Manif sous arc en ciel pour l’ouverture des Transversales

Une déambulation pleine d’entrain avec crachin de saison : petit récit

samedi 31 mars 2018, par Camille Pierrette.

JPEGLe rassemblement non déclaré était Place Charabot, joliment redécorée pour l’occasion, retournez-y en plein jour. Après confection de pancartes « pour en finir avec... », accompagnée de bières tièdes et de merguez chaudes, un discours rituel d’imprécations enflammées a lancé la manif.

Vers 18h09 ce vendredi 30 mars, le cortège s’est donc ébranlé vers le square de toutes les résistances.
Même le petit Casino était avec nous !

Les pancartes étaient aussi bigarrées que les camarades, des jeunes, des vieux, des anti-tout, des pros ceci ou cela, et même quelques enfants impudents brandissaient des slogans parfois sans queue ni tête, ou même des pages vierges.

Une gentille petite fille a même écrit sur sa pancarte « pour en finir avec l’école » ! Mais où donc est-elle allée chercher une idée aussi farfelue, chacun.e connaît pourtant le merveilleux rôle d’endoctrinement et d’abêtissement de l’école si nécessaire à la cohésion sociale ! Ces parents ont du être très mal élevés, ils sont bons pour le fichage S au 3e degré et une longue cure de déradicalisation.

Le mégaphone crépitait à tire larigot, crachant des insanités réjouissantes, du type (traduction approximative) :
Macron en prison, tes ordonnances c’est du poison
Mouille toi Mariton, dans ton eau y a du plomb

Après avoir libéré tous les magasins de la rue Sadi Carnot et interdit toute circulation non autorisée (ou non motorisée ?), le cortège s’est posé devant les locaux du canard local Le Crestois.
Après invitation à lui écrire en masse, presque une minute de silence a été observée en la mémoire de cet ancien journal du coin.
Ensuite, une minute de bruit a été observée pour saluer la naissance du journal Ricochets, qui parfois lance bêtement les pavés dans la mare au lieu de les lancer vers les CRS (cet article en est une nouvelle preuve).

Le square proche n’a pas résisté longtemps à l’envahissement des ultras maladroits libère-Terre, même la fontaine était à sec, elle n’avait rien à dire pour sa défense.
En face de la Gare, l’étrange voyageur de bronze a vomit toutes ses tripes, et nous n’avons pas pu en finir avec la police municipale, qui a honteusement barré la route aux automobilistes déjantés qui voulaient à tout prix rejoindre la manif partie en roue libre.

Et c’est la gare et son quai, quasi-désert avant notre arrivée, qui ont accueillie la foule vociférante et sa grogne sociale inarticulée (bien entendu les riches et politiciens, eux, ne grognent pas, ils protestent énergiquement).

Les grognements « Solidarité avec les cheminots » et « Non à la privatisation de la SNCF » ont rassurés les fonctionnaires et ont effrayé une partie des voyageurs qui descendaient du train de Valence, un TER arrivé avec 5 minutes de retard, faut dire que le Grand Etat dit français a distribué tout le pognon pour les TGV et laissé un peu à l’abandon les autres lignes, ce qui permet d’accélérer la privatisation pour mettre de l’ordre dans tout ça. Pardon je m’égare, il ne faut pas faire de politique, c’est caca, laissons ça aux professionnels de la décision.

Après avoir libéré la gare et le lycée, un arc en ciel lumineux a égayé le ciel et a un peu gommé le sinistre donjon de pierre qui écrase cette coquette bourgade médiévale fief du petit Seigneur autoproclamé grand officier en piscineutique.

La libération de la circulation automobile du vendredi soir n’a pas eu lieu, et la foule un peu mouillée mais toujours écumante est allée s’épandre à l’espace St Jean, lieu privatisé (ancien repère de saltimbanques non alignés et de Choum Choum professionnels) où se déroule les concerts de la première soirée Transversales#3. Quelques hordes incontrôlées de jeunes et d’autres pourront s’y gorger de bières et de décibels afin de faire le trop plein d’énergies en vue des prochaines batailles, qui promettent d’être électrisantes.

- Restez à l’écoute, la prochaine révolution sera sans doute médiatisée sur Ricochets.

Et retrouvez à Crest la suite des Transversales dans les rues et recoins sombres et suintants de salpêtres verdâtres, où des tags lâches et puérils, des odeurs de pisse et des affiches révoltantes à demi arrachées vous sauteront joyeusement à la gorge.

Pour votre sécurité, munissez-vous d’un GPS et du plan A3 des Transversales, sinon il sera toujours temps de vous réfugier dans un joli magasin ou au château fortifié de la mairie. Si vous avez perdu votre portable, en dernier recours faites signe à une caméra, un gentil policier viendra peut-être vous sortir du pétrin.

Quelle drôle d’idée de venir vous pendre à Creste City !

VIVA EL TRANSVERSALES !

VIVA EL REVOLUCION


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