Un des berceaux du capitalisme est pris dans les flammes attisées par le réchauffement climatique provoqué par le dit capitalisme.
Mais rien n’y fait, si on ne se révolte pas franchement et massivement, le technocapitalisme et ses champions irrationnels et avides nous entraîneront jusque dans le coeur du brasier de l’enfer.
Tous les pompiers et toutes les mesures d’adaptations du monde ne freineront pas grand chose, y compris pour les riches derrière leurs murs de béton et de dollars qui s’espèrent à l’abri du sort qu’ils réservent cyniquement aux pauvres et aux restes des animaux et des plantes.
- +1.5°C en 2024 et la Californie brûle à nouveau - A quand le choix de la révolte ?
Gesticulations, blabla, greenwashing, économies d’énergies et de matières premières, pseudo transitions des systèmes techno-énergétiques industriels vers une électrification dite décarbonnée (avide d’extractivisme), réformettes, modifications superficielles, néofascismes, fascisations et mensonges ne changeront pas la réalité des catastrophes climatiques et écologiques, des désastres sociaux et écocidaires fabriqués par la civilisation industrielle.
Nouvel exemple aux USA, à Los Angelès, où un « nouveau » président incendiaire et criminel, Trump, va prendre le relais de Biden pour lui aussi accélérer les désastres en continuant le même modèle dévastateur de société, voire pire encore car c’est toujours possible de faire pire.
Le capitalisme et ses rois ont choisi. Et nous ?
Le non-choix, la passivité, équivalent bien sûr au choix des désastres.
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Californie : Tout brûle déjà
Un Mac Donald’s de Los Angeles et ses palmiers transformés en brasier. Difficile d’illustrer plus clairement le capitalisme en phase terminale, en ce début d’année 2025. Durant l’été 2020, c’était une photo d’une maison de retraites en flammes, avec un panneau appelant à « porter un masque et respecter la distanciation sociale » qui aurait déjà pu résumer l’époque. C’était en Californie, déjà.
Hollywood, la machine à rêve des USA, celle qui inonde le monde de l’American way of life depuis un siècle, est en feu. Des quartiers entiers de Los Angeles, l’une des métropoles les plus riches du monde, sont à l’état de cendres, comme après un bombardement. La deuxième ville des USA est terrassée par des incendies féroces, attisés par des vents secs et violents. Il s’agit, selon les grands médias américains, des feux les plus destructeurs jamais vus à Los Angeles. La Californie est régulièrement touchée par la sécheresse et des incendies en été. Mais nous sommes en janvier.
Le quartier d’Hollywood, a été évacué après un départ d’incendie près du mondialement connu Hollywood Boulevard. Le quartier Pacific Palisades, où vivent de richissimes célébrités dans des résidences de luxe, a été ravagé par les flammes. Des acteurs et des chanteurs ont perdu leurs maisons. En dernière instance, le feu n’épargnera personne.
La maire de la ville avait réduit le budget des pompiers de 23 millions de dollars : le Los Angeles Fire Department, privé de moyens, a bien du mal à contenir le feu.
En 1986, l’écrivaine Marguerite Duras évoquait, à propos du feu nucléaire, des incendies que l’on ne pouvait « plus arrêter ». Sa citation nous revient en écho, 4 décennies plus tard.
« Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l’histoire du futur. On leur dirait qu’on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l’homme avait allumés et qu’il était incapable d’arrêter. Que c’était comme ça, qu’il y avait des sortes d’incendie qu’on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne ».
source : https://contre-attaque.net/2025/01/09/californie-tout-brule-deja/
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- © Tayfun Coskun / Anadolu / AFP - Un quartier de Los Angeles en cendres après l’incendie qui ravage la Californie.
Hollywood en feu : les ultrariches découvrent la crise climatique
Hollywood en feu : les ultrariches découvrent la crise climatique - Les flammes qui ravagent les quartiers de stars, en banlieue de Los Angeles, provoquent une onde de choc dont la portée symbolique est colossale.
Ce sont certaines des maisons les plus chères des États-Unis qui sont parties en flammes, dans les incendies qui ravagent depuis le 7 janvier les abords de Los Angeles. Le quartier huppé de Pacific Palisades, qui héberge de nombreuses célébrités, a été ravagé par les flammes et le feu s’est attaqué aux collines de Hollywood, à quelques centaines de mètres du célèbre Hollywood Boulevard.
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« Le feu révèle les vulnérabilités du monde dans lequel nous sommes plongés aujourd’hui. Alors que l’argent et la célébrité peuvent entretenir une forme de déni et l’illusion d’invulnérabilité », analyse Joëlle Zask, philosophe et autrice de Quand la forêt brûle (éd. Premier Parallèle, 2019).
