29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde violent attaqué partout en France, en Drôme/Ardèche aussi

Leur « ordre républicain » c’est l’Ordre policier/capitaliste/tyrannique - Actus et analyses

samedi 1er juillet 2023, par Auteurs divers.

L’Etat, les gouvernements et leurs flics utilisent principalement la violence et les blindés pour tenter de contenir les légitimes révoltes. Les lourdes condamnations, les médias dominants et les éléments de langage s’y ajoutent.
Comme les tyrans, patrons et oligarques veulent continuer à tout prix le modèle autoritaire, destructeur, inégalitaire, antidémocratique, raciste... en place, ils imposent par la force et le contrôle leur « ordre républicain » dans les banlieues et partout, un ordre qui n’est que la paix des cimetières et un Ordre policier/capitaliste/tyrannique, un ordre qui n’est en réalité qu’un chaos meurtrier déguisé en « paix sociale ».
Un « ordre » qui nie férocement le caractère fondamentalement politique du soulèvement en cours, pour le réduire à de la délinquance et ainsi déchaîner sans scrupule la répression tout azimut. Déjà considérés scandaleusement comme « tuables » par le système policier, les habitant.e.s des quartiers populaires sont ainsi à nouveau méprisés, « l’ordre républicain » leur ôte la dignité de se battre politiquement à leur manière, une des seules manière que « l’ordre » laisse.
Mais les peuples partout se soulèvent contre l’oppression légale, et en fRance ce nouveau soulèvement semble bien parti.
Et tant pis si les bourgeois, les droitistes, les flics et les politicards râlent.

Dans ce contexte, se contenter de « réformer la police » comme le réclame une partie de la gauche, est une sinistre blague absolument pas à la hauteur des enjeux.

en Drôme/Ardèche

  • VALENCE : révoltes en soirée - policiers visés par des tirs de feux d’artifice - 5 arrestations - une quinzaine de personnes a tenté de s’en prendre au poste de la police municipale dans le quartier de Valensolles
  • ROMANS-SUR-ISÈRE : les flics sont restés sur place jusqu’à plus de 3 heures ce samedi matin (agence du bailleur social Valence Romans Habitat à La Monnaie saccagée) - quartier de la Monnaie : un homme encagoulé a tiré au fusil à pompe sur une caméra de vidéosurveillance - jets de pierre sur la devanture d’une banque, du MacDo, du restaurant chinois Wokogrill
  • SAINT-VALLIER : Une voiture incendiée, maison des associations endommagée
  • PIERRELATTE :feu de poubelle et un véhicule de la police municipale caillassé
  • BOURG-LÈS-VALENCE : un véhicule incendié dans le quartier de l’Allet - plusieurs tentatives d’incendie
  • SAINT-RAMBERT-D’ALBON : dans le secteur de la gare, mise à feu d’un hangar, de véhicules et de palettes.
  • Deux pare-brises de véhicules de gendarmes Drômois brisés

En Ardèche :

  • ANNONAY : 12 véhicules incendiés
  • Des révoltes aussi à PRIVAS et TOURNON-SUR-RHÔNE (incendies et dégradations)

(sources : Daubé, FranceBleu...)

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France

Réveil difficile pour l’Etat policier ce matin (30 juin)

Un récapitulatif rapide et non exhaustif pour celles et ceux qui souhaiteraient savoir ce qu’il s’est passé pendant la nuit.

Il faut retenir que depuis deux jours, énormément de commissariats, postes de polices, et mairies ont été pris pour cibles, on estime que plus de 40 commissariats et une quinzaine de mairies ainsi que près de 500 bâtiments publics ont été attaqués.

Il est impossible de tout lister et tout documenter dans l’instantané vu l’intensité des événements.
Toujours est-il que la séquence insurrectionnelle a également donné lieu à de très nombreuses autoréductions et redistributions de vêtements, denrées alimentaires.
Nanterre a résisté pendant de longues heures, peu importe que l’Etat ait envoyé la BRI, celle-ci a dû se retirer du quartier Pablo Picasso vers 1h30 du matin devant la détermination et la colère des habitants.

À Bordeaux, un policier aurait tiré à balles réelles avec un famas en pleine rue aux alentours d’1h du matin (cette information reste à conjuguer au conditionnel).
À Nantes, un Lidl a été ouvert à la voiture bélier et toute la partie populaire de la ville et sa banlieue s’est réveillée.
Fidèle à ses principes, Rennes nous offre son lot de vidéos pittoresques. Des lampadaires sur lesquelles sont installées des caméras ont été attaqués avec des engins de chantier.
À Reims, le commissariat a été pillé et les équipements de policiers volés, certains insurgés sont ressortis vêtus de bleu.
Nice et Marseille sont entrées dans la danse.
Dans cette dernière, des manifestations sauvages ont éclaté notamment dans le centre ville et le RAID a été déployé et utilisé des balles en caoutchouc.
Dans la métropole lilloise : le RAID a fait son apparition et ses agents auraient tiré des balles en caoutchouc avec des fusils.
A Lyon, la révolte continue son expansion..
Un groupe de fascistes de la mouvance identitaire a tenté de faire une embuscade à des habitants des quartiers populaires. Mauvaise idée : l’un d’eux ressort dans un état grave.
On signale des affrontements à Bron, Vénissieux, Vaulx-en-Velin et l’ensemble de la métropole.
En vrac, Rouen, Caen, Rouen, Blois, Dreux, Évreux, Toulouse, Amiens, Avignon, Toulouse, Saint-Etienne, Orléans, Strasbourg, Mulhouse, Nancy, Metz, Besançon, Grenoble, Clermont-Ferrand, et leurs banlieues maintiennent le cap depuis 2 jours.
Les postes de police d’Avignon et de Pau ont été attaqués.
Paris : une grosse manifestation spontanée à eu lieu aux alentours dans les 1er et 2e arrondissements.
Autour de Châtelet, les autoréductions (ou « pillages ») ont frappé les boutiques de Nike Châtelet et Zara Rivoli, qui ont été dévalisées. De violents affrontements avec les forces de l’ordre ont éclaté, notamment à Belleville, Daumesnil, ou encore à Barbès où le commissariat de la Goutte d’Or a été pris pour cible.
On signale des tensions dans un large périmètre dans le nord et le sud de la capitale (13,14,15,17,18,19 et 20e arrondissements).
En vrac, Montreuil, Bagnolet, Saint-Ouen , Saint-Denis, l’Île Saint Denis, Argenteuil, Sartrouville, Évry, Sarcelle, Garges-lès-Gonesse, Asnières, Sevran, Clichy sous Bois, Drancy, Trappes, Sartrouville, Mantes la Jolie, Ivry, Vitry sur Seine et pratiquement toutes les villes populaires de banlieue parisiennes n’ont pas été en reste.
À Rosny-sous-Bois, le poste de la police municipale a été assailli avec une pelleteuse.
A Bondy, le Darty a été pillé. ��A Bobigny, Leclerc rimait vraiment avec vie moins chère.
A Vitry-sur-Seine une armurerie a été cambriolée.
À Angers, on signale un début d’incendie d’un poste de police.

