Chronique des désastres climatiques et écologiques produits par la civilisation industrielle : importation de poisson/lait/viande/pomme par avion, apartheid climatique et survivalisme de luxe des ultrariches, mensonges de l’impossible adaptation...

2023 année record de température, avec COP à Dubai un temple du pétrole

mercredi 24 janvier 2024, par Les Indiens du Futur.

Des nanoparticules et des polluants « éternels » sont partout sur Terre et ont contaminé toute la chaîne alimentaire, l’eau, la pluie, notre sang et nos organes.
Les acteurs majeurs de la civilisation industrielle ont décidé cyniquement depuis longtemps de ne pas changer de modèle de société et de laisser les pollutions industrielles, le dérèglement climatique et ses catastrophes se dérouler. Ils ont jute adapté leurs discours, et profité de l’aubaine de nouveaux marchés (énergies dites renouvelables, véhicules électriques, numérique...) facilités par des opérations de greenwashing.

Alors les plus riches flippent pour leur survie ouatée et misent sur un survivalisme égoïste financé par l’argent qu’ils ont obtenu en ravageant la planète et ses habitants, tandis que les pauvres sont de fait invités à crever une fois les limites d’adaptation franchies.
Mais on ne peut pas indéfiniment s’adapter à une planète rendue cyniquement invivable et on n’a pas de planète B, et au final les catastrophes n’épargneront personne, elles iront chercher même les milliardaires au fond des chiotes en or de leurs bunkers de luxe protégés par des milices privées.

Dans la civilisation industrielle :
Il n’y a pas de solutions, mais on a une mégamachine à enrayer et détruire, en commençant par ses coeurs mécaniques.
Il n’y a pas de survivalisme qui tienne, mais on a des zones autonomes à construire et à étendre.
Il n’y a ni paix ni justice, mais on a la rage, la solidarité et la révolte.

En France, 2023 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée

- En France, 2023 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée

Chronique des désastres climatiques et écologiques produits par la civilisation industrielle : importation de poisson/lait/viande/pomme par avion, apartheid climatique et survivalisme de luxe des ultrariches, mensonges de l’impossible adaptation...
schéma : © Météo-France

Et au niveau mondial, 2023 est l’année la plus chaude...

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Eramet : l’entreprise française qui détruit l’habitat des peuples nomades en Indonésie.

Fin octobre était publiée sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle nous pouvions voir deux individus appartenant au peuple des Hongana Manyawa faire face à un bulldozer sur l’île indonésienne d’Halmahera.
Appartenant à un groupe dit « non-contacté », autrement dit qui vit sans entretenir de contact avec le monde extérieur, ils sont les victimes de l’extractivisme qui fait tourner les entreprises françaises.
En effet, si l’île abrite de nombreuses espèces endémiques et plusieurs peuples nomades, on y trouve également de vastes gisements miniers qui suscitent l’intérêt du capitalisme.
Parmi ces prédateurs on trouve notamment l’entreprise française Eramet, qui y exploite un important gisement de nickel, et procédant au préalable au déboisement de vastes zones de forêts primaires, qui constituent pourtant l’habitat des peuples en question (sans parler des autres espèces qui y vivent).
Sans surprise, plusieurs ONG locales affirment que l’exploitation minière qui se déroule dans la région a des conséquences dramatiques pour les peuples nomades de la zone, qui voient leur habitat être grignoté petit à petit, et qui malgré ce que prétendent les entreprises, n’ont jamais donné leur accord pour que leurs terres soient exploitées. (source France 24)

Et il ne s’agit pas là d’un fait isolé. Eramet exploite des gisements miniers dans plusieurs endroits du globe, comme au Gabon ou en Argentine, entrainant partout la destruction des écosystèmes locaux, de la pollution à long terme, et sans doute au passage en exploitant les populations locales pour un salaire de misère.

Enfin, comble de l’hypocrisie, le nickel extrait par Eramet semble avoir pour principale finalité de servir de composant à la production de batteries pour voitures électriques.
En d’autres termes, notre président nous fait de biens beaux discours sur la soi-disant transition écologique, le passage à l’électrique et compagnie, alors qu’il ne fait que déplacer le problème.

La France et le monde occidental de manière générale se posent en donneur de leçon sur le dérèglement climatique, alors qu’ils en sont les premiers responsables. Ce sont eux qui empoisonnent le monde, détruisent des écosystèmes, et qui alimentent leur pseudo-transition en ravageant des habitats entiers dans le Sud global.

