Ce double sabotage (ligne TGV + engins et bâtiments d’une carrière du Groupe Cheval BTP) montre qu’un petit rien peut grandement faire dérailler la mégamachine, qui apparaît plus fragile qu’on ne s’imagine.
Un article-poème a salué le 27 octobre sur Indymedia Nantes ce double sabotage réussi en Drôme.
Il a été aussi publié sur Attaque.noblogs.org, voici :
Alixan et Saint-Marcel-lès-Valence (Drôme) : Attaque contre Cheval TP et la SNCF
Une route de plus vers nulle part
poème d’une attaque contre Cheval TP et la SNCF
on pourrait croire que tôt ou tard
les villes se cognent à des limites
qu’autour ça craque de zones et d’sites
et qu’on peut plus aller plus vite
on pourrait s’dire que ça suffit
béton bitume aménag’ments
ils s’enrichissent à l’étal’ment
complices sont les gouvernements
on pourrait cesser d’ignorer
qu’ils extraient des tonnes de matières
toues ces gravières et ses carrières
la terre pleure des larmes de poussière
on pourrait peut être sout’nir
celleux qui s’battent contre le désatre
de St Péray à Toulouse-Castre
rebelles diurnes ou sous les astres
on pourrait se rendre en Ardèche
où les machines saccagent la plaine
les réfractaires ils les malmènent
ballet de keufs de camions-bennes
ils pourraient apprendre à nous craindre
ceux qu’ont les lois de leurs cotés
ou les moyens d’les contourner
ils parient leurs propriétés
on pourrait attendre qu’y fasse noir
franchir les clôtures en silence
disposer nos bouteilles d’essence
éclairer c’trou de not’ vengeance
on pourrait entendre le lend’main
« ah les vandales, ah les vauriens »
leurs commentaires ça nous fait rien
l’incendie nous a fait du bien
une dernière strophe pour la route
qu’celle-ci se fasse ou se fasse pas
on calcule pas les résultats
on joue on s’aime et on se bat

- Alixan (Drôme) : sabotage le 27 octobre visant Cheval TP et la SNCF
La presse mainstream à propos du sabotage visant le Groupe Cheval en même temps que la ligne TGV :
- Incendies dans une carrière du groupe Cheval : des pertes estimées à plusieurs millions d’euros - Plusieurs incendies sont survenus dans une carrière du groupe Cheval, à Saint-Marcel-lès-Valence, dans la nuit du 26 au 27 octobre. Alors qu’un bâtiment et plusieurs engins de chantier ont été brûlés, pour le directeur d’exploitation, Gilbert Belda, l’origine criminelle ne fait aucun doute.
- Incendies criminels à Alixan et Saint-Marcel : « Cinq à six millions d’euros de dégâts », pour le groupe de BTP Cheval - Un incendie a détruit plusieurs engins dans la carrière des Barris à Saint-Marcel-lès-Valence (Drôme) dans la nuit de dimanche à lundi. Le préjudice est majeur pour le groupe Cheval qui exploite le site à proximité de la gare Valence TGV. De fait, le trafic des TGV a été fortement perturbé lundi. (...) l’incendie de cinq engins de terrassement, stationnés à plusieurs centaines de mètres les uns des autres dans la nuit de dimanche à lundi (...) Les dégâts sont considérables puisque c’est un préjudice matériel important, les installations ont été détruites par l’incendie, du matériel aussi à proximité, cinq engins ! (...) On peut parler de cinq à six millions d’euros de dommages matériels, d’impact financier. Mais j’ai surtout envie de parler du choc moral profond subi par les équipes. On est une entreprise qui se transforme, on est une entreprise responsable, on se dit aménageur engagé, ce ne sont pas que des mots, c’est une réalité ! (...) C’est vraiment terrible. Je ne sais pas si c’est l’entreprise qui est ciblée, je ne sais pas si c’est la profession, je ne sais pas si c’est moi-même en tant que patron, toujours est-il que c’est la communauté du travail, ce sont des patrons et des ouvriers qui sont touchés.