Dans les villes de Clamart, Savigny, Compiègne et Neuilly sur Marne, un couvre feu a été décrété.

La révolte s’exporte aussi en Martinique, en Guyane, ainsi qu’à la Réunion
Mais aussi en dehors de France, à Bruxelles.

Vous pouvez compléter en commentaire à votre guise.

(post de CND)

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France

Analyses, communiqués et perspectives

  • Quand naissent les insurrections - Commentaires à chaud sur l’embrasement provoqué par l’assassinat de Naël à Nanterre le 27 juin. (...) ce qui s’est joué les nuits des 27 et 28 juin dépassait largement la seule question des violences policières. C’est dans un même mouvement que cette jeunesse, jugeant avoir atteint le seuil du tolérable dans la domination policière, lui a déclaré la guerre. Et c’est naturellement qu’elle a décidé de porter le conflit sur le terrain de la domination politique et économique qui pèse sur sa vie et son avenir. On ne saurait comprendre autrement, et encore moins séparément, les assauts de ces deux nuits - et tous ceux qui suivront. (...) À l’assassinat par balle de son frère, la jeunesse abandonnée et ghettoïsée a répondu dans un déluge de feu sans concession. Contre la police d’abord, puis contre l’ensemble des forces sociales à l’œuvre dans leur relégation et leur domination. À Clichy, un insurgé a lancé ce qui ressemblait à une grenade au platre sur des policiers. À Roubaix, un mortier tirant 800 coups par minute a été utilisé pour tenir en respect les forces de l’ordre. À Vigneux, des caméras de surveillance ont été abattues à l’arme à feu. À Neuilly-sur-Marne, les insurgés ont envahi le parking du commissariat et incendié les véhicules de la police municipale. On ne compte plus les commissariats attaqués, avec plus ou moins de succès. À Dammarie-les-Lys et Trappes, l’organisation des insurgés a forcé les policiers à abandonner leur commissariat. Les mairies en ont aussi pris pour leur grade : celle du Val Fourré, à Mantes-la-Jolie, est partie en fumée, comme celle de Garges-lès-Gonnesse. (...) Le petit manège de la gauche, pressée de récupérer la révolte et de s’instituer en porte-voix et représentent légitime de cette jeunesse insurgée, est rouillé. Ses grincements agacent. Dans les zones de relégation géographique et d’exclusion sociale où l’État parque ses indésirables, les promesses de politiques publiques ne suffisent plus. Pas plus que les pétitions réclamant la dissolution de la BRAV-M. On ne dissout pas plus un ordre social qu’un soulèvement ou qu’une génération. Ça, la jeunesse l’a bien compris. Sa révolte est une critique sans concession de tous les aspects de sa vie dominée. Marre des transports de merde hors de prix, tout juste bons à vous emmener au charbon, où patrouillent des apprentis paramilitaires en armes. Marre de l’école et de l’encadrement culturel, qui imposent leur formatage et soumettent tout apprentissage à l’impératif de l’orientation professionnelle et du travail. Marre du Aldi et du Lidl, où tout vous rappelle votre pauvreté et où tous vos choix sont forcés. Marre de ces rues sans avenir, balisées de caméras de surveillance et de patrouilles de policiers, qui gâchent votre horizon et que vous avez appris à aimer par défaut. Marre du McDo et de ses burgers sans âme, marre de l’opticien et de ses montures hors de prix, marre du distributeur de billets qui nargue nos poches vides. Marre de tous ces faux besoins, de tous ces désirs artificiels qu’on nous impose. (...) Le bon fonctionnement de la domination politique, économique et policière de cette société est en jeu. Dans les quartiers populaires, les exilés de l’intérieur n’ont plus nulle part où aller. Ils refusent de se résigner à leur condition d’étranger universel. Ils savent qu’aucune politique publique ne résoudra leurs problèmes, car ils savent que ce monde a été construit sur leur exclusion, et qu’il ne se maintient que par elle. (...)
  • La police assassine : justice et vérité pour Nahel et toutes les victimes - Communiqué de l’Union Communiste Libertaire sur le meurtre de Nahel par la police.
  • ACAB, marche blanche et émeutes pour Nahel - Quelques mots sur le 29 juin 2023 à Nanterre (...) La révolte actuelle est clairement lancée par les jeunes des quartiers populaires de tout le pays, et bravo pour la détermination et l’imagination dans l’émeute ! J’en profite pour dire que cette révolte est rejoignable, et que si elle s’étend à d’autres catégories de population, le pouvoir aura encore plus de soucis à se faire ! On aura besoin de ça pour faire tomber l’État et le capitalisme, on aura besoin de s’y mettre toutes et tous, au-delà de nos (supposées) différences. (...)

