Ce n’est pas parce que nous sommes séparé.e.s, enfermé.e.s, camisolé.e.s chez nous, derrière des écrans et la peur sanitaire, que ne gronde pas la colère. Depuis le début du confinement, nous sommes divisée par la peur de l’autre, la délation, la « responsabilité collective sanitaire ». Depuis le début nos activités sont classées en utiles ou inutiles, par celles et ceux même qui font de la société un champ de ruine.
Mais étant donné les réactions collectives, il semblerait que le temps de la rue ne soit pas encore venu.
Nous allons attendre d’être aux côtés des soignant.e.s, des enseignant.e.s, des travailleu.r.se.s sociaux, des chômeu.r.ses, des gilets jaunes, des futur.e.s retraité.e.s, des étudiant.e.s, des ouvrier.e.s, de toutes les personnes qui n’auront pas pu accompagner leur proches à la mort ni les enterrer, des intermittent.e.s du spectacle…de toutes celles et ceux qui seront resté sur le carreau des milliards donnés aux grandes entreprises et aux banques pour endiguer la crise…
Nous allons attendre d’être avec toutes celles et ceux qui ne sont pas rentables et utiles à cette société et qui doivent mettre la clé sous la porte suite au confinement et à l’interdiction de travailler.
Toutes celles et ceux qui ne peuvent plus payer leur loyer, qui n’ont plus rien à manger, plus de liens humains.
Toutes celles et ceux qui auront été enfermés en détention ou CRA sans soins ni visites, dans leur barre d’immeuble sans jardin, à la maison avec un conjoint violent…
Toutes celles et ceux qui se sont vu imposer leurs congés et leur temps de travail, toutes celles et ceux qui se sont fait criminaliser par des contrôles abusifs…
Les colères que l’ont sentait déjà jaillir un peu partout avant le confinement ne se sont pas éteintes, elles s’organisent tapis dans la pénombre pour mieux sortir en un bloc, toutes ensembles, sans se laisser diviser par les peurs et les directives de l’état d’urgence sanitaire.
Ne nous trompons pas d’ennemis, ce n’est pas notre voisin.e qui exploite depuis des siècles les peuples et la planète.
Ce n’est pas notre voisin.e qui passe des ordonnances sur le code du travail pendant qu’on est confiné.
Ce n’est pas votre voisin.e qui commande des drones en pagaille, des systèmes de surveillance géolocalisé et qui piste les sentiers de montagne en hélicoptère pendant qu’on est confiné.e.
Ce n’est pas votre voisin.e qui décale les contraintes de pollution des grandes entreprises et qui leur donne des milliards d’euros issus de nos impôts pendant qu’on est confiné.e…
Non, c’est le système de la richesse de quelques un.e.s aux dépend de tou.te.s, ce système qui ne tient que sur l’exploitation, la domination, l’aliénation, les privilèges et les inégalités. Ce système dont on commence à connaître les rouages de manipulation des émotions et des imaginaires, de divisions des peuples. Ce système qui repose sur la peur, la capacité de résilience au choc pour intégrer toujours plus de surveillance, de répression et de technologie.
Ceci est un appel à se rassurer les un.e.s les autres
à se dire qu’on n’est pas dupe de leur stratégie de camisole
qu’on est prêt à faire bloque tous ensemble lorsqu’il le faudra, pour enrayer leur machine infernale et se réapproprier nos systèmes collectifs.
Avant, après, pendant le 1er mai, partout,
tapissons les rues, les murs, les espaces publiques de nos colères et revendications.
- Appel à manifester nos colères
- Avant, après, pendant le 1er mai, partout, tapissons les rues, les murs...
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