Après les annonces de Bayrou : Ce qui vient n’a pas de nom. Ce n’est pas un remake. Un nouveau soulèvement qui portera tous les anciens en lui, et bien plus encore ?

La révolte post GJ, plus profonde et plus radicale encore ? - Puiser dans 1789

mardi 22 juillet 2025

Un nouveau soulèvement pour l’automne 2025 ?!
La révolution n’est pas à la mode et elle semble hautement improbable, même pour les minorités rebelles, et pourtant elle reste imprévisible, indispensable et incontournable pour amorcer les nécessaires ruptures radicales avec le système en place.

⬛️ ANNONCE DE BAYROU, UNE BOMBE A RETARDEMENT

L’ambiance est lourde. Partout en France, l’été 2025 ne suffit pas à faire oublier ce que tout le monde sent venir : la rentrée s’annonce explosive. Les annonces du gouvernement Bayrou — austérité renforcée, recul des services publics, offensive sécuritaire déguisée en réforme — sont autant d’allumettes lancées dans une cocotte-minute prête à exploser. Et dans les couloirs feutrés du pouvoir, ça commence à suer.

Ils ont peur. Peur d’un retour des Gilets jaunes. Ce mouvement qui les a traumatisés. Ce soulèvement populaire qu’ils n’ont jamais réussi à étouffer totalement malgré les LBD, les nasses, les interdictions de manifester, les juges d’exception, les campagnes de diffamation médiatique. Ce spectre jaune hante encore le pouvoir. Il rôde, il inquiète. Et pourtant, il ne reviendra pas… pas sous la même forme.

Car le mouvement a muté. Il s’est transformé, il s’est disséminé, il s’est enraciné. Les ronds-points sont désertés, mais la colère est toujours là, plus vive que jamais. Ceux qui ont enfilé le gilet fluo en 2018 ne l’ont pas rangé dans un tiroir. Ils ont changé, ils ont appris, ils se sont politisés. Ils sont devenus enseignants grévistes, infirmières révoltées, jeunes en lutte, mères en colère, syndicalistes désabusés, militants de terrain. Ils ont compris que les revendications sociales ne peuvent pas s’arrêter à la taxe sur le gasoil ou à la fin du mois. Ce qu’ils veulent maintenant, c’est un autre monde.

Et ils ne sont plus seuls. Car ce qui arrive, ce qui frémit sous la surface, ce qui se prépare dans les AG, les collectifs, les quartiers, c’est un mouvement plus large, plus transversal, plus ancré dans la réalité sociale que ne l’a jamais été celui des Gilets jaunes. Il touche les classes moyennes, pressurées jusqu’à l’os, coincées entre la peur de tomber et l’impossibilité de vivre dignement. Il touche les jeunes, sans avenir ni repères, pour qui l’espoir ne passe plus par les urnes. Il touche les retraités qui n’arrivent plus à payer leur chauffage, les agriculteurs écrasés, les précaires invisibles. Tout le monde sait. Tout le monde sent. Tout le monde attend.

La paix sociale ne tient qu’à un fil. Les hausses de prix, les pénuries dans les hôpitaux, les enseignants en burn-out, les services publics qui s’effondrent, les policiers surarmés pour faire oublier le manque de justice… La France est un volcan. Et Bayrou, ce vieux centriste sorti du placard de la Cinquième République, pense pouvoir gérer ça comme un maire de province gère une fuite d’eau. C’est risible. C’est tragique. C’est dangereux.

Le pouvoir croit avoir tué les Gilets jaunes. Il a juste nourri leurs enfants. Le gouvernement croit avoir divisé le peuple avec le pass sanitaire, les polémiques identitaires, les chaînes d’infos en boucle. Il n’a fait que créer des rancunes supplémentaires. Des douleurs. Des humiliations. Et maintenant, il pense que la peur suffira à maintenir l’ordre ? C’est mal connaître la France.

Car ce qui se lève, ce n’est pas seulement une vague sociale. C’est une lame de fond. Ce ne sont pas des casseurs. Ce sont des vies brisées. Ce ne sont pas des extrémistes. Ce sont des gens ordinaires qui n’en peuvent plus. Ce sont ces millions de Français qui ont manifesté, pétitionné, débattu, résisté, et qui ont vu leurs luttes piétinées, méprisées, moquées. Ce sont ceux qui ont tout tenté dans le cadre. Et qui en sortent.

Alors oui, le pouvoir tremble. Il redoute septembre. Il multiplie les appels au calme, les flics en civil, les drones, les arrêtés préfectoraux. Il active les syndicats amis, les éditorialistes à gages, les influenceurs « républicains ». Mais ça ne suffira pas. Parce que cette fois, ce n’est pas un mouvement social. C’est une colère générationnelle. Une colère systémique. Une colère de classe.

