Les putschistes ont leur gouvernement, pour jouer la même musique funèbre

Démanteler la mégamachine au lieu de se focaliser sur ses interprètes interchangeables

lundi 23 septembre 2024

Habemus Dextra Regimentum !
Quelques infos et réflexions.

Un gouvernement, c’est surtout fait pour servir l’Etat, le capitalisme, la tyrannie, le système techno-industriel productiviste..., le bloc bourgeois ne se prive pas de nous l’asséner une fois de plus avec son « nouveau » gouvernement marqué très à droite.
Ce qui montre une fois de plus à qui veut le voir l’impérieuse nécessité d’un basculement révolutionnaire généralisé ; pour ça il faudrait que beaucoup plus de personnes abandonnent les illusions et impasses réformistes, ainsi que la foi irrationnelle encore trop présente dans les seuls moyens d’actions légalistes, symboliques et « non-violents ».

Pogo et farandole ou marche militaire funèbre ?

Les putschistes ont leur gouvernement, pour jouer la même musique

COUP D’ÉTAT : UN NOUVEAU GOUVERNEMENT COLONIALISTE, RACISTE, HOMOPHOBE

La phase finale de fascisation du macronisme est achevée

Après presque trois mois de faux suspense, le nouveau gouvernement a été annoncé le 21 septembre. Macron avait prévu, en dissolvant l’Assemblée et en organisant des élections en urgence au moment où le RN était le plus haut, de gouverner avec l’extrême droite. Finalement, même si la gauche est arrivée première, le résultat est le même : il gouverne avec l’extrême droite.

Il s’agit du premier gouvernement de la Cinquième République qui n’a pas la moindre légitimité démocratique. Il est composé presque exclusivement de personnalités issues du camp macroniste et des Républicains, deux forces qui perdu les élections. Il n’y a évidemment aucune personnalité issue de la gauche, mais 19 représentants du camp présidentiel et 10 des Républicains. Les voici :

Premier Ministre

Michel Barnier, vieux politicien de droite radicale qui n’a jamais travaillé de sa vie, et a commencé à fréquenter les couloirs du pouvoir il y a 50 ans. Son existence entière a été vouée à la destruction des droits sociaux et à s’opposer aux droits des femmes et des minorités sexuelles. Bénéficiant d’une retraite de 28.000 euros pas mois, il termine donc sa carrière à la tête d’un gouvernement d’extrême droite.

Le Monde vient de révéler que Michel Barnier a tenté à plusieurs reprises de pistonner son fils au sein des réseaux de Macron depuis des années. Le fils Barnier, qui a travaillé notamment chez Bolloré, a rejoint le mari d’Aurore Bergé comme collaborateur parlementaire, et a postulé auprès de Thierry Coste, conseiller officieux Macron, le tout sur fond de parties de chasses communes entre macronistes et famille Barnier. Le président a donc organisé un faux suspense depuis début juillet, il a toujours envisagé de nommer ce premier ministre apprécié par le RN, et qui appartient au même monde que lui.

Ministre de l’Intérieur

Bruno Retailleau, issu de l’extrême droite vendéenne, ouvertement raciste, désignant les français noirs et arabes comme des « français de papiers » en « régression ethnique ». Catholique réactionnaire, opposé aux droits des minorités, il s’est récemment battu contre l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution. Il estime également que la colonisation a eu de « belles heures ».

Bruno Retailleau veut anéantir la gauche, qu’il considère comme l’ennemie principale de la République. Le Monde vient de révéler qu’il compte instaurer la « présomption de légitime défense » pour les forces de l’ordre, une aberration juridique réclamée par le syndicat de police Alliance et soutenue par le Rassemblement National. Il veut aussi s’attaquer au droit de manifester, entre autres.

Ministre des affaires étrangères

Jean-Noël Barrot, un agent de l’impérialisme États-unien, lauréat en 2020 du programme « Young Leaders » de la French-American Foundation. Issu d’une école de commerce et enseignant à HEC, il est le frère de la directrice de communication d’Uber, firme avec laquelle Macron a des liens plus que serrés.

