Affligé de voir mon pays sombrer dans les méandres de la vénalité,
République prostituée sur les trottoirs du grand marché,
Peuple vendu pour un sourire du banquier,
Pauvreté maquillée en précarité dans les bras d’une nation suicidé,
Paysans pendus à la potence des oubliés,
Ouvriers rompus par l’esclavage indemnisé,
Jeunesse perdue dans les rouages de la modernité,
Les rêves ne sont désormais plus qu’aux couleurs du billet.
Triste futur que nous ont peints les artistes cravatés,
Puisque la dictature se cache bien dans le costume du financier...
Révolté de voir mon pays empoisonné par la lâcheté,
Des troupeaux de flics pour matraquer la vérité,
Toujours l’odeur du fric empeste les palais d’une justice embourgeoisé,
Car si le populaire rime avec condamné,
Le riche « nobiliaire » vit lui dans l’impunité,
Grande famille qui de par les loges reste liée.
Puisque la diplomatie n’est autre qu’acheter,
Que l’hypocrisie reste la bannière de l’Élysée,
L’oligarchie est tout ce que leur démocratie a su enfanter,
Car tu le sais ami,
Il n’y a d’autres pouvoirs ici que la monnaie.
Triste pays où seule la peur nous est donnée,
Sous les caméras de l’infamie vivent les rues de l’austérité,
Puisque le fascisme est l’unique réponse de ceux qui ne savent écouter,
Alors tôt ou tard les murs de France vibreront aux chants des révoltés.
Et si comme moi l’ami tu as pris l’exil à la recherche d’un eldorado de liberté,
Tu constateras que ce n’est pas un pays mais bien le monde qui est gangréné,
Ici-bas l’humain est devenu produit mondialisé,
Et rares sont les îlots au coeur préservé.
Si les frontières s’effacent dans le capital de l’obscurité,
Elles ne doivent plus être que chimères pour les esprits indignés,
Une seule voix, un seul corps dans le combat pour l’humanité,
Celui qui,
Tendant le doigt bien haut à la face des bourreaux,
Porte le flambeau de la dignité sur les chemins de la liberté.