Jérôme Baschet est historien. Après avoir été enseignant-chercheur à l’EHESS il est désormais professeur à l’université autonome du Chiapas. Depuis San Cristóbal de Las Casas au Mexique, il raconte ici l’amère célébration du 25e anniversaire du soulèvement zapatiste.
Il y a quelques jours, les zapatistes du Chiapas ont célébré les 25 ans du soulèvement du 1er janvier 1994. Un soulèvement armé qui fut un Ya Basta ! à cinq siècles de domination coloniale subie par les peuples indiens, à six décennies de « dictature parfaite » du Parti Révolutionnaire Institutionnel, à douze années de politiques néolibérales symbolisées par l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui entrait en vigueur ce jour-là et, plus largement, un démenti à la supposée « fin de l’histoire » proclamée par les thuriféraires du capitalisme omnipotent et de la pensée unique.