Le modèle économique d’Eramet, et à ses côtés celui de toute une part de l’industrie française et du capitalisme mondialisé, repose sur la destruction du vivant et sur l’exploitation des populations et des habitats du Sud global. Et des milliers de discours hypocrites n’y changeront rien.

(post de CND)

Guerre généralisée au vivant et biotechnologies [4/4]

- Guerre généralisée au vivant et biotechnologies [4/4] - Le front humain
[Groupe Grothendieck]

Chimère humain-porc, clonage humain, souche militarisée, virus à gain de fonction, vaccin codant, ciseaux moléculaires, etc. Il est temps de s’attaquer franchement à tous les petits monstres de la biologie moderne et de comprendre en quoi cette discipline est un des fronts de conquête les plus prometteurs du technocapitalisme sur les humains et la nature.

Grands cycles de capitalisation et montée en puissance technologique, il sera ici question de la Guerre-qui-ne-dit-pas-son-nom, la guerre généralisée à toute condition de génération et d’épanouissement de cette mince, mais ô combien précieuse, couche de matière grouillante à la surface de la croûte terrestre. Celle qui fait que nous pouvons, en tant qu’espèce, espérer et aimer, sentir, jouir et mourir. Il sera ici question de la guerre généralisée au vivant.

Accrochez-vous car il va falloir un peu de patience pour affûter ensemble nos scalpels de la pensée afin que bientôt, le temps de la critique laisse place à la négation vivante.
(...)

Tout comprendre sur l’évolution du CO₂ depuis la fin des dinosaures

- Tout comprendre sur l’évolution du CO₂ depuis la fin des dinosaures
Une étude d’une grande ampleur montre que la concentration de CO₂ dans l’atmosphère provoquée par l’humanité est inédite depuis plus de 14 millions d’années. Une évolution aux nombreuses conséquences, à court et à long terme.
(...)
Le lien confirmé au fil des âges entre la teneur en CO₂ dans l’atmosphère, mesuré en parties par millions (ppm) et climat planétaire, permet de prendre conscience des ordres de grandeur et de l’ampleur des changements aujourd’hui provoqués par les émissions anthropiques de carbone.
En 2023, nous devrions ainsi atteindre la valeur de 419 ppm. Le premier graphique ci-dessous résume les niveaux de CO₂ mis à jour par la nouvelle étude de Science. Il montre que la Terre n’avait plus connu pareille teneur en CO₂ depuis au moins 14 millions d’années, soit depuis bien plus longtemps que les précédentes estimations (3 à 5 millions d’années).
Le CO₂ qui devrait continuer de s’accumuler dans les prochaines décennies nous emmènera rapidement vers les 480 ppm, équivalent à ce qui flottait dans l’air au cœur de l’optimum du Miocène, il y a 16 millions d’années. À cette époque, la Terre était plus chaude de 4 à 8 °C qu’aujourd’hui, des chameaux et rhinocéros arpentaient les terres de la France actuelle et de vastes forêts recouvraient le Groenland.
(...)
L’autre moment où la courbe de CO₂ peut être plus ou moins comparée au bond vertical actuel, c’est lors du passage du Paléocène à l’Éocène, il y a 56 millions d’années. « Un relâchement soudain de CO₂ a eu lieu, dont la cause est toujours débattue : c’est soit lié à l’activité volcanique, à la fonte d’hydrate de méthane et/ou la combustion de dépôts organiques fossiles [notamment la tourbe au Groenland qui aurait pu brûler à cause de l’intrusion de lave]. Ce relâchement a provoqué un réchauffement global de 5 à 9 °C, une acidification des océans similaire à ce qu’on prévoit pour la fin du siècle et l’extinction et l’évolution d’espèces dans les océans et sur terre. Mais ce CO₂ fut probablement relâché sur 3 000 à 5 000 ans, soit dix fois plus lentement que ce qu’on provoque aujourd’hui », souligne la chercheuse. Qui précise, en outre, que cela pris ensuite environ 150 000 ans à la planète pour neutraliser tout ce CO₂.
(...)
Le résultat plus surprenant vient des effets à long terme. Pour ce même doublement de CO₂, le réchauffement pourrait se poursuivre et atteindre, au bout de plusieurs siècles, voire millénaires, 5 °C à 8 °C de plus qu’avant l’ère industrielle.
« Il faut bien différencier deux notions climatiques, explique Thomas Chalk, chargé de recherche au Centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement, à Aix-en-Provence et autre co-auteur de l’étude. D’une part, ce qu’on appelle la sensibilité climatique à l’équilibre (ECS), qui inclut les réponses rapides du climat, responsables de ce qu’il sera en 2100. Et d’autre part la sensibilité du système terrestre (ESS), qui intègre des boucles de rétroaction plus lentes, comme l’inertie de l’océan très profond, le changement d’albédo, la fonte des grandes calottes glaciaires notamment. »
(...)
Cette inertie souligne aussi que ce que nos émissions actuelles de carbone auront, quoi qu’on fasse par la suite, des conséquences sur des millénaires. « Même si on arrête d’émettre aujourd’hui, quelques degrés de réchauffement sont à attendre sur les prochains siècles, à cause de cette sensibilité à long terme », dit le chercheur.

