Si l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a constitué une indéniable victoire pour un mouvement protéiforme et courageux, cette concession de l’appareil étatique s’est accompagnée d’un assaut hors norme contre tout ce qui s’était déployé positivement sur la zone et avait permis au fil des années une résistance de longue haleine. Depuis, certains habitants ont quitté la ZAD pendant que d’autres ont choisi de rester et de négocier en espérant préserver et développer la plus large part d’autonomie possible. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la continuation de la ZAD par d’autres moyens a suscité son lot de désaccords, de conflits et souvent de polémiques auxquels s’ajoutent autant de blessures et de déchirements. Ce texte écrit par des « ancien.nes combattant.es de la ZAD » ouvre une question aussi épineuse que délicate : comment dénouer ce qui, dans la lutte, relève de la victoire ou de la défaite.