- Ce qui est terrifiant, ce n’est pas les révoltes en cours et les destructions d’objets qui les accompagnent, ce sont les propos des dirigeants et des droitistes bien sûr, mais c’est aussi la faible participation/solidarisation des personnes de gauche et des écologistes avec ces soulèvements"
Où sont les grosses organisations syndicales de gauche ? En grève et en manif ?
Pourquoi les profs ne sont pas en grève partout même si c’est bientôt les vacances ?

- « Et toujours, partout, gouvernants et médias emploient le terme flou et fourre tout de »violence", en qualifiant du même mot de violence des meurtres, des vitrines pétées, des poubelles brûlées, des viols, des banques dévastées, des magasins pillées...
Que sont ces quelques destructions matérielles face à l’assassinat d’un jeune permis et encouragé par tout un système, face aux violences systèmiques du modèle en place ??
Et les médias dominants qui entretiennent coupablement des peurs fantasmées chez une part de la population, alors qu’aucun passant, commerçant, client, ou même bourgeois n’a été blessé/agressé physiquement. Seuls des flics se sont faits plus ou moins « égratigner »
En revanche quel média met en avant les personnes blessées, mutilées, tabassées par les flics durant ce soulèvement ?

- Quand on évacue les questions politiques et sociales par la porte, elles reviennent un jour par la fenêtre, éventuellement par effraction.

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France

Françoise Vergès : « Il y a des zones à défendre dans ces quartiers populaires

- Françoise Vergès : « Il y a des zones à défendre dans ces quartiers populaires » - Pour la politologue Françoise Vergès, la destruction écologique et le meurtre de Nahel ont les mêmes racines, coloniales. Après le reflux du mouvement social, elle affirme que ce sont ces jeunes qui tiennent désormais la lutte. (...) Il y a quelque chose de profondément raciste dans l’institution policière française. Une généalogie historique se voit, des milices armées des plantations à la police coloniale, collaboratrice, fasciste, antisémite. Elle a torturé, tué et noyé des Algériens, accueille des syndicats d’extrême droite. Et sa formation est viriliste et militariste. Et pourtant, à chaque crime, on entend les mêmes éléments de langage : « Toute la police n’est pas comme ça », « c’est une dérive individuelle », etc. (...) C’est tout un système qu’il s’agit de remettre en cause et non quelques brebis galeuses. Si ce policier s’est servi de son arme, c’est grâce à la loi de 2017, votée sous Hollande, qui élargit la possibilité d’ouvrir le feu. La loi séparatiste, qui criminalisait la communauté musulmane a ajouté à leur sentiment d’impunité.
Condamner lourdement le policier assassin certes donnera un sentiment de justice mais la structure restera, comme les lois qui encouragent à faire usage des armes à feu. Aux États-Unis, la condamnation du policier qui a tué George Floyd n’a pas empêché les violences policières de redémarrer ensuite. (...) C’est une colère tout à fait légitime. Ce sont des quartiers où les services publics et les transports existent à peine, où les gens sont épuisés et entassés dans des logements mal entretenus. Ils vivent une maltraitance systémique.
On fait comprendre à ces populations, de manière quotidienne, que leur vie ne compte pas. Pas seulement parce qu’ils sont arrêtés par la police ou à cause du contrôle au faciès, mais aussi parce que leur quartier est abandonné et délaissé, qu’il n’y a pas d’avenir. Et pourtant il y a de formidables organisations de solidarité dans ces quartiers, un fort sentiment d’appartenance à une communauté soudée. (...) C’est tout à fait normal que cela déborde et explose. Nahel, c’est n’importe lequel d’entre eux, c’est leur frère, leur cousin, leur ami. Ils ont compris qu’il y avait une menace de mort qui pesait sur eux. (...) Oui, ces jeunes savent ce qu’est l’État. Ils le subissent dans leur chair. Ils ont compris que les autorités font semblant de discuter. Ils ne se laisseront donc pas amadouer par un grand débat, une énième conférence ou un quelconque bavardage. Leur lucidité est précoce et d’autant plus remarquable qu’on assiste en parallèle à une certaine pacification des autres forces du mouvement social, syndical et politique.
À l’heure actuelle, et malgré les preuves accumulées, certains croient encore que les ministres vont les écouter, alors que ce gouvernement, comme les précédents, n’écoute pas. Il ne cède que via le rapport de force et la pression. Le gouvernement a enterré les manifestations contre la réforme des retraites, il va passer sa loi sur l’immigration. Il y a quelque chose de terrible. Et aujourd’hui, je le dis, franchement, ce sont ces jeunes qui tiennent la lutte, et non pas ceux qui cherchent encore à parler gentiment. (...) Oui, clairement, ce sont des insurrections d’ordre politique. Avec un ferment révolutionnaire. Il faut le comprendre, ce n’est pas la révolution comme dans les livres, mais un mouvement fort, profond, qui parle. On n’entend sur les radios que les gens qui déplorent les voitures brûlées, mais jamais ces jeunes. Le pouvoir veut que leur révolte reste mutique, qu’il n’y ait que l’image d’une violence sans mots qui reste.
Leurs gestes sont autant de défis envoyés au pouvoir. Ils attaquent les institutions qui sont pour eux des instruments de dominations — les commissariats, les écoles qui les dirigent vers des voies de garage, etc. Ils savent que ces institutions ne sont pas là pour qu’ils aient une vie autonome mais pour les soumettre. Ils vivent ce mépris au quotidien. (...) Les jeunes ont bien vu que tous ceux qui faisaient l’effort de s’intégrer finissaient par rencontrer des obstacles. Et qu’est-ce que les gouvernements répondent à ces révoltes ? Plus de policiers, discours de « fermeté », couvre-feu, arrestations massives, mise en examen, comparution immédiate…
(...) Il y a des zones à défendre dans ces quartiers populaires. Elles ne sont pas du même ordre que celle installée à Notre-Dame-des-Landes, mais ici aussi, il y a des jardins ouvriers menacés et des arbres abattus. Il faut partir de là, des besoins et du vécu des classes racisées et populaires.
Eux aussi se demandent comment respirer alors que leur environnement est massivement pollué. Eux aussi se demandent comment bien se nourrir alors qu’ils subissent de plein fouet l’agrobusiness et que la nourriture envoyée dans les quartiers est le plus souvent du poison.
Nous devons sortir d’une approche morale et bourgeoise qui jugerait les comportements des classes populaires et comprendre comment leur aspiration peut se mêler à des batailles plus générales d’ordre écologique. (...) je pense qu’il faudrait saboter ce qui détruit l’environnement dans ces quartiers populaires : les outils de gentrification, les infrastructures qui bétonnent, les constructions liées aux JO qui sont une catastrophe sociale et environnementale.
(...) Des siècles de capitalisme racial, d’impérialisme et de colonialisme ont construit un monde inhabitable et irrespirable pour des millions de personnes racisées. C’est une évidence qu’il faudrait visibiliser et rendre véritablement scandaleuse.
À l’origine de la destruction écologique, il y a un système colonial avec toutes ses violences et son administration de la mort. L’agrobusiness que dénoncent aujourd’hui les Soulèvements de la Terre en est l’héritier. Son modèle est une copie des plantations sucrières, avec la promotion de la monoculture, l’immensité des champs, le travail sous-payé, l’appauvrissement des sols. C’est la même chose.
(...) La répression qui s’abat, la militarisation, l’instauration de couvre-feu révèle la fuite en avant du gouvernement. Les autorités sont aux abois, elles ne s’attaquent jamais aux racines des problèmes, ni à la sécheresse, ni au quotidien des quartiers populaires. Elles préfèrent dissoudre les Soulèvements et déléguer à la police la gestion de l’ordre existant. Il va falloir se battre.