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Quelques échos de certains désastres

  • La planète va franchir 5 points de bascule (...) Une fois franchi, chacun de ces points de bascule pourrait avoir des effets catastrophiques. La mort des coraux, par exemple, pourrait anéantir l’habitat des poissons. La fonte des calottes glaciaires contribuerait à l’élévation du niveau de la mer ; le dégel du pergélisol relâcherait le CO2 et le méthane qu’il contient dans l’atmosphère, amplifiant le réchauffement climatique. Quant à la perturbation de la circulation océanique, elle bouleverserait le climat de nombreux pays, notamment en Europe.
    « Déclencher un point de bascule pourrait en déclencher d’autres, dans un dangereux effet domino, a expliqué à nos confrères Tim Lenton, l’auteur principal de ce rapport. Cela pourrait également déclencher des points de bascule sociétaux dramatiques, par exemple avec des crises alimentaires, des déplacements de masse, ou des conflits. Mettre fin à ces menaces est possible, mais nécessite une action mondiale urgente. »
  • Corne de l’Afrique : 2 millions de déplacés après les inondations
  • COP28 : la sortie des énergies fossiles est (très) mal embarquée
  • Inondations dans le Nord : l’amertume des habitants contre l’agriculture intensive - Les crues historiques ayant touché le Nord ont été d’autant plus importantes avec l’agriculture intensive, ayant entraîné la disparition du bocage. (...) « Le modèle maïs-soja laisse les terres nues à partir du mois d’octobre. Ici, la terre a aussi accueilli beaucoup d’engrais, et est plus fragile. L’agriculture est responsable des inondations à 80 %.
  • À Paris, l’air 2 fois plus pollué près des axes de circulation : L’air est deux fois plus pollué aux particules ultrafines le long du trafic routier à Paris qu’ailleurs dans la capitale, alerte Airparif dans un communiqué publié le 11 décembre
  • La catastrophe climatique est déjà là ! Il a fait 29,9°C à Málaga ce mardi, établissant un nouveau record en Espagne pour un mois de décembre ! L’ancien record de Málaga était de 24,6°C en décembre 1998. Il a été pulvérisé de plus de 5°C !
  • Un article de grande consommation sur cinq devrait être interdit en Europe en raison de produits chimiques dangereux - Du plomb, des phtalates ou du cadmium dans les jouets, les écouteurs ou les tapis de yoga : des contrôles pratiqués par les autorités européennes révèlent des infractions dans 20 % des cas.
  • Des pesticides dangereux autorisés en toute discrétion - Comme le glyphosate, de nombreux herbicides voient leur autorisation prolongée dans l’Union européenne. Et ce, en toute discrétion. Une association a donc saisi la justice.
  • L’accord de la COP28 laisse les pétroliers très sereins - Un accord mentionnant la « transition hors des énergies fossiles » a été adopté à la COP28. Mais il n’inquiète guère les producteurs de pétrole, dont l’activité ne va pas être affectée à court terme.
  • En manque d’eau, la Chine assoiffe ses voisins - L’hyperpuissance asiatique manque d’eau pour soutenir sa croissance. Elle développe donc des méga-projets de barrages et de canaux. Au risque de priver ses voisins d’une partie de l’eau des fleuves transfrontaliers.
  • Malgré l’hiver, le Languedoc toujours en proie à la sécheresse
  • Les tourbières du Congo, une bombe climatique à retardement - Dans la jungle d’Afrique centrale, les tourbières piègent un immense stock de CO2. Encore intacts, ces marais sont de plus en plus menacés, tandis que la population locale voudrait être rémunérée pour les protéger.
  • Avec le changement climatique, le Pas-de-Calais condamné à des inondations répétées - Le Pas-de-Calais est à nouveau en état d’alerte face aux risques d’inondations et de crues. Une situation amenée à se reproduire dans ce territoire, sous l’influence du changement climatique.
  • Les ours polaires aussi touchés par la grippe aviaire : Après avoir décimé fous de Bassan, manchots, otaries, phoques et dauphins, l’épidémie mondiale de grippe aviaire due au virus H5N1 touche les ours polaires. Le Département de la conservation de l’environnement de l’Alaska (États-Unis) a confirmé la nouvelle, fin décembre, après avoir analysé les tissus d’un ours polaire retrouvé mort en octobre au nord de la région arctique. (...)
