Plus de 3000 véhicules avaient formé 8 convois à destination de Paris pour protester contre les politiques sanitaires autoritaires et pour le pouvoir d’achat. Ils ont quitté Nice, Strasbourg, Marseille, Montélimar, la Creuse, l’Ardèche, l’Aquitaine... entre jeudi et vendredi avec pour intention de bloquer Paris et/ou Bruxelles ce week-end. Leur déplacement vers la capitale a été l’occasion de moments festifs et de partage. Les dons en nourriture et carburant ont afflué. Les gens étaient joyeux et témoignaient entre eux d’une grande solidarité. Ils étaient très nombreux à porter le Gilet jaune.
En face, le discours s’est voulu ferme d’emblée : les menaces d’amendes en milliers d’euros, de peine de prison en années et de saisies de véhicules se sont succédées. La capitale serait verrouillée par des barrages filtrants et 7500 flics seraient présents à Paris. Les manifestations concernant les Convois étaient interdites et tout signe distinctif prohibé !
Effectivement dès vendredi soir, les entrées du périph vers l’intra-muros étaient bouclées tandis que des barrières anti-émeutes étaient montées sur les Champs-Elysées et que des blindés de la Gendarmerie paradaient dans les rues.
Tout ça pour empêcher quelques milliers de personnes de manifester pacifiquement leur mécontentement. Le Préfet Didier Lallement, celui là-même qui avait dit à une Gilet Jaune : « Nous ne sommes pas dans le même camp, Madame », témoignant d’une conception de la République un peu étrange pour un Haut-fonctionnaire, plastronnait à la télé.
Mais en début d’après-midi de ce samedi, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre : Ils sont sur les Champs ! Quelques dizaines de véhicules ont atteint l’Arc de Triomphe et ont bloqué le carrousel bientôt rejoints par des dizaines d’autres et des milliers de manifestants à pied remontant les Champs. Les flics ont été débordé et tentent à l’heure où j’écris de reprendre le contrôle de la situation. Toute l’après-midi a été un indescriptible chaos dans lequel les fdo ont eu bien du mal à s’organiser. D’autant que vers 15h, la Place de la Concorde était aussi bloquée par d’autres convoyeurs. Des centaines de lacrymos ont été balancées, des dizaines d’arrestations, des centaines d’amendes et au moins un véhicule saisi. Mais il faut aussi compter avec la grave blessure à la jambe d’un jeune homme brutalement interpellé. Une blessure tellement grave que les flics l’ont tout de suite rassi avant de le relever fissa et de l’emmener car d’autres manifestants approchaient en les huant. Ils ont fini par appeler des Médics, ces volontaires qui prennent soin des manifestants, ce qui est une décision rarissime.
Les manifestants tiennent bon, montent et descendent les Champs au gré des charges des CRS, des BAC, de BRAVs, des graves ! De jeunes parisiens les ont rejoints et la nuit promet d’être agitée sur Paris.
Le cynique Préfet s’est fait déborder !
Ahou !
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