Une marche pacifique qui se termine étrangement

dimanche 6 octobre 2019, par emiliepoulain.

Le 4 Octobre à Valence avait lieu une marche de soutien à Rouen. Celle ci s’est terminée d’une manière pour le moins inquiètante...

Le vendredi 4 Octobre à Valence, une cinquantaine de personnes, gilets jaunes pour la plupart, se sont réunies afin d’exprimer leur soutien aux habitants de Rouen et des régions autour, face à l’accident industriel qui les a frappé et face à la catastrophe écologique et sanitaire qu’ils vont devoir affronter pendant de nombreuses années. Cette démarche avait pour but de mettre le gouvernement face à sa responsabilité, et qu’il mette lui même rapidement les responsables directs en cause. L’idée de ce rassemblement était aussi de montrer que le même type d’accident, voir un accident nucléaire, qui serait pire encore, pourrait survenir à tout moment près de chacun d’entre nous, et qu’il est donc urgent de cesser certaines activités, et de réglementer strictement celles qui demeurent pour un temps nécessaire.
La manière choquante dont s’est terminé ce rassemblement pacifique pose de nombreuses questions et inquiète ceux qui ont eu à subir les faits, comme ceux qui s’indignent de la dérive autoritaire du gouvernement.

Déroulement de la soirée :

Le rassemblement a débuté à 19 heures à Valence. Etaient présents des gens de toutes les générations, de 13 à 75 ans. Après un temps avec des banderoles arrimées sur le pont mistral, où les automobilistes ont largement encouragés cette démarche par leurs klaxons, le groupe est parti en direction du centre ville afin de rejoindre la préfecture. La circulation peu abondante à cette heure a été par moment ralentie, mais aucune forme de dégradation n’a été commise. Une fois devant la préfecture, des banderoles et des panneaux de soutien ont été accrochés sur les grilles, comme un acte symbolique et comme cela se pratique lors de nombreuses marches.
Après un nouvel arrêt place des clercs, le groupe avait prévu de se dissoudre à 21 heures.
Vers 21h10, alors qu’un petit groupe d’une vingtaine de personnes se rendaient vers leurs véhicules dans le plus grand calme et la bonne humeur, en empruntant le trottoir de l’avenue Léon Gambetta, face au parc Jouvet, en direction du Rhône, une berline s’est arrêtée sur la contre allée à leur niveau. Deux hommes sans aucun signe distinctif, en sont sortis brusquement et se sont dirigés vers une femme du groupe sans se présenter. Sans donner aucune explication ils ont demandé à cette femme de les suivre et l’ont attrapé brutalement par le bras. Les personnes autour d’elle, dans l’incompréhension la plus totale et pris par la peur devant cet évènement ont mis la femme en question à l’abris contre un mur afin de la protéger. L’un des hommes, croyant avoir rattrapé la personne en question a brutalement attrapé une autre femme. Celle-ci lui a crié de la lâcher. Dans les premiers instants, les personnes présentes tentaient de savoir ce qui était entrain de se passer et qui étaient ces deux personnes. L’enfant de 13 ans présent sur les lieux avec ses parents se mit à pleurer. Alors que nous le faisions remarquer à un des hommes, celui ci a répondu « j’en ai rien à foutre ». Les deux individus ne voulaient pas fournir plus d’explications. Alors que certains tentaient de leur poser des questions, ils répondaient agressivement en tutoyant les personnes. Ils ne voulaient pas s’éloigner et sont revenus 2 fois à la charge. En comprenant qu’ils étaient bien de la police, après une ou deux minutes de tensions, le groupe a commencé à s’éloigner en direction des voitures. A aucun moment une des personnes du groupe n’a fait preuve de violence envers ces deux personnes. Pourtant alors que le groupe réussissait à s’éloigner dans la peur et dans l’inquiétude, l’un des deux hommes a sorti une radio de sa poche afin d’appeler du renfort. Deux fourgons de police ont immédiatement surgis, ainsi qu’une voiture remplie de personnes travaillant aux renseignements territoriaux. Le groupe alors éclaté est passé à proximité des policiers en habit qui ne les ont pas arrêtés. Une fois arrivés sur le parking proche du pont mistral, les personnes du groupe alors éclaté étaient déboussolées et incrédules face à ce qui venait de se passer.