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France

LES NUITS INSURRECTIONNELLES

– Tentative de bilan des deux dernières nuits de soulèvement –
Dans la nuit de jeudi à vendredi, 500 bâtiments publics et 1900 véhicules ont été incendiés, soit plus que lors du plus haut niveau de tension des émeutes sans précédent de 2005. Malgré le déploiement de dizaines de milliers de policiers et d’unités anti-terroristes lourdement armées et 667 personnes interpellées, le pays est hors de contrôle suite à l’exécution filmée du jeune Nahel par un policier.
C’est un trop plein qui déborde, longtemps contenu, sur fond de crise politique et sociale. Une braise qui couvait, qui se rallume brutalement. Nous avons essayé de faire un bilan des deux dernières nuits de révolte, pour comprendre de l’ampleur de l’évènement, qui est d’ors et déjà une page de l’histoire.

🔴 Lieux de pouvoir/administrations
De nombreuses mairies ont été prises pour cible. A Mons-en-Barœul, près de Lille, la mairie a été pillée, incendiée, et du matériel de police a été récupéré.
En région parisienne, les mairie de Clichy-sous-bois, d’Arcueil, de Drancy, de Nogent, de Montreuil, de Sannois ont été attaquées ou incendiées. De même qu’une mairie annexe à Nantes, que celle d’Halluin dans le Nord, d’Anemasse en Haute Savoie, de Fameck en Moselle, de Maubeuge dans le Nord, de Nancy, du Neuhof à Strasbourg, de Wazemme à Lille, de Mainvilliers dans l’Eure-et-Loire ...
Le centre des impôts du XXe arrondissement de Paris a été attaqué. Le Centre des Finances Publiques de Montpellier incendié. À Vandœuvre, près de Nancy, le bureau des finances publiques a été pris pour cible durant la nuit. La voiture du maire de Saint-Pierre-des-Corps dans l’Indre-et-Loire a été brûlée. À Pauillac petite ville de Gironde, la voiture du député raciste De Fournas qui avait hurlé au Parlement « qu’ils retournent en Afrique » a été saccagée.

🔴 Lieux de répression
De très nombreux commissariats ont été incendiés, notamment celui de Reims, qui a aussi été pillé par des émeutiers qui sont sortis avec des uniformes de police et du matériel de maintien de l’ordre.
Le commissariat de Bagnolet, dans le 93, a brûlé, comme celui de Woippy en Moselle, de Séclin, de Dammarie-les-Lys et de Lisse en banlieue parisienne. De même à Pau et Avignon, ou, chose inimaginable, de Cholet dans le Maine-et-Loire ! Toutes les voitures d’un commissariat de Neuilly-sur-Marne ont brûlé. À Lyon et à Noisiel (Seine-et-Marne), des postes de police ont été attaqués à coups de feux d’artifice. « Plusieurs commissariats sont à court de munitions » selon BFM TV.
Dans la ville du Port à la réunion, une « maison de la justice et du citoyen » a été incendiée. Un brasier a été allumé devant la préfecture de Marseille. À Créteil, le palais de justice pris pour cible.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des émeutiers ont tenté de pénétrer dans l’enceinte de la prison de Fresne pour libérer les détenus. Des forces d’élite ont été envoyées en urgence et des alarmes déclenchées.

