Les ouvriers, détruits pour le capitalisme et le luxe des riches

Le monde infernal de l’usine et des saisonniers des grands crus bordelais

dimanche 8 septembre 2024

Dans les différentes branches de l’industrie, le capitalisme détruit les travailleurs pour fabriquer de l’argent, pour que le Capital puisse alimenter la machine à fabriquer de l’argent.
Ici un témoignage sur le monde infernal de l’usine, et d’autres sur les travailleurs de l’agro-industrie viticole de grands crus.

Pour le capitalisme, les travailleurs ne sont que des choses, des marchandises comme d’autres, de simples moyens qu’on essore et qu’on jette au gré des besoin du marché.

- Pour dépasser l’impasse de la gauche et de sa critique tronquée du capitalisme, qui se limite à vouloir « partager les richesses », « mettre les moyens de production dans les mains des travailleurs », qui ne remet pas en cause ni l’argent ni la marchandise ni le travail ni le système technologique qui va avec, voir ces articles sur la Critique de la valeur-dissociation, et par exemple celui de Anselm Jappe : Révolution contre le travail ? - La critique de la valeur et le dépassement du capitalismesss

Les ouvriers, détruits pour le capitalisme et le luxe des riches

« MONDE OUVRIER, MONDE OUBLIÉ »

Pierre Gwiazdzinski était ouvrier depuis 10 ans à Audun-le-Tiche en Lorraine. Après des problèmes de santé, il est décédé cet été à l’âge de 27 ans. Avant de disparaître, il avait rédigé une belle lettre, où il racontait le "cycle infernal" d’un travail répétitif, dénué de sens, et déplorait le temps et les talents volés par le salariat. Son texte a été rendu public par sa famille et lu sur France Culture. Le voici :

"De l’acier au satin, des ouvriers aux assassins

Un Américain célèbre nommé Henri Ford à créé un monstre à deux têtes. D’une part une révolution industrielle et de l’autre un asservissement ouvrier.
Une formule, résume très bien ce statut des ouvriers les fameux "Mozart assassinés". Ils portent leur peine au travail en serviles bras robotiques humanoïdes, alors qu’ils cachent souvent des talents insoupçonnés.

Et tout ça pour quoi ? Payer un loyer indécent, rembourser un crédit voiture qui leur sert principalement à se rendre à l’usine ou à faire quelques courses dans un magasin discount toujours trop cher pour leur budget ?

En ayant mis les pieds dans ce milieu, chaussures de sécurité comprises, j’ai eu l’occasion de rencontrer quelques-uns de ces Mozart.
Des gens humbles, travailleurs et malheureusement résignés. Ces hommes dissimulaient souvent des talents inexploités et pour leur plus grand malheur, ils n’en avaient même pas conscience.

Qu’est-ce qui est le pire, le mal de dos ? Les insomnies liées au travail posté de l’industrie ? Non ! Le pire, c’est la résignation !

Se contenter de ce qu’on a alors que l’on possède sans doute d’autres talents. Voilà le pire. Il y a une frustration indescriptible à faire un travail répétitif dénué de sens quand on a des idées plein la tête, mais le cerveau embrumé.
La question serait de savoir qui est fautif ? La société ? La brutalité parfois indécente de la vie ? L’éducation ? L’école ? Un mélange de tout cela sans doute. Je pense qu’il y a des gens qui ne sont tout simplement pas adaptés à cette société, des "handicapés sociaux" si l’on peut dire.

N’y aurait-il pas un travail à faire dès l’enfance, au-delà du simulacre d’orientation en vigueur ? Pourquoi pas des stages multiples, plusieurs à chaque âge, à chaque classe ? Tester des métiers, des idées diverses proposées aux enfants en construction, pour justement les aider à construire un avenir qui ne leur fera pas regretter leur passé. Et des méthodes différentes pour les enfants différents afin que chacun trouve sa place.
Zola, Hugo et d’autres ont déjà écrit à ce sujet. C’était il y a plus d’un siècle, mais rien n’a changé.

Bien sûr, il y eut les "35 h", les congés payés et autres poudres aux yeux.
Mais si l’on compte 10 heures au bas mot entre la préparation, la route aller-retour, les heures de travail (voir plus en fonction du bon vouloir de la pause repas décidée par la direction) et huit heures de sommeil (si toutefois on y parvient) que nous reste-t-il ? 6 h heures de vie ? Elles sont consacrées à la "vie de famille" si les horaires sont compatibles bien sûr, aux tâches ménagères et autres corvées. Pour finir, il nous reste 45 minutes pour nous abrutir devant Netflix avant de recommencer ce cycle infernal.
Force est de constater que pas grande chose n’a évolué depuis Marx. Si on a la "chance" d’œuvrer dans les hautes sphères, on travaille pour un capital et une reconnaissance certaine, mais pour ces ouvriers qu’en est-il ? Ils sont des "invisibles" de la société pour les plus "chanceux" et des "oubliés méprisés" pour les autres.
Avec ce système, on a créé des êtres malheureux, dépressifs, insomniaques, bourrés de cachetons en guise de Soma.

Système dystopique accepté par la plupart des citoyens soumis malgré eux.
Je ne suis pas politisé, je suis simplement submergé dans ce système dégoûtant.
Monde ouvrier, Monde oublié"

Pierre Gwiazdzinski, ouvrier (1997-2024)

(posté par Contre attaque)

Les ouvriers, détruits pour le capitalisme et le luxe des riches

Les riches châtelains et leurs semi-esclaves

- Derrière les grands crus bordelais, la misère des saisonniers étrangers - Venus d’Europe de l’Est et du Maghreb, des milliers de saisonniers tombent malades en récoltant les grands crus de Bordeaux. Ils vivent dans des bidonvilles ou des maisons suroccupées. Médecins du monde sonne l’alerte.
(...)
Dans le bidonville où il vit, Doru boit le thé avec Boroni et Maria, 45 et 42 ans. Eux aussi travaillent à la vigne, et souffrent de problèmes de dos. Ils ont travaillé dans d’autres secteurs auparavant, mais pour Boroni, pas de doute : « La vigne, c’est le travail le plus difficile. »
(...)
Médecins du monde recense également de nombreux cas de problèmes respiratoires, gastriques et dermatologiques, qu’ils soupçonnent d’être liés à l’usage de pesticides. « Irritations oculaires, démangeaisons de la peau, difficulté à respirer… Ce sont des symptômes qu’on nous décrit de façon récurrente »
(...)


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