Notre analyse :

Les personnes présentes ce soir là sont choquées par la manière dont s’est terminé ce rassemblement pacifique.
Alors que nous essayons d’analyser et de comprendre ce que nous avons vécu, tout nous pousse à penser que cet évènement était planifié et coordonné, et que celui-ci avait pour but que la situation dégénère.
Comment expliquer qu’il n’y ait pas eu d’intervention de la police durant notre marche pacifique et bonne enfant.
La police aurait pu intervenir alors que nous marchions dans le centre ville avec nos banderoles, de même alors que nous accrochions les banderoles devant la préfecture.
Pourquoi attendre que nous nous rendions à nos véhicules pour envoyer 2 personnes en civil, sans aucun signe distinctif laissant penser qu’ils pouvaient être de la police ou de la gendarmerie, et aux manières agressives, au milieu d’un groupe de personnes pacifiques.
Et comment expliquer qu’en quelques secondes soient arrivés une voiture des renseignements territoriaux et deux fourgons de police.
Nous craignions qu’ils aient tentés de provoquer une rixe dans cet endroit précis, afin d’essayer de pousser certains à la faute pour pouvoir les inculper et ainsi décourager l’ensemble du groupe de futures actions.


Forum de l’article

  • Une marche pacifique qui se termine étrangement Le 7 octobre 2019 à 20:04, par Alex Vernes

    C’est très inquiétant. Assisterions-nous à la naissance de groupes para-policiers, plus ou moins pilotés par des autorités aux abois ? La BAC, mais pas elle seulement, est une bonne concurrente dans la survenue de ces événements. C’est en effet une police dangereuse. Il y a quelques années, la BAC de Marseille, corrompue à la moelle, a été dissoute par Manuel Vals. Il aurait dû dissoudre toutes les bacs de France. A titre d’exemple, voici ce qui m’est arrivé avec la BAC. Lors d’une réunion politique, l’organisateur appelle la BAC : en effet un élu du parti auquel j’appartenais se voyait refuser d’assister à une réunion stratégique où il siégeait de plein droit, ayant été élu. La BAC arrive et sans la moindre investigation contrôle la personne dénoncée par l’organisateur. Un peu comme si un juge n’entendait qu’une des parties. Comportement puéril : il suffit donc de dénoncer pour que la BAC prenne l’accusation pour argent comptant. Il est clair que de tels fonctionnaires, ignorants de nos lois, et notamment de la présomption d’innocence, ne sont pas qualifiés pour exercer leur métier.Cela interroge sur le type de formation qu’ils reçoivent, sur les contrôles auxquels ils sont soumis, sur les directives qui leur sont données, sur la légitimité démocratique des autorités qui les contrôlent...ou les laissent faire. Il m’a donc fallu intervenir, précisant que l’affaire était politique, ceci afin qu’autant l’accusé que l’accusateur soient contrôlés. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une faute lourde de la part de la BAC, une faute contre la démocratie, et pour tout dire, une atteinte à nos valeurs fondamentales. A lire les lignes de ce témoignage, il est clair que le comportement des deux hommes est délictuel, et même gravement délictuel. Des photos des visages, des plaques d’immatriculation ont-elles été prises ? Une plainte a-t-elle été déposée (auprès du Tribunal d’instance, pas au commissariat de police). Il faut en effet jouer la Justice contre la Police, utiliser les fractures qui existent au sein de ces corps et entre ces corps. Non pas que nous ayons la moindre confiance en la Justice , et encore moins dans l’Exécutif. Mais il est bon de poser un acte et de constituer des dossiers pour l’avenir. Des conseils peuvent être recherchés auprès d’avocats ou de juristes : 07 53 45 95 68 et 07 53 66 91 58

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  • Une marche pacifique qui se termine étrangement Le 7 octobre 2019 à 09:49, par Camille Pierrette

    Au vu du récit, c’est vrai que ça s’apparente à de la provocation. FAire mine d’interpeller brutalement, sans signe distinctif police, et si des personnes se rebiffent par un coup ou une insulte, inculper pour outrage avec le reste des trouves prêtes à intervenir...
    On est obligé d’appeler ça des méthodes de mafia ou de dictature...!

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