  • En Amérique du Sud, un printemps « historiquement chaud » accable les populations - Des records de chaleur ont été battus ces dernières semaines, la température ressentie frôlant parfois les 60 °C. La conjonction du réchauffement climatique, du phénomène El Niño et de la déforestation en Amazonie est en cause.
  • Retour du froid : « Les végétaux sont déboussolés » - Le « Moscou-Paris », un flux polaire venu de Sibérie, glace la France. Après un hiver doux, le gel risque d’être fatal pour les végétaux, explique Serge Zaka, agroclimatologue, car « ils ont oublié de sortir leurs boucliers ».
  • Plastiques dans l’eau en bouteille : de 10 à 100 fois plus de particules que prévu : Quelque 240 000 fragments de plastique par litre d’eau en moyenne. C’est ce qu’ont décompté des chercheurs en analysant l’eau contenue dans les bouteilles en plastique, dans une étude publiée le 8 janvier dans la revue scientifique PNAS.
    Ces résultats ont alerté les scientifiques car cette teneur en particules plastiques est 10 à 100 fois plus élevée que ce qui était estimé jusque-là. Ces particules sont à 90 % des nanoplastiques (au diamètre inférieur à 1 micromètre), le reste étant des microplastiques (1 micromètre à 5 millimètres). Or, les nanoparticules sont suspectées d’être les plus toxiques, car plus susceptibles de franchir les barrières du corps en raison de leur taille, rappellent les scientifiques. (...)
  • Biokérosène, pellets : ces mégaprojets qui dévorent la forêt - Les mégaprojets reposant sur la consommation massive de bois se multiplient en France. Une demande industrielle inconciliable avec la préservation de forêts vivantes, qui s’opère avec le concours des pouvoirs publics. De nouvelles menaces bien plus insidieuses que les mégafeux pèsent sur la forêt française. De nombreux projets de construction de méga-scieries, de centrales à biomasse et d’usines à biocarburant sont en cours et entérinent un modèle extractiviste destructeur. Alors que la forêt subit de plein fouet la violence du dérèglement climatique, ces différents chantiers pourraient la fragiliser encore davantage et augmenter massivement les coupes, alertent les associations écologistes, pour qui, il y a urgence à repenser notre modèle sylvicole. (...) La forêt absorbe deux fois moins de CO₂ qu’il y a dix ans. Mais le Schéma national bas carbone (SNBC) prévoit toujours d’augmenter les coupes de 70 % d’ici 2050. « À aucun moment, il n’y a un arbitrage fait par le gouvernement sur la ressource, une priorisation qui est donnée, regrette Bruno Doucet, de l’association Canopée. Il laisse faire les lois du marché alors que la ressource est limitée et que son état de santé se dégrade rapidement. » (...)
  • Des vagues de billes en plastique polluent les plages d’Espagne
  • Bisphénol A : 19,5 millions d’euros de sanction pour des géants de l’agroalimentaire - Ils s’étaient entendus, quatre ans durant, sur le fait de ne pas communiquer « sur la présence ou pas de bisphénol A » dans leurs conserves et canettes (...)
  • Pesticides : les distances de sécurité autour des zones traitées jugées insuffisantes
  • « Les moules d’eau douce sont précieuses… et en péril »
  • Macron veut lutter contre l’infertilité, sans s’attaquer aux pollutions - Le président dit vouloir lutter contre la baisse de la fécondité en France. Il a pourtant peu agi contre les polluants environnementaux, responsables d’une hausse de l’infertilité. (...) Lutte contre l’alcoolisme et l’obésité, baisse de notre exposition aux pesticides… « Tout ce qui va dans le sens d’une meilleure santé globale et d’une meilleure prévention n’est pas la priorité du gouvernement »
  • Un cancer à 33 ans : victimes des pesticides, ils témoignent en lycée agricole - Ils travaillaient avec des pesticides, et ont un jour déclaré un cancer. Ils parcourent depuis six ans les lycées agricoles pour faire de la prévention. Des témoignages précieux, qu’ont pu entendre des jeunes de la Sarthe.

