Du 27 septembre au 13 octobre prochain, différents collectifs et associations de la vallée de la Drôme vous invitent à la Quinzaine de l’Exil « A l’heure où… » . Au programme, du fin fond du Diois, aux prémices de l’Ardèche, le long des berges de la Drôme seront proposés, des tables rondes, des discussions, des rencontres, des projections, des expositions, des temps de jeux, des temps d’échange.
Programme complet ici à télécharger
A l’heure où le président remonte dans l’estime nationale en embrassant le front noir des joueurs de l’équipe de France,
A l’heure où l’on s’émeut chaque année de nos héro-ine-s de la résistance cachant des juifs,
A l’heure où l’on place et maintient des présidents corrompus et liberticides dans les anciennes colonies françaises,
A l’heure où notre histoire coloniale est encore taboue,
A l’heure où l’Etat français, drapé dans ses discours sur les droits de l’homme, fait passer de nouvelles lois rendant impossible et invisible l’asile en France, et poursuit avec acharnement celles et ceux qui aident d’autres humains à simplement survivre,
A l’heure où, Bolloré et consort s’accaparent les marchés de la Guinée, de la République Centre Africaine, du Niger et où l’Europe donne des milliards à la Libye pour qu’elle construise des camps afin d’empêcher les femmes, les hommes et les enfants de traverser la méditerranée,
TOUT VA TRéS VITE
Et ce n’est ni une question économique, ni une question démographique, ni une question géographique, ni….. C’est un projet politique. Ils sont en train de consolider les frontières, de les rendre doubles, triples, épaisses, de rendre les routes sinueuses, impraticables, mortelles et de nous faire croire que nous sommes différent·e·s, qu’il y a d’un côté « eux » et de l’autre « nous », que de les accueillir mettrait en danger notre civilisation.
Cela se passe aujourd’hui, maintenant, chaque jour un peu plus.
Alors, organiser une quinzaine cet automne, c’est se donner du temps, au milieu des urgences, des défaites et des victoires quotidiennes, pour penser et concrètement organiser la suite, les mois qui arrivent ; c’est se poser collectivement la question de quel monde nous voulons et traduire en actes les réponses ; c’est se rencontrer, créer des liens, pour ne pas crever de sidération devant la réalité (ensemble nous sommes un être à nombreuses épaules, nous pouvons partager la peur, les attaques, le courage, les colères, les joies…).
Une soirée c’est beaucoup trop court pour aborder la montagne de sujets que charrient l’exil, l’accueil, les expulsions, les politiques migratoires, c’est pourquoi s’est tissée, entre différents collectifs, exilé.e.s, habitant.e.s, cette quinzaine débordante.