A quoi sert l’IGPN ? IGPN : police des polices dirigée par la police...

#selonlIGPN : l’indulgence (quasi) systématique de l’IGPN concernant les brutalités de leurs collègues policiers n’est pas un problème

vendredi 2 août 2019, par Camille Pierrette.

Voici quelques posts sur l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale), son rôle, ses mensonges, ses manipulations, ses facéties...

A QUOI SERT L’IGPN ?

- Dans les séries policières, l’IGPN, la « police des police », ce sont des agents incorruptibles qui traquent les policiers ripoux et violents. Les séries policières sont des fictions. Un outil de propagande au service de la police, au même titre que le JT de BFM. La réalité est exactement inverse : l’IGPN sert à blanchir et à disculper les pires exactions commises par les forces de l’ordre.

#selonlIGPN : cet homme a été victime d’une chute de mini météorite stellaire

- Qui sont les agents de l’IGPN ? Des policiers, tout simplement. Ils appellent d’ailleurs les individus sur lesquels ils enquêtent « les collègues ». L’IGPN appartient à la police. Elle n’a aucune indépendance, et n’a d’ailleurs jamais prétendu en avoir. Vous pouvez donc retrouver d’anciens policiers, parfois eux même poursuivis par le passé pour des violences, reconvertis dans la « police des polices ».

- Qui dirige l’IGPN ? A la tête de la « police des polices », on retrouve Brigitte Jullien. Brigitte était, jusqu’en décembre dernier, à la tête de la police de Bordeaux. Une ville où la répression contre les Gilets Jaunes a été particulièrement extrême : mutilations et arsenal lacrymogène en quantités inouïes. Mi-décembre, alors que des violences policières effroyables se multipliaient partout dans le pays, Castaner propulsait d’un seul coup Brigitte à la tête de la police des polices. Brigitte passait subitement du poste de cheffe de la répression, à cheffe du service sensé contrôler la répression.

- A quoi sert l’IGPN ? Puisqu’elle ne sert qu’à innocenter les policiers coupables, mais qu’elle n’a aucun pouvoir judiciaire, l’IGPN est avant tout une agence de communication. Un outil de propagande gouvernemental. Une officine régulièrement mise en avant dans les médias pour affirmer que « tout va bien » lors des scandales les plus épouvantables.

- Et le rôle de l’IGPN dans l’affaire de Nantes ? Concrètement : le fameux rapport de l’IGPN qui prétend qu’il n’y a « pas de lien entre l’intervention policière et la disparition de Steve » était écrit, terminé, et remis à Castaner dès le 16 juillet. Oui, il y a deux semaines. Mais comme ce gouvernement infâme ne recule devant rien, il a décidé d’attendre. De garder secrètement ce rapport sous le coude. Jusqu’au jour où le corps de Steve serait retrouvé dans la Loire, pour lancer immédiatement, devant les caméras, une contre offensive médiatique. Alors que les proches du défunt sont sous le choc. Le jour même de la terrible découverte, le gouvernement ressortait ce rapport, et lançait un un contrefeux immédiat pour masquer l’émotion et la colère suscitée par le drame.

Quels genre d’individu faut-il être pour imaginer et appliquer de telles manœuvres ?

(source : FB de Nantes révoltée)

#selonlIGPN : ces jeune s’entraînent à l’immobilité pour leur spectacle de danse urbaine

- Un post de Désarmons-les :

Nous soutenons vivement la campagne #selonlIGPN et nous invitons chacun à faire des cartes postales de ces images pour les envoyer par centaines à l’IGPN afin de saturer leur boîte. Leur adresse : 30 rue Hénard 75012 Paris

Nous devons également mettre sur pieds notre Comité d’enquête indépendant afin d’enquêter par nous même sur les violences et crimes commis par l’Etat contre le peuple.

Et au delà, nous devons nous organiser sérieusement pour mettre fin à ces agissements.

L’automne sera brûlant.

