Comment la non-violence protège l’État : une autocritique (par Peter Gelderloos)

+ Présentation du livre « L’échec de la non-violence »

mercredi 18 septembre 2019, par Camille Z.

- Cet article revient sur le livre « Comment la non-violence protège l’État » der Peter Gelderloos

Des réflexions essentielles en ces temps de luttes, de révoltes et d’insurrections.
A présent, les contestations ne peuvent plus se permettre d’échouer, de reporter les combats à plus tard ou de se fourvoyer dans des modes d’actions restrictifs et sans issue.

- extraits de l’article :

À propos de Comment la non-violence protège l’État
Le présent ouvrage [L’échec de la non-violence, NdE] s’inscrit en quelque sorte dans la continuité de Comment la non-violence protège l’État, écrit en 2004, publié en 2005, puis augmenté en 2006 et réédité l’année suivante. Alors que le débat sur la non-violence reprenait de plus belle dans le monde anglophone en raison des émeutes contre la police, du mouvement Occupy aux États-Unis, du mouvement étudiant et des émeutes de Tottenham au Royaume-Uni, j’ai pensé le mettre à jour et le rééditer à cette occasion.

Comment la non-violence protège l’État est assez simple. Il commence en contestant le récit non-violent officiel et ses revendications de victoire du mouvement des droits civiques, du mouvement indépendantiste en Inde, du mouvement antiguerre pendant l’occupation américaine du Vietnam et du mouvement antinucléaire. Dans tous ces cas, le schéma est clair : les partisans de la non-violence présentent des mouvements hétérogènes, souvent combatifs, comme étant non-violents, et font d’une victoire partielle, ou d’une réussite importante mais limitée, une victoire ultime en annonçant, à l’unisson avec l’État, une fin heureuse à un mouvement qui était en fait encore en lutte (et en cachant bien sûr le rôle important des éléments non pacifistes dans l’obtention des gains, quels qu’ils soient).

Le chapitre suivant examine l’utilité de la non-violence pour le colonialisme et pour la répression, ainsi que la prise de contrôle des mouvements de libération. Il étudie aussi le paternalisme et le racisme des progressistes blancs qui utilisent la non-violence pour contrôler les mouvements des personnes de couleur. Le chapitre « La non-violence est étatiste » examine l’autoritarisme de la pratique non-violente ainsi que la manière dont la non-violence a répondu aux besoins de l’État de pacifier et de récupérer des luttes sociales, et comment, en conséquence, le gouvernement et les médias encouragent la non-violence. Le chapitre suivant, « La non-violence est patriarcale », explore l’impératif, pour une société patriarcale, de pacifier les opprimés et raconte des histoires de révoltes des personnes trans, de queers et de femmes, dans le but de contrer le silence sur cette réalité.

(...)
Le but de ce livre est de présenter à ceux qui ont commencé à remettre en question la non-violence les expériences et les histoires collectives que la non-violence, de concert avec l’État, voudrait leur cacher. L’objectif est aussi d’articuler le rôle systématique que joue la non-violence dans la défense du pouvoir, et de contribuer au débat sur la façon de participer à une lutte qui inclura toujours une myriade de perspectives, de désirs et de méthodes, dans un mélange défiant toute tentative d’homogénéisation.


- En complément, lire le livre « L’échec de la non-violence » de Peter Gelderloos.
L’introduction et le premier chapitre « la violence n’existe pas » sont particulièrement éclairant sur les concepts de violence et de non-violence.

- Présentation de ce livre :

Dans les années qui suivirent la fin de la guerre froide, de nombreux mouvements sociaux ont vu le jour. D’abord pacifiques, ils ont ensuite adopté une diversité de tactiques à mesure que leurs forces et leurs expériences collectives prenaient de l’ampleur. Les quinze dernières années ont exposé, plus explicitement que jamais, la fonction de la non-violence.

Promues par les médias, financées par les gouvernements et pilotées par des ONG, des campagnes non violentes, à travers le monde, ont favorisé les ravalements de façade de divers régimes répressifs et permis aux forces de police de restreindre l’extension des mouvements de révolte sociale. Perdant souvent le débat au sein même de ces mouvements, les tenants de la non-violence ont de plus en plus recours aux médias dominants ainsi qu’aux fonds publics et institutionnels pour étouffer les voix discordantes. L’échec de la Non-violence explore la plupart des soulèvements sociaux qui suivirent la guerre froide pour faire apparaître les limites de la non-violence et dévoiler ce qu’un mouvement diversifié, indiscipliné et impétueux peut accomplir. En passant au crible le fonctionnement de la diversité des tactiques déployées à ce jour, ce livre explique comment les mouvements en faveur d’un changement social peuvent triompher et ouvrir les espaces dont nous avons besoin pour semer les graines d’un monde nouveau.

- Lire l’introduction de ce livre « L’échec de la non-violence »


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