Amnesty International : la répression en France menace sérieusement le droit de manifestation et d’expression

Des lois contraires au droit international ont été utilisées de manière massive

mardi 29 septembre 2020, par Auteurs divers.

Voici le rapport accablant d’Amnesty contre la France, le gouvernement, les systèmes policiers et judiciaires :

- France : Comment des milliers de manifestants pacifiques ont été arbitrairement arrêtés et poursuivis - Depuis fin 2018, en France, la répression des manifestations a été d’une ampleur inédite. Manifester pacifiquement expose au risque de violences policières, mais aussi à celui de finir en garde-à-vue. En effet, les autorités ont instrumentalisé des lois contraires au droit international pour verbaliser, arrêter arbitrairement et poursuivre en justice des gens qui n’avaient commis aucune violence. Enquête.
(l’enquête comporte une sélection d’exemples hallucinants, mais on peut en trouver plein d’autres relatés sur internet)

- extraits :

Au cours des dernières années, les mouvements de protestation se sont multipliés sur tout le territoire français : du mouvement des « Gilets jaunes » aux manifestations appelant à une action face à l’urgence climatique, en faveur de la justice sociale ou encore contre l’impunité policière et le racisme au lendemain de l’homicide de George Floyd aux États-Unis

Nous avons enquêté pendant 18 mois sur la réponse des autorités à ces mouvements sociaux, recueilli et recoupé le témoignage d’une centaine de manifestants arrêtés et poursuivis, et rencontré les autorités Le constat est inquiétant. Depuis 2018, des milliers de personnes ont été verbalisées, interpellées, arrêtées et poursuivies en justice pour des activités pacifiques qui n’auraient pas dû être considérées comme des infractions. Parmi elles, des manifestants, mais aussi des journalistes ou observateurs des droits humains ont notamment été pris pour cible.

Des lois contraires au droit international ont été utilisées de manière massive, et une nouvelle loi, dite « anticasseurs » a été promulguée. Et c’est encore sur ces lois que s’appuie le nouveau Schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) du ministère de l’Intérieur.

Sophie, une femme ayant rejoint le mouvement des Gilets jaunes, nous a indiqué qu’elle avait été arrêtée pour « participation à un groupement en vue de la préparation de violences » après avoir gonflé des ballons de baudruche sur les Champs-Élysées le 14 Juillet.

Ainsi, Brice, journaliste, était en train de filmer une manifestation des Gilets jaunes à Paris en avril 2019 lorsqu’il a été arrêté, maintenu en garde à vue pendant 48 heures et inculpé pour « violences », « dissimulation du visage » et « préparation de violences ». « Je trouve absurde que le parquet ait requis [une peine de] trois mois, sachant que je suis journaliste et qu’il n’y avait aucune preuve contre moi », a-t-il déclaré. Il a été acquitté par la suite.

Amnesty International : la répression en France menace sérieusement le droit de manifestation et d’expression
Même des journalistes sont arrêtés, mis en garde à vue et poursuivis

- voir aussi :

- Autres exemples parmi des centaines d’autres :

P.-S.

Remarques

Amnesty fait des distinctions un peu hâtives et un peu trop en phase avec le régime policier et merdiatique entre manifestants soi-disant « pacifiques » et soi-disant « violents » (alors que tout le monde sait bien que définir ces termes reste subjectif, contextuel et impossible, il serait déjà plus objectif de parler d’actes légaux ou d’actes illégaux), mais sinon le rapport est intéressant.

Autre remarque : quand on sait qu’on subit en france un régime policier et antidémocratique, ces pratiques de terrorisme étatique ne doivent pas nous étonner. Il est en effet logique et inévitable qu’un tel régime use et abuse de violences, de répression en tout genre et de lois liberticides dès qu’il se sent contesté un peu sérieusement.
Ca n’empêche pas que ça reste scandaleux bien sûr.


Forum de l’article

  • Amnesty International : la répression en France menace sérieusement le droit de manifestation et d’expression Le 5 octobre 2020 à 13:27, par Auteurs divers

    édifiant : Amnesty International, les droits de l’homme et la contre-insurrection
    « Aussi sûrement que nos diplomates et nos militaires, les ONG américaines sont dehors, engagées et se sacrifiant sur le front de la liberté. Les ONG sont un tel multiplicateur de force pour nous, une part très importante de notre équipe de combat  ». Colin Powell (2001)

    Le 29 septembre 2020, Amnesty International a publié son dernier rapport, intitulé Arrêtés pour avoir manifesté. La loi comme arme de répression des manifestants pacifiques en France. Comme d’habitude, les conclusions du rapport seront reprises par les grands médias nationaux sans aucune distance critique – s’ils en étaient capables, cela se saurait. Comme d’habitude, ce rapport confortera « la gauche » et « les humanistes » : « on vous avait bien dit qu’il y avait un problème dans ce pays ».

    Comme d’habitude, l’autorité morale, quasi-sacerdotale des organisations de défense des droits de l’homme se suffira à elle-même. Personne ne lira le rapport, mais tout le monde s’émouvra : « si Amnesty dit qu’il y a un problème, alors ça doit être sérieux ».

    (...)