#selonlIGPN : ces policiers aide une personne à se relever en lui tendant des bâtons

#selonlIGPN : ce policier sportif s'entraîne au lancé de poids pour les prochains JO {JPEG}#selonlIGPN : la police fait usage de brumisateurs rafraichissants {JPEG}#selonlIGPN : Geneviève faisait juste la sieste {JPEG}#selonlIGPN : cet homme est un adorateur des pavés en prosternation {JPEG}#selonlIGPN : cet homme trouvait son jean trop court {JPEG}#selonlIGPN : avec ou sans ordres, les policiers ont (presque) toujours raison {JPEG}

- Et un post de Cerveaux non disponibles :

LES MENSONGES DE L’IGPN, UNE INSTITUTION A ABOLIR

Les révélations sur l‘enquête de la mort de Steve sont accablantes pour l’IGPN. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a eu mensonge par omission. Nous vous résumons ici ce qu’on peut apprendre des derniers articles de presse sérieux. (Précision : ce rapport relève d’une enquête administrative prédisciplinaire, et sera suivi d’une enquête judiciaire)

1/ L’IGPN a écarté le compte-rendu d’un commandant de CRS qui a refusé l’emploi de gaz lacrymogène, qu’il jugeait dangereux compte tenu de la situation, de la proximité avec le fleuve et du manque de garde corps. Pourquoi l’IGPN n’a pas souhaité l’entendre ? Parce que ça aurait remis en question la légitimité du déluge de moyens offensifs qui venaient d’être utilisés : pas moins de 33 grenades lacrymogène, 12 grenades désencerclantes et 12 tirs de LBD.

2/ Alors que le commissaire Chassaing lui même affirme qu’après une salve de gaz lacrymogène, il était informé que deux personnes étaient tombées dans la Loire, le rapport IGPN ose affirmer que l’usage de lacrymogène était approprié. L’IGPN affirme donc entre les lignes qu’il était normal de mettre en danger la vie de personnes qui faisaient la fête.

3/ L’enquête IGPN est confiée à un subalterne du commissaire Chassaing. Compte tenu des relations hiérarchiques dans la police, il est sûrement compliqué pour un enquêteur de mettre en cause un supérieur.

#selonlIGPN : il s’agit juste d’une danse punk sur un morceau des Béruriers Noirs, Porcherie

4/ Les 95 témoignages des jeunes présents ce soir là ont été écartés du rapport. Notamment la plainte de Romain G. qui a été médiatisée et qui fait voler en éclat les conclusions de l’IGPN en affirmant clairement que l’atmosphère était surchargée en lacrymo, qu’on n’y voyait rien, que lui même a rattrapé sa copine de justesse alors qu’il entendait d’autres corps tomber dans l’eau du fleuve. Pourtant l’IGPN se permet d’affirmer qu’« aucune des personnes repêchées par les sauveteurs n’avait déclaré avoir été poussée par l’action de la police à se jeter à l’eau, et aucune n’avait imputé sa chute à cette action ».

5/ Dernière chose : le profil du commissaire Grégoire Chassaing chargé de l’opération et qui est réputé pour être un proche de l’extrême droite et pour ses méthodes particulièrement violentes. On sait notamment qu’il est critiqué au sein même de la police. Dans la vidéo principale diffusée sur Nantes Révoltée on un policer non casqué matraquer au sol une personne : sa couleur de cheveux ainsi que sa tenue permettent sérieusement de se demander si ce n’est pas le commissaire en personne. A ce sujet l’IGPN mentionne dans le dossier que des investigations seront menées quant à ces faits.

Le rapport conclut pourtant : « il n’y a pas à remettre en cause l’intervention collective des forces de police. La seule question de l’usage de la matraque sur une personne au sol pendant l’intervention fera l’objet d’une enquête spécifique distincte de la présente. »

C’est le déni le plus total. S’il est possible que la suite de la procédure jette en pâture un gradé pour sauver l’institution, nous pensons qu’au contraire c’est bien la faute de toute l’institution. A commencer peut-être par Castaner qui donne une carte blanche totale à une suite hiérarchique qui le dépasse par son autonomie et sa capacité à légitimer les pires atrocités jusqu’à la mort d’un jeune homme et la chute dangereuse de 14 fêtards dans la Loire. Le plus haut crime n’est-il pas là ? Légitimer sans cesse l’intolérable, qu’il existe une institution qui lave les crimes. En attendant, aux yeux de beaucoup de citoyens la police devient chaque jour une menace de plus en plus grande. En l’occurence ici la Police montre qu’elle assume de pouvoir tuer des gens et mettre des centaines de personnes en danger de mort pour mettre fin à une fête !
« En fait la Police a été depuis le 18e siècle une formidable instance de régulation sociale, de surveillance perpétuelle, de correction incessante du comportement des gens, non pas tellement une instance de justice que de normalisation » nous disait Michel Foucault.