Exemples de résistances

Analyses

  • Lutter contre la vitesse n’est pas ralentir - Il est aisé de ramener une lutte contre la vitesse, par exemple contre une grande infrastructure de transport qui permettrait d’aller « plus vite », à une lutte pour la vie douce : un simple éloge de la lenteur. Non que cela ne soit séduisant, il est fort tentant d’invectiver les passant.e.s pressé.e.s et c’est d’ailleurs très facile à faire sans rien comprendre des projets d’infrastructures et de leurs implications ubuesques. Mais ce serait un peu comme dire que les Zapatistes qui « marchent au rythme du plus lent » le font par culture de la paresse et flegme indigène. Ce serait manquer l’essentiel et ne pas voir ce qu’il y a de révolte et de sang chaud dans un tel refus, dans la désertion des systèmes d’aliénation. (...)
    Beaucoup dénoncent le capitalisme en l’acculant à ses conséquences ou ses relais : augmentation des inégalités, créations des classes dominantes et du mépris corrélatif des classes asservies, logique d’accumulation d’un profit absurdement illimité, accaparement de ressources et colonialisme, dominations, patriarcat, pauvreté esthétique (standardisation insipide) et lobotomisation (consommation de masse), entre autres.
    Mais tout ceci, loin d’être arrivé au bout, n’est que l’horizon des possibles permis par le capitalisme dont le fondement reste intact. Ce fondement, c’est la valeur abstraite ou le fait que sous l’impulsion industrielle, tout devienne homogène à une certaine quantité (d’argent) et que la quantité devienne la qualité de chaque chose, et par là sa standardisation, son uniformisation
    (...)
    Autrement dit, personne ne fait vraiment ce qu’il veut mais tout le monde continue de consommer les produits du capitalisme et de vendre sa force de travail sur le marché de l’emploi pour produire des biens qui ne feront de bien à personne mais qui rapportent à quelques personnes qui investissent dans des capitaux. Et c’est reparti pour un tour.
    (...)
    Sans se revendiquer capitalistes, les chevilles ouvrières du Capital (élus adeptes du développement, promoteurs immobiliers, start-uppers, chefs d’entreprises, actionnaires, État, salariés...) croient véritablement aux bienfaits du profit (la plus-value). En toute bonne foi : non pas que cela génère du mieux-être pour les gens autour d’eux (c’est évidemment faux) mais que cela génère du mieux-être pour ’la population’ en général (c’est indémontrable). Double peine : ils sont aliénés par cette puissance sociale qui croit en la valeur au moins autant qu’ils créent les conditions de son existence absurde pour la société occidentale (c’est-à-dire toute société naturaliste au sens de Descola). Le capitalisme en tant qu’abstraction de la valeur ne peut donc pas se personnifier dans une volonté de domination de certains acteurs qu’il suffirait de mettre hors jeu.
    (...)
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TOUJOURS PLUS VITE VERS LESASTRE : POISSONS DU GOLFE, LAIT DE NOUVELLE-ZÉLANDE ET GLACE DU GROENLAND

- Capitalisme suicidaire

Il y a les beaux discours sur la « sobriété énergétique », la « transition climatique » ou le « capitalisme vertueux » et il y a les actes. Les dirigeants et les capitalistes multiplient les choix suicidaires les plus scandaleux qui soient. À tel point que l’on peut se demander s’il ne s’agit pas de provocations délibérées :