La symbolique, renforcée par les images spectaculaires de la catastrophe, ne doit pas effacer le bilan déjà lourd : dix morts et 180 000 personnes évacuées. Mais elle a de quoi créer une onde de choc.
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La ville de Malibu, proche du sinistre actuel, « a été définie par le feu dans l’imaginaire étasunien, tout au long du XIXe siècle et jusqu’à aujourd’hui », écrit l’historien étasunien Mike Davis, dans un texte daté de 1995 particulièrement éclairant sur la genèse de la catastrophe actuelle. L’auteur décrit comment les plus riches, notamment grâce au soutien public aux sinistrés, ont profité des incendies pour accroître leur emprise sur la « ceinture de feu » qui aurait dû être préservée des constructions pour prévenir les dégâts futurs. Et comment la protection de leurs villas mobilise une « armée de pompiers » alors que les quartiers populaires apparaissent démunis et enregistrent les plus lourdes pertes.
Malgré les incendies de 1978, 1982 et 1985, « les nouveaux riches de Malibu ont construit de plus en plus haut dans les montagnes, sans se soucier des conséquences inévitables des incendies », écrit Mike Davis.
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L’ex-maire de Los Angeles, Éric Garcetti, a d’ailleurs présidé le réseau international de villes actives sur le climat, C40, entre 2019 et 2021. « L’actualité est donc également, d’une certaine manière, symbolique de l’impasse de ces politiques », juge Édouard Morena.
Par sûr, néanmoins, que cette catastrophe accélère l’évolution des consciences. « Il y a déjà eu beaucoup d’alertes dans les pays riches. Les feux se sont rapprochés des grandes capitales comme Sydney [Australie] ou Washington [États-Unis] et l’idée qu’ils puissent être un jour incontrôlables progresse, rappelle Joëlle Zask. Ça ne génère pas de changement à grande échelle. Nous désignons des coupables, au lieu de voir que ces mégafeux sont dus à une pluralité de facteurs. »
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« L’ampleur du feu n’a d’égale que l’ampleur du déni de Donald Trump et d’Elon Musk, réagit Joëlle Zask. Nous constatons sous nos yeux que le monde qu’ils sont en train de préparer, avec la brutalité qu’on leur connaît, est un monde qui brûle. »
voir aussi :
- Incendies : les images de Los Angeles en feu - Des incendies ravagent le nord de Los Angeles depuis le 7 janvier, notamment les quartiers cossus des environs de Hollywood. Plus de 130 000 personnes ont été évacuées et cinq sont mortes.
- Le seuil de 1,5 °C de réchauffement officiellement dépassé en 2024 - 2024 est officiellement l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon Copernicus. Les températures ont franchi le seuil symbolique de 1,5 °C, la limite la plus ambitieuse de l’Accord de Paris. (...) Si les climatologues ont coutume de rappeler que « chaque dixième de degré compte », le seuil de 1,5 °C demeure crucial car il a été pris comme référence dans de nombreux travaux scientifiques, qui montrent à quel point s’aventurer au-delà sera catastrophique, pour les humains comme le reste du vivant. (...) Lorsque les scientifiques martèlent que chaque dixième de degré compte, cela fait aussi écho à la menace de déstabilisation massive des systèmes terrestres, des transformations irréversibles déclenchées à un certain seuil de température, qu’on appelle des points de bascule. Ceux-ci pourraient entraîner la disparition des récifs coralliens ou la fonte de la calotte glaciaire au Groenland, entre autres.
Les études montrent que nous jouons avec le feu : plusieurs points de bascule pourraient être franchis, à un moment extrêmement difficile à anticiper, quelque part entre 1,5 °C et 2 °C de réchauffement. D’où l’importance, que l’on franchisse ou non définitivement les 1,5 °C de réchauffement global et de tout faire pour limiter le plus tôt possible la montée des températures, soulignent les climatologues.
Pour l’heure, tous les compteurs sonnent l’alerte : à l’exception de juillet 2024, tous les mois depuis juillet 2023 ont dépassé cette barre des +1,5 °C. Et chacune des dix années écoulées depuis 2015 figure dans le dramatique top 10 des plus chaudes enregistrées.
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On n’en peut plus d’entendre les riches se plaindre.
(Comme l’a très justement remarqué un célèbre écrivain : « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches. » Et non seulement de l’enfer des pauvres mais de l’enfer infligé à tous les êtres vivants à l’heure de la sixième ou septième extinction de masse et de l’empoisonnement universel.)
(post de N Casaux)