- Sources :

Mensonges de l’IGPN

- Voir aussi : Justice pour Steve : liste des rassemblements de samedi

#selonlIGPN : la Loire est responsables d’homicide involontaire

P.-S.

#selonlIGPN : les brutalités policières s’exercent (presque) toujours pour notre bien

#selonlIGPN : la france est une démocratie, la police sert toujours le peuple, le gouvernement est légitime, les capitalistes bichonnent la planète

#selonlIGPN : l’institution policière a toute latitude et légitimité pour brutaliser les jeunes issus de quartiers populaires

#selonlIGPN : l’Etat, le capitalisme et l’oligarchie représentative peuvent user de toutes les brutalités possibles et inimaginables envers les résistants pour préserver leur tyrannie et leurs profits

#selonlIGPN : le système en place peut user de toutes les brutalités possibles et inimaginables envers les écologistes et autres rebelles pour empêcher tout changements radicaux à même de préserver un avenir pour le vivant sur la planète

#selonlIGPN : la police n’est pas très largement imbibée par les idéologies de l’extrême droite


Forum de l’article

  • A quoi sert l’IGPN ? IGPN : police des polices dirigée par la police... Le 2 août 2019 à 15:34, par Etienne

    Il est clair que les boeufs-carotte (IGPN) sont une mascarade de contrôle policier. Dans l’esprit du législateur de 1795 (et ses héritiers depuis lors), la présence d’un Parlement élu suffisait au contrôle de l’exécutif, notamment dans ses pouvoirs de police. Mais de multiples raisons, comme l’accroissement général des savoirs et compétences, diverses trahisons du suffrage populaire, ont vidé ces institutions issues de l’élection de leur légitimité. Le cas de l’IGPN, qui touche à la violence d’Etat, est particulièrement exemplaire de ce point de vue. Mais d’où proviendrait sa légitimité, puisque l’élection n’est plus une garantie suffisante ? Election qui put paraître légitime, quand remplaçant l’absolutisme monarchique, elle constituait un progrès. Progrès qu’il faut prolonger, en remplaçant le mode de désignation électif – facilement retournable par les oligarchies – par un autre principe de philosophie politique, qui à mon sens ne peut-être que le tirage au sort, dès lors que le scrutin confronte une grande masse de citoyens avec des postes en nombre restreints concentrant le pouvoir. Dans ce schéma, l’IGPN est remplacé par un comité de vigilance citoyen national tiré au sort, capable de déférer devant la Justice. De tels organes de contrôle tirés au sort devraient être le mode normal de fonctionnement d’une réelle démocratie, qui implique que ces comités soient investis d’une partie de la puissance régalienne. Des acteurs politiques au sens plein, pas seulement pour décorer ou détourner l’attention.
    La question de la légitimité des institutions est générale : leur légitimité entamée parce qu’elles procèdent de l’élection, mode imparfait, souvent détourné, fréquemment manipulé . Une attention toute particulière doit être portée au Conseil constitutionnel, à la légitimité particulièrement fragile. Ses membres sont nommés, notamment par l’exécutif, prêtent conseil devant le Chef de l’Etat, dans un salmigondis vaseux où se confondent pouvoir exécutif et législatif. Mais plus grave encore : le Conseil constitutionnel représente un véritable détournement de pouvoir, au profit de l’Exécutif, au détriment du Législatif. Il faudrait donc un juge, un maître, un arbitre qui puisse corriger les erreurs du Peuple exprimées via le Parlement (Sénat + assemblée) . C’est donc que ce Peuple n’est pas souverain, puisqu’on peut le tancer ! Il faut sortir de l’obscurantisme démocratique.
    (Il faut toujours garder en tête que cette constitution est l’œuvre d’un seul homme, qui au surplus rêva de remettre la France au Comte de Paris, que C2G voyait bien en rmonarque. Voilà ce que préparait la constitution traitre à la République de 1958 : le retour à l’Ancien Régime. Ancien Régime dont la Bastille, les lettres de cachet, constituaient alors une sorte d’IGPN

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