- Acte de vandalisme sur la LGV Sud-Est : « Cinq à six millions d’euros de dégâts » pour le groupe de BTP Cheval dans la Drôme - La carrière des Barris, proche de la ligne à grande vitesse vandalisée près de Valence, a été touchée quelques minutes avant par un autre incendie. "Je pense que ce sont les mêmes agissements", avance le président de BTP Cheval. Une dizaine de salariés pourraient se retrouver sans emploi pendant quelques mois. (...) L’entreprise a été frappée quelques minutes avant l’incendie de plusieurs mètres de câbles de signalisation dans le secteur de Valence, un acte de vandalisme qui a paralysé le trafic des trains toute la journée de lundi sur la LGV Sud-Est. (...) "L’usine qui a été totalement détruite doit être reconstruite" et il faudra "au moins six mois avant de pouvoir produire à nouveau des matériaux"
- Double sabotage dans la Drôme : la sous-direction antiterroriste saisie - Après deux incendies visant, à trente minutes d’intervalle, des engins d’une entreprise de BTP et des câbles SNCF, les enquêteurs privilégient la piste de l’ultragauche. Des câbles SNCF incendiés sur la commune d’Alixan (Drôme) aux engins et au bâtiment mis à feu dans la carrière de l’entreprise de BTP Cheval à Saint-Marcel-lès-Valence, il n’y a que quelques centaines de mètres, pas plus, souligne une source proche du dossier, et trente minutes d’écart entre les déclenchements des deux sinistres. Et de poursuivre : « Difficile d’imaginer des actions qui n’auraient rien à voir l’une avec l’autre. » Selon nos informations, la Sdat (sous direction antiterroriste) est saisie des deux faits, au regard du préjudice et du mode opératoire notamment. Elle prend donc le relais de la section de recherche de Grenoble.
RQ : Un article publié auparavant sur Ricochets ironisait sur la communication pseudo écolo et soi-disant "responsable" du Groupe Cheval, cette entreprise partenaire-amie-proche des collectivités : Groupe Cheval BTP : archétype de l’entreprise écocidaire qui se gargarise de communication écolo et de développement durable - Petite enquête en partant du projet de bétonisation de La Plaine de St-Péray, L’implication du Groupe CHEVAL BTP dans les travaux de destruction de La Plaine à St Péray pour un projet de « déviation » routière et autres projets immobiliers donne l’occasion de creuser un peu plus la communication en mode greenwashing extrême déployée par ce genre d’entreprise.
Il y aurait aussi de quoi ironiser sur la notion paternaliste de "communauté" du travail "patrons-ouvriers" invoquée par Cheval BTP, qui fait cyniquement table rase de plusieurs générations de luttes des classes.
Au "choc moral" évoqué par le Groupe Cheval concernant la destruction d’une de ses succursales, on pourrait opposer les millions de vies détruites ou sacrifiés par les activités d’entreprises de ce type et les projets et infrastructures nuisibles qu’elles fabriquent. Mais on sait que pour la mégamachine, les vies humaines et non-humaines ne valent rien, seul compte l’argent et le pouvoir.
Jean-Pierre Cheval, qui est aussi « président de la section travaux publics à la fédération du BTP Drôme Ardèche » se plaint de la baisse des chantiers, de la contestation parfois. Des chantiers qui profitent pourtant souvent de la complaisance coupable des élus et de la réglementation qui imposent ou laissent faire des projets nuisibles et ruineux avec l’argent public, mais tellement lucratifs...

- Alixan (Drôme) : sabotage le 27 octobre visant Cheval TP et la SNCF
Extraits d’articles de presse mainstream concernant les TGV
NOTE : selon Le Monde et Le Progrès, le sabotage de câbles a plutôt lieu à Alixan près d’une carrière du groupe Cheval, et non au sud de Valence comme indique par France Info et d’autres.
Sur Le Monde :
C’est un « incendie sur des câbles de signalisation » qui est à l’origine de ces perturbations, a annoncé la SNCF sur son site, dénonçant « un acte de vandalisme ». Lundi matin, des agents ont découvert un départ de feu sur des câbles au sud de Valence, a expliqué le gestionnaire SNCF Réseau, précisant que « les gendarmes [s’étaient] rendus sur place ». En tout, ce sont « 16 câbles » qui devaient être remplacés « sur 25 mètres ».
Selon la gendarmerie de la Drôme, l’acte de vandalisme s’est produit sur la commune d’Alixan, où se situe la gare de Valence TGV. L’enquête a été confiée à la brigade de recherche de Romans-sur-Isère, et la cellule d’identification criminelle du groupement de gendarmerie de la Drôme est également saisie, a déclaré la gendarmerie.
(...)
Après cet incident qui a eu lieu vers 4 heures, le ministère des transports a précisé qu’un « incident supplémentaire » avait eu lieu « aux alentours de 6 h 30 », « aux environs de Bollène, résultant d’un vol de câbles caténaires ».