🔴 À Lorient, dès cette année 2024, des tonnes de poissons venus du sultanat d’Oman, à plusieurs milliers de kilomètres dans le Golfe Persique, pourront être amenés par avion pour être vendus dans ce port de pêche breton ! Des responsables du port de pêche de Lorient veulent « développer leur activité à l’étranger. Dans le cadre d’un consortium omano-français, le deuxième port de pêche français va investir dans le développement d’un ensemble portuaire de 250 hectares, au sud du sultanat d’Oman » écrit le quotidien Ouest-France qui ajoute que « sur la criée du port, des poissons en provenance du sultanat feront peut-être bientôt leur apparition ».
Une folie promue par la société Ker’Oman qui a décroché un appel d’offres pour concevoir et gérer ce nouveau port dans le sultanat. Son responsable explique : « L’avion, c’est un transport normal pour du poisson aujourd’hui. » La « normalité » est désormais de faire venir par les airs des poissons de l’autre bout du monde plutôt que de consommer ceux pêchés localement. Cela alourdirait « de 10 fois l’empreinte carbone du poisson » alertent des écologistes, et les pêcheurs lorientais craignent une mise en concurrence désastreuse.

🔴 Le Parlement Européen a approuvé, mercredi 22 novembre, à une large majorité, la ratification d’un accord de libre-échange entre l’Union Européenne et la Nouvelle-Zélande. Celui prévoit de faciliter les « échanges commerciaux » entre l’Europe et cette île située à 20.000 kilomètres de la France.
Pour importer des produits très spécifiques qu’on ne peut pas produire ici ? Pas du tout. Cet accord qui entre en vigueur en 2024 va supprimer les droits de douanes sur les oignons, les pommes, le poisson, le vin, le lait et la viande de Nouvelle-Zélande. Encore une absurdité complète. D’abord parce que la France est un grand pays agricole qui n’a absolument pas besoin d’importer de lait ou de viande : nous en produisons trop et en exportons ! Ensuite parce que cela va créer une concurrence entre les agriculteurs européens et néo-zélandais, sachant que le pays est le premier producteur mondial de lait. Enfin, il va sans dire qu’importer à 20.000 kilomètres des produits agricoles que l’on fabrique ici est une catastrophe écologique. Tout cela est totalement irrationnel et même criminel, mais cela paraît sous doute cohérent dans la tête de ceux qui pensent que le monde n’est rien d’autre qu’un grand marché.

🔴 Dans le même esprit, une start-up du Groenland, Arctic Ice, a choisi de « récolter » de la glace du pôle nord pour l’envoyer aux Émirats Arabes Unis, selon une information du journal anglais The Guardian. L’entreprise utilise un bateau équipé d’une grue, arrache des gros bouts de glace du Groenland qui sont ensuite envoyés au Danemark puis vers Dubaï.
Difficile de trouver une métaphore plus évidente de la fin du monde : les glaces du Pôle Nord sont condamnées par le réchauffement climatique, mais elles seront sirotées dans les cocktails de riches résidents d’une pétromonarchie située sous d’autres latitudes.
La start-up se vante d’exporter des glaces datant de milliers d’années qui « n’ont pas été en contact avec des sols ou contaminées par des polluants produits par les activités humaines. Cela fait de l’Arctic Ice l’eau la plus propre de la planète ». Le cynisme complet : les pires pollueurs veulent de l’eau pure dans leurs glaçons. Avec un peu de chance, un émir se retrouvera bientôt contaminé par un virus néolithique et pourra le refiler au reste de la planète.
Et le pire, c’est que la start-up Artic Ice prétend ainsi « aider le Groenland dans sa transition écologique ». Dans un monde où les mots n’ont plus de sens, c’est sans doute un argument logique dans pour les conseillers marketing de l’entreprise.

(post de Contre Attaque)

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Bunker Palace Hotel, luxe survivaliste pour les riches, film visionnaire déjà en 1989

Avec les montagnes d’argent obtenues en dévastant sans limites le climat, la biosphère et le tissu social, les ultrariches font sécession et se construisent des bunkers (qu’ils espèrent) à l’abri des catastrophes climatiques et sociales qu’ils ont largement contribué à provoquer

  1. Bunkers et fermes bio : comment les ultrariches préparent l’avenir - Face à la crise climatique, le survivalisme est devenu l’ultime lubie des milliardaires qui planifient leur exode et tentent d’échapper au monde commun.
  2. Îles privées, piscines fortifiées... Ces boîtes qui font du blé sur la survie des riches - Yachts, bunkers, fermes autonomes... Un cortège d’entreprises se sont lancées pour accompagner les ultrariches dans leur tentative d’échapper à la catastrophe écologique et nourrir leur penchant égoïste. - L’effondrement est devenu un marché comme un autre. Pour accompagner les ultrariches en quête d’évasion face à la crise climatique, tout un business s’est développé. Depuis trois ans, avec les confinements successifs et la menace de la guerre, le secteur, en plein boom, surfe sur l’angoisse apocalyptique.