Les pancartes sont prêtes. Les slogans aussi. Les mots d’ordre circulent déjà. Les collectifs se reforment. Les syndicats de base reprennent contact. Les réseaux militants mutualisent. Et surtout, surtout, la mémoire du mouvement est intacte. Ce qui avait été appris dans le feu de l’hiver 2018 est aujourd’hui une expérience précieuse. Ceux qu’ils croyaient brisés sont en réalité en train de renaître.

Ce qui vient n’a pas de nom. Ce n’est pas un remake. Ce n’est pas une répétition. C’est une autre époque. Une autre énergie. Un nouveau soulèvement qui portera tous les anciens en lui, et bien plus encore.

Bayrou, Macron, Darmanin et compagnie peuvent bien durcir le ton, déployer leurs blindés, criminaliser encore un peu plus la contestation : ils ne gouvernent déjà plus que par la peur et l’illusion. Leur autorité est morte. Ne reste que l’arrogance.
Et lorsque le couvercle sautera, ce ne sera pas un accident.
Ce sera une révolte logique, légitime, inexorable.


KLL pour le Pavé Lorrain

#GiletsJaunes #bayrou #Macron #septembre2025

- avec une vidéo : https://www.facebook.com/share/v/16hnXTjFKb/
- source : https://www.facebook.com/LePaveLorrain

voir aussi :

