L’époque n’est guère savoureuse. Alors savourons ce qui peut l’être, l’humour, l’amour, le dérisoire, le surprenant, ou encore l’imbécillité, qui à l’état pur, a l’éclat du diamant. Comme il est savoureux par exemple d’entendre les opérateurs de téléphonie conseiller de préférer la Wifi plutôt que la 4G, grosse consommatrice de bande passante. Quel savoureux conseil, alors qu’il y a moins d‘une semaine, les mêmes branquignoles nous annonçaient le déploiement général de la 5G.
5G : partout des répéteurs, la portée du signal étant faible. Des arbres abattus pour ne pas gêner la diffusion du signal. Des objets connectés, pour une utilité quasi nulle pour l’usager, mais de juteux profits pour le marchand de données. Même en pleine campagne, le corps ne sera plus à l’abri d’un rayonnement électromagnétique permanent et toxique. Ainsi à Die, un apiculteur s’apprête à équiper ses ruches de puces connectées, alors même que les abeilles, déjà malades, en pâtissent.
A qui sert la 4G : au mieux à nous abêtir, crétins jouant à lapins crétins, terminaux imbéciles de la méga-machine ? A vider nos cerveaux pour plus de temps disponible ? A collecter des informations sur tous les aspects de nos vies ? A construire peu à peu, insensiblement - comme on fait cuire la grenouille à feu doux ; quand elle cuite, il est trop tard – une démocratie dictatoriale où règne la liberté orwélienne d’être partout surveillé, réalisant la clôture du libéralisme dévoyé en marche et du communisme perverti chinois ? A quoi sert la 5G, sinon à proroger ce monde mortifère, déréglé, affolé, dont le covid est un produit, pour le seul profit de super riches asociaux ?
L’humain comme prothèse augmentée
Souvenons-nous de l’antique sagesse des peuples, traduites en leurs mots par les religions, qui bannissaient le commerce de l’argent. Car pour si la mémoire collective a oublié les détails, les souffrances, les morts, les orphelins, les immenses dérèglements que la perversion de l’avoir a répandu comme peste sur les humains, cette mémoire collective en a pourtant retenu, sous formes de paraboles ou de mythes, les immenses dangers.
Effaçons cette mémoire, balayons la sagesse des nations. Voilà pourquoi les riches, les puissants, les accapareurs, les exploiteurs, les voleurs, les brutaux, les pervers, s’ingénient à détruire la mémoire des nations, à effacer tous les cadres moraux, les tabous, les barrières, à faire de toute matière profit - même les ventres, même les embryons – à jeter les esclaves salariés une fois usés, comme jadis, dans les mines du pharaon, celles de Rome, ou les camps de concentration nazis, l’homme n’était qu’un consommable.
Effaçons toute mémoire, tout frein, pour toujours ouvrir des champs nouveaux aux profits, dans un tourbillon sans répit de progrès dévastateurs, que Schumpeter, le Goebbels de l’extrémisme libéral nomme « destruction créative ». Quel est leprochain Far-West ? La destruction de l’homme pensant, de l’homme libre, devenu simple prothèse augmentée, terminal de la mega-machine, au même titre qu’un terminal de paiement ?
Savourons la perversion narcissique, puérile, scatologique, d’un Elon Musk envoyant dans l’espace, pour sa propre gloire et bon plaisir, en musique, une fusée chargée d’une Tesla électrique rouge. Cet homme serait le héros de l’époque ? Un criminel serait le héraut du progrès ? Revenons sur terre !
Savourons notre plaisir à l’orée de la 5G quand le dirigeant d’un des fabricants de véhicules autonomes explique qu’ils ne pourront pas fonctionner faute de connectivité. Connectivité qui ne serait assez puissante qu’à condition de dévaster la planète pour extraire des terres rares ; assez puissante qu’en couvrant la planète de centrales nucléaires dont le destin, aussi sûrement que l’obsolescence ou le manque de compétences trop malades rapproche la probabilité de catastrophe de la certitude explosive à trente kilomètre d’ici ? Ne faudrait-il pas contraindre les politiciens à habiter juste à côté des centrales, non pas loin dans les montagnes ?
Savourons d’avoir entre Eurre et Crest une navette autonome. Eurre où les chasseurs écologiste comme l’édile du lieu s’amusent à tirer les oiseaux. Eurre en Biovallée qui déploie les gros tuyaux de fibres, qui sont comme des autoroutes, des échangeurs, des parkings, dont on sait qu’elles ne soulagent nullement le trafic, mais le multiplient, emplissent l’atmosphère de poison, profitent aux gros poissons, et finalement asphyxie le travail autonome au profit d’Amazon, et tue pour finir les humains.
Bientôt l’atroce désert
Savourons les crêtes de nos coteaux bientôt chauves comme des sierras espagnoles. Dans la transparence des arbres pelés et secs, voyez se dessiner – même plus besoin d’imaginer - le paysage du désert drômois de demain. De demain, pas d’après-demain. Avant les gigantesques incendies de l’été qui vient. Réveillons-nous, avant la fulgurante catastrophe, avant l’explosion, nucléaire, pandémique, toxique, qui décillera d’un coup tous les yeux, où tout, dans le flash aveuglant, deviendra clair, comme à l’instant de la mort quand l’âme qui s’éteint se voit l’évidence dans le miroir de son expiration. Mais il sera trop tard.
Car oui : pandémie, constellation de satellite, navette autonome, tesla électrique, 4g, 5 G, incendies géant, migrations incontrôlables, fuite spatiale, sont une seule et même maladie, le fruit de la même perversion, menant au même cul de sac anthropologique. Le moteur de la catastrophe est la jouissance narcissique, involutive, régressive : il faut le faire, quel que soit fût le prix que paieront les autres pour mon bon plaisir. Ce vice, moteur du Progrès, logé dans les plus primitifs étages de la psyché humaine, certains l’appellent capitalisme.
Un dernier mot : l’installation du Linky, ces super-micros espions comme il en existe dans les hôtels et appartements de Corée du Nord, est apparemment suspendue. Mais les opérateurs de la surveillance orwélienne généralisée – le big data autrement dit, dont le Linky est un maillon – ont apparemment suspendu leur travail vénéneux. Mais ils ont dans un passé récent fait la preuve de leur insondable immoralité. Camouflés par la crise, ils pourraient bien, en voleurs, profiter de la crise pour continuer leurs sales manœuvres. Restons vigilants. Tant pis pour ceux qui n’auront pas compris et se feront complices : l’installation du mouchard Linky est un crime. Suivons l’exemple des vaillants résistants de nos collines : sa pose appelle la légitime défense. Un jour, d’accord avec Greta, pour les dignitaires de ce système morbide, il faudra un Nüremberg.