A Valence, autour de 3000 personnes étaient là, dont de nombreux soignant.e.s, divers syndicats et syndiqués, des citoyen.ne.s, des gilets jaunes, des militants CNT, NPA et libertaires.
- Valence 16 juin : manifestation pour les soignant.e.s, l’hôpital et les services publics
- 3000 personnes jusque devant l’hôpital
A Valence, les soignant.e.s ont fait des discours forts et ont jeté symboliquement les saloperies de médailles méprisantes fourguées par Macron et sa bande.
Il y avait des tas de banderoles et pancartes drôles, acerbes, rebelles, revendicatives...
Pendant le confinement, les soignant.e.s étaient abondamment applaudis et traités en « héros », mais force est de constater qu’il y a relativement peu de monde dans la rue par rapport à l’ampleur de l’émotion et du problème social/politique/économique qu’a fait encore plus ressortir le coronavirus.
Les bourgeois avaient sans doute piscine ce jour là, où ils n’avaient pas eu le temps de sortir de leurs beaux restaurants ?
Les soignant.e.s et leurs alliés auront beau réclamer à raison des moyens et des renforts, le pouvoir macroniste les ignorera totalement et poursuivra sa politique destructrice des services publics tant qu’il n’y aura pas un rapport de force très consistant.
Pour l’instant, le gouvernement n’a pas très peur, il n’a même pas eu besoin de sortir ses atouts « pacificateurs » et enfumeurs tels qu’un remaniement ministériel ou une dissolution de l’assemblée nationale. Castaner le boucher continue à débloquer, ses flics continuent à faire la loi et à taper, et le fric tombe en pluie sur les capitalistes tandis que les classes moyennes et populaires vont devoir de plus en plus se serrer la ceinture avec la crise économique dantesque qui va venir.
Le régime a juste concédé vaguement le retour du droit de manifester pour s’éviter une possible explosion de cocotte minute, c’est tout.
On a pu voir depuis 2016 et les lois « Travaille ! » que même des manifs puissantes et peuplées ne faisaient pas, ou très peu, reculer le régime.
Alors, une seule vague journée de grève et des manifs peu fournies, vous pensez, le régime s’en tape royalement le coquillard.
Apprenons, tenons compte de la réalité et non des habitudes et illusions.
Depuis un an et plus les soignant.e.s protestent, manifestent, comme ils peuvent étant donnés les contraintes de leur travail.
Mais comme elles-ils ne peuvent pas faire grève de manière conséquente et que ce n’est pas un secteur vital pour l’économie, le pouvoir les ignore, les piétine et envoie ses flics s’ils-elles font trop de bruit ou sortent des clous.
On sait qu’une grève forte, longue et dure des secteurs clés de l’économie pourrait permettre, surtout si elle est assortie d’autres actions complémentaires, de faire chuter le régime, voire plus, de s’attaquer vraiment à la civilisation capitaliste.
Syndicats, syndiqués, travailleurs, travailleuses, chômeurs, chômeuses, militants et gilets jaunes... vont-ils être capable de se coordonner solidairement pour faire ça à la rentrée, cet automne ? Des tentatives avaient eu lieu cet hiver. Vont-elles vraiment prendre corps, les appareils vont-ils être débordés par les bases révoltées ? Le secteur privée et les diverses corporations vont-ils s’allier dans la grève en se rendant compte de leurs intérêts communs profonds ?
Ou alors se produiront un jour ou l’autre des sortes d’émeutes explosives géantes comme aux USA, déclenchées par la goutte d’eau de trop ? C’est ce qui était arrivé en quelque sorte avec les gilets jaunes en 2018...
- Valence 16 juin : manifestation pour les soignant.e.s, l’hôpital et les services publics
- 3000 personnes jusque devant l’hôpital
Étrangement, on dirait que la plupart des gens ne tirent aucune leçon du passé, on refait les mêmes choses qui sont certaines d’échouer.
Mais c’est comme quand un ordinateur plante pour de bon, on a beau redémarrer tant qu’on veut le bug revient à chaque fois. En fait faut changer complètement de système au lieu de croire que la répétition des mêmes séquences de luttes sur un registre symbolique et des mêmes objectifs réformistes apporteront quelque chose de bon.
Avec le capitalisme et les gouvernements, les enjeux sont clairs et radicaux, c’est tout ou rien. Acceptons-le, et visons vraiment de prendre tout.
Compléments :
- Luttes et syndicats s’enlisent dans la confrontation avec l’Etat au lieu d’attaquer le capitalisme - On ne dépasse guère l’opposition à la contre-réforme des retraites et les luttes sectorielles circonscrites : échec assuré !
- Au delà de la critique des politiciens et des institutions politiques, il faudra s’attaquer à la question de l’Etat et de l’économie - Grévistes et insurgés se limitent souvent à quelques revendications et réformes, sans s’attaquer au fond des problèmes
- La lutte contre la réforme retraite va-t-elle déborder du cadre : une occasion historique ratée ? - Eternelle question : briser nos chaines ensemble ou espérer les repeindre secteur par secteur ?
- Grèves et luttes sociales : gilet jaunisation et insurrection générale ou simples luttes réformistes contrôlables ? - Le capitalisme et le régime ne lâcheront pas, il faudra forcément les faire chuter, les destituer
- Des manifs et des grèves épisodiques face à un régime autoritaire surarmé déterminé à piller et asservir ? - Adaptons les luttes à la situation - Historiquement, les luttes asymétriques prenaient d’autres formes
- 16 juin : la bourgeoisie applaudissante a piscine
Post de Val Massadian :
Heureusement qu’il y a beaucoup de soignants...
C’est misérable. Ça aurait dû déborder de partout. Et rangez s’il vous plait l’excuse bidon du mardi “c’est compliqué”. La date était posée depuis plus d’un mois. Pas bien compliqué de se faire porter pâle, d’avoir un souci avec son mome... de trouver une excuse. D’autant que ça chialera ouiouin quand on te laissera crever sur un trottoir faute de lit, quand ta prochaine facture de soins sera belle grasse et obscène comme une américaine, quand l’infirmière trop au bout du rouleau t’enverra bouler parce que ca fait trois fois que tu sonnes, que tu pleures de douleur mais qu’elle a tous les autres avant toi.
J’ai eu très honte aujourd’hui. Très honte.
Et puis bien sûr, la police chérie “que dedans y’a des gentils hein” nous a gazé comme des cafards pour rien comme d’habitude. Juste pour montrer qu’ils en ont une grosse et que c’est eux les chefs, même que tous les moins que rien qui gouvernent l’ont dit.
Mais ils vous diront que tout s’est bien passé. Prend ta médaille et ferme la. Et si tu la fermes pas laisse nous t’eclater la gueule d’un coup de tonfa, ou te trainer par les cheveux dans les graviers pendant que tu supplies.
(...)
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