  • Budget Bayrou : qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ? - Mardi 15 juillet, le Premier ministre issu d’un gouvernement minoritaire a annoncé le plan d’économie le plus violent que nous ayons récemment connu. Le programme est simple : prendre aux pauvres, aux fonctionnaires, aux malades, aux salariés, aux retraités pour pouvoir continuer de donner aux riches. Que contient son plan et pourquoi cela représente-t-il un tournant que nous ne devons pas tolérer ? (...) Ce gouvernement n’a aucune légitimité démocratique : il y a tout juste un an, les macronistes étaient battus à plate couture aux élections. Il faut le dire et le redire autour de nous : ils n’ont pas la moindre légitimité à nous faire payer davantage et nous faire soigner moins bien. Partout, la désobéissance doit s’étendre : aucun fonctionnaire, aucun agent ne devrait accepter de recevoir des ordres d’eux. Bayrou, le menteur de Betharram, ce politicien intriguant et détestable qui nous hante depuis notre naissance, doit partir. Macron, ce président bourgeois, arrogant et si sûr de lui, doit dégager. Il est vraiment temps pour lui de nous voir “venir le chercher”.
  • Comment les bourgeois camouflent les 211 milliards d’aides aux entreprises - Pendant six mois, une commission d’enquête du Sénat a convoqué les PDG et cadres dirigeants de 33 grands groupes. Objectif officiel  : comprendre combien d’argent public ces mastodontes, ainsi que l’ensemble des entreprises en France, encaissent chaque année, et avec quels contrôles (spoiler : quasiment aucun), alors que dorénavant c’est carrément un gel des prestations sociales qui est envisagé pour “assainir” les finances publiques en faisant contribuer exclusivement les plus pauvres. Mise sur pied à l’initiative du groupe communiste, mais présidé par un Républicain, la commission a rendu son rapport le 8 juillet. Ce qu’elle révèle n’est pas nouveau, mais le chiffre ne cesse d’augmenter : il atteint carrément 211 milliards d’euros sur un an. Face à ce chiffre monstrueux, les chroniqueurs de plateaux TV, les think tanks patronaux et les politiciens droitiers nous bombardent d’arguments tous plus mensongers les uns que les autres. On les liste ici et on y répond. (...) Les aides ne sont pas évaluées, pas suivies dans le temps, pas conditionnées. Un système opaque et une dispersion qui nourrit l’illusion qu’il ne s’agirait pas d’un système cohérent. Or il l’est : c’est celui de la captation de la richesse publique par les intérêts privés. Pendant qu’on coupe dans les services publics, qu’on réforme l’assurance chômage et qu’on serre la vis aux minima sociaux, l’État organise la redistribution à l’envers. L’argent versé sans conditions alimente les profits, les délocalisations, et les plans de licenciements massifs.
  • La dette de l’injustice fiscale - Attac, l’Observatoire de la justice fiscale et le CADTM publient un rapport intitulé « La dette de l’injustice fiscale » qui détaille, avec un travail inédit de chiffrage, comment la diminution des recettes publiques et les cadeaux fiscaux ont creusé la dette publique.
  • Comment faire la révolution ? Quatre leçons de 1789 - Le 14 juillet est une date que les autorités étatiques ont transformée en commémoration de l’unité de la Nation, toute classe sociale confondue, alors que cette date représente le début de la Révolution française, avec la célèbre prise de la Bastille. Ce jour peut être l’occasion de se rappeler qu’à une époque où tout semblait figé, hiérarchique, inscrit dans l’ordre naturel des choses, il a été possible de renverser la table et de mettre fin à des siècles de domination d’une classe sociale aristocratique sur les autres. Si cette révolution de 1789 est inachevée, qu’elle a aussi charrié son lot de violences et de massacres, qu’elle a débouché sur l’instauration progressive d’une République bourgeoise, dont nous subissons en ce moment pleinement le potentiel antidémocratique, elle nous rappelle aussi que parfois toutes les injustices peuvent déboucher sur de grands bouleversements qui changent la vie.
    Comment y parvenir ? C’est une question que beaucoup de gens se posent, et les modes d’emploi qui circulent le plus ne sont pas convaincants. D’un côté, certains disent qu’à force que la situation économique et sociale se dégrade, le mécontentement croissant va pousser les gens à la révolte, qui n’aura besoin ni de cadre ni de théorie pour exploser. Bref, le “ça va péter”. Oui mais quand, et comment ? De l’autre, des experts de la lutte sociale ou de la politique institutionnelle nous expliquent que le changement viendra de l’action organisée de quelques personnes qui sauront se faire l’écho de la colère globale et prendront le contrôle des institutions pour changer les choses, avec le soutien et au nom du peuple. Aucune de ces théories n’est satisfaisante. La première pousse à l’inaction et la seconde à la passivité et la soumission, et aucune ne propose de réponse satisfaisante à une question fondamentale : si quelques personnes renversent la société au nom du peuple, comment s’assurer qu’elles ne prennent pas le pouvoir sur la société nouvelle, comme cela s’est produit systématiquement en cas de révolution ? Mais avant de se pencher sur l’après, revenons sur l’avant, sur les éléments déclencheurs et déterminants des révolutions, en se basant sur celle de 1789. Quatre grands éléments me semblent avoir été sous-estimés ou peu pris en compte par les récits militants et officiels et méritent que l’on s’y attarde, éventuellement pour s’en inspirer. (...) La révolution de 1789 et ses suites nous rappellent deux choses : d’abord, que jamais les contemporains d’une révolution ne la voient arriver. Ensuite, que le processus révolutionnaire produit des transformations très rapides des idées, et que des choses inconcevables pour la plupart des gens peuvent devenir, en quelques mois, absolument essentielles.
    (...) Il est à la mode, dans les milieux de gauche, de parler de la nécessité d’une alliance de classe pour réussir à renverser l’ordre établi. Mais en laissant toute la direction politique des opérations aux plus fortunés et diplômés, on s’assure, comme en 1789, de leur laisser le pouvoir une fois la révolution enclenchée.
    (...) Les livres n’ont-ils donc joué aucun rôle dans la mutation des croyances populaires qui ont mené à la remise en question des autorités en place ? Au contraire : c’est bien la profusion de livres et leur diversité qui a produit un changement culturel important. “La lecture, en investissant les circonstances les plus ordinaires de l’existence, en s’emparant avec avidité de textes vites abandonnés, a perdu la référence religieuse qui l’avait longtemps habitée. Un nouveau rapport au texte s’est ainsi construit, irrespectueux des autorités, tour à tour séduit et déçu par la nouveauté et, surtout, peu enclin à la croyance et à l’adhésion. (…) Pourquoi dès lors ne pas penser que l’essentiel est moins dans le contenu subversif des livres “philosophiques”, qui n’ont peut-être pas l’impact persuasif qu’on leur attribue généreusement, que dans un mode de lecture inédit qui, même lorsque les textes dont il s’empare sont tout à fait conformes à l’ordre politique et religieux, développe une attitude critique, détachée des dépendances et des obéissances qui fondaient les représentations anciennes ?”
    Cette hypothèse sur les prémisses culturelles de la Révolution française est précieuse : elle nous permet de sortir de la quête du grand livre, du grand manifeste, du discours parfait qui viendrait “éduquer” ou “éclairer” les masses
    (...) L’analyse de Chartier nous permet de sortir de l’élitisme des idées, et de considérer la multiplicité de ce qui peut constituer une culture révolutionnaire : films, séries, jeux vidéos, livres, même imparfaits sur le plan politique et théoriques, seront à intégrer au panthéon d’une future révolution.
    (...)1 – Les révolutions sont toujours improbables et inattendues (...) 2 – La lutte des classes à la racine de la révolution (...) 3 – Le changement des mentalités est une affaire de pratiques plutôt que d’éducation (...) 4 – Le style a son importance (...) Le 14 juillet 1789 a été célébré, cette année comme les autres, par un défilé militaire où les nouveaux blindés Centaure, commandés par Macron pour le maintien de l’ordre, ont figuré en bonne place. La classe bourgeoise française est toutefois coincée par ce paradoxe, puisqu’elle doit célébrer une Révolution qu’elle craint, pour son caractère imprévisible et les conséquences qu’elle a malgré tout eu sur la situation de la classe régnante à l’époque. C’est pourquoi elle dépolitise et militarise le 14 juillet. On pourrait, en réaction, tourner le dos à cet héritage historique, et lui en laisser le monopole. Ou bien venir y puiser de quoi préparer la prochaine prise de la Bastille.

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