    Construction de bunkers, achat de propriétés survivalistes « clés en main », yachts prêts à voguer sur les eaux internationales, réseaux secrets de fermes autonomes… Les entrepreneurs proposent à leurs clients fortunés toute une déclinaison d’offres pour se préparer sereinement à la fin du monde. (...) Si les milliardaires croyaient vraiment que la géoingénierie et le technosolutionnisme allaient sauver l’humanité, investiraient-ils autant dans des bunkers et des îles artificielles (...) Le business de l’effondrement ne mise ni sur la coopération ni sur l’entraide. Il flatte les penchants égoïstes des ultrariches, les incite à faire sécession et apporte une réponse individualiste à la crise climatique. Douglas Rushkoff note que « les projets qui attirent le plus d’attention et d’argent dans ce secteur sont ceux qui consistent à faire cavalier seul ». Plutôt que « des oasis », il s’agit de construire des « forteresses », remarque-t-il. (...) Le risque est aussi que cette approche individualiste irrigue la société et déborde le cas des grandes fortunes pour toucher la classe aisée dans son ensemble. Comme par mimétisme. En France, des sociétés de constructeurs de bunkers affirment ainsi crouler sous les commandes, qui dépassent largement la petite sphère des ultrariches.
    À défaut d’agir sur les causes du dérèglement climatique, on se construit des refuges, on hérisse des barrières pour se sauver soit même, même si c’est une illusion, « Nous sommes tous dépendants des chaînes d’approvisionnements de la civilisation industrielle, les riches encore plus que les autres », souligne Douglas Rushkoff. Les méga feux ne font pas de distinction entre classe sociale sur leur passage.

- Une sinistre réalité qui rejoint le film de fiction "Bunker Palace Hotel" développée en 1989 par Enki Bilal : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bunker_Palace_H%C3%B4tel

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ambiance à la Enki Bilal

L’eau en forêt équivalente aux sols agricoles les plus traités

Joseph Garrigue a démissionné de son poste de conservateur de la forêt classée réserve naturelle nationale de la Massane, dans les Pyrénées-Orientales, pour entamer le 13 janvier, depuis sa forêt, une marche de 45 jours vers Paris afin de dénoncer les effets de l’utilisation de pesticides. Il rapporte un fait effarant :
« Je ne citerai qu’un exemple dans la forêt où je travaille. Les dendrotelmes sont des petites cavités dans les arbres qui se remplissent d’eau. C’est là que la plupart des animaux de la forêt viennent boire, qu’ils soient mammifères, oiseaux, insectes, batraciens, reptiles, etc. Une première analyse vient de montrer que l’eau de ces cavités est plus polluée, par effet d’accumulation, que les sols agricoles les plus traités, et de qualité équivalente à ce que l’on trouve dans les vases polluées d’un port industriel comme Marseille. »
Dément. Un effet dramatique parmi d’autres du mépris pour la nature qui caractérise la civilisation et de sa folie meurtrière, de sa destruction inexorable du vivant.

- Pour en savoir plus sur la marche de Joseph Garrigue : L’Appel de la forêt

(post de N. Casaux)

P.-S.

Dernière « Chronique des désastres climatiques et écologiques produits par la civilisation industrielle »

Cet article sera notre dernière chronique sous forme de (longue) revue de presse sélective
Pour qui veut voir, les problèmes et les informations sont suffisamment documentées (voir notamment sur https://reporterre.net, https://contre-attaque.net/, https://www.partage-le.com/ ...), éclatantes, et visibles dans nos vies quotidiennes. On fatigue un peu de lister toutes ces abominations qui s’accumulent et qui souvent s’aggravent.
On fera encore parfois des articles sur certains faits plus pires ou plus parlants que la moyenne. Ou quand la colère ne tient plus.

Même si démonter les mensonges, catastrophes systémiques, idéologies destructrices et manipulations du système en place est utile, le plus important reste les actions offensives, les luttes et résistances, et les alternatives radicales qui vont avec.


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