🔴 Grande distribution / commerces

Plusieurs Mac Donalds ont été attaqués et pillés en région parisienne : à Evrv, Châtillon, Vauban, Orly ainsi qu’à Nantes, où les émeutiers se sont notamment servis des glaces. Un Mac Donalds a été incendié à Laval, en Mayenne.
Des pillages ont eu lieu jusque dans les beaux quartiers de Paris jeudi soir. Les boutiques de la rue de Rivoli ont été envahies, la police étant débordée. Une enseigne de Louis Vuitton a été dévalisée. Les magasins de Châtelet les Halles, au cœur de la capitale, ont été pillés.
Pillage également dans le grand centre commercial d’Évry, le magasin Darty à Bondy, le magasin Aldi à Sarcelles, le LIDL de Nantes. Un émeutier a volé un transpalette de marchandises à Garges-lès-Gonesse. Un magasin vendant des motos Yamaha a été pillé en Seine-Saint-Denis. Plus tôt dans la nuit, une concession Citroën avait été vandalisée et des voitures sorties.
À noter que des images montrent beaucoup d’habitant-es venir récupérer des denrées dans les magasins éventrés. Certain-es se sont d’ailleurs levés à l’aube pour se servir dans les enseignes. Les capitaliste ont poussé la précarité à un niveau tel que ces redistributions de produits de consommation sont largement compris, acceptés et même encouragés.
Une banque a été incendiée à Nanterre, un magasin Action a pris feu à Sevran ainsi que le centre commercial du Breil Malville à Nantes, et encore bien d’autres partout.
Des individus ont découpé à la disqueuse un distributeur automatique de billets à Asnières-sur-Seine.
Enfin, une armurerie a été vandalisée à Vitry-sur-Seine et plusieurs fusils dérobés.

🔴 Infrastructures
Un centre ENEDIS qui gère le réseau électrique a été incendié à Nanterre. Un dépôt de bus a brûlé à Aubervilliers. Dans la même ville, un énorme incendie a pris sur un chantier des Jeux Olympiques 2024. Des feux ont également été allumés le long des rails du RER A, entre Nanterre et Rueil-Malmaison.
Des tramways ont été incendiés à Clamart, à Lyon et un Busway à Nantes, ainsi qu’une grue à Toulouse. Des feux ont même été constatés à Nice et Cannes.
Des caméras de surveillance ont été détruites à coup de fusil à Vigneux-sur-Seine. À Rennes, un engin de chantier a servi à faire tomber les poteaux portant les caméras.

Tout ceci n’est qu’un modeste aperçu, incomplet, de l’onde insurrectionnelle qui balaie la France. Des centaines d’autres initiatives ont lieu partout, et il est encore impossible de toutes les répertorier. La profondeur et l’ancrage territorial de cette révolte et des gestes portés en deux jours seulement sont n’ont probablement pas d’équivalent dans l’histoire contemporaine de la France. Trop de répression, de racisme, d’humiliations contenus depuis trop longtemps. Reste à savoir si l’embrasement, encore largement cantonné aux périphéries, se déplacera dans les centre-villes

(post de Contre Attaque)

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde violent attaqué partout en France, en Drôme/Ardèche aussi

LES CHIFFRES CI-DESSOUS DONNENT UNE IDEE DE L’AMPLEUR ET DE LA RAPIDITE AVEC LAQUELLE SE DEVELLOPE LE MOUVEMENT ACTUEL PAR RAPPORT A CELUI DE 2005

CE QUIL FAUT LIER A LA DETERIORATION DE LA SITUATION SOCIALE DEPUIS ET DE LA PROXIMITE DE CELUI DE 2023 AVEC LE MOUVEMENT DES RETRAITES, LA NEGATION DE LA DEMOCRATIE DE MACRON, LE MOUVEMENT DES SOULEVEMENTS DE LA TERRE ET SA REPRESSION, QUI N’EN FORMENT AU TOTAL QUUN SEUL CONTRE MACRON ET SON MONDE
( et bien sûr ce ne sont pas des « émeutes » mais une révolte contre le racisme et les violences policieres)

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France
29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France

LA COLERE DE LA JEUNESSE DES QUARTIERS CONTRE LE RACISME ET LA VIOLENCE CRIMINELLE DE LA POLICE A PRIS UNE AMPLEUR ET UNE RAPIDITE RAREMENT VUES : LA PROXIMITE DE LA LUTTE POUR LES RETRAITES N’Y EST PAS POUR RIEN

Leurs parents ont manifesté contre la réforme des retraites et ils ont été nombreux au moins à suivre et soutenir le mouvement, beaucoup n’imaginent même pas avoir droit à la retraite un jour, mais certains d’entre eux étaient présents contre le déni de démocratie et les violences policieres, aussi l’explosion de colère actuelle est la continuation sous une autre forme de la même colère générale, du même mouvement général qui se cherche et se construit peu à peu contre toutes les exploitations, contre toutes les oppressions.