M. Tabarot a précisé qu’il serait « très attentif aux conclusions de l’enquête » car « on doit régler » la question de la vulnérabilité systémique du réseau ferré français, liée à sa grande étendue, plus de 28 000 kilomètres de voies ferrées qu’il « est compliqué de pouvoir en permanence sécuriser ».

- Alixan (Drôme) : sabotage le 27 octobre visant Cheval TP et la SNCF
Incendie nocturne, câbles détruits, reprise du trafic... Ce que l’on sait des « sabotages » qui ont visé la ligne à grande vitesse dans le Sud-Est - Des retards monstres et des annulations en pagaille. Le trafic ferroviaire a été fortement perturbé dans le sud-est de l’Hexagone, lundi 27 octobre, après qu’un incendie a détruit des câbles de signalisation au sud de Valence (Drôme). Selon les autorités, ce feu détecté au petit matin est d’origine criminelle
(...)
Dans un communiqué, le ministère des Transports a précisé les circonstances de ce qui est décrit comme un « acte de malveillance ». « Aux environs de 4 heures du matin, la ligne à grande vitesse Sud-Est a subi un incendie volontaire sur des câbles de signalisation et de communication, au sud de Valence »
(...)
le feu a été allumé « directement dans les chambres de tirage des câbles », ces coffrets en béton d’où partent les câbles de fibre optique pour être connectés au réseau.
(...)
Pour continuer à circuler, les trains « sont détournés par la ligne classique, ce qui entraîne une réduction des plans de transport », poursuit le communiqué. Mais la situation déjà tendue a été aggravée par un autre acte malveillant : un vol de câbles caténaires survenu un peu plus tard, à 6h30, au niveau de Bollène (Vaucluse). A cause de ce deuxième incident, la ligne classique souffrait d’une capacité « très limitée », a fait savoir la SNCF à l’AFP, et il n’était pas possible d’y détourner autant de trains que souhaité.
(...)
« Environ 50 000 voyageurs TGV » ont été touchés par ces incidents, a déclaré le ministre des Transports, Philippe Tabarot, « sans parler des nombreux voyageurs TER qui ont eu du retard et n’ont pas vu leur train arriver ».
(...)
Selon le ministère des Transports, l’ampleur des destructions a été conséquente, car « 16 câbles sont à remplacer sur 25 mètres, notamment des câbles de fibre optique » nécessaires aux communications. « Une vingtaine d’agents de SNCF Réseau » ont été mobilisés pour effectuer ces réparations au plus vite.
#SNCF Le ministre des Transports s’adresse à la presse dans un point de situation depuis le Centre national des opérations ferroviaires. Il souligne qu’« environ 50 000 voyageurs exclusivement TGV » sont concernés, « sans parler des nombreux voyageurs TER qui ont eu du retard et n’ont pas vu leur train arriver ».
#SNCF Une centaine de TGV sont ou seront concernés aujourd’hui sur la ligne à grande vitesse Sud-Est, opérée par SNCF Voyageurs, Trenitalia et Renfe, à cause d’un incendie volontaire sur des câbles de signalisation et de communication, au sud de Valence, selon le ministère des Transports.
Les trois compagnies ferroviaires annoncent à leurs clients des suppressions de trains totales ou partielles et des retards importants sur le réseau, alors que les liaisons entre Valence Ville (Drôme) et Lapalud (Vaucluse) restent totalement interrompues.
Les travaux de réparation mobilisent une vingtaine d’agents pour remplacer 16 câbles sur 25 mètres, précise le ministère des Transports. Le retour à la normale n’est pas attendu avant mardi matin. Un second incident, un vol de câbles caténaires près de Bollène, a encore aggravé la situation, ajoute le ministère.
#SNCF Un incendie criminel près de Valence a aujourd’hui fortement perturbé la circulation des trains dans la vallée du Rhône, tandis que des caténaires ont été volées dans le Vaucluse. Voici ce que l’on sait de cet incident qui survient en plein milieu des vacances de la Toussaint.
Le ministère des Transports annonce également que le dispositif de surveillance du réseau a été renforcé : 3 200 agents de la Sûreté ferroviaire assurent une veille continue aux côtés des forces de l’ordre, soutenus par des caméras, des drones et des trackers GPS notamment, afin de détecter toute activité suspecte en temps réel.