Jean-Noël Barrot est aussi actionnaire d’une entreprise de communication fondée par des anciens de chez McKinsey et soutenue par le milliardaire Xavier Niel. Jean-Noël Barrot, interviewé cet été par la BBC après que Macron ait convoqué des élections législatives, a qualifié la décision de Macron de « geste le plus démocratique que probablement n’importe quel dirigeant politique, n’importe quel président, ait décidé de son vivant ». Une déclaration qui a mal vieilli. Le nouveau ministre de la diplomatie poursuivra la ligne pro-USA, pro-Israël et pro-génocide de ses prédécesseurs.

Ministre de l’Europe

Benjamin Haddad, littéralement un agent d’influence des États-Unis. C’est l’ancien directeur Europe de l’Atlantic council, un think thank US basé à Washington, fondé pendant la guerre froide. Il a saboté en 2022 la commission d’enquête sur l’affaire Uber. Il est sur une ligne impérialiste agressive, totalement inféodée aux décisions US.
Ministre de l’Éducation

Anne Genetet, une illustre inconnue qui n’a absolument aucune compétence en matière d’enseignement et qui ne connait rien au monde de l’Éducation Nationale. Installée à Singapour depuis 2005, elle a fondé une « structure professionnelle de conseil sur les relations employeur – personnel de maison (venant par exemple des Philippines) pour des familles occidentales expatriées à Singapour ». Une colon.

Ministre de l’écologie

Agnès Pannier-Runacher. Fille du patron de l’entreprise pétrolière Perenco, qui a fait fortune dans l’exploitation des puits de pétrole en fin de vie. Elle a travaillé comme directrice de la division « clients recherche et développement » d’un l’équipementier d’automobiles, pour Jaguar Land Rover, General Motors et Volvo.

Ancienne ministre de l’Industrie qui s’est mise à hurler lors d’une conférence de patrons : « Lorsque tu vas sur une ligne de production, c’est pas une punition. C’est pour ton pays, c’est pour la magie ». Au début de la pandémie de COVID, elle s’exclame sur CNews que « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Estime que l’industrie nucléaire est indispensable.
Ministre de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations

Othman Nasrou, membre de LR, s’est opposé au mariage pour tous. Un ministre contre les discriminations homophobe, au sein d’un gouvernement d’extrême droite, le concept est intéressant. Dans la ville de Trappes, Othman Nasrou aurait acheté la voix de jeunes de quartiers aux municipales en échange d’une cinquantaine de billets pour le Parc des Princes et 2300 euros en espèces.

Ministre de l’agriculture

Annie Genevard une filloniste très liée à l’agro-industrie. Elle appelait en juillet sur CNews, à la veille de la manifestation des Soulèvements de la terre de La Rochelle, à « réprimer les mouvements contre les mégas-bassines avec la plus grande fermeté ». Son suppléant est carrément membre de la FNSEA. Nommer Annie Genevrard à l’agriculture ou un responsable de Monsanto voire un fabricant de mégabassine, c’est pareil.

Ministre de la consommation

Laurence Garnier, une nantaise. Issue de la droite radicale et réactionnaire, elle a manifesté contre le mariage pour tous, elle a voté contre la constitutionnalisation de l’avortement, contre l’interdiction des thérapies de conversion… Elle a cosigné et voté pour la proposition de loi anti-trans. Laurence Garnier réclamait avec virulence la dissolution du média Nantes Révoltée, ce qu’elle avait fini par obtenir de Darmanin. L’opération avait été un échec.

Ministre de l’Enseignement supérieur

Toujours pire, pour finir de dévaster l’université. Patrick Hetzel a littéralement déposé une proposition de loi contre « les dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur ». Autant nommer directement Hanouna à la tête de l’université française. Sa nomination est une déclaration de guerre à la recherche scientifique et aux libertés académiques.

Ministre de la fonction publique

Guillaume Kasbarian, auteur d’une loi inhumaine dite « anti-squat », qui permet au propriétaire, de manière unilatérale, de résilier le bail d’un locataire sans même avoir à engager une action en justice. Les associations d’aide aux SDF ont vivement dénoncé cette loi, qui selon elles, va « fabriquer des sans-abris ». Va-t-il mettre à la rue des milliers de fonctionnaires ?