Liste non exhaustive de villes où les jeunes se sont mobilisés :
Rouen, Elbeuf, Val de Reuil,Caen, Rouen, Blois, Dreux, Évreux, Toulouse, Amiens, Avignon, Toulouse, Saint-Etienne, Orléans, Strasbourg, Mulhouse, Colmar, Angers, Nancy, Metz, Sens, Troyes, Besançon, Bordeaux, Pessac, Montpellier, Grenoble, Clermont-Ferrand, ’Avignon, Pau, Poitiers, Brest, Mâcon, Charleville Maizieres, Bourges, Soissons, Annecy, Nîmes, Nantes, Rennes, Cannes, Nice, Lille, Saint Quentin, Arras, Halluin, Mons, Calais, Narbonne, Beziers, Marseille, Soyaux, Limoges, La Rochelle, Vénissieux, Saint Herblain, Caen, Verneuil d’Arve et d’Iton, Saint Brieuc, Tours, Le Mans, Reims, Wazemmes, Le Havre, Marommes, Roubaix, Valenciennes, Maizieres les Metz, Vienne, Villefontaine, Bourgoin Jallieu, Villeurbanne, Vienne, Bourg en Bresse, Charvieux-Chavailleu, Sanvigne les mines, Le Creusot, Chalon sur Saone, Oyonnax, La Ravoire, Peage de Roussillon, Hagondange, Waippy, Paris : dans le nord et le sud de la capitale ( 1er, 2e,13,14,15,17,18,19 et 20e arrondissements), Montreuil, Bagnolet, Saint-Ouen , Saint-Denis, l’Île Saint Denis, Argenteuil, Sartrouville, Évry, Sarcelle, Garges-lès-Gonesse, Asnières, Sevran, Clichy sous Bois, Drancy, Trappes, Sartrouville, Mantes la Jolie, Ivry, Vitry sur Seine, Rosny-sous-Bois, Bondy, Clamart, Savigny, Compiègne, Neuilly sur Marne, Athis-Mons, Cergy, Sevran, La Mée sur Seine, Combs la ville, Grigny, Beauvais, Garges les Gonesses, Clichy, Noisy le Sec, Corbeil Essonnes, Meaux, Villeparisis, Fresnes,
(Carte de France non exhaustive des villes qui ont connu une mobilisation de la jeunesse pour la seule nuit du 29 juin)

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France
29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France

LILLE : DES FUSILS À POMPE BRAQUÉS SUR DES ADOLESCENTS

Des unités anti-terroristes qui mettent en joue des adolescents au sol avec des armes longues pour les arrêter. Ce sont les images prises à Lille, jeudi 29 juin. Pascal Bonnière, le photographe de La Voix Du Nord, raconte cette scène hallucinante où le RAID interpelle un jeune, fusil à pompe braqué sur lui.

« Les forces du RAID suivent un petit groupe de gamins âgés de 12-14 ans et les amènent vers un petit bosquet qui descend vers l’autoroute. Ce n’est pas volontaire de leur part, mais les enfants s’engouffrent vers l’autoroute. J’ai peur pour la sécurité des jeunes et pour la mienne aussi puisque les hommes du RAID avaient leur arme au poing ». Le journaliste poursuit : « là, c’est la panique. Ils mettent en joue. Les gamins sont au sol, ventre à terre, une arme pointée sur eux. C’est d’une violence inouïe, dans une situation qui était très calme. C’est terrifiant ! » Quatre jeunes sont embarqués par les agents.

Des unités militarisées contre des adolescents. L’anti-terrorisme contre la population civile. Si nous nous habituons à ces images, alors nous sommes déjà en train d’accepter le fascisme.

📷 : Pascal Bonnière et Kenzo Tribouillard

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde violent attaqué partout en France, en Drôme/Ardèche aussi

ACTUS et DIVERS

30 JUIN. LE PRONOSTIC VITAL D’UN MANIFESTANT EST ENGAGÉ SUITE A TIR DU RAID AU LBD A MONT-SAINT-MARTIN EN MEURTHE ET MSELLE

Place de la Concorde, contre le racisme et les violences policières.
La police souhaite disperser illégalement le rassemblement.
Des manifestations se déroulent actuellement partout dans le pays.
- vidéo : https://fb.watch/luWyq0Ct8i/

🎞️ VU DANS LA RUE
- La France un incroyable talent -
Spiderman de l’émeute, ninja, guitariste, transpalette pour faire tomber des caméras de surveillance ou poids lourd dans une grande surface, portrait de Macron sorti d’une mairie saccagée, coiffure au coin du feu ou disqueuse pour libérer une personne menottée…
Un aperçu de scènes folles qui ont eu lieu ces deux dernières nuits.
- https://fb.watch/luXfPbiVXt/

30 JUIN. LA PREFECTURE INTERDIT LA MANIFESTATION A PARIS JUSTE AU MOMENT OU ELLE DEMARRE
La foule de plus en plus nombreuse hue la police
"Tout le monde déteste la police"
"Flics, violeurs, assassins"
Les policiers largement hués par la foule (de + en + nombreuse) malgré la demande d’évacuation.
« Tout le monde déteste la police ! »
« Flics, violeurs, assassins ! »
https://www.facebook.com/clementlanot/videos/1027818368125115

LYON : La soirée s’annonce encore très très chaude...
- vidéo : https://fb.watch/luZGfXfFkT/

30 JUIN MARSEILLE. DES POLICIERS FUIENT
Il y a quelque chose qui n’a pas marché pour la police dans l’interdiction de la manifestation
https://www.facebook.com/100063487779656/videos/631834772204709

30 JUIN. DU MONDE A MONTPELLIER POUR EXIGER JUSTICE POUR NAEL ET CONTRE LE RACISME ET LES VIOLENCES DE LA POLICE
https://www.facebook.com/watch/?ref=search&v=686605726627776&external_log_id=1de57204-c2e0-41ab-ba41-902984c07cc2&q=montpellier%2030%20juin

30 JUIN. LYON. MANIFESTATION SAUVAGE CONTRE LES VIOLENCES POLICIERES
https://www.facebook.com/paysrevolte2/videos/812718457137832

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France

30 JUIN. RUE DE RIVOLI. PARIS. LA POLICE NOIE LA MANIFESTATION AVEC DES GAZ LACRYMOS, GAZANT AU PASSAGE LES TOURISTES
https://www.facebook.com/clementlanot/videos/127677210356913

Macron de passage à Marseille avait expliqué il y a trois jours qu’il avait réussi à apaisé la ville.
La preuve est faite ce soir 30 juin à Marseille combien Macron est efficace
https://www.facebook.com/100063487779656/videos/2404391466410265

