« Les origines du 1er mai sont bien loin des défilés tranquilles et aseptisés qui caractérisent aujourd’hui cette affreusement mal nommée « fête du travail », où l’on vend du muguet fabriqué artificiellement et au prix de conditions de travail déplorables.
- 1er mai, une journée de lutte des travailleurs
Il faut remonter à 1886, aux États-Unis, pour saisir la dimension internationaliste de ce jour. Cette année là, 400 000 ouvriers et ouvrières font grève le 1er mai pour la réduction du temps de travail. Trois jours plus tard, à Chicago, des affrontements ont lieu et des manifestants sont tués. huit anarchistes sont arrêtés et sept d’entre eux sont condamnés à mort « pour l’exemple ». C’est ainsi que le 1er mai devient une journée mondiale de manifestation pour les droits des travailleurs et travailleuses.
À Fourmies, dans le Nord de la France, le 1er mai 1891, 10 personnes dont 2 enfants sont tués par l’armée , qui ouvre le feu sur la manifestation. Les 1ers mai suivants seront des jours de grève et d’importantes manifestations. Mais Pétain, fasciste à la tête de la France collaboratrice, en fait un jour férié et l’intitule « fête du travail ». Si les manifestations ont repris depuis cette funeste période, il n’en demeure pas mois qu’un jour de grève international a été transformé en jour férié afin d’en tuer l’héritage révolutionnaire. Des tentatives de le rappeler ont bien eu lieu à Paris, mais elles ont globalement fait face à une répression inouïe.
Cette année, après plus d’un an de confinement, de couve-feu, d’amendes et d’humiliations, le 1er mai doit redevenir un jour de revendications politiques et sociales. Les révoltes partout autour du globe nous rappellent que la dimension internationaliste de la lutte est trop souvent oubliée.
• En Inde, une révolté paysanne jamais vue menace le pouvoir.
• En Birmanie, la population défie la junte militaire depuis des mois.
• En Palestine, les habitants et habitantes se battent en permanence contre le régime colonisateur d’extrême droite de Netanyaou.
• En Algérie, la révolte du Hirak entre dans sa troisième année et la détermination n’a pas baissé d’un cran face à la répression.
• Aux États-Unis, un soulèvement important est toujours en cours contre le racisme systémique et les assassinats fréquents de personnes racisées par la police.
• Au Rojava, la révolution se poursuit malgré les menaces inquiétantes de la Turquie fasciste d’Erdogan.
• En Grèce, les manifestations étudiantes continuent.
• En Amérique Latine, des mouvements féministes puissants sont dans la rue.
Partout, la pandémie a accentué les inégalités, et des manifestations de colère éclatent contre les gouvernements et leur violence. Contre les oppressions des états et du capitalisme, les peuples se soulèvent. Ce n’est qu’en luttant par-delà les frontières que nos utopies se réaliseront.
Pour un 1er mai internationaliste ! »
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