Raciste, homophobe, anti-social et autoritaire

Les lignes sont définitivement clarifiées. La bourgeoisie radicalisée se moque à présent des apparences mêmes de la démocratie, elle veut gouverner sans le peuple pour appliquer un programme néofasciste et préserver les intérêt des riches.
On pourrait considérer ce gouvernement comme une provocation, mais pourquoi Macron se priverait-il ? La soumission et l’apathie semblent totales. Les directions hibernent depuis 3 mois, les Jeux Olympiques ont été un triomphe pour le pouvoir et nous n’étions que quelques milliers dans les rues de France samedi 21 septembre. Le régime aurait tort de ne pas en profiter.

- par Contre Attaque : sur https://contre-attaque.net/2024/09/22/coup-detat-un-nouveau-gouvernement-colonialiste-raciste-homophobe/ (avec les liens complémentaires)

Les putschistes ont leur gouvernement, pour jouer la même musique

Démanteler la mégamachine au lieu de se focaliser sur ses interprètes interchangeables

Les sommets de l’élite de l’oligarchie politique sont certes très majoritairement composés d’ordures, vendus, corrompus, menteurs, tocards, voleurs, manipulateurs, inconséquents, bourgeois, lâches, bourreaux, despotes, parasites, sociopathes, autoritaires..., mais le pire n’est pas là.
Car dans un système anti-démocratique et capitaliste on ne s’attend pas à voir des démocrates intègres et de gentils amis du peuple au pouvoir.
Et dans un modèle très concurrentiel où les prétendants aux trônes doivent sans cesse jouer des coudes, trahir leurs « amis », écraser les concurrents, intriguer, avoir les dents qui déchirent le parquet, on ne s’attend pas à avoir des bisounours aux manettes. Sauf exceptions qui confirment la règle, les pires des pires arrivent en tête.
Dans un modèle fondé sur la compétition, le pouvoir et l’argent, la bonté d’âme et l’équité ne peuvent pas surnager.

Si par extraordinaire arrivait au sommet une personne intègre, juste, qui ne serait pas rapidement pourrie par le pouvoir et voudrait instaurer une vraie démocratie, virer les lobbys privés et sortir ne serait-ce qu’un peu du capitalisme, elle serait vite décriée et lâchée par les autres, et si elle persistait, ils feraient tout pour la discréditer, la dézinguer et la virer, voire pourraient la faire assassiner.

Le pire ce n’est pas la personnalité souvent répugnante et les idées/pratiques nausésabondes des têtes d’affiche, le pire c’est que ce ne sont que des pions au service d’une mégamachine qui finalement les dépasse totalement. Certes, ils peuvent tirer quelques fils, jouer les ventriloques, apposer leur marque de sang, se gaver de fric et de pouvoir, mais ils ne sont rien, juste un des leviers interchangeables parmi d’autres de la mégamachine. Ils ne sont pas incompétents, ils excercent juste leur rôle, plus ou moins médiocrement.

Ils ne méritent même pas la haine, juste le mépris définitif, avant les plumes et le goudron.

La mégamachine c’est l’empilement et l’interconnexion irréformable et implacable d’une société de masse, de l’Etat et de ses technocrates/bureaucrates/flics, du capitalisme et du système techno-scientifico-industriel. La mégamachine a ses règles froides et ses exigences (produire toujours plus pour fabriquer toujours plus d’argent, contrôler, gérer les choses comme les gens, multiplier les innovations technologiques, maintenir et augmenter sa puissance...), et les Barnier/Macron ne peuvent pas plus y déroger que les Bolloré/Arnault ou les Mélenchon/Ruffin.
La mégamachine se moque tout autant des guignols en chef qui tirent un temps quelques ficelles, qui s’agitent à son service en se servant, que des prolétaires, exclus, esclaves et autres galériens bon à servir de chair anonyme sacrifiable pour les guerres économiques ou militaires.

