Accaparemment des terres agricoles par de grandes entreprises capitalistes

Le capitalisme concentre les terres et éjecte les paysans

mardi 11 octobre 2022, par Les Indiens du Futur.

Les règles chaotiques, antisociales, antiécologiques, abstraites et destructrices du capitalisme s’applique évidemment aussi à l’agriculture, comme elles s’appliquent à l’énergie, aux transports ferroviaires, à l’école, aux hôpitaux, etc.

- LIVRE : Hold-up sur la terre - « Hold-up sur la terre » est une enquête de Lucile Leclair qui révèle comment des grandes entreprises accaparent les terres en rachetant des milliers d’hectares à des tarifs inaccessibles aux paysans, provoquant une dépossession à grande échelle.
C’est un phénomène secret mais puissant qui transforme radicalement l’agriculture française : l’accaparement des terres. Naguère « réservé » aux pays du Sud, il se répand rapidement dans notre pays. Des grandes entreprises achètent la terre par centaines d’hectares. Elles profitent des failles de la législation, que laissent perdurer le gouvernement et le Parlement.
(...)
Un hold-up qui ne se traduit pas seulement par une concentration foncière toujours accrue, mais stimule une agriculture industrielle et chimique, visant une production maximale au détriment de la biodiversité. L’arrivée des grands propriétaires fonciers prolétarise aussi les travailleurs de la terre : les paysans deviennent des sous-traitants salariés et perdent toute autonomie.
(...)

- Voir également :

  • Enquête. Méthanisation et agriculteurs : « On gagne plus d’argent à produire de l’énergie que de l’alimentation »… - Enquête. Méthanisation et agriculteurs : "On gagne plus d’argent à produire de l’énergie que de l’alimentation" Quand les agriculteurs gagnent plus d’argent à produire de l’énergie que de l’alimentation, les sols agricoles perdent leur vocation alimentaire
  • De ce fait : La Confédération paysanne réclame l’interdiction du fourrage dans les méthaniseurs
  • Déjà en 2014 :
    • L’accaparement de terres et la concentration foncière menacent-ils l’agriculture et les campagnes françaises ? - La course aux hectares agricoles gagne la France. Si l’arrivée de capitaux étrangers, russes dans le vin ou chinois pour le lait, a été médiatisée, d’autres phénomènes inquiètent. L’étalement urbain et la concentration sans précédent des terres cultivables aux mains de grosses exploitations participent à la disparition des paysans. Alors que l’opacité règne sur les transactions foncières, la logique financière se répand. Des holdings contrôleront-elles demain les campagnes françaises ? La loi d’avenir agricole examinée à partir du 9 avril au Sénat devrait permettre une plus grande régulation du marché foncier. Enquête.
    • Accaparement des terres : demain, à qui appartiendra la planète ? - Des millions d’hectares sont achetés chaque année dans le monde par des multinationales ou des investisseurs étrangers. Conséquence : une mainmise sur les terres agricoles de la planète, des processus de forte concentration, et le risque de voir trois milliards de paysans sans emploi d’ici 2050. « L’appropriation des terres agricoles mondiales est une rente économique pour des entreprises », rappellent Michel Merlet et Mathieu Perdriault, responsables de l’Association aGter. Mais la propriété de la terre n’est pas un droit absolu et exclusif : il est aujourd’hui essentiel d’intégrer une garantie d’intérêt général dans l’usage des terres, au niveau mondial, selon ces spécialistes des questions foncières. Entretien.

L’argent avant les humains, la nourriture et les autres vivants

Méthane, agro-carburants, centrales à biomasse..., les projets de production d’énergie à base de matières végétales se multiplient. L’industrie brûle les forêts et les matières agricoles pour s’alimenter. Les machines utiles à la fabrication d’argent passent avant les humains et les autres vivants.

