La foule bigarrée s’est retrouvée au parc de la Pépinière à Gap samedi 21 avril pour le Grand Carnaval contre les Frontières ! Avant même le départ, les tambours étaient à bloc.
Quelques extra-terrestres réfugiés ont même trouvé place parmi nous.
Une fois n’est pas coutume, les Potins ont changé de Vallée, petit reportage sur le carnaval :
- Rassemblement au parc
Les folles et les fous (entre 300 et 400) se sont enfin lancés dans les rues de Gap, avec des chars (dont un affreux juge) et écriteaux évoquant la brutalité de la « justice » et la violence des frontières et de leur monde.
A part quelques grincheux coincés, les passants appréciaient l’ambiance et les jets de farine et de confettis. Des jeunes et des enfants se poursuivaient pour s’enfariner mutuellement.
Les chants, les sifflets, les tambours se déchaînaient, émaillés de slogans divers, par exemple : « C’est Macron qu’il faut expulser », « De l’air, de l’air, ouvrons les frontières », « solidarité avec les sans papiers », « Fermons les banques, ouvrons les frontières », « C’est Macron qu’il faut dégager, c’est Collomb qu’il faut expulser », « Non aux nouvelles lois anti-migrant.e.s »...
La colère et la rage de s’exprimer face aux innombrables violations et brutalités que subissent les réfugié.e.s dans leur pays d’origine, en France, en Italie et durant leurs terribles voyages (torture, mort, esclavage, viol, misère...) se sont traduites aussi par quelques tags et jets de peinture. Une brève altercation a eu lieu devant la maison d’arrêt entre deux gardiens et quelques carnavaliers.
La joie du carnaval se mêlait à la colère et à la tristesse du sort dégradant trop souvent réservé aux réfugié.e.s, y compris en France où l’Etat, par l’intermédiaire du gouvernement Macron, s’apprête à durcir encore plus des règles d’accueil et d’asile déjà indignes et insupportables.
Après quelques détours, le carnaval s’est installé devant le conseil général, à côté de la préfecture, où d’ailleurs une banderole colorée s’est déployée opportunément :
Le procès des Frontières (et de leur monde) s’est ensuite déroulé
L’avocate de l’Etat français a eu bien du mal à convaincre face aux témoignages de réfugiés et face aux réquisitoires de l’accusation qui rappelait notamment le rôle néfaste de la colonisation et de la françafrique. La foule en colère n’était pas dupe des mensonges et jolies déclarations de principes sur les Droits de l’Homme et la Démocratie, qui ne sont guère suivies d’effets dans le réel.
Les mantras de « l’Etat de Droit » et de « l’ordre républicain » répétés par nombre de politiciens et de médias servent surtout à tenter de justifier toutes les formes de répressions policières et économiques contre les plus pauvres/faibles d’ici ou d’ailleurs et contre celleux qui construisent d’autres mondes que le chacun pour soi dans le cadre totalitaire du capitalisme.
La représentante de l’Etat était submergée de quolibets, de trognons pourris et de farine ! Sa perruque bleu-blanc-rouge a fini toute tachée sous les huées.
Elle était un peu décontenancée, car ici elle n’avait pas autant de latitude pour dérouler ses manipulations que dans les médias « chiens de garde » tels que le Daubé.
Le peuple a ensuite prononcé sa sentence : les frontières ont été condamnées à être brûlées sur la place publique séance tenante !
L’incendie des chars était alimenté par des portraits de Macron et de Collomb, les flammes et la fumée montaient haut dans le ciel bleu.
Un Grand carnaval : libérateur, festif, défoulatoire, engagé, imaginatif, multi-générationnel, sans frontières.
Voir aussi, sur Vallées en lutte : Un petit récit du carnaval à Gap