    Amnesty International aura au moins la décence de mettre des guillemets à « casseurs », laissant ainsi supposer que l’organisation ne reprend pas à son compte la construction délirante de l’appareil policier. Mais la décence s’arrête ici, tellement rien ne va dans ce passage. Tout d’abord, l’accusation de « violences graves ». On aimerait qu’Amnesty nous éclaire sur trois points : premièrement, qu’est-ce qui définit une « violence grave », si ce n’est la complexion affective de l’observateur ? Deuxièmement, qui est Amnesty International pour se permettre de qualifier le comportement de manifestants de « graves » ? Et enfin : qui leur a demandé leur avis ? Et en quoi est-ce pertinent pour leur rapport, qui porte précisément sur autre chose ? Nous pouvons supposer que les auteurs du rapport sont suffisamment subtils pour savoir que cette qualification n’a aucun intérêt juridique, ni même aucun intérêt tout court. En vérité, c’est vers sa fonction stratégique qu’il faut se tourner pour la comprendre. Il s’agit uniquement pour Amnesty International de signifier quelque chose à l’État, que l’on pourrait formuler comme suit : « nous condamnons ’la violence’ comme ’mode d’action politique’ dans un ’régime démocratique’ ; il est vrai que nous critiquons l’action de votre appareil répressif dans notre rapport mais quant à ’la violence’, nous sommes à vos côtés. Par conséquent, pourriez-vous réagir à notre rapport s’il vous plaît et éventuellement nous associer aux prochaines réflexions sur la réforme de la doctrine du maintien de l’ordre ? ».

    En vérité, tout le passage se lit au travers de cette fonction stratégique. Il s’agit uniquement de jeter l’opprobre sur les « mauvais manifestants » afin de signifier à l’État que, considérant que nous vivons dans une « démocratie », Amnesty se place du côté de l’ordre et de la sécurité, dans une position qui demeurera « respectable » aux yeux des autorités.

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  • Amnesty International : la répression en France menace sérieusement le droit de manifestation et d’expression Le 30 septembre 2020 à 11:34, par robert

    Et ça continue de plus belle, le régime se fout des critiques et des dossiers :

    🐷 89 NOUVEAUX BLINDÉS POUR LA REPRESSION : 65 MILLIONS D’EUROS !

    - Des blindés flambants neufs à 700 000 euros pièce. 14 milliards d’euros pour la « sécurité » en 2021 -
    ➡️Il n’y a pas d’argent magique pour la santé, pas de moyens pour donner des masques aux écoliers, pas de sous pour payer décemment les ouvriers. Par contre, le gouvernement va débloquer des centaines de millions d’euros pour augmenter sa force répressive. Pour faire la guerre à sa propre population.

    ➡️C’était une annonce du « schéma national du maintien de l’ordre » dévoilé récemment : l’arsenal lourd va être considérablement durci. Le rapport expliquait que « l’engagement de moyens aériens (hélicoptères, drones) devra être développé » et « les moyens spéciaux de type engins lanceurs d’eau ou véhicules blindés méritent d’être renforcés » puisqu’ils ont « prouvé leur intérêt ».

    ➡️Les blindés – en lexique officiel, les VBRG pour Véhicules blindés à roues de la Gendarmerie – ont été achetés après mai 68, dans les années 70. Ils n’ont quasiment jamais été utilisés en Métropole, sauf à de très rares occasions. Ils ont refait leur apparition tout récemmment sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ou contre les Gilets Jaunes. Le symbole de la militarisation du pouvoir.

    ➡️ La gendarmerie considère que sa flotte de blindés est « vieillissante », et que sur les 155 blindés, il n’en resterait plus que 80 opérationnels… Quelques blindés avaient été rénovés à prix d’or, et des véhicules de l’armée, les VAB – pour Véhicule de l’Avant Blindé – avaient été « adaptés » par les gendarmes. Des engins de guerre pour le maintien de l’ordre. Mais cela ne suffisait pas.

    ➡️Le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance vient de publier un dossier pour présenter les grandes lignes du projet de loi de finances 2021, et annonce que la Gendarmerie pourra acheter des blindée neufs l’an prochain. Au total, la mission « Sécuritésé doit être dotée d’une enveloppe de 13,9 milliards d’euros, augmentée d’un milliard d’euros au titre du plan de relance pour le ministère de l’Intérieur. Pour la Gendarmerie nationale, c’est une hausse considérable de 42% des « dépenses d’investissement », fixés à 198 millions d’euros.

    ➡️ La gendarmerie mobile pourra acheter 89 blindés pour à peu près 65 millions d’euros. Prix à l’unité, autour de 700 000 euros. Les gendarmes se réjouissent déjà d’un « gain opérationnel sans équivoque, avec notamment une meilleure mobilité et la possibilité de mettre en œuvre de nouveaux moyens optroniques et armements non-létaux ». Tout un programme. La firme française Arquus, propose un blindé militaire baptisé « Sherpa Light », utilisé par les armées du Chili, du Liban et du Koweï. L’entreprise Nexter Systems propose une version « gendarmisée » d’un Véhicule blindé multi-rôles. Des engins utilisés par l’armée de Terre, qui en a commandé 978 exemplaires d’ici 2030, pour ses opérations de guerre extérieure. L’un de ces deux modèles viendra renforcer la flotte répressive des gendarmes dans nos rues. Et ce programme s’accompagne du recrutement de plusieurs milliers d’agents.

    L’ordre, ça rapporte !

    Le dossier de presse complet ici : https://www.economie.gouv.fr/presse
    Un magazine de gendarmes : https://www.pandore-gendarmerie.org/actualites/projet-loi-de-finances-2021-la-gendarmerie-renouvellera-enfin-ses-blindes

    Post de Nantes Révoltée

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