Voici une danse traditionnelle de pouvoir et de fertilité
dans le Japon paradoxal des mégapoles high-tech et inhumaines.
On y voit graviter mâles et femmes, disputant qui sera devant.
En début de séquence, quand les jeunes femmes se retournent,
remarquez la forme de leur coiffe : dans son Geisha , Arthur Golden
en livre la signification : une vulve.
Voyez comment les femmes sont plus grandes que les hommes,
comment les uns et les autres alternent la première place.
Dialogue des genres qui renvoie très haut dans le temps au débat des racines.
Habitude, esthétique : à bousculer !
Vidéo chiante ? Trop loin, c’est tout.
Deviner la temporalité que les corps et les rythmes évoquent.
Deviner les mondes mentaux disparus, à travers la musique,
ses accords, accents, durées, silences et glissements,
ruptures préférées.
Écouter, sentir, changer l’esthétique en dépassant
le hoquet timoré de la flemme attitude
pour esquisser un nouveau désir et les formes
racines
de l’avenir.
Ici le corps parle du mythe, parle au mythe.
La danse invite au mystère de l’amour
Voilà, moi qui suis si loin des anciens,
si loin du japonais né voici un millier d’années,
par où je me relie à eux, humblement, ignorant,
mais bandant tout comme eux,
occupé à mater ces silhouettes ondulantes
pour décider laquelle préférer !