Disons que la mégamachine est la partition, le livre qui contient la partition, le code qui décrit la partition, les instruments pour jouer toujours la même marche funèbre, la scène du spectacle, et que les « élites » sont des sortes d’interprètes, ils peuvent jouer plus ou moins vite, avec des variations d’instruments, des fioritures, recevoir des applaudissements ou des tomates, user de quelques ornementations pour se démarquer, c’est tout. Ils servent à faire avaler les couleuvres, à distraire les foules avec des numéros de sales clowns, à diviser pour mieux règner, à favoriser une sous-mafia plutôt qu’une autre.
Et les peuples, exclus comme esclaves salariés, sont juste l’encre des notes imprimées, ils alimentent l’énergie des instruments avec leur sang et leur sueur, ils valent moins que les marchandises, moins que les robots et IA qui les remplaceront à de nombreux postes.

Alors que le 1er sinistre soit Barnier ou Tartempion est secondaire, le problème est de démanteler la mégamachine et d’arriver à faire tout autre chose, de bien mieux, à la place. Le challenge est donc de brûler la partition, ses livres et ses codes, de démolir les instruments de musique/torture, de détruire la scène et le théâtre, de virer les interprètes quels qu’ils soient.

Décapiter Macron et ses gouvernements ferait sans doute plaisir à certains, mais la mégamachine serait toujours là, prête à nous mener tous à « l’échafaud » de la guerre, de la misère, de la solitude administrée, de la dévastation climatique/écologique, de l’absurde et destructrice mécanique du Marché et de la Valeur.
Changer d’interprètes ou moduler la musique de la marche funèbre ne nous rendra pas plus libre, moins dépendant et moins impuissant.
Virer les interprètes, en mettre des qui semblent moins pires, n’est, au mieux, qu’une étape, et pas la plus difficile.

Alors oui, il y a des différences, parfois importantes et cruciales sur certains points, entre la gauche dite « de gouvernement » et les droites extrêmes, mais au fond cette gauche ne remet pas davantage en cause la mégamachine que la droite. La gauche espèrent juste l’humaniser, la repeindre, la rendre moins brutale envers les classes « d’en bas » et la biosphère.

- Au fond, on ne veut pas de dirigeants meilleurs avec de meilleurs programmes, on ne veut pas de gouvernement du tout, on veut la démocratie directe et donc un modèle de société qui permette et favorise la démocratie directe au lieu d’un modèle qui penche toujours vers le totalitarisme new look. Seuls le débat, le conflit, la discussion en face à face à égalité, les prises de décisions au plus près par celleux qu’elles concernent permettent d’évincer les tyrans en devenir et de trouver les voies de sociétés vivables et soutenables.
- On ne veut pas de meilleurs salaires et davantage de taxation des profits (ou alors de manière très transitoire comme étape), de meilleurs patrons, de capitalisme relooké, d’un partage de pouvoir dans l’entreprise, on veut plutôt la fin du travail, de l’argent, de la marchandise, de l’entreprise, de la Valeur, du capitalisme. On veut pouvoir subvenir individuellement et ensemble à nos vies et décider, à la place des patrons, des technocrates et des mécanismes anonymes du Marché, de ce qu’est une existence bonne, une société digne du nom, une décence commune, un bien vivre.

La mégamachine et son capitalisme évoluent, rien n’est statique, et on sait que les crises sociales/politiques/écologiques/climatiques vont encore empirer. Car la croissance infinie est impossible, car la quête de la Valeur bute sur les limites terrestres et sur le remplacement des humains par des machines, concurrence et productivisme oblige, car les dégâts immenses infligés à la biosphère nous reviennent au carré dans la gueule.
Alors, dans ce cadre, le réformisme et les petits pas ne peuvent être qu’une grande fumisterie, un vague ralentissement sur la route des désastres planifiés, de jolis parterres de fleurs fanées pour agrémenter le parcours vers le grand « échafaud ».

Seules les grandes enjambées des insurrections, les pogos des révoltes/émeutes, les violents coups de pieds dans la fourmillière des grèves/blocages/sabotages, les vastes désertions et alternatives radicales étendues, les camaraderies élargies, la fraternité avec les non-humains, la douceur du soin et des réparations... pourraient limiter la casse et nous faire changer de trajectoire en faisant s’écrouler la mégamachine. A condition d’avoir un bon plan B, pour ne pas être enseveli avec elle et ses machines dont on dépend.

A quand la grande danse furieuse et joyeuse ?


Nantes a un message a faire passer au gouvernement… Vu ce samedi 21 septembre dans la rue :

Les putschistes ont leur gouvernement, pour jouer la même musique
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