23 mars, une nouvelle fois, les GJ ont déjoué les plans du pouvoir

Très bon post de Cerveaux non disponibles : L’acte 20 sera comme les précédents, imprévisible et plein de surprises

lundi 25 mars 2019, par Gilets jaunes.

ON N’ARRÊTE PAS UN TORRENT D’ESPOIR AVEC DES BARRAGES POLICIERS (Cerveaux non disponibles)

Une nouvelle fois, les GJ ont déjoué les plans du pouvoir pour mettre un terme au mouvement. Ni l’appel à l’armée, ni les interdictions de manifester ni l’augmentation des amendes n’ont pu stopper la mobilisation. Pas plus que la campagne de diabolisation suite aux dégradations du 16 mars.

Castaner crie à la victoire estimant que le nouveau dispositif a (enfin) permis de laisser les manifestants s’exprimer sans que cela n’engendre de violence. Mais la réalité est toute autre.

Déjà, la première victoire des GJ est d’avoir réussi à bloquer la plus belle avenue du monde sans même y avoir mis les pieds. Plusieurs centaines de forces de l’ordre mobilisées, des magasins fermés et totalement barricadés (voir dans de l’acier pour le Fouquet’s). Tout cela sans avoir à se rendre sur les Champs Elysées. Même si le pouvoir politique et économique ne le reconnaitra pas, c’est quelque chose de fort à l’impact non négligeable.

Car l’objectif des GJ n’est pas de détruire une banque ou un magasin de luxe mais bien de gêner et de porter préjudice aux puissants. En ce sens, le quartier des Champs Elysées a sûrement été encore plus touché par l’acte 19 que par le précédent. Mais il est évident qu’en raison des actions de l’acte 18, tout cela a été rendu possible.

L’autre victoire, et non des moindres, c’est celle sur la peur. Peur de la riposte policière (ou militaire) avec des provocations verbales laissant penser qu’il n’y aurait plus de limites données aux forces de l’ordre. Peur aussi d’être arrêté, condamné et/ou verbalisé. Malgré ce climat ultra anxiogène, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté partout en France, parfois dans les périmètres interdits. Sans violence, mais de façon radicale et déterminée. Rien que leur présence est désormais un acte fort et radical dans cette société qui piétine jour après jour les droits de l"homme.

Malgré l’artillerie lourde sortie par le pouvoir, il y a eu plus de Gilets Jaunes dans la rue hier que lors de l’acte 18. L’image est forte et indique clairement que le coup de poker tenté par Marcon ne marche pas. Et ne marchera pas. Les GJ voulaient des réponses sociales à leur mouvement social. Ils ne s’arrêteront que lorsque cela sera le cas. Et désormais, quelques réformes ne suffiront plus. Le coup de poker est raté.

L’une des images de cet acte 19 restera celle de Geneviève Legay, 71 ans, porte-parole d’Attac 06, actuellement hospitalisée suite à des fractures crâniennes. Elle a osé manifester malgré l’interdiction du préfet. elle a osé rester debout et digne, avec un drapeau « paix » à la main, face aux dizaines de CRS. Elle a osé ne pas courir lorsque la charge policière est arrivée. Elle en paye le prix fort.

Certains pourraient croire, et espèrent sûrement, que ce drame puisse calmer l’ardeur des Gilets Jaunes. Car évidemment, cela fait peur d’imaginer qu’un tel événement puisse se reproduire sur soi ou sur ses proches.

Mais ceux qui pensent cela n’ont toujours rien compris au mouvement. Une force nouvelle est née chez ces milliers de personnes. Un espoir également. Une envie de liberté et de justice. Face à cela, la peur ne suffira pas à sauver le pouvoir et les puissances financières.

On arrête pas un torrent d’espoir et de révolte avec des barrages policiers. Cela le fait déborder mais ne le stoppe pas. Le pouvoir doit désormais composer avec une partie de sa population qui s’est levée et qui ne se couchera pas de si tôt.

L’acte 20 sera comme les précédents : imprévisible et plein de surprises. Des GJ (notamment d’Ile de France) veulent placer ce samedi de lutte sous le signe du droit au logement, puisque le 30 mars signera la fin de la trêve hivernale et le retour des expulsions. Des milliers de citoyens, notamment dans les milieux urbains et en banlieue, subissent le poids de loyers exorbitants dans leur quotidien. Et ce, dans des conditions de vie parfois indécentes, à l’image du drame de la rue d’Aubagne à Marseille. Pourquoi ne pas profiter de cet acte XX pour tenter l’occupation de lieux en ville, et en faire des espaces d’accueil, d’échange et de luttes ?

Le mouvement des GJ est un fleuve, qui, parfois, se sépare en petits ruisseaux d’initiatives et d’actions. Et qui, régulièrement, se retrouve pour ne former qu’un seul torrent de colère et d’espoir.


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