Si les terres agricoles sont rentables, le capitalisme, toujours à l’affut de secteurs où faire de la croissance, alors elles sont accaparées et concentrées, et industrialisées toujours plus, comme tous les secteurs d’activités.
Si la production de carburant est plus rentable que la production de nourriture, alors le capitalisme produit des agro-carburants à la place des aliments. Et les plus pauvres mangeront des "soleils verts" (allusion au fameux film d’anticipation Soleil Vert de 1973, qui se passe en 2022) ? L’Etat (lui qui par ailleurs défend le capitalisme/productivisme et en a besoin) interviendra alors pour conserver un minimum de terres pour la nourriture, ou soutiendra les usines à légumes en mode salle blanche, robots et lampes, ou encore les réacteurs biologiques à nutriments pour remplacer les terres nourricières accaparées par l’agro-industrie des carburants.

Accaparemment des terres agricoles par de grandes entreprises capitalistes

Chaque région agricole se spécialise en un ou plusieurs produits compétitifs, et distribue ensuite par camions ses marchandises à toutes les autres régions (avec des opérations de transformations et de stockage industrielles), et celà de manière mondialisée. La logique capitaliste et marchande est à l’opposé des réalités écologiques et naturelles qu’elle piétine forcément.
De ce fait, dans les pays industriels aucune région n’a d’autonomie alimentaire locale.

Aucun secteur, fut-il vital, écologique ou publique, n’est épargné par la nécessité de survie du système social capitaliste d’étendre sans fin son emprise et ses méthodes.
Les Etats étant dépendants du productivisme et de l’efficacité du capitalisme à produire de l’argent n’interviennent qu’à la marge, pour temporiser certaines effets néfastes du capitalisme quand ils provoquent trop de dégâts à leur goût, et assister/subventionner constamment le marché capitaliste (156 milliards par an d’assistanat et de subvention aux entreprises) pour éviter qu’il s’écroule trop souvent ou menace de trop la machine sociale.

Même des Etats contrôlés par des gouvernements de gauche restent prisonniers de ce cadre.
Pour se sortir de cette impasse, il leur faudrait exproprier les riches et grands propriétaires, sortir la plupart des activtés du fonctionnement capitaliste, diminuer l’emprise et la puissance de l’Etat en délocalisant pouvoir de décision et de politique aux communes et instances locales.
Et, pour se sortir de l’accroissement des catastrophes écologiques et climatiques, il faudrait en finir avec le productivisme et le technologisme, de la fuite en avant suicidaire dans le solutionnisme technologique et le soi-disant progrès par la production et la technologie.

Leurs électeurs voudront-ils de tout ça ?
S’ils le voulaient et le mettaient en oeuvre, les puissants et leurs alliés (extrême-droite, polices d’extrême-droite, propriétaires, patrons...) feraient tout pour l’empêcher.
Les électeurs de gauche seraient-ils alors prêts à lutter pour ça ?
En 2022, la gauche a de toute façon échoué à prendre le pouvoir par les institutions, il faut donc passer à autre chose car on ne peut pas attendre.
Démolir et remplacer le pouvoir au lieu de vouloir le conquérir.
D’autant que les institutions en place sont souvent une impasse, elles sont un simple complément (qui souvent bloque et étouffe) des luttes et révoltes, et pas LE moyen.

P.-S.

Autre conséquence de l’industrialisation de l’agriculture et du capitalisme, les pesticides partout :

- « Nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas » : 80 organisations exigent la fin des pesticides de synthèse - Ces associations, collectifs et syndicats pointent les risques pour la santé et pour la biodiversité des pesticides, qui contaminent l’air, les sols et l’eau. Ils en appellent à l’application immédiate du principe de précaution.

- Et 20% des français ont bu en 2021 de l’eau potable dépassant les normes par rapport aux pesticides et à leurs métabolites

Invitation en vue de créer un groupe/mouvement d’écologie sociale et radicale en Drôme

- Pour se sortir du système techno-industriel productiviste qui saccage et accapare les mondes naturels et nos moyens de subsistance, parmi les actions indispensables possibles, rejoignez ce mouvement qu’on essaie de faire naître : invitation en vue de créer un groupe/mouvement d’écologie sociale et radicale en Drôme
- Prochaine réunion prévue mi-octobre
- Contact


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