LE RAID EN PLEINE MISSION D’APAISEMENT A MARSEILLE
https://www.facebook.com/thierry.giner.31/videos/817798859512336

Comme à son habitude, la police apaise la situation en balançant à Montpellier force grenades lacrymogènes
https://www.facebook.com/100063487779656/videos/3454693001513631

Les fils de Zemmour et Morano ont fait des refus d’obtempérer mais n’ont pas été tués et leurs parents n’ont pas subi des remontrances pour leur incapacité à éduquer leurs enfants

EXTENSION DU MOUVEMENT DE REVOLTE DES JEUNES A BRUXELLES ET LIEGE EN BELGIQUE
Plus de 100 arrestations

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France

🔴 NOUS SOMMES EN GUERRE : LES SYNDICATS POLICIERSVENT DE COUP D’ÉTAT 🔴


« L’heure est au combat de ces nuisibles ». « Aujourd’hui les policiers sont au combat car nous sommes en guerre ». « Demain nous serons en résistance ». « Face aux hordes sauvages, demander le calme ne suffit plus, il faut l’imposer ». « Mettre hors d’état de nuire »...

Les syndicats policiers lancent une menace à peine voilée de coup d’État fasciste, trois jours après l’exécution d’un jeune de 17 ans par un agent. Dans un communiqué paru ce vendredi, Alliance et l’UNSA réclament ouvertement les pleins pouvoirs et le permis de tuer les contestataires, mais ils menacent aussi le gouvernement.
La pays est otage depuis des années de lobbys policiers violents qui terrorisent tout le monde, jusqu’au sommet de l’État. Après les manifestations devant les tribunaux, le rassemblement menaçant autour de l’Assemblée, les manifestations armées sur les Champs-Élysées, ce communiqué sorti tout droit du lexique fasciste des années 1930 est un cap supplémentaire.
Pour rappel, le syndicat d’extrême droite Alliance représente 44,35% du corps d’encadrement et d’application de la Police nationale française. Le bloc Alliance / Unsa-Police a remporté les élections professionnelles de la police en récoltant 50% des voix.
Comme le disait David Dufresnes à Nantes récemment, notre République connaît une succession de « moments dictature ». Voici venu un autre de ces moments : celui où la police s’autonomise.

Les séparatistes policiers verront-ils leurs armes confisquées par l’État, lui qui les abreuve de matériel répressif depuis trop d’années ? Ces « syndicats » seront-t-ils dissous ?

Enfin, quelle réaction de la part de la gauche syndicale ? L’Unsa-Police peut-elle rester dans la fédération nationale de l’Unsa après de tels propos ? Les camarades syndicalistes pourront-ils encore s’asseoir à la même table que ces factieux, violents et racistes, lors de la prochaine intersyndicale ?

Nous sommes à un tournant, c’est le moment où plus personne ne peut rester impassible, où chacun-e choisit son camp : le socialisme ou la barbarie.

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France

Macron est-t-il sorti du réel ?

Oui, depuis plusieurs années déjà, cela ne fait de doute pour personne. Mais la question se pose d’autant ces derniers jours. Silencieux et en déroute depuis les nuits agitées qui secouent le pays. Selon ses derniers mots « les jeunes sont sortis du réel. Ils vivent dans la rue les jeux vidéos qui les ont intoxiqués ».
Macron opère ici une inversion totale de cette même réalité.
Qui est sorti du réel lorsqu’un homme a appuyé sur la détente de son pistolet pour mettre fin aux jours d’un jeune de 17 ans ? Qui était à ce moment le guerrier de Call Of Duty pouvant ôter une vie comme s’il cliquait sur le bouton R2 de sa Playstation ? Un policier qui, de par le fantasme de ses pleins pouvoirs (ceux qu’ont les personnages principaux des jeux vidéos), a considéré que tuer quelqu’un était banal et sans conséquence (comme c’est le cas dans les jeux vidéos.)
Qui est sorti du réel lorsqu’il a fallu se confronter à des millions de grévistes ? Qui a considéré la lutte des travailleurs comme un bras de fer (comme un jeu en somme) ? Qui a utilisé des articles 49.3, 40, 47.1 et j’en passe comme des cheat codes ?
Cette nuit, nous avons tous et toutes vu les images du RAID et de la BRI, enfoncer les carcasses de voitures, tirer au fusil à pompe, comme s’il s’agissait d’une opération spéciale de Rainbow VI.
Le réel était en face de ces gens. De ceux qui n’ont plus aucune forme de connexion avec la réalité.
Réduire les milliers d’actes de destruction des lieux et des appareils étatiques (mairies, commissariats, voitures de police, tram et bus), et capitalistes (banques et grandes enseignes) à du mimétisme, à une sortie du réel, est un mélange de déni, d’hypocrisie, de mépris et de preuve de sa propre déconnexion à la réalité.
Il faut être profondément déconnecté du monde, des réalités matériellement vécues, du contact quotidien avec la flicaille pour croire que tout ce qui se passe est lié aux réseaux sociaux, aux jeux vidéos, plutôt qu’à la rage légitime d’une population harcelée par la police chaque jour, depuis des décennies.
L’objectif est double : Il faut dépolitiser ce qu’il se passe. Dire que les gens sont dans l’irréel, dire que ce sont des émeutes et non une révolte. Dire que le pillage n’est pas politique, que d’attaquer une médiathèque, une enseigne de la grande distribution ce n’est pas politique, il faut dire qu’attaquer la police relève d’une soif de vengeance et non d’une envie de justice.
Il faut également renforcer le contrôle de la population. De l’activité sur les réseaux sociaux permettant aux gens de sortir de chez eux. De sortir de leurs feeds Instagram. Il faut à tout prix que les gens n’aillent pas mettre le pied dans la réalité. Pour ça, il faut contrôler les réseaux, les lisser, les censurer, les observer. Il faut que rien n’appelle à sortir de chez soi. Que rien n’appelle à descendre, se révolter.
En ce sens, nous pourrions bien, nous, être une cible privilégiée du pouvoir dans les prochaines semaines.
Rien n’est plus une preuve de connexion au réel que de se soulever lorsque l’État assassine un des nôtres.
Rien n’est plus une preuve de connexion au réel que d’en faire baver le corps responsable de cet assassinat, et par extension toute l’organisation autour qui nous opprime. Banques, enseignes capitalistes, commissariat, et tout le reste.

