des majorités introuvables LR et macronisme devront de plus en plus composer avec le RN.
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Autrement dit : faire barrage au RN en votant pour le macronisme ou LR c’est voter pour deux forces politiques qui ont, in fine, vocation à s’allier à la première. À ce stade la « politique du barrage » consiste donc à un jeu de dupes : en pensant faire barrage à un parti en votant pour un autre, on vote pour un mouvement politique, qui, au bout du compte fera alliance avec celui que nous voulions contrer et appliquera la même politique. Les compromis se feront bien sur les questions économiques et non pas sur les politiques contre les minorités et sur l’autoritarisme, positions où tout ce beau monde se retrouve.
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Après que le PS et l’UMP se soient fondus dans LREM (ne laissant derrière eux que deux partis moribonds), et en se coalisant se soient extrême droitisés, il ne reste plus que l’opération suivante : l’alliance concrète avec les forces d’extrême droite. Là aussi ces unions ont surpris dans les autres “démocraties libérales” européennes : l’alliance de la droite classique avec les mal nommés “Démocrates de Suède”, l’alliance entre Berlusconi et l’extrême droite (néo)fasciste en Italie, la coalition de plusieurs partis de droite, notamment avec le parti démocrate chrétien, qui a mené Orban au pouvoir en Hongrie… Il n’y a donc absolument pas de quoi être surpris de voir ces frontières entre droite dite libérale et extrême droite se briser : la bourgeoisie macroniste a aussi compris qu’il n’y a plus entre elle, et l’extrême droite labellisée comme telle, qu’une différence de degré et non plus de nature.
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Partout ailleurs c’est l’alliance entre les équivalences du macronisme et l’extrême droite qui permettent à la seconde d’accéder au pouvoir.
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Ce qui est à craindre : non pas le fascisme, mais un axe bloc libéral – extrême droite, déjà en cours de construction avec le macronisme en initiateur.
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C’est mon analyse sur le « déjà-la fasciste » : la dictature est déjà-là, nous vivons déjà dans une politique classiquement d’extrême droite avec des éléments de fascisme, toutefois l’instauration d’un régime fasciste (à ce stade) n’est pas nécessaire pour la bourgeoisie et les vrais fascistes (minoritaires mais qui existent) n’ont pas les moyens de leur ambition.
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Sur-diaboliser le RN c’est dédiaboliser le macronisme, c’est donc dédiaboliser l’extrême droite dans ses modalités pratiques : c’est ici et maintenant que les opposants sont arrêtés, mutilés, éborgnés, fichés S, mis dans le coma, que des médias sont censurés, des journalistes tabassés, des migrants maltraités, laissés à la mort en Méditerranée…
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C’est seulement en détruisant le macronisme que l’on peut espérer qu’il emporte le RN dans sa chute : car le RN et Macron c’est en réalité le même monde, le même socle d’idées, les mêmes héritages historiques revendiqués et – in fine – les mêmes promoteurs.
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Et puisque nous ne faisons que perdre, l’introspection peut parfois avoir du bon : la “stratégie” du barrage comme unique vision pour l’avenir, stratégie de faiblesse et de chantage moral, appartient aux causes de notre spirale de défaite, à notre absence de confiance en nous, à notre manque d’ambition, là où il est grand temps de privilégier une réelle sécession d’avec la bourgeoisie autoritaire qui s’apprête à faire bloc et à se jouer, une fois de plus, de nos insuffisances et de nos peurs.
Il y a de quoi craindre mais il faut craindre maintenant : ce n’est pas demain que nos libertés élémentaires (manifestation, rassemblement, expression…) sont toutes remises en question, que la xénophobie la plus crasse s’exprime contre les musulmans, que nos droits sociaux sont balayés, c’est sous Macron et c’est donc contre lui qu’il nous faut riposter, de la même manière que nous le ferions sous un gouvernement labellisé d’extrême droite.
(...)

Et aussi :
- Le gouvernement français macroniste est d’extrême droite - Les néofascistes italiens trouvent le gouvernement français trop radical

Arrêter de craindre le danger fasciste, craindre le danger Macron

GOUVERNEMENT TRUMPISTE

Le 22 mars, la maison du maire de Saint-Brévin était visée par un incendie criminel en pleine nuit. Des néo-nazis ont tenté de le brûler vif parce qu’il acceptait l’accueil d’un centre pour réfugiés dans sa commune. Après l’attentat, ce maire n’a reçu aucun soutien de l’Etat, et les autorités ont même aidé les néo-nazis à manifester sur la place de la mairie le 29 avril. Épuisé et terrorisé, l’élu annonçait sa démission et son départ de Saint-Brévin peu après.

➡️Ce jeudi 11 mai, la Première Ministre Élisabeth Borne a été invitée à réagir sur ces faits gravissimes par France Info. Sa réaction ? « cela montre qu’il y a une montée de l’extrémisme dans notre pays ». Elle a réussi l’exploit de ne PAS DIRE UNE FOIS au micro le mot "racisme", ni "extrême droite", ni "fascisme". Encore plus grave, alors qu’elle était relancée à plusieurs reprises sur les motivations de l’incendie, elle a répété : "l’extrémisme il vaut des deux côtés". De quels « côtés » parle cette personne ? Des réfugiés et des néo-nazis ? Des racistes et des anti-racistes ? Sidérant.

➡️La réaction du gouvernement français est mot pour mot celle de Donald Trump. En août 2017, une manifestation néo-nazie avait eu lieu à Charlottesville aux USA. Un militant d’extrême droite avait foncé en voiture sur un cortège contre le racisme, tuant une jeune femme. Trump avait alors déclaré : "les deux côtés sont à blâmer » et avait ajouté : « je condamne tous les types d’actes de violence ». Cette réaction avait provoqué une indignation mondiale. Trump avait mis dos à dos les fascistes et les antifascistes, sa sortie avait été critiquée partout.
Ce gouvernement n’a rien à envier à l’extrême droite trumpiste. Mensonges et fake news, violences d’Etat, bienveillance envers les néo-nazis et maintenant renvoi dos à dos de l’extrême droite et de ses victimes.

➡️Plus cynique encore, le clan Macron profite désormais de l’attentat de Saint-Brévin pour criminaliser les « agressions » envers les élus. C’est à dire les autocollants ou tags sur les permanences de députés macronistes. Ces gens utilisent Saint-Brévin pour mettre sur le même plan le fait de tenter de brûler un maire par racisme et la contestation contre la réforme des retraites. Ils iront jusqu’au bout de l’abjection tant qu’on ne les fera pas tomber.

L’interview affolante de Borne : https://twitter.com/i/status/1656581800586534912

(post de Contre Attaque)


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