(post Cerveaux non disponibles)

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde violent attaqué partout en France, en Drôme/Ardèche aussi

🔥RÉVOLTE CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES, JOUR 4

Dans la nuit de vendredi à samedi, le ministère a recensé :
- 31 attaques de commissariats
- 16 attaques de postes de police municipale
- 11 attaques de casernes de gendarmerie
- Une tentative d’intrusion a eu lieu dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), situés à Nanterre
Autant de lieu de répression ciblés simultanément est inédit en France. Il y a eu aussi :
- 2 560 incendies et 234 bâtiments incendiés notamment des mairies
- A Marseille, une armurerie a été pillée
- 1 311 personnes interpellées, un record depuis le déclenchement du soulèvement
- Le nombre de blessés et mutilés par la police n’est pas connu, mais il est probablement extrêmement élevé

RECONSTITUTION DE LIGUE FASCISTE DISSOUTE

Des néo-nazis comme auxiliaires de police : c’était vendredi soir à Angers. Une manifestation contre les violences policières suite à la mort de Nahel était repoussée par des gaz lacrymogène vers une rue du centre-ville. C’est là qu’attendait une bande de néo-nazis armés de matraques, de barres en fer, de battes de base-ball et de gazeuses.

L’extrême droite réalise son fantasme : intervenir dans le soulèvement en cours en agressant des militant-es de gauche. L’un des meneurs de l’attaque, Gaspard Beaumier, a pu retourner tranquillement dans le local de l’extrême droite angevine sous protection policière après les faits. L’autre meneur sur place, Jean-Eudes Gannat, a fondé le groupe l’Alvarium.

L’attaque menée à Angers constitue une « reconstitution de ligue dissoute ». À Angers, le groupe fasciste l’Alvarium créé en 2017 par Gannat, fils de notable et ancien candidat du Front national, dispose d’un local et sème la terreur dans cette ville réputée calme. Agressions racistes, hurlements fascistes, intimidations. Ses membres sont plusieurs fois condamnés pour des violences en bande.
En novembre 2021, l’Alvarium est finalement dissout. Mais conserve son local et poursuit ses activités en toute tranquillité. Des conférences d’extrême droite son régulièrement organisées, l’Alvarium attaque la manifestation du 1er mai 2022 à Angers… Et des manifestant-es ce 30 juin.

Les procédures de dissolution ont été crées dans les années 1930, dans un contexte de montée du fascisme et de terrorisme d’extrême droite, pour dissoudre les ligues fascistes pratiquant la lutte armée et la violence de rue. En principe, il s’agissait de faire cesser le terrorisme d’extrême droite. Ce qui n’a eu aucun effet. Les dissolutions ont ensuite été utilisées contre les groupes contestataires. Aujourd’hui, cette procédure est employée contre le mouvement écologiste et les organisations musulmanes.

L’attaque d’Angers correspond en tous points au délit de « reconstitution de ligue dissoute ». Mais les autorités laissent faire. En sera-t-il de même pour les Soulèvements de la Terre si ce mouvement poursuit ses actions pour le bien commun ?

- vidéo : https://fb.watch/lvOXb-m3yb/

(posts de Contre Attaque)

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde violent attaqué partout en France, en Drôme/Ardèche aussi

LES VIOLENCES CONTRE LES JEUNES DES QUARTIERS CONTINUENT CELLES CONTRE LES MANIFESTANTS POUR LES RETRAITES ET POUR L’ECOLOGIE
Les manifestations contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite « ont donné lieu à des brutalités policières, des arrestations aveugles et des attaques au gaz lacrymogène », énumère la Confédération syndicale internationale (CSI) dans la dernière édition de son Indice des droits dans le monde, finalisée avant les récentes émeutes urbaines déclenchées en France par la mort d’un adolescent tué mardi par un policier.

29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde attaqué partout en France
29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde violent attaqué partout en France, en Drôme/Ardèche aussi
29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde violent attaqué partout en France, en Drôme/Ardèche aussi

Forum de l’article

  • 29 et 30 juin : l’Etat policier et son monde violent attaqué partout en France, en Drôme/Ardèche aussi Le 1er juillet 2023 à 17:48, par simon

    Ben, on aimerait aussi entendre directement la parole des ces jeunes. Dans le paragraphe : « analyses, communiqués et perspectives », vous me semblez vous l’approprier également, et vous déformez à coup de transformations et d’euphémisations des mots reformatés qui permettent de biaiser les discours : « insurgés, exilés de l’intérieur, autoréductions (sic) etc. Et : » Le petit manège de la gauche, pressée de récupérer la révolte et de s’instituer en porte-voix et représentent légitime de cette jeunesse insurgée s’applique aussi à vous.
    Incendier une médiathèque ( c’est Gobboels qui va être content ), une école qui s’appelle - Angela Davis, et un relai des restaurants du cœur , montre plutôt qu’il s’agit d’une émeute et pas d’une insurrection.
    Il y a longtemps que le « peuple des banlieues » est déconnecté de la politique. Bref, le mieux serait quand même de leur demander